Au
début du XXe siècle, le village était
constitué en majorité de petites fermes, d'une plus
importante qu'on appelait "la ferme du château", de quelques
habitations individuelles de condition plus que modeste,
peut-être également de quelques cabanes et
baraquements.
Il y a 100 ans, dans notre village comme
partout en Picardie et en Artois, les fermes étaient dites
à cour carrée, construites sur un même
modèle, la maison d'habitation tout en longueur se trouvant au
fond de la cour et étant prolongée sur les
côtés par l'écurie et les étables pour les
bêtes (vaches, cochons, moutons). Le tas de fumier se trouvait
au centre de la cour. On entrait dans cette cour par une grande porte
cochère. De chaque côté de cette porte se
trouvaient deux granges souvent importantes qui servaient à
remiser les récoltes. Ces granges étaient
reliées entre elles par un plafond élaboré avec
des rondins de bois ou des planches. Ce passage fermé
s'appelait une carterie. Ces fermes étaient pour la plupart en
torchis. Il en reste quelques exemples dans le village. Les pannes en
terre cuite et les ardoises avaient déjà
remplacé le chaume sur les toitures.
Au fil du temps et surtout après la 1re
guerre mondiale, les cultivateurs, qui le purent
financièrement, remplacèrent le torchis par de la
brique, d'abord sur la maison d'habitation, puis parfois sur les
granges, mais la plupart du temps ces dernières furent
recouvertes de tôles.
La modernisation des pratiques agricoles rendit
caduques et inutiles toutes ces granges le long des rues. On finit
par les détruire et c'est pourquoi, de nos jours, les maisons
d'habitation de ces anciennes fermes sont mises en valeur avec
pelouse et parterre à la place du tas de fumier.
1996 - la maison du
garde-champêtre Joseph Lecubin
2014 - après 15 ans
d'abandon, la nature a repris ses droits !
Comme les maisons de ferme, les maisons
individuelles étaient, elles aussi, en torchis blanchi
à la chaux, aux soubassements en silex et briques. Pour les
protéger de l'humidité, on enduisait ces soubassements
de goudron. Les volets étaient recouverts de peinture bleue ou
verte.
Technique de
construction
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1) on montait le soubassement : silex + briques
+ sablière
2) L'ossature de la grange ou de la maison
était préparée au sol. Le charpentier notait
chaque pièce de bois afin de la retrouver aisément lors
de la construction définitive de l'ensemble. On posait un
lattage sur l'ossature des murs.
3) On appliquait le torchis.
Le torchis est un mélange de terre
malaxée avec de l'eau et des fétus de paille d'avoine
ou d'orge. Une fois prêt, on l'appliquait sur des lattes en
bois clouées sur l'ossature de la maison. Pour assurer
l'étanchéité, on appliquait dessus un badigeon
blanc de chaux. Par la suite, ce torchis demandant beaucoup
d'entretien, il fut recouvert de ciment, de bois ou de crépis
divers.
Sur la façade de la maison,
on peut lire 1872, le 7 ayant perdu sa barre
supérieure.
Des tirants métalliques reliant deux
murs opposés étaient installés puis maintenus
par des fers d'ancrage. Ces fers d'ancrage indiquaient parfois
l'année de construction du bâtiment.
Il ne restait plus qu'à poser des
grès de chaque côté de le carterie pour
protéger les murs des granges des dégradations
causées par les roues des charrettes.
Ci-dessus deux exemples d'habitations dont on a
recouvert le torchis.
Après la 1re guerre mondiale, le torchis
étant abandonné progressivement, la brique prit de plus
en plus d'importance dans les constructions. Grâce à ses
différentes couleurs et les motifs décoratifs que les
maçons créaient sur les pignons et les façades,
ces maisons sont toujours agréables à regarder. Il n'y
a pas de monotonie dans l'alignement des briques.
A part l'église, il n'y a aucune
construction uniquement en pierre. Par contre, la brique en
alternance avec la craie créent des décors de lignes
parallèles sur les murs de cette habitation et des "couteaux
picards" triangulaires sur le pignon. En dehors du côté
esthétique, la fonction pratique n'est pas négligeable.
Les rangées de briques que l'on appelle des rouges barres
absorbent l'humidité gardée par la pierre. Ce genre de
construction fut très courante en Picardie aux XVIIIe et XIXe
siècles.
Depuis les années 1970, d'anciennes
maisons ont été rénovées ou ont disparu
du paysage local, laissant place à des constructions plus
modernes.
Cette dernière photo concerne un habitat
qui a disparu.
l'exposition de 2006
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