Nous
ne disposons malheureusement plus des nombreux plans et croquis de
lédifice réalisé au début de ce
siècle. Ils ont disparu des dossiers darchives au cours
du temps.
Déjà, en 1915, lors d'un litige concernant le
remboursement dune avance auprès de la Banque Nationale,
on constatait que "les archives de la fabrique ont été
bouleversées et dispersées lors du passage des troupes
allemandes".
Il nous reste le volumineux courrier échangé durant les
travaux mais qui ne reflète pas véritablement la
configuration des lieux.
Heureusement, les cartes postales dépoque nous offrent
encore un précieux témoignage.
l'église
(avant agrandissement) et la grand'rue -
pour découvrir
l'image agrandie, cliquez ici
carte postale
écrite en 1903
Léglise,
consacrée à Saint-Léger, a donné son nom
au village. Elle était déjà mentionnée
dans un Cartulaire d'Orval de 1232.
Un
cartulaire antérieur à 1222 mentionne le
village de Sti Leodegarii.
En 1228, on trouve "in villa quae dicitur Sains
Ligiers".
En 1232, Sti Leodegarde. En 1240, Saint-Légier.
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carte
écrite le 31 mars 1902
carte
écrite en 1911 - pour
un agrandissement, cliquez ici
D'après la tradition, elle se
trouvait jadis sur la colline du Chauffour, puis elle aurait
été transformée en chapelle du Chauffour,
elle-même convertie ensuite en une maison sur laquelle on
pouvait lire le millésime 1737.
Elle fut reconstruite sur son emplacement actuel à une date
inconnue.
La tour portait la date de 1698 et elle contenait une pierre tombale
avec le millésime de 1717.
Une grande partie du bâtiment avait été
reconstruit une nouvelle fois en 1830.
l'intérieur
de l'église, avant son agrandissement
L'édifice subit diverses
grosses réparations indispensables en 1893-1894, telles que la
mise à nu des charpentes de la flèche et le
renouvellement d'une partie des voliges, des travaux de pavement, de
peintures, des plafonnages..., ce qui ne résolvait pas le
problème de base : elle était devenue trop petite pour
recevoir ses nombreux paroissiens.
l'agrandissement de
l'église
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LAvenir du
Luxembourg du 23 mars 1900 - "on ne saura plus mourir"
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l'agrandissement
de l'église
carte oblitérée en 1902
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Catholiques et Libéraux se
déchiraient depuis 30 ans au sujet de son
agrandissement.
Les Libéraux estimaient que le
nouveau bâtiment serait monumental et qu'il ruinerait la
commune. Donc, pas question de construire quoi que ce
soit.
Finalement, la commune contacta
l'architecte namurois Ed. Van Gheluwe qui réalisa les plans et
devis.
Elle vota la construction, majorité contre opposition, le 4
mai 1901.
"Le
Conseil,
Vu l'insuffisance de l'église actuelle pour les
besoins du culte, car elle ne peut contenir qu'une
très faible partie des fidèles de la paroisse,
ce qui a déjà nécessité
autrefois la construction provisoire d'un étage
étrange et indigne du culte sous forme d'un immense
jubé recouvrant la moitié de l'unique nef,
étage où sont introduits tous les enfants des
deux sexes les dimanches et jours de fête,
malgré que là ils ne puissent guère se
rendre compte des cérémonies du culte et
qu'ils y soient plutôt portés à troubler
les offices par leurs piétinements bruyants et
inconscients, relégués qu'ils sont au loin
dans la profondeur d'une espèce de grenier
d'où, à part quelques-uns, ils ne peuvent
apercevoir le célébrant à l'autel,
Décide de reconstruire une nef à
côté de l'ancienne (...)"
Registres du
Conseil Communal de Saint-Léger
Séance du 4 mai 1901
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La Commission Royale des Monuments
approuva les plans le 19 juillet 1901. L'église pouvait enfin
acquérir de nouveaux volumes.
