eubles et objets, outils, bétail et provisions chez une cultivatrice mâconnaise en 1812 par
Michel Guironnet |
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et de Jeanne Marie FOUILLOUX,
âgée de seize ans, née à Saint
Point
le cinquième jour du mois de brumaire an six de la
République française (26 octobre 1797) demeurant
à Saint Point
fille mineure de défunt Jean
FOUILLOUX
et de Marie DUFFOUD ci présente d'autre
part,
Lesdits époux,
d'après le consentement de Claude VALANTIN, père de
l'époux et Marie DUFFOUST mère de l'épouse tous
deux cy présent
" Sont témoins : Antoine
CHANTIN, 60 ans, laboureur de Saint Point, Claude CHANTIN, 32 ans,
tisseur de Saint Point, Antoine CHANTIN, 25 ans, cultivateur de Saint
Point, Jean BERTOUD, 41 ans, cultivateur de Saint
Léger. DESCHIZEAUX, le maire de Saint Point,
termine l'acte en écrivant : " je l'ai signé avec ledit
Antoine CHANTIN, et nont les époux et épouze ni les
autres parties et témoins, qui ont tous déclarés
ne le savoir. Les dittes Antoine CHANTIN, autre Antoine CHANTIN et
Claude CHANTIN son cousins de lépouse, et ledit Jean BERTAUD
voisin et ami de lépoux
.Jean Pierre VALANTIN
époux a aussi signé." Effectivement, sous la signature de
CHANTIN, on reconnaît celle, ferme et bien tracée, de
Jean-Pierre, mais aussi celle plus malhabile de son père
Claude ! Installé à
côté de son père et de son frère
Jean-Benoît au hameau de La Garde à Saint Léger,
Jean-Pierre commence avec Jeanne-Marie une vie commune de 28 ans.
Cet inventaire, chez une paysanne
mâconnaise en 1812, est une donation faite par la mère
de la mariée Jeanne-Marie FOUILLOUX à loccasion
de son mariage avec Jean-Pierre VALENTIN. "Par devant Claude BRUYS, notaire
impérial résidant à Tramayes, département
de Saône et Loire, soussigné ; Lesquelles parties pour parvenir
à la donation mobilière que ladite DUFOUR entend faire
à ses enfants, et pour la régularité d'icelle ;
ont requis le notaire soussigné de procéder à
l'inventaire ou état estimatif de leur mobilier auquel
il a été procédé ainsi qu'il suit : 1/ une cramalière
(crémaillère), une pelle et une fourchette à
feu, estimés trois francs 3F 2/ une poële, deux
mariles ?, un fer à gaufre, un sceau (il faut lire :
seau), estimés douze francs 12F 3/ une patière (maie,
pétrin servant aussi de table à manger), deux mauvais
meubles ou cabinets, estimés cinquante francs 50F 4/ deux têts (taies
d'oreiller) huit draps, huit nappes, estimés quarante francs
40F 5/ six écuelles, six
assiettes, six cuillers, six fourchettes, six verres et une
bouteille, estimés six francs 6F 6/ une charrue, un char
attelé, une mauvaise commessure (avant-train du char
utilisé pour le charroi des bois), estimés vingt francs
20F 7/ deux pioches, deux
sarcloirs (instrument de jardinier, sorte de houe à
main), deux fourches, une pelle, un grapier (ou grapine :
pioche à deux dents pour le labour de la vigne), un prouet
en fer (on dit aussi proulière : chaîne ou petit
timon de 2,50 à 3 m de longueur qu'on accroche au timon pour
l'allonger quand on veut atteler plus d'une paire de bufs),
estimés huit francs 8F 8/ deux bufs, deux nourrains
(jeunes porcelets) et six poules, estimés deux cents francs
200F 9/ une feuillette de vin (mesure de
capacité pour le vin d'environ 105 litres à
Mâcon), un cousseau ? (paille hachée que l'on
donne l'hiver aux bovins quand le foin manque) et (une) feuillette
défourée ? (défourrer le grain, c'est faire
sortir les grains de leur épi à coups de fléau.
D'où la paille qu'il reste après l'opération,
hachée pour le bétail ?), estimés vingt francs
20F 10/ deux asnées de
froment (l'ânée est la charge d'un âne,
l'ânée de grains composée de six bichets, valait
205 kg environ à Mâcon) ou vingt-huit décalitres
doubles (à noter que le notaire avait écrit "quatorze
décalitres" chiffre raturé et corrigé par un
renvoi au bas de l'acte en "vingt-huit"
du simple au double /
les nouvelles mesures sont encore peu pratiquées en
Mâconnais !) sept décalitres de maïs, sept
décalitres doubles de fèves, un hectolitre de noix et
deux décalitres de châtaignes, estimés cent
cinquante francs 150F 11/ douze hectolitres de truffes
(pommes de terre), estimés vingt francs 20F Total du présent
invantaire montant à la somme de cinq cent vingt neuf
francs 529F Duquel état estimatif nous
notaire susdit avons octroyé acte aux parties pour servir ce
que de raison. Dont acte fait, lu aux parties par le notaire et
passé à Tramayes en son étude après midi,
le sept novembre mil huit cent douze, en présence de Louis
SANGOUARD, propriétaire demeurant à Tramayes, et de
Michel CINQUIN, cordonnier demeurant au même lieu,
témoins requis et soussignés avec ledit BERTHOUD, ledit
FOUILLOUX et nous notaire ; BERTOU (Léger) FOUILLOUX
(Claude) VALAIENTAIEN (Jean Pierre VALENTIN) Les photos sont extraites du site du
musée agricole de Botans, près de Belfort :
http://museeagricole.botans.free.fr/visite/visite.htm Vous pourrez lire avec profit
l'article
Furent présents :
Marie DUFOUR, veuve de Jean Baptiste FOUILLOUX, à son
décès propriétaire demeurant à Saint
Point, où elle réside, autorisée par
Léger BERTHOUD son fiancé, propriétaire
demeurant au même lieu d'une part et Claude FOUILLOUX
cultivateur demeurant au même lieu & autre ;
Jeanne Marie FOUILLOUX demeurant au même lieu, procédant
de l'autorité de Jean Pierre VALANTIN son futur, ouvrier en
maçonnerie, demeurant à Saint Léger (sous la
Bussière) d'autre part.
(la plupart des termes utilisés nécessitent des
explications / elles sont tirées du "Dictionnaire du monde
rural" de Marcel Lachiver)
pétrin
boisseau
mesure à
grains
joug
et non ladite DUFOUR veuve FOUILLOUX et ladite Jeanne Marie FOUILLOUX
qui ont déclaré ne le savoir, de ce enquis et
sommés.
CINQUIN (Michel) SANGOUARD (Louis) BRUYS, notaire
Dans une ferme bâtie en 1830, ce musée expose les
différentes étapes du développement du
machinisme agricole depuis 200 ans, ainsi que les objets et outils de
la vie d'antan de cette région du nord-est de la
Franche-Comté.
"Histoire d'un contrat de mariage double",
entre Jeanne Marie Fouilloux et Jean Pierre Valentin d'une part,
et Claude Fouilloux et Claudine Berthoud d'autre part,
dans "la saga des Valentin", ou bien