Elle tient une place essentielle dans le
village.
D'après l'étude
réalisée à la fin du XIXe siècle par
Monsieur Poiré (monographie de Saint Léger les Authie),
nous avons de précieuses indications concernant l'état
des lieux de l'agriculture à cette époque.
Les cultures se répartissaient ainsi : 250 ha de
céréales, 90 ha de racines, tubercules et prairies et
35 ha d'autres cultures. On comptait dans le village 44 chevaux, 184
bovins dont 64 laitières, 115 porcs, 18 chèvres.
Les 1242 parcelles du territoire appartenaient à 196
propriétaires et étaient exploitées par des
petits cultivateurs. Deux fermes occupaient ¼ du territoire :
celles de M. de Louvencourt pour 33 ha 26 a 16 ca et celle de M. de
Monthureux pour 74 ha 18 a 30 ca.
L'apiculture était encore beaucoup pratiquée dans les
années 1870 mais en 1898, il ne restait plus que 30 ruches
produisant 240 kg de miel et 90 kg de cire.
On apprend également que les méthodes et l'outillage
sont en progrès, les exploitations ne restent pas dans la
routine, les fumiers sont bien soignés et le purin est
recueilli dans des citernes.
M. le Comte de Louvencourt a ouvert une marnière, Chemin
d'Hénu, qu'il met gracieusement à la disposition des
habitants.
Il existe deux batteuses dans le village, dont une avec manège
et l'autre à vapeur. Les cultivateurs possèdent tous
une moissonneuse. Une faucheuse-lieuse nouveau modèle vient
même d'être acquise.
L'instituteur note que St Léger s'est bien transformé
depuis les années 1850. L'aisance pénètre dans
les familles grâce à l'activité des habitants qui
travaillent avec courage et intelligence.
une moissonneuse, à
gauche
batteuse à
vapeur
100 ans plus tard, l'agriculture a bien
changé et est sans cesse en évolution. L'arrivée
des tracteurs juste après la seconde guerre a signé la
disparition des chevaux. Les derniers agriculteurs à avoir des
chevaux furent M. Abel Bellettre et M. Léon Favrel qui garda
le sien jusqu'en 1974, date à laquelle il prit sa
retraite.
1948 - Lucienne
Hossart
Une des révolutions dans le domaine
agricole fut sans conteste le remembrement des terres agricoles. Le
cadastre datait de Napoléon et le découpage des terres
n'était constitué que de petites parcelles très
difficiles à exploiter avec l'arrivée des tracteurs. Ce
fut une opération très délicate à
réaliser car comment réaliser un nouveau morcellement
sans défavoriser personne ? Néanmoins, après de
nombreuses réunions, le changement fut entériné
en 1967.
La mécanisation libéra hommes et femmes des travaux
manuels pénibles mais entraîna la disparition d'un
très grand nombre de petites fermes.
1962
|
Famille
Hossart
|
Ces
photos illustrent la fin d'un certain monde paysan tel que
l'ont vécu, pendant des siècles, des
générations d'hommes et de femmes... et
l'apparition de la mécanisation :
en arrière-plan, les "moyettes" - au 1er plan, la
moissonneuse-batteuse
|
Actuellement, en 2013, ne restent plus que 2
exploitants qui vivent dans le village. On a beaucoup cultivé
les plantes oléagineuses : colza, oeillette, lin, mais
aujourd'hui les terres sont presque exclusivement consacrées
à la culture des céréales, de la pomme de terre,
de la betterave à sucre et du maïs. L'élevage a
pratiquement disparu. Il n'y a plus ni cochons ni chèvres
depuis longtemps. L'apiculture n'intéresse plus que quelques
amateurs passionnés qui ont bien du mal à maintenir la
population de leurs ruchers.
La culture de la chicorée,
introduite en 1856, a tenu une dizaine
d'années. Il n'en est pas de même pour celle de
l'endive. Dès 1948, M. Roger Hossart se lançait dans
l'aventure. La production de ce nouveau légume
n'entraînant que de faibles investissements financiers, bon
nombre d'agriculteurs et d'ouvriers tentèrent
l'expérience et purent ainsi apporter un complément de
revenus à leur salaire. Malheureusement, la culture en salle
de l'endive remplaça la culture en terre qui demandait un
travail fastidieux et beaucoup de main d'uvre disponible, ce
qui entraîna une automatisation des process et, bien sûr,
la chute des cours. L'endive a disparu définitivement du
paysage local en 2007 avec le départ en retraite de
M. Bernard Josse, l'un des derniers endiviers de la
région.