Lors de sa séance du 31
août 1901, le Conseil Communal acceptait de prendre en charge
le surplus des dépenses occasionnées par les travaux,
les subsides du Département de la Justice et de la Province
s'élevant chacun à 9 000 francs, avec une avance
présumée de 63 832,20 francs.
L'entrepreneur Achille Vandercam, de Verlaine sur Ourthe, remporta
l'adjudication publique.
Un duplicata dressé par l'architecte, le 29 septembre 1905,
précise que la réception définitive date du 5
octobre 1904, le coût total s'élevant à 64 459,78
francs.
pour un agrandissement, cliquez
ici version
colorisée là
L'architecte opta pour l'adjonction
d'un second bâtiment accolé à l'édifice
primitif. C'est pour cette raison que le mur latéral droit de
l'église primitive fut abattu. L'intérieur offrait
dès lors un espace doublé par rapport à
l'ancien, mais aussi une façade hybride.
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l'église,
après son agrandissement
version colorisée
ici
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Afin de suivre le cahier des charges,
l'entrepreneur utilisa du bois de sapin rouge du nord pour la
charpente de la toiture de la nef, tandis que l'ensemble de la
charpente apparente, de la nef, du jubé, du baptistère
et du porche était réalisée en pitchpin à
vernir. L'usage de tels matériaux se révélait
bien sûr moins cher que celui des poutres en chêne
traditionnelles.
La toiture fut recouverte d'ardoises, le jubé reçut un
plancher en chêne, et le choeur un pavement de carreaux de
céramique "de Bock".
De nombreuses colonnes à chapiteaux soutenaient la charpente.
D'autres demi-colonnes garnissaient les murs.
La façade du porche était en pierre de taille blanche
de Pas Bayard, en France (54).
carte
écrite en 1907
les
aménagements intérieurs
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Le maître-autel et les deux
bancs de communion datent de 1908. La chaire de vérité
et l'autel latéral dédié à la
Sainte-Vierge sont de 1912.
"L'aspect
général de cette chaire aux riches sculptures,
isolée entre deux colonnes et entre les deux larges
nefs de l'église, bien proportionnée, pas trop
élevée et fortement assise sur sa base en
marbre, produit un excellent effet. Les scènes de
l'évangile représentées sur les cinq
panneaux sont bien choisies, en harmonie avec la destination
de la chaire, bien conçues dans leur ensemble et dans
le détail et d'un travail très soigné.
Les quatre évangélistes qui les
séparent sont également d'une exécution
artistique irréprochable."
Lettre
adressée par les membres de la Commission Royale des
Monuments
Corny et l'abbé Loes, au gouverneur, le 3 mars
1913
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l'intérieur
de l'église
Le second autel latéral en
l'honneur du Sacré-Coeur n'est réalisé, faute
d'argent, qu'en 1916 par le sculpteur Jeans Rooms d'Anvers qui
utilise du chêne de Hongrie.
En 1920, l'architecte L. Lamy propose un projet de confessionnal,
refusé pour non conformité au style de l'ensemble.
Deux confessionnaux et des verrières en grisaille (peinture
monochrome en camaïeux gris) viennent clôturer l'ensemble
de l'agrandissement de l'église en 1925.
St Léger -
l'église incendiée par les Allemands le 5 septembre
1944
l'église
incendiée par les Allemands le 5 septembre 1944
Détruite en 1944,
l'église de Saint-Léger n'est reconstruite qu'en 1952
sous la direction de l'architecte L. Lamy. Ce bâtiment existe
encore aujourd'hui.
l'église
actuelle - dessin d'Albert Bouvy
la nouvelle
église paroissiale - cachet de 1966
http://commons.wikimedia.org
Source : "Au fil du Ton"
n°21 de décembre 1999 - Cercle de Recherche et d'Histoire
de Saint-Léger-en-Gaume
aimablement prêté par Guy Albarre (avril
2004)
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