Au
18e siècle, St Léger se composait du bourg (vieux bourg
actuel), le quartier de la Croix, le manoir seigneurial du Landreau,
le Bas Saint Léger et les fermes et écarts. Le village
se trouvait entre la forêt de Cholet et le Bois de Mortagne.
Aucune relation directe avec Cholet. Il n'existait qu'un chemin par
le Pontreau pour se rendre à Cholet ou au May.
St Léger
était situé dans les "Marches", entre Bretagne, Poitou
et Anjou, zone que l'on dirait "franche" aujourd'hui ou de non droit
: exemption de certains impôts, justice à l'un ou
l'autre seigneur selon les usages en vigueur...
St Léger avait
été rattaché à l'Anjou en 1641. Trafic de
sel entre la Bretagne, pays producteur, et l'Anjou, où les
prix étaient très élevés.
Les paroisses du
canton de Cholet ont longtemps fait partie du diocèse de
Poitiers, puis de celui de Maillezais, de celui de la Rochelle
jusqu'en 1802. Depuis, elles font partie du diocèse d'Angers.
carte de Cassini -
18e siècle
L'ancienne
église se trouvait à l'emplacement du presbytère
(actuellement propriété privée). Elle fut
dédiée à saint Léger par les moines de
Mortagne qui le vénéraient. C'était à
l'origine la chapelle seigneuriale de la maison noble du Landreau,
relevant féodalement de Mortagne, avant de devenir
l'église du bourg. On estime sa construction entre 1650 et
1700.
Visite pastorale de
l'évêque Monseigneur Augustin Roch de Menou de
Charnizay, nommé par Louis XV évêque de la
Rochelle.
Du 2 septembre au 20 octobre 1739, il visite 62 paroisses.
Il visite la chapelle de St Léger à 7 h du matin (et St
Pierre de Cholet à 8 h !), rencontre le curé Aubron :
"500 communiants. Tout le monde communie. Ni baptême, ni
enterrement"
Pourtant, on a trouvé une exception : le 14 novembre 1698, le
baptême de la petite Angélique Milpié par Pierre
Coiffard, curé de la chapelle de St Léger. Sans doute
en danger de mort.
En 1739, lors de sa visite pastorale, l'évêque de la
Rochelle trouve la chapelle en bon état et bien tenue. On ne
pourra pas en dire autant un siècle plus tard :
l'évêque la trouve indigne des fonctions qu'elle est
appelée à remplir et autorise la paroisse du May
à en construire une neuve. Etant simple "fillette", ou annexe
du May, on n'y pratique ni baptême ni enterrement, tout se
passe au May.
extrait
du "Bulletin de la Société des Sciences,
Lettres et Beaux-Arts de Cholet et de l'arrondissement" de
1907 :
Saint-Léger,
annexe du May, 8 octobre 1739, 7 heures du
matin
"Nous
nous sommes transporté à la chapelle de
Saint-Léger, annexe de l'église paroissiale de
Saint-Michel du May. Le sieur Louis Le Redde, curé de
la paroisse du May, accompagné du sieur Aubron,
desservant l'annexe, sont venus nous prendre à la
porte de l'église et nous ont reçu avec les
cérémonies ordinaires. Après quoi nous
avons donné la bénédiction du
Saint-Sacrement et visité le tabernacle ; nous y
avons trouvé un ciboire d'argent et une custode aussi
d'argent, bien dorés en dedans. Le tabernacle est de
bois doré très propre ; il y a un petit
retable aussi fort propre. Il y a deux petits
autels collatéraux, le premier sous l'invocation de
la sainte Vierge et le second sous celle de saint Jean
; ils sont l'un et l'autre fort bien tenus ; nous
avons ordonné de faire mettre une pierre
sacrée sur celui de saint Jean, où il n'y en a
point. Nous sommes ensuite entré dans la sacristie ;
nous y avons trouvé des ornements de toutes les
couleurs bien tenus, du linge suffisamment, un calice
d'argent avec sa patène bien dorés en dedans.
La chapelle est très propre et bien tenue. Il y a
environ 500 communiants. On n'enterre ni ne baptise dans
l'annexe ; tout se fait à la paroisse du May. La
chapelle est entretenue par les libéralités et
les offrandes des habitants du lieu."
|
Conseil de fabrique -
élection du procureur de fabrique en remplacement du
nommé Voizin - convocation à l'issue de la messe
où l'on donne les nouvelles du royaume
1744 : Mission des
Montfortains au May : "Un tiers des paroissiens de la fillette de St
Léger ne se sont pas présentés. Ne se sentent
pas concernés." (en raison de l'absence de sacrements à
St Léger ?) - autre texte relevant l'indolence des habitants
de St Léger à se présenter aux
cérémonies.
Création de la
paroisse de Saint Léger (décret épiscopal de
Monseigneur Charles Montault, évêque d'Angers) : Haut et
Bas St Léger réunis, avec les métairies de la
Malville, de la Casse, de la Trollière, des Grand et Petit
Plessis et du Plessis Tilleau
Ce décret est
aboli et St Léger redevient un simple oratoire
dépendant du May.
