Il
est très difficile de relater la vie du village durant cette
tragique période, les derniers témoins étant
décédés et personne n'ayant eu la volonté
d'en garder le souvenir, sans doute pour effacer au plus vite de la
mémoire collective les heures sombres vécues par les
uns et les autres et voulant se tourner au plus vite vers un avenir
meilleur. Seuls des photos, témoignages oraux, graffitis et
objets divers nous permettent de faire revivre ce douloureux
passé.
Yvonne Leturque, 11 ans, et sa
nourrice Maria Deleval, derrière leur maison
photo prise par un anglais en 1916, lors d'un ravitaillement en
eau
La ligne de front se trouvant à
Hébuterne, 10 km à l'est de St Léger, le village
servit logiquement de cantonnement aux troupes alliées.
D'après des récits anglais, on sait que beaucoup de
soldats britanniques ont bivouaqué dans les prairies
situées sur les deux versants de la vallée de l'Authie
entre Couin et St Léger.
1re Guerre Mondiale - ancien
aérodrome anglais Authie / St Léger les Authie
ouvert du 10- 12-1916 au 26-01-1917 - 6 Bessonneaux (grands hangars
démontables)
http://www.anciens-aerodromes.com/?p=11764
Des écuries furent
aménagées, notamment dans les prés le long du
fossé St Martin. Des lignes de défenses avec
tranchées et fils de fer barbelés traversèrent
bois et champs. Fort heureusement, la première ligne de front
résista aux assauts de l'ennemi, ce qui permit au village de
ne rester qu'une base arrière pendant toute la durée de
la guerre.
A St Léger - un morceau
d'une scène typique juste à proximité de la zone
immédiate des combats
croquis réalisé par un soldat anglais, probablement
cantonné au fossé St Martin
Dès mai 1916, en vue de la bataille de
la Somme, les militaires britanniques ont utilisé les bois et
collines comme terrains d'entraînement. Le bois de Warnimont
servait de campement derrière les lignes. A la mi-mai, il y
avait abris et cabanes bien cachés des regards par de grands
arbres. Ce lieu réputé sûr était pour les
troupes britanniques un campement idéal. Un groupe d'hommes
appelé "les Tonics" avait l'habitude de venir dans ce lieu
distraire les soldats. Alors le bois résonnait des voix
d'hommes entonnant des chansons. Même, le général
Haigh, chef des armées britanniques, accompagné d'un
superbe staff d'officiers gradés et autres lanciers, s'est
rendu dans ce bois afin de passer l'inspection et de juger de
l'entraînement des hommes.
On y organisait aussi des matchs de football et de rugby. Toutefois,
il est rapporté qu'en octobre 1916 le campement était
devenu très boueux.
plan des tranchées
anglaises, provenant du musée de la guerre situé
à Londres
Le seul témoignage oral qui nous est
parvenu est celui de Louis Bury, alors enfant à
l'époque. Il se souvenait bien sûr de la présence
continuelle des troupes britanniques, en particulier du passage de
cavaliers hindous, d'un soldat mort, allongé près du
cimetière, dont personne n'a jamais su le nom ni ce qu'il est
devenu [le lieutenant
Joseph Baumevieille ? voir plus loin],
d'un avion qui s'est écrasé en haut de la côte de
Bus, et surtout de la ligne de chemin de fer construite par
l'armée anglaise pour transporter les munitions et les troupes
de Doullens vers le front à Hébuterne. Cette voie
ferrée fut construite le long de la rivière en
février 1917. La largeur de la voie (50 cm) permettait la
circulation d'une locomotive Decauville. Un canon, placé sur
des rails, dans le Marais, à la limite de territoire entre St
Léger et Authie, bombardait les tranchées ennemies vers
Hébuterne. On peut trouver encore des vestiges de cette voie
ferrée dans le lit de l'Authie : les poteaux en chêne
soutenant la voie lors de la traversée de la rivière
sont toujours visibles lorsque les eaux sont basses.
Témoignage
de Louis Bury, âgé de 11 ans en
1916
"Dans le Marais, un gros
canon avait été placé par les
Anglais pour tirer sur la ligne de front
située à Hébuterne. Un coup
à l'heure dans un bruit assourdissant, puis
une heure de repos afin de refroidir le fût.