1965 - à cette
époque, n'étaient produites que des endives de pleine
terre,
le poêle à charbon servant à maintenir l'eau qui
circulait dans des tuyaux sous terre à une température
constante
afin d'obtenir une récolte d'endives en 3 semaines
1993 - l'industrialisation de
l'endive est en marche - récolte d'endives poussées
exclusivement en salle
famille Josse-Jacquemont, comme les photos suivantes
2004 - mise en terre de carottes
d'endives
2004 - épluchage, mise en
carton et pesage
2007 - la dernière
récolte d'endives de pleine terre
quelques scènes de la
vie rurale
|
Au XIXe siècle, beaucoup de familles
n'avaient comme ressources que le modique salaire que leur procurait
le travail dans les fermes. Elles possédaient souvent un petit
jardin, quelques poules et parfois une vache ou deux qu'elles
faisaient paître le long des chemins. A cette époque,
les divers travaux des champs nécessitaient beaucoup de main
d'uvre. D'après les recensements successifs de la
population depuis 1836, il est aisé d'avoir une image
sociologique du village à une date donnée. Par exemple,
en 1872, on compte 50 personnes travaillant journellement ou
épisodiquement dans 9 fermes recensées. Ils sont
dénommés ménagers, manouvriers, journaliers.
Certains ont des tâches plus spécifiques : berger,
vacher, domestique de charrue. Le nom "ouvrier agricole"
n'apparaîtra que beaucoup plus tard.
Au début du XXe siècle, la prise
de photos ne peut être que l'uvre d'un professionnel qui
s'attache à ne faire que des portraits de famille,
d'événements exceptionnels tels que les mariages, les
communions, le passage à l'armée. La carte postale est
également très prisée avec les prises de vue des
rues des villages. Plus tard, dans les années 40, l'appareil
photographique se vulgarisant, il nous reste des photos qui, en
restituant le passé par l'image, en immortalisant des tranches
de vie quotidienne, participent à la connaissance de cette
époque définitivement révolue, si lointaine pour
certains, mais encore si proche pour d'autres.
un peu de repos
après les battages
Roger Hossart et Jules Leturque
|
direction le
pré
en ce temps-là, les vaches avaient encore leurs
cornes
Gaston Danicourt
|
ressemelage de chaussures
avec des clous à tête carrée
(des "daches" en picard)
jusqu'au début du XXe s., il y eut plusieurs
clouteries à Authie
Yvonne et Ernest Leturque
|
il est 17
heures (5 heures du soir !)
on part pour la traite des vaches
Yvonne Leturque, Yvette et l'ânesse
Jeannette
|
charroi d'eau pour les bêtes
- un travail presque journalier en période
d'été
Abel et son cheval Bibi
|
chaque ferme,
chaque maison avait une basse-cour
Yvonne Leturque
|
Abel Leturque et ses
chevaux Bibi et Bayard, et l'ânesse
Jeannette
|
Yvonne Leturque, Yvette,
Josiane et Jeannette l'ânesse
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Lucienne
Hossard
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Marie Favrel, Robert
Candelier et Abel Leturque
|
|
le chien Ralph sur le cheval Coco
devant les juments Lisette et Coquette
ferme de Gilbert Lefèvre
Maurice Hossart avec son cheval
primé Coquette
"Si
le cheval connaissait sa force, serait-il assez fou pour
accepter le joug, comme il le fait ?
Mais qu'il devienne sensé et s'échappe, alors
on dira qu'il est fou..."
August
Strindberg
|
Lucette Hossart
Roger Hossart
"Le
chien n'a qu'un but dans la vie : offrir son
coeur."
J. R. Ackerley
|
De
génération en génération, les
cultivateurs ont su s'adapter, développant leurs rendements et
sélectionnant les meilleures bêtes afin d'arriver
à des troupeaux de grande qualité.
Dès 1867, St Léger les Authie figure au nombre des
communes primées au Comice Agricole de Doullens.
