Autrefois,
dans les villages, l'enseignement était donné par la
personne qui savait le mieux lire, écrire et compter. Cette
personne était agréée par le curé et le
seigneur du lieu. Elle enseignait à domicile à quelques
enfants du village et probablement uniquement durant les mois
d'hiver. C'était la plupart du temps une personne qui, outre
ses fonctions de maître d'école, assurait celles de
chantre, sacristain et sonneur, touchant des parents qui le pouvaient
une faible participation financière. Les plus pauvres
rétribuaient l'instituteur avec quelques dons en nature tels
ufs, lait, beurre et parfois volailles.
On peut penser qu'à partir du XVIIIe
siècle un enseignement scolaire fut dispensé dans notre
village mais à quel endroit, nul ne le sait. On peut supposer
qu'il avait lieu au presbytère situé rue des
prêtres mais ne disposant d'aucune archive à ce sujet,
l'hypothèse ne peut être
vérifiée.
L'abbé Danicourt, dans son livre sur
l'histoire de St Léger paru en 1885 dresse une liste des
instituteurs de la commune et il est à noter que
l'enseignement fut assuré au moins dès 1740
.
La loi Guizot votée en 1833 obligea
chaque commune à ouvrir une école primaire publique de
garçons. Le choix de l'instituteur revenait au Conseil
Municipal qui fixait également le salaire minimum de la
personne choisie. Ce salaire devait être réglé
par les parents d'élèves. Nous ne connaissons pas la
situation de St Léger à cette époque.
C'est suite à la loi Falloux du 15 mars
1850 qui rappelle aux communes l'obligation d'avoir une école,
et sous l'administration de M. Bury, alors Maire du village, qu'un
bâtiment à usage d'école fut construit en 1856,
suivi en 1862 d'une habitation à usage de logement pour le
maître d'école sur l'emplacement de la ferme Lobel
incendiée en 1842.
l'école vers
1960
l'ancienne école
et maison de l'instituteur - photo prise en
2011
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Selon l'abbé Danicourt, on a
compté dans cette école jusqu'à 40
élèves de moyenne mais à partir de 1870, la
population diminuant, les élèves se firent moins
nombreux. On n'en comptait plus que 20 en 1887. Il est à noter
que dans la classe, on ne manquait pas de livres de
bibliothèque (261 volumes en 1887).
En consultant les registres de
délibérations du Conseil Municipal, on
s'aperçoit qu'à la fin du XIXe siècle, le
salaire de l'instituteur était toujours fixé et
réglé par la Commune, de même qu'une
l'indemnité prévue pour la maîtresse de "travaux
à l'aiguille".
Des cours du soir étaient
également dispensés aux adultes pendant les mois
d'hiver. Dans une délibération de l'année 1898,
le Conseil Municipal menaça de supprimer le supplément
de traitement attribué à l'instituteur sous
prétexte que ces cours pour adultes n'étaient pas
suivis régulièrement. Il faut croire que la menace eut
un effet positif car les cours pour adultes eurent lieu jusqu'en
1924.
L'école et le logement de l'instituteur
furent régulièrement entretenus. En 1892, il est
décidé la construction d'un perron d'accès
à l'école.
Les tables et les bancs en bois avec dossier
sur lesquels beaucoup d'entre nous se sont assis ont
été acquis en 1911, le mobilier précédent
étant jugé délabré et vétuste. En
1912, la vente des arbres situés autour de l'ancien
cimetière servit à payer les réparations de la
toiture de l'école qui laissait passer l'eau. Le reliquat de
cette vente permit également de procéder à
l'achat d'un tableau convenable, d'une lampe (sans doute à
pétrole), de quelques cartes de géographie et d'une
chaise pour l'instituteur. Une pompe à eau fut
installée dans la cour de l'école en février
1935. En 1936, on blanchit les murs et les peintures sont refaites
à neuf.
1931
- de haut en bas
et de gauche à droite
Marie-Jacques
Lécubin, Léon Seillier, Gisèle Richard,
Roger Hossart
Henriette Muchembled, Rose Vasseur, Elie Favrelle, Michel
Bellettre, Christian et Georgette Danicourt
Madeleine Candelier, Narcisse Muchembled, René
Favrelle, Abel et Jules Leturque
1931
- Michel et
Roland Bellettre
1934 -
photo prise
devant la porte des toilettes
Henriette Muchembled,
Roland Bellettre, Christian Danicourt, Léon Seillier,
Gisèle Hidoux
Elie Favrelle, Michel Bellettre, Madeleine Candelier,
Narcisse Muchembled, Rose Vasseur, Georgette Danicourt
Abel et Jules Leturque, Gilbert Lefèvre, Marcel
Leclerc, René et Jean Favrelle
1936
Christian Danicourt,
Marcel Leclerc, Gilbert Lefèvre, Jules Leturque, Jean
Favrelle, René Boulanger
Abel Leturque, Madeleine Candelier, Micheline Thiebaut,
René Favrelle, Paul Thiébaut
Pierre Thiébaut, Jacqueline Bury, Eugène
Candelier, Josiane Leturque, Jacques François
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Gilbert et
Jacques François
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Suite à la déclaration de guerre
et afin d'abriter les enfants en cas de bombardements, en octobre
1939, des tranchées furent creusées dans le jardin de
l'instituteur, des rideaux opaques posés aux fenêtres de
la classe. Heureusement , la guerre se passa sans souci particulier
pour les élèves mais après guerre, l'effectif
étant jugé insuffisant, l'académie ferma
l'école et les quelques enfants de St Léger d'âge
scolaire durent se rendre à pied à Authie pour suivre
une scolarité normale.
