"La
Légende dorée" ("Legenda aurea" en latin) est un
ouvrage rédigé en latin entre 1261 et 1266 par Jacques
de Voragine, dominicain et archevêque de Gênes, qui
raconte la vie d'environ 150 saints ou groupes de saints, saintes et
martyrs chrétiens, et, suivant les dates de l'année
liturgique, certains événements de la vie du Christ et
de la Vierge.
Tiré de ses actes écrits par
des auteurs contemporains :
"Saint Léger était orné
de toutes les vertus, quand il fut promu à
lévêché d'Autun.
A la mort du roi Clotaire, il fut étrangement accablé
par le soin des affaires du royaume; mais, par la volonté de
Dieu et de lavis des seigneurs, il établit roi
Childéric, frère de Clotaire, jeune homme d'une haute
capacité.
Ebroïn, de son côté, faisait tous ses efforts pour
élever sur le trône Thierry, frère de ce
Childéric ; ce n'était pas lintérêt
de lEtat qui lanimait, mais c'est qu'ayant perdu le
pouvoir et s'étant attiré la haine de tous, il avait
à redouter la colère du prince et des seigneurs.
|
statue-reliquaire
de saint Léger, en bois polychrome,
dans la petite église St Léger de St
Léger sous Margerie (Aube)
|
Ebroïn effrayé entra dans un
monastère, après en avoir demandé
lautorisation au roi.
Quand elle lui eut été accordée,
Childéric mit son frère Thierry sous bonne garde, de
peur qu'il ne machinât quelque complot contre le royaume, et,
grâce à la sainteté et à la
prévoyance de lévêque, on jouit
généralement d'une paix merveilleuse.
Peu après cependant, le roi, entraîné au mal par
de mauvais conseillers, conçut une haine tellement profonde de
lhomme de Dieu, qu'il s'attacha à chercher
loccasion et les moyens de le faire mourir.
Or, lévêque, qui
supportait tout avec douceur et qui accueillait ses ennemis comme
s'ils eussent été ses amis, s'arrangea avec le roi pour
qu'il célébrât la fête du jour de
Pâques dans la ville dont il était le prélat.
Et, cette nuit-là même, on lui dit que le roi avait
décidé de mettre à exécution,
précisément dans la nuit de Pâques, ses projets
de mort contre sa personne.
Mais le saint, qui ne craignait rien, dans ce même jour avec le
roi, échappa à son persécuteur en allant servir
le Seigneur dans le monastère de Luxeuil, où il rendit
les services de la charité la plus attentive à
Ebroïn, qui y vivait caché sous lhabit monacal.
statue de
Saint Léger, en bois,
dans l'église St Léger de Lommerange
(Moselle)
|
statue de
Saint Léger sur le fronton
de cette même église - début du XVIe
siècle
|
Peu de temps après, le roi mourut, et
Thierry fut élevé sur le trône. Ce fut à
cette occasion que Léger, touché des larmes et des
prières de son peuple et forcé par les ordres de
labbé, retourna à son siège.
Aussitôt encore, Ebroïn jeta le froc et fut établi
sénéchal du roi. S'il avait été
méchant auparavant, il devint bien pire après ; aussi
employait-il tous les moyens pour parvenir à faire occire
saint Léger.
Des soldats furent envoyés pour le prendre, et quand
Léger le sut, il céda à leur fureur, et au
moment qu'il sortait de la ville, revêtu de ses habits
pontificaux, les soldats se saisirent de sa personne et lui
arrachèrent aussitôt les yeux.
|
saint
Léger à Oyonnax (Ain)
|
Deux ans après, saint Léger
fut amené au palais du roi avec son frère Garin, que
Ebroïn avait exilé.
Comme il répondait avec calme et sagesse aux insultes
d'Ebroïn, cet impie ordonna que Garin fût
écrasé à coups de pierres, et que le saint
évêque fût mené une journée
entière, nu-pieds, dans le lit d'un fleuve qui roulait sur des
pierres très aiguës.
Mais apprenant qu'au milieu de ces tourments, saint Léger
louait Dieu, il lui fit couper la langue ; après quoi, il le
confia à un gardien vigilant, dans lintention de le
réserver à de nouveaux supplices. Cependant, le saint
évêque né perdit pas lusage de la parole,
matis il prêchait et exhortait comme il le pouvait ; il
prédit encore à quelle époque et de quelle
manière Ebroïn et lui mourraient.
Tympan de
l'église St Léger de Guebwiller (Haut-Rhin)
Il est sculpté dune représentation du Christ,
entouré de la Vierge et de Saint
Léger.