L'angle de tir variait à chaque fois. Le
canon était monté sur des rails en
épis, ce qui permettait de changer sa
position afin d'éviter qu'il ne soit
repéré. Il m'est arrivé aussi
de me cacher dans le fût du canon comme le
petit garçon qu'on voit sur la photo.
J'étais toujours avec les anglais. Le soir,
j'allais assister aux combats de boxe qu'ils
organisaient près de leur campement, dans le
pré derrière la ferme de mes parents.
Je n'étais pas toujours obéissant.
Une fois, je suis monté sur un wagon du
train en partance pour le front. Mon père
m'a récupéré à
Coigneux.
Il y avait
également un ballon d'observation du
côté du fossé St Martin,
chargé sans doute de repérer les
déplacements éventuels de l'ennemi.
Ma plus grosse
bêtise, je l'ai commise en actionnant une
espèce de sirène d'alarme
accrochée par les Anglais sur le mur
extérieur de notre maison, placée
là pour avertir les troupes d'un danger
imminent. Insouciant des conséquences, j'ai
voulu tester le dispositif. Ce fut un beau
branle-bas de combat dans la rue. Inutile de dire
que j'ai pris un sacré savon par le
gradé responsable et que les Anglais
faillirent ne plus être mes
copains."
|
|
le canon que les Anglais
déplaçaient sur la ligne de chemin de fer entre Authie
et Coigneux
Durant les jours qui
précédèrent la bataille d'Hébuterne, qui
commença le 7 juin 1915, les habitants du village virent
passer de nombreux convois et troupes qui se rendaient sur cette
partie du front. Du 10 au 13 juin 1915, les combats firent rage et
entraînèrent de nombreuses pertes. 650 officiers et
soldats périrent, parmi lesquels le lieutenant Joseph
Baumevieille.
Joseph Baumevieille est né à
Millau dans l'Aveyron le 10 février 1870. Ses parents
étaient des marchands, chose peu surprenante dans cette ville
réputée pour la fabrication et le commerce de gants de
peau. Engagé volontaire et affecté au 2e Bataillon du
75e Régiment, il est nommé sous-lieutenant le 7 mars
1915. De fin mars à début mai, son régiment est
cantonné à Bayonvillers. Le 27 mai, en vue de la
bataille d'Hébuterne, le régiment est
transféré en automobile dans notre secteur. Le 12 juin,
à 18h30, les 2e et 3e bataillons quittent le secteur de Sailly
au Bois (Pas de Calais) pour St Léger les Authie où ils
établissent un cantonnement bivouac.
Le 17 juin, en se rendant sur le champ de
bataille, le sous-officier Baumevieille est tué dans des
circonstances mal définies : soit en inspectant les
tranchées selon certains écrits, ou selon d'autres
sources en relevant l'emplacement provisoire des tombes des officiers
tués. Il fut enterré le soir même à 18h30
dans le cimetière communal et nommé lieutenant à
titre posthume.
On peut logiquement penser que la
sépulture a été érigée sur sa
tombe provisoire. Etant célibataire, les frais ont
été réglés par la famille. Celle-ci n'a
sans doute pas souhaité que sa dépouille rejoigne un
cimetière militaire.
le Lieutenant Joseph
Baumevieille
Journal
de Marche et Opérations du 75e
Régiment d'Infanterie
75e
RI J.M.O. 7 mars-17 août
1915
12 juin 1915
: "le 1er Bataillon et la C.M (Compagnie de
Mitrailleuses) cantonnent à Sailly. L'E.M
(Etat-Major), C.H.R (Compagnie Hors Rang), 2e et 3e
Bataillons partent à 18h 30 pour St
Léger les Authie, où ils
s'établissent en cantonnement
bivouac."
15 juin :
"le 1er Bataillon et la C.M rejoignent St
Léger les Authie à 19h."
17 juin :
"En allant reconnaître les emplacements des
tombes des officiers tués sur le champ de
bataille, le sous-lieutenant Baumevieille est
tué. Ses obsèques ont lieu le soir
à 18h 1/2 au cimetière de St
Léger."
La mort du
sous-lieutenant Baumevieille a lieu à
Hébuterne, dans le Pas de Calais, à
quelques kilomètres de Saint
Léger.