1895 - Société des
Eleveurs du Nord - prix décerné à un
éleveur du village
en janvier, ramassage des joncs
pour palier au manque de paille pour les bêtes à
l'étable
Abel Leturque et Paul Thiebaut
en juin, le fauchage des foins et
la mise en bottes appelées des "kaos" en picard
Jules et Ernest Leturque
juillet et août - le temps
des moissons - Angéline Favrel et ses deux vaches
attelées comme des boeufs
le fauchage du
colza
juillet - le fauchage du
blé
le fauchage du blé,
à nouveau
on redresse les bottes de
blé afin de permettre un meilleur séchage
famille Hossart et Etienne François
Yvonne Leturque, Louise Candelier
et Ernest Leturque
l'avoine était très
importante pour la nourriture des chevaux
temps de repos auprès des
"moyettes" - les bottes de paille redressées forment une
moyette
des "moyettes" d'avoine
Rose Vasseur, Marcel Lièvre, Claudine Carnel, Paul Boulanger,
Emilienne et Maurice Hossart
temps de détente - "on
r'chine" - il est 4h au soleil, il est temps de se
restaurer
en août, la récolte
du colza
famille Hossart
|
fin août, les
battages
|
en septembre, l'arrachage des
pommes de terre
Marie-Jacques Lecubin, Marie Favrel, Flore Candelier, Eugénie
Graire
Abel Leturque, Francis Candelier
en septembre, le déchaumage
après la moisson appelé "trécicage" en patois
d'ici - l'engin s'appelle un tricycle
Abel Leturque
charroi de fumier
en octobre, les labours avec une
charrue à un soc
en décembre, on tue le
cochon
le moulin,
élément essentiel du paysage rural
|
Le dernier moulin ayant été
détruit en 1842, les paysans durent avoir recours aux moulins
des villages environnants : Authie, Thièvres, Souastre et
surtout Louvencourt dans la première moitié du XXe
siècle. Electrifié rapidement, il assura ses fonctions
jusqu'au milieu des années 50.
texte de l'abbé
Danicourt
vers 1930 - croquis du moulin de
Louvencourt, ainsi légendé :
"encore en activité, secondé les jours de panne de vent
par un moteur à essence"
L'artisanat et le
commerce
|
Depuis le XVIIe siècle, les archives
locales du village d'Authie et les archives départementales
font apparaître l'existence d'une activité de filage et
de tissage à domicile : d'abord de la laine, puis du chanvre
et du lin, et enfin du velours de coton. Il n'est donc pas surprenant
de trouver, à la lecture des différents recensements de
population, quelques fileurs et tisseurs exerçant d'abord leur
métier à domicile, puis dès la fin du XIXe
siècle travaillant dans la fabrique de tissage de M. Bourgeois
à Authie. L'époque la plus florissante de cette usine
fut vers 1880. Elle occupait alors 160 ouvriers à la
fabrication du velours de coton. Jusqu'en 1956, date de sa fermeture,
elle a fourni du travail à de nombreuses familles et pallier
ainsi aux conséquences de la modernisation de l'agriculture
qui entraîna la suppression d'une main d'uvre
importante.
un
témoignage, celui de Maurice Josse
"J'ai travaillé dans cette
usine de 1945 à 1956. On y tissait du velours
à grosses côtes, à petites côtes
et du molleton pour les bleus de travail. On travaillait 48h
par semaine dans un bruit assourdissant. Dès 3h30,
Monsieur Ducanda remettait en marche la machine à
vapeur et c'est un sifflet strident qui annonçait le
départ de la journée de travail et le
changement d'équipe. J'étais chargé de
vérifier les pièces de tissu produites. Elles
mesuraient 80m et pesaient 25 à 30kg. Pendant la
fermeture de l'usine au mois d'août, on
procédait au nettoyage des cheminées, au
détartrage de la machine à vapeur et à
la vérification des métiers à
tisser."
texte ci-dessous tiré d'un
fascicule, "Grand-Père, raconte-moi", écrit en
décembre 1985
|
Le monde rural en pleine mutation
entraîna également un exode de la population vers les
villes où il était plus aisé de trouver du
travail, où les conditions de vie semblaient meilleures.
Les quelques artisans qui exerçaient leur métier dans
le village au XIXe siècle disparurent petit à petit : 1
charpentier, 1 couvreur, 2 vanniers, 1 menuisier, 1 tailleur, 1
cordonnier, 1 tonnelier, 1 horloger. Le dernier à
disparaître fut le maréchal-ferrant vers 1960.
Il n'y eut jamais de commerçants dans le village si on excepte
les deux débitants (café Gry, café
Déleval) et les cafés de guerre.
Fin 2013, les habitants du village sont composés en
majorité de retraités, de deux agriculteurs, et les
autres personnes exerçant une activité ont pour lieux
de travail Doullens, Albert, Amiens ou Arras.
horloge dite "oeil de boeuf" -
jolie réalisation de l'horloger Constant Gigault (fin du XIXe
s.)
1957 - à gauche, grange et
habitation ayant appartenu à la famille Gigault, avant
complète destruction
l'exposition de 2006
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l'école au fil du
temps
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la Grande Guerre au
village
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la 2e Guerre Mondiale au
village
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la guerre
d'Algérie
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vers la
modernité
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fêtes, distractions et
coutumes
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la vie associative
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les activités dans le
village
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le patrimoine local
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l'évolution de
l'habitat
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erci
de fermer l'agrandissement sinon
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