Alors, une lumière immense en forme
de couronne entoura sa tête ; beaucoup de ceux qui en furent
les témoins lui demandèrent ce que c'était. Mais
le saint, après s'être prosterné en
prières, rendit grâces à Dieu et avertit tous les
assistants d'améliorer leur conduite.
Quand Ebroïn fut instruit de cela, il envoya de colère
quatre bourreaux auxquels il donna lordre de couper la
tète à saint Léger.
Or, pendant que ceux-ci le conduisaient, il leur dit :
"Vous n'avez pas
besoin de vous fatiguer plus longtemps : accomplissez ici les voeux
de celui qui vous a envoyés."
A ces mots, trois d'entre eux furent tellement touchés qu'ils
se jetèrent à ses pieds, en lui demandant pardon ; mais
le quatrième, après lavoir
décapité, fut aussitôt saisi par le démon,
et termina misérablement sa vie en se précipitant dans
le feu.
statue de
saint Léger
dans l'église Saint Léger de Lens
(Pas de Calais)
|
vitrail
représentant saint Léger
dans cette même église
|
Deux ans après, Ebroïn apprit
que le corps du saint homme opérait de nombreux et
éclatants miracles ; toujours rempli d'une misérable
jalousie, il envoya un soldat afin de savoir par lui ce qu'il y avait
de vrai en ce bruit.
Or, ce soldat orgueilleux et insolent ne fut pas plus tôt
arrivé qu'il frappa du pied la tombe du saint, en
s'écriant :
"Meure celui qui pense qu'un mort puisse faire des miracles !"
Mais il fut bientôt saisi par
le démon et mourut subitement.
Cette mort rendit encore le saint plus
célèbre. A ces nouvelles, Ebroïn, de plus en plus
outré d'envie, prit tous les moyens d'étouffer la
renommée de saint Léger ; mais, selon que celui-ci
lavait prédit, cet impie périt
traîtreusement par le glaive.
Or, saint Léger souffrit vers
lan du Seigneur 680, du temps de Constantin IV."
|
saint
Léger en bois polychrome - XIIe siècle
portant un livre dans la main gauche
aube à capuchon et chasuble gothique
église saint Amet de Nizon (Finistère)
|
Source : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/index.htm
sur le site de l'Abbaye Saint Benoît de Port-Valais (Suisse)
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/
"Vie de Saint Léger,
Evêque d'Autin"
par un moine de St Symphorien d'Autun qui vécut
auprès du saint
|
|
La Vie de Saint Léger,
évêque d'Autun
vers 980 - manuscrit de la bibliothèque de
Clermont-Ferrand
|
|
"Saint Léger - La
Légende Dorée"
de Jacques de
Voragine, nouvellement traduite en français -
1261-1266
|
|
"De
St Léger, évêque et
martyr", par le R.P. Simon
Martin
Les Nouvelles Fleurs des Vies des Saints - 1654
|
|
"Saint Léger - 2
octobre"
Les Vies des Saints - 1724
|
|
"Histoire de saint
Léger, évêque d'Autun et martyr"
par le R.P. Dom Pitra - 1846
|
|
"Saint Léger - son
martyre - sa première sépulture à
Lucheux"
par l'abbé Théodose Lefèvre -
1884
|
|
"saint Léger,
évêque d'Autun, martyr"
Imprimeur E. Petithenry, Paris - vers
1900
|
|
"Vie de Saint
Léger"
par le R.P. Camerlinck, de l'Ordre des Frères
Prêcheurs - 1906
|
|
"Léger, d'Autun"
par Dom H.
Leclercq - 1929
|
|
"Eléments pour une
étude sur la diffusion du culte de Saint
Léger"
parue dans "la revue du Bas Poitou" tome IV -
1971
|
|
"Saint Léger -
fête le 2 octobre - 3 octobre"
La Légende Dorée d'Autun, par Denis Grivot -
1974
|
|
"Saint Léger", par Denis
Grivot,
Maître de Chapelle Honoraire de la Cathédrale
d'Autun
|
|
La prédication sur
Saint Léger faite à l'église
protestante
de St Légier la Chiésaz (Suisse) -
1997
|
|
"Saint Léger,
évêque d'Autun et martyr"
2 homélies du Père Alexandre, St Léger
sous Beuvray - 1998 et 2003
|
|
"Saint Léger,
porte-parole des élites bourguignonnes"
tiré du
Journal de la Bourgogne - 2002
|
|
"le bon et la brute" ou
"Léger contre Ebroïn"
sur le très joli site "Auxonne, capitale du Val de
Saône" - 2009
|
|
https://www.stleger.info