Il a dû être élevé au
rang de Lieutenant à titre
posthume.
voir aussi
: http://www.memorial-genweb.org/~memorial2/html/base1418/complement.php?table=recoup1&id=53703
la
tombe du lieutenant Joseph
Baumevieille
dans le cimetière de St
Léger les Authie
|
la
fiche du sous-lieutenant Joseph
Baumevieille
sur le site Mémoire
des
Hommes
|
|
|
A la suite de cette tragique bataille,
dès l'été 1915, les troupes de l'armée
britannique remplacèrent les troupes françaises
jusqu'à la signature de l'Armistice.
Fin juin 1916, dans la semaine qui
précéda le 1er juillet, date de l'assaut des lignes
allemandes par les troupes britanniques, un intense bombardement est
mis en place : 1437 canons britanniques tirent 1 500 000 obus de jour
comme de nuit. Le 1er juillet 1916, peu avant 7h30, l'explosion
simultanée de plusieurs mines marqua le début de la
bataille, causant un bruit assourdissant qui s'entendit à des
kilomètres.
Pour mémoire, rappelons ces terribles
chiffres : le soir du 1er juillet, 58 000 britanniques étaient
hors combat, dont 20 000 tués.
A la mi-novembre 1916, quatre mois et demi
après le début de l'offensive, les alliés
n'avaient repris que très peu de terrain à
l'armée allemande. Sur 3 millions d'hommes engagés dans
cette bataille, 1 200 000 avaient été mis hors
combat.
"(...) les pluies torrentielles et
incessantes avaient transformé le terrain en un immense
cloaque, dans lequel, étaient englués hommes et animaux
(...)"
Le 21 août 1916, la terrible explosion
d'un dépôt de munitions à Coigneux dut surprendre
plus d'un habitant.
21 août 1916 -
explosion d'un dépôt de munitions
à Coigneux
|
|
Le 21 mars 1918, les troupes allemandes
lancèrent l'opération "Mickaël", visant à
percer le front, à faire reculer les forces alliées
pour atteindre, dans un premier temps, Amiens puis ensuite
Paris.
Comme l'atteste le document suivant, ce fut
à nouveau la panique parmi les populations civiles de
l'arrière-front.
Votre
aide
Nous avons retrouvé
l'article qui suit du journal l'Annonceur
Artésien.
Malheureusement, nous n'en avons ni le début
ni la fin.
Si quelqu'un a conservé le journal entier,
merci de nous contacter
|
-lons de l'Hôtel de Ville - 26 mars
1918"
|
le château de Couin
servit d'hôpital militaire durant toute la
guerre
Il
s'agit très sûrement de l'offensive
allemande commencée le 21 mars
1918.
Le commandement unique à Doullens sera
signé quelques jours plus tard
Du
nouveau
Trouvé sur Gallica
https://gallica.bnf.fr
:
"C'est sous le titre de :
Un Coin d'Artois (1914-1918), que M.
Aristide Detuf, ancien percepteur de
Foncquevillers, Izel-les-Equerchin et Croisilles,
ancien chef de bureau à la Préfecture
du Pas-de-Calais, a fait parvenir à
l'Académie un recueil de notes
imprimées, prises par cet ancien
fonctionnaire et relatant des
évènements et incidents de natures
diverses relevés au cours de la grande
guerre dans notre département,
particulièrement dans la commune de
Foncquevillers et la région de Pas.
Ces notes étaient
destinées à un ami
éloigné de sa petite patrie :
l'Artois, qui l'avait prié de le documenter
pour achever une histoire de Foncquevillers dont il
s'occupait depuis plusieurs années.
L'uvre et l'homme ayant disparu en 1918, M.
Detuf communiqua ses notes au journal
l'Annonceur Artésien, et ce sont
celles-ci, publiées en feuilleton dans le
courant de 1931, qui nous ont été
transmises.
Elles ne peuvent comme
telles, participer au Concours d'Histoire
proprement dit, puisque pour celui-ci l'anonymat
est exigé des concurrents qui y prennent
part, mais un article de son règlement
autorise l'Académie à recevoir en
dehors des concours tous les ouvrages d'histoire,
de science ou d'art, inédits ou non, qui lui
seront adressés et à leur attribuer
les mêmes médailles qu'aux concours
annuels, pourvu qu'ils intéressent le
département du Pas-de-Calais et n'aient pas
été récompensés par une
Académie ou Société savante.
