ean-Pierre Valentin "enfant exposé" par Michel Guironnet |
"Du seize juin an mil
huit cent vingt quatre (16 juin 1824), heure de sept du soir, acte
de décès de Jean-Pierre Valentin, garçon
exposé à la porte des incurables de Mâcon le 14
janvier 1822 à 7 heures du soir,
décédé le 15 du mois de juin 1824, heure de dix
du soir, au domicile de Jean Cornier, situé à St
Léger sous la Bussière,
sur la déclaration
à moi faite par le dit Jean Cornier, nourricier du
défunt, âgé de 56 ans, et par Claude Laffay,
âgé de 56 ans, qui a dit être voisin du susdit
Jean Cornier." Ce Jean-Pierre
Valentin (qui n'a aucun lien avéré avec notre famille)
meurt à un peu plus de 2 ans chez son père
nourricier. Cet hôpital de
la ville, peut-être alors muni d'un "tour" (voir plus bas)
permettant d'abriter du froid "l'enfant exposé", et pour celui
ou celle qui l'apporte d'être à l'abri des regards,
confie alors ces enfants à des paysans de la campagne
mâconnaise pour les élever. Ainsi que
l'écrit Michelet : "Pour avoir quelques pieds de vigne, la
femme de Bourgogne ôte son sein de la bouche de son enfant, met
à la place un enfant étranger, sèvre le sien,
trop jeune." Vous avez
déjà eu l'occasion d'aller dans un de nos
bureaux de poste pour envoyer un colis... Vers 1800,
plusieurs villes mettent en place des tours d'abandon.
Il s'agit
d'un guichet tournant installé dans la façade
des hospices. Ce
dispositif permet aux parents de déposer leur enfant
dans l'anonymat et en toute sécurité.
Ils laissent
parfois, dans les langes des nouveau-nés, des signes
de reconnaissance gardant l'espoir de leur identification,
voire d'une future restitution. Le
décret impérial du 19 janvier 1811 officialise
l'usage du Tour d'abandon. A Paris, ce
dispositif ne semble avoir fonctionné qu'une
cinquantaine d'années (entre les années 1810
et 1860). Source
:
C'est, comme on le dira plus tard, "un enfant de l'Assistance", c'est
à dire un enfant abandonné (de naissance
illégitime ?), probablement déposé par sa
mère à la nuit tombée, au soir du 14 janvier
"à la porte des incurables de Mâcon".
Cette activité de nourrices devient "une véritable
industrie".
C'est là, pour ces familles de paysans, une deuxième
source de revenus.
"Tu vivras, dit le père, ou tu mourras, mon fils ; mais si tu
vis, tu auras de la terre !" (Le Peuple)
Et bien, lorsque vous déposez votre paquet d'un
côté du guichet et que l'employé des
Postes fait tourner ce cyclindre vertical pour
récupérer votre paquet de l'autre
côté de la vitre, c'est "un tour".
A part que le paquet peut être un enfant tout petit
parce nouveau-né ! Voilà, c'est tout
simple.
Historique des Hôpitaux de Paris