Cette situation ne dura pas longtemps car
dès le 15 janvier 1952, le Conseil Municipal demanda la
réouverture de la classe unique. N'obtenant pas satisfaction,
les habitants du village, sous l'impulsion du Maire, M. Louis Bury,
et du Conseil Municipal, refusèrent de participer aux
élections municipales de mars 1953. St Léger se
retrouva alors seule commune de France sans Conseil municipal
renouvelé.
L'administration céda et promesse fut
faite que, dès septembre 1953, 30 élèves se
retrouveraient sur les bancs de l'école du village. De ce
fait, les élections municipales n'eurent lieu qu'en juillet.
Dans la foulée, la gratuité totale des fournitures
scolaires fut décidée pour tous les
élèves. Jusqu'à cette date, seules les familles
nécessiteuses bénéficiaient de cet
avantage.
vers 1957
- départ des enfants pour l'école
Bernard Hossart, Jean-Pierre et Jean-Paul Carette
Gislaine Hossart, Colette Lefèvre, Jasmine Carette
C'est alors que se posèrent les
problèmes d'exiguïté des locaux, de leur
vieillissement et de leur inadaptation à un enseignement de
qualité. En 1955 commencèrent les démarches pour
la construction d'un nouvel ensemble scolaire. Le terrain fut
acheté en 1956, la construction terminée en 1959.
la nouvelle
école
Dans ce nouveau bâtiment, 37
élèves furent accueillis la première
année mais la situation se dégrada rapidement. Les
années suivantes, étant donné la
mécanisation de l'agriculture, la fermeture des usines proches
et par conséquent le manque de travail, l'exode des familles
fut inévitable. De plus, un nombre d'enfants, toujours plus
important, rentra en 6e au collège d'Acheux en
Amiénois. La conséquence fut irrémédiable
: fermeture définitive de la classe en 1968 au départ
en retraite de l'instituteur.
Depuis cette date fatidique, les enfants ont
repris le chemin de l'école d'Authie, non pas à pied
comme autrefois, mais d'abord emmenés en voiture par leurs
parents puis par le bus du ramassage scolaire.
fête de l'école
1962
l'instituteur : Edouard Mallard
les filles : Céleste Danicourt, Nicole Jacquin, Ghislaine
Hossart,
Jasmine Carette, Noelle Jacquin, Cathy Danicourt
Marlène Josse, Maryse Candelier, Maryline Hidoux
les garçons : Michel Bellettre, Jean-Paul Carette, Bernard
Hossart, Gérard Favrelle, Jean-Bernard Lécubin
Bernard Josse, Jean-Paul Hidoux, Jean-Michel Dégardin, Gilles
et Serge Hidoux
Jean-Marc Carette, Joël Jacquin, Jean-Louis Carette,
Régis Bellettre, François-Xavier Danicourt
défilé pour le 14 juillet
1962 - au centre,
Marlène Josse - à droite, Maryline
Guénez
Bernard et Marlène
Josse
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Gislaine et Bernard
Hossart
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Il y a 60 ans, les jeux dans les cours de
récréation étaient quelque peu différents
de ceux que l'on peut voir de nos jours. Les filles se joignaient
rarement aux jeux des garçons qui préféraient de
loin les jeux de ballon (le foot, la cour se transformant en un
terrain virtuel, la balle aux prisonniers, les barres) aux jeux plus
calmes des filles (la corde à sauter, la marelle,
colin-maillard et les jeux de balle).
Les rondes enfantines ont disparu au fil du
temps. Il est vrai qu'à l'école primaire, en ces temps
anciens, les filles de l'année du Certificat d'Etudes
apprenaient aux plus jeunes élèves toutes sortes de
rondes, chacune ayant une "chorégraphie" particulière
:
- Cueillons la rose
- Nous n'irons plus au bois
- Un fermier dans son pré
- Meunier tu dors
- Promenons-nous dans les bois
- Plantons la vigne
- Le palais royal...
l'exposition de 2006
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l'école au fil du
temps
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la Grande Guerre au
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la 2e Guerre Mondiale au
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la guerre
d'Algérie
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l'évolution de
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