L'intérêt des
notes en question ne relatant que des faits dont
leur auteur a été personnellement
témoin, ou qui lui ont été
rapportés par des personnes dont il
déclare ne pouvoir suspecter le
témoignage, ne réside pas, comme l'a
fait remarquer le journal qui les a
publiées, dans leur forme souvent
anecdotique ; on le trouve tout entier dans leur
source qui donne aux récits et
épisodes ainsi mis en relief une valeur
d'histoire locale.
Les souvenirs recueillis par
M. Detuf constituent un travail
présentant le plus vif intérêt
pour les régions qui, comme la nôtre,
ont eu tant à souffrir de la guerre
mondiale.
C'est bien volontiers que
l'Académie usant du droit que lui
confère l'article auquel je viens de faire
allusion, accorde à M. Detuf qu'elle
remercie de sa communication, une médaille
d'argent."
"Mémoires de
l'Académie des sciences, lettres et arts
d'Arras" - 1932
|
|
D'intenses combats se déroulèrent
à nouveau dans le secteur d'Hébuterne. Ce fut une
division de Néo-Zélandais qui retint l'avance de
l'ennemi.
L'armée allemande ne put atteindre ses
objectifs. La signature du commandement unique, à Doullens,
permit de coordonner les actions à entreprendre. La vaillance
et le courage des soldats des armées alliées
stoppèrent la progression de l'ennemi. Ce sont les Australiens
qui, le 25 avril 1918, au prix de rudes combats,
évitèrent la prise d'Amiens.
Dès juin 1918, des troupes
néo-zélandaises occupaient le bois du Warnimont, les
prairies et champs environnants, leurs officiers ayant, quant
à eux, réquisitionné plusieurs grandes maisons
à Authie.
le 30 juin 1918, le 1er ministre
néo-zélandais rend visite aux troupes qui bivouaquent
le long du bois de Warnimont
Cette période de l'histoire fut
sûrement très difficile à vivre et les drames
qu'elle a engendrés eurent des conséquences
irrémédiables pour les familles touchées aussi
bien sur le plan affectif que sur le plan de la vie
courante.
Dès 1914, six de nos concitoyens sont
tués. Quatre le seront en 1915, deux en 1916 :
- Denel Théophile, mort dans la Meuse
à Cheppy, suite à ses blessures de guerre, le 22
septembre 1914, à l'âge de 32 ans. Pas de
sépulture connue.
- Hidoux Félicien, tué lors de
la bataille de la Marne à La Neuvillette, le 25 septembre
1914, à l'âge de 27 ans. Enterré à
Sillery, dans la Marne, ossuaire N° 1
Félicien
Hidoux
- Coache Aristide, blessé lors de la
bataille de la Marne, mort à St Hubert en Belgique, le 6
novembre 1914, à l'âge de 26 ans. Pas de
sépulture connue.
- Deleval Léon, tué au Bois de
la Gruerie lors de la bataille de la Marne, le 7 novembre 1914,
à l'âge de 31 ans
- Deleval Lucien, tué à
Lombaertzyde en Belgique, le 11 novembre 1914, à
l'âge de 41 ans. Pas de sépulture connue.
- Lefevre Joseph, tué à
Nieuport Bain en Belgique, le 15 novembre 1914, à
l'âge de 39 ans
On peut imaginer l'angoisse des épouses
et des mères quand elles voyaient le Maire du village
traverser les rues du village. Chez qui se rendait-il ? Qui ne
reviendrait pas ?
- Dembreville Henri,
décédé suite à une maladie
contractée au service de l'armée, le 27 mars 1915,
à l'âge de 43 ans
- Porquet Joseph, décédé
le 3 juin 1915, suite à ses blessures de guerre, à
l'hôpital Chanzy de Sainte-Ménehould dans la Marne,
à l'âge de 33 ans. Enterré à
Sainte-Ménehould. Tombe individuelle 3602
Instituteur, il a exercé à Louvencourt et à
Saint-Quentin-la-Motte.
Sergent Major, il a son nom sur la plaque commémorative de
l'Ecole Normale des Instituteurs, rue Jules Barni à Amiens
(actuellement, lycée Robert de Luzarche) et sur le monument
aux Morts de Saint-Quentin-la-Motte.
- Lieutenant Baumevieille Joseph,
décédé le 17 juin 1915 à
Hébuterne (Pas de Calais) à l'âge de 45 ans,
engagé volontaire. Ce militaire était originaire de
Millau, dans l'Aveyron.
- Favrel Jules, tué le 15 octobre 1915
à Tahure dans la Marne, à l'âge de 33 ans. A
eu une première sépulture connue, mais celle-ci a
disparu à cause du déplacement de la ligne de front.
Maintenant sans doute dans un ossuaire.
le soldat Jules
Octave Favrel
|
|
- Denel Emile, décédé le
4 septembre 1916, à l'hôpital de
Wiencourt-l'Equipée dans la Somme, suite à ses
blessures de guerre, à l'âge de 40 ans. Caporal, il a
participé à la Bataille de la Marne, de Verdun, puis
celle de la Somme.
- Froideval Georges,
décédé le 6 septembre 1916 à
"l'ambulance 4/81 secteur 76" à Proyart dans la Somme,
à l'âge de 30 ans. Il a participé à la
Bataille de la Marne, de Verdun, puis celle de la Somme.
Ces deux soldats appartenaient au 328e Régiment
d'Infanterie.
Quelques-uns purent revenir de cette terrible
épreuve mais non sans conséquences, beaucoup
étaient blessés dans leur chair mais aussi
traumatisés à jamais.
Parmi ceux qui sont revenus, on se souvient de
:
|
Fernand Danicourt, 42 ans en
1914
Georges, son fils,
appelé sous les drapeaux en 1916
|
|
|
Maurice
Hossart, deux ans de service militaire suivis de 4
années de guerre. Canonnier, il évoquait
souvent l'enfer du "Chemin des Dames" où il a
été "gazé".
"fait d'arme" de Maurice
Hossart
132e régiment d'artillerie lourde
1916 : à Verdun "Les chambrettes"
et 1917 : dans l'Aisne, à Vailly
|
Eugène Leturcq, 1 an de service
militaire et 4 années de guerre :
"fait d'arme" d'Eugène
Leturcq - 75e Régiment d'Infanterie
Jean Lefèvre , 2 ans de service
militaire suivis de 4 années de guerre dans le 77e
Régiment d'Artillerie. Lors de son service militaire, il a
été blessé par un coup de pied de cheval. Son
père est allé, alors, lui rendre visite, à pied,
à La Ferté , dans l'Aisne.
Jean Hidoux , 2 ans de service militaire suivis
de 4 années de guerre dans un Régiment du Génie.
Après une blessure au bras gauche, qui le laissa
légèrement handicapé, et sa convalescence
à La Rochelle, il continua la guerre au service d'un
gradé, en conduisant son attelage.
Ernest Leturque , incorporé en janvier
1916, envoyé au front à Verdun jusque novembre 1917,
puis dans la Marne. Il a été blessé lors de la
contre-attaque allemande, dans l'Aisne, en août 1918. Il devait
repartir au front, en Belgique, en novembre 1918.
Ernest Leturque
extrait de son livret
militaire
Rendons hommage à ceux qui se sont
installés à Saint-Léger et ont fondé une
famille :
Paul Candelier, 2 ans de service militaire
suivis de 4 années de guerre dans l'Artillerie.
Abel Bellettre, 2 ans de service militaire dans
les Hussards et 4 années de guerre dans la Cavalerie
:
Abel Bellettre
Une fois l'armistice signé et la paix
revenue, il fallut que les habitants du village, à l'image de
bien d'autres, pansent leurs plaies et fassent le deuil de tous ces
hommes morts au combat. Les atrocités de cette guerre et les
stigmates qu'elle avait engendrés ne pourraient s'effacer
avant longtemps de la mémoire collective. Le 2 juillet 1922,
le Conseil Municipal, considérant qu'il est de son devoir de
perpétuer le souvenir du sacrifice des braves enfants de la
commune morts pour la France, décida de faire ériger un
monument aux morts sur la petite place au coin de l'école
communale. C'est l'entreprise Leprêtre qui fut choisie. Le
coût s'éleva à 4500 F. 1500 F furent
réglés par la Commune et le solde grâce à
la souscription lancée auprès des habitants du village
qui rapporta la somme de 3305 F. Le surplus servit à payer la
grille installée autour de ce lieu de mémoire.
1922 - projet pour
l'érection d'un monument à la mémoire des
enfants morts pour la France
http://archives.somme.fr
inauguration du monument aux morts
le 27 juillet 1924
Ce monument aux morts tout simple
représente un obélisque surmonté de la croix de
guerre symbole de l'honneur officiel rendu aux combattants. Sur la
façade avant sont gravés le drapeau, symbole de la
République Française, et un rameau d'olivier, symbole
de paix et de gloire. Le jardin a un caractère sacré et
la grille délimite l'enclos où l'on commémore
les absents et où seuls ont le droit de pénétrer
le magistrat municipal, les anciens combattants et à la
rigueur les enfants du village.
Mémorial
Mais où sont les amours
Que la grande guerre a fauchés
Jetant les fusils lourds
Dans les flaques de boue et les barbelés
Où sont les noms des camarades
Ouvert en deux par les grenades
Qui demain les reconnaîtra
Sur ces bouts de bois taillés en croix
Même les poètes tu
vois font la guerre
Moi je suis le soldat Apollinaire.
Le
9 novembre 1918 meurt à Paris 7e des suites de ses
blessures le lieutenant Kotrowitzky Guillaume, dit
Apollinaire, du 96e R.I., né le 26 août 1880
à Rome - matricule 246AB/LM855 - Classe
1900
|
Des dommages de guerre furent également
attribués à la Commune.
Dès juillet 1917, Stanislas Bury fut désigné
comme délégué auprès de la commission
cantonale chargée d'attribuer des dommages de guerre. Dans un
premier temps, la Commune ne figura pas sur la liste des communes
bombardées. Après réclamation de la
Municipalité arguant que le village avait été
bombardé une première fois en janvier 1916, puis
quotidiennement de fin mars 1918 à fin août 1918, la
commission cantonale réunie à Acheux le 20
février 1923 accorda la somme de 200 F. 600 F furent
également alloués en dédommagement de la perte
d'une partie du mobilier de l'église, entre autres pour les
bannières enlevées (ont-elles servi comme pansements
pour soigner des blessés ?), 625 F pour les arbres
arrachés (était-ce les peupliers que l'armée
anglaise avait dû abattre du côté de
l'église pour faire passer la ligne de chemin de fer ?) En
1924, cette même commission accorda 8000 F pour la
réparation de la toiture de l'église touchée par
un obus.
Il faut néanmoins reconnaître
qu'au vu de l'histoire les dommages matériels qu'a subis le
village sont fort peu conséquents par rapport à tous
ces villages martyrisés situés sur la ligne de front
dont il ne restait que ruines à la fin de 1918.
L'histoire
d'une carte-photo
avec l'aimable participation
de Michel
Guironnet, qui lui a
redonné "vie"...
Tout est parti de cette
carte-photo, apparemment envoyée de St
Léger les Authie le 24 mai 1915 :
|
"Mon
cher Alfred,
Je viens de recevoir ta carte-lettre, heureux que
je suis de te savoir toujours en bonne
santé, tant que moi je suis toujours bien
portant, toujours dans l'espérance de savoir
à quand la fin, enfin si l'on pouvait
seulement s'en tirer, comme cela nous serions
heureux un jour de pouvoir nous réunir tous
ensemble, je te serre une bonne et cordiale
poignée de main
Ton beau-frère pour la vie,
Dufour"
Il
s'agit de la lettre d'un soldat d'un
"Escadron du Train des Equipages"
chargé du transport des vivres, des
munitions, et des blessés.
L'uniforme est reconnaissable et
très fonctionnel : veste bien
ajustée, guêtres pour
protéger lorsque le soldat est sur
le cheval. La photo ci-contre en couleur
représente l'uniforme d'un
Maréchal des Logis.
Les régiments
du Train des Equipages sont, durant la
Grande Guerre, répartis par
escadrons dans les Divisions d'Infanterie
pour "la logistique" Les hommes de ces
escadrons sont à l'arrière
du front et font, par exemple, la liaison
entre les gares ferroviaires
d'arrivée du matériel et les
dépôts de Parcs d'Artillerie,
et entre ces dépôts et les
batteries de canon
Idem pour le
ravitaillement.
A l'inverse, ils
vont chercher les blessés dans les
Ambulances - elles-mêmes ont
recueilli les blessés venant des
Postes de Secours évacués
par les brancardiers - pour les emmener
"assis" ou "couchés" selon la
détermination en vigueur vers les
hôpitaux mobiles installés en
arrière immédiat du
front.
L'attelage
hippomobile sur cette photo est, à
première vue, destiné aux
blessés. Quant au soldat qui pose
sur la photo, il est quasi certain qu'il
s'agit de celui qui écrit au
dos
et qui n'a probablement aucun
rapport familial avec St
Léger.
|
|
Grande voiture pour
blessés (modèle 1889). Ce
véhicule à 4 roues, suspendu et
attelé à 2 chevaux, peut transporter
10 blessés assis (5 assis et 2
couchés, ou 5 couchés). La voiture
est surmontée d'une galerie qui peut
recevoir 8 brancards. Les côtés, le
devant et le derrière sont garnis de rideaux
en toile qui préservent les blessés
des intempéries.
Fin mai 1915 vers St
Léger les Authie
la carte de Dufour à
Alfred :
un extrait des volumes "Les
Armées françaises dans la Grande
Guerre" (Tome III Annexes 1er vol.) :
plus loin dans cette note
:
Le 1er Corps de Cavalerie se
compose des 1re, 3e et 9e Divisions de Cavalerie :
rassemblées autour d'Amiens en vue de cette
offensive, aucune ne sera engagée dans les
combats.
C'est un stationnement de milliers d'hommes avec
leur matériel.
pour voir les forces
en présence le 24 mai
1915
Juin 1915
53e Brigade d'Infanterie au
13 juin 1915 (JMO 26 N 511/1) :
Brigade composée des
75e et 140e Régiments d'Infanterie et du 14e
Bataillon de Chasseurs Alpins.
Ces soldats sont, pour la plupart, des
Dauphinois.
Au 75e Régiment
d'Infanterie, en juin 1915 :
|
|
Sur
les traces de la Grande Guerre...
Beaucoup de passionnés
d'histoire locale, dont Ghislain Lobel, de Bus les
Artois, s'attachent, depuis de nombreuses
années, à sauver de la destruction et
de l'oubli de nombreux objets, témoins de
cette horrible guerre.
Ghislain
Lobel
Ghislain se passionne plus
particulièrement pour les ustensiles de la
vie courante et les divers outils de
l'époque afin de faire revivre le quotidien
de ces soldats qui, pendant 4 ans, ont vécu
dans nos villages, parmi nos aïeux.
C'est en fouillant dans les
poubelles des britanniques, poubelles qu'ils
avaient l'habitude d'enterrer, qu'il a pu amasser
une quantité d'objets divers, dont de
nombreuses bouteilles, et créer ainsi un
petit musée que l'on peut
visiter.
de nombreuses
bouteilles furent trouvées dans le
fossé "Saint-Martin", à St
Léger les Authie
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Les
habitants du village durent partager leur lieu de vie et de
travail avec les troupes anglaises qui trouvaient un certain
réconfort en fréquentant les cafés du
village. A cette époque, des cafés dits "de
guerre" ouvrirent leurs portes. Ce fut le cas du café
"Carnel" situé au 6 Grand'Rue, du
café-épicerie tenu par Hippolyte Froideval
situé au 2 Grand'Rue, et du café
Laétaré situé également dans la
première partie de la Grand'Rue et appelé
ainsi car ouvert pour la première fois au public le
4e dimanche du Carême, jour de la saint
Laétaré.
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différents
graffiti relevés sur les murs de l'église du
village
ils témoignent du
passage de différentes troupes
graffiti
canadien
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Eloge
fait à l'enseignante, restée à son
poste...
in "Bulletin des
régions libérées" du 12 mars
1921
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le Courrier Picard - lundi 4
novembre 2013
La Somme dans la 1re Guerre
mondiale (centenaire 2014-2018)
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La bataille de la Somme
(centenaire 1916-2016)
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l'exposition de 2006
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l'école au fil du
temps
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la Grande Guerre au
village
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la 2e Guerre Mondiale au
village
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la guerre
d'Algérie
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vers la
modernité
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fêtes, distractions et
coutumes
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la vie associative
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les activités dans le
village
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le patrimoine local
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l'évolution de
l'habitat
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erci
de fermer l'agrandissement sinon
https://www.stleger.info