Autorisation pour les paroissiens de Cholet Notre-Dame de venir
à la messe à St Léger. Il en sera de même
pour les enfants allant à l'école à St
Léger (enfants de la Séguinière -
l'Epinette).
Décès
du curé Mathurin Lepeu. St Léger reste presque 10 ans
sans curé. Absence de revenus - enterrements et baptêmes
au May - éloignement - intempéries - mauvais chemins -
transport avec les bufs
Requête des
habitants au Ministre de l'intérieur et des cultes
La paroisse est
rétablie mais son territoire a subi des modifications : les
fermes citées ci-dessus n'en font plus partie. C'est ce
territoire diminué qui donnera la commune en 1863.
Le vieux
presbytère et la maison du curé se situaient
aussitôt après l'église, entre le
presbytère (privé) et l'église actuelle. Le
jardin du presbytère s'étendait jusqu'au terrain
où est située l'église actuelle, en face du
cimetière (actuelle salle de tennis de table) - Construction
du mur du jardin grâce à la vente de vieux chemins
inutilisés, par la mairie du May
1834 - plan
napoléonien
1858 - plan du
bourg de St Léger en la commune du May
A. église "actuelle" - B. cour du presbytère -
C. bâtiments du presbytère
en rose, le projet de nouvelle église
plan du bourg en
1858
"Projet de reconstruction de l'église paroissiale en la
commune du May"
1. la vieille église - 2. le presbytère et la maison du
curé - 3. projet de la nouvelle église
1858 - l'ancienne
église
L'église neuve
est construite. Le presbytère est dans un tel état de
délabrement qu'il est même dangereux d'y habiter. Il est
occupé à l'époque par le curé
Félix Bretaudeau, qui a lieu de se plaindre de ses conditions
de vie dans son presbytère (toitures effondrées,
poutres pourries menaçant de se rompre) et de son état
de santé qui se dégrade.
Il demande l'autorisation de réunir son conseil de paroisse
afin de trouver les moyens de s'abriter, car il ne peut plus tenir
dans sa cure : les murs croulent par l'humidité, les
pièces de l'étage n'ont que 2 mètres de hauteur
- nombreux courriers à l'évêque, au
préfet, au maire
le bourg, vers
1860
le quartier de la
Croix, vers 1860
à noter le carrefour du Chêne, dit "la Pelote" ou "La
Pelotte", près de l'actuelle Impasse de la Croix
La route du May n'existait pas. La route à droite menait
à l'étang.
1865 - plan d'une
partie du bourg
à gauche, la nouvelle église, la fontaine publique et
le passage du cimetière
Projet de
construction d'un nouveau presbytère par la commune, les
travaux pour réparer le vieux bâtiment s'avèrent
trop importants.
Mais la commune est déjà endettée après
la construction de la mairie-école (actuel centre social) et
repousse cette construction à 1873. M. Jouitteau, architecte
à Cholet, présente un projet qui sera retenu.
Le curé
Bretaudeau est toujours dans son vieux bâtiment et
décrit de nouveau à l'évêque ses
conditions de vie : pan de mur écroulé, humidité
excessive, plafond à 2 m de hauteur, complètement
défoncé, fenêtres ne pouvant plus tenir de
vitres, remplacées par du papier.
Réponse : "Monseigneur ne peut que faire des voeux."
(!!)
Réunion du
conseil paroissial en novembre 1868 : La paroisse ne peut aider au
financement des travaux du presbytère, car déjà
lourdement endettée par la construction de l'église
(dette de 17.000 F). Par contre, elle accepte de payer les
intérêts de l'emprunt qui sera réalisé par
la commune.
Le devis s'élève à 10.649 F. Preuve de sa bonne
volonté, le curé Bretaudeau prête 7.700 F
à la commune au taux de 4,5%, prêt autorisé par
décret de l'empereur Napoléon III.
Réunion du
conseil municipal afin d'envisager la construction d'un nouveau
presbytère. Sont présents : Pierre Braud, maire, Pierre
Rousselot, marchand de grains, Augustin Brémond, marchand de
moutons, Joseph Audusseau, cultivateur au Landreau, Alexandre
Jouitteau, architecte, demeurant Rue Impériale à
Cholet.
Adjudication par voie
d'affiches dans le bourg - Ont soumissionné :
- Jean Simon,
maître maçon et tailleur de pierre à
Cholet
- M. Amiot,
maître charpentier à Cholet
- M. Beaufreton,
maître maçon au May
- M. Robineau,
maître maçon à St Léger
- M. Loger,
maçon à St Léger
- M. Bordier,
maître maçon à Loublande
M. Jean Simon est
retenu.
M. Jouitteau,
l'architecte, est rappelé à l'activité dans la
garde mobile. Il est remplacé par M. Vincent
Benaitreau, rue St Pierre à Cholet.
Réception des
travaux - coût total 11.869 F12
Une partie de l'emprunt sera payée par l'impôt de la
garde mobilisée : 390 F environ chaque année pendant 5
ans.
Le curé Bretaudeau, né à Tillières en
1821, restera 9 ans dans sa nouvelle cure.
Il sera remplacé par le curé Jean Baptiste Humeau qui
détient le record de durée dans le poste : 53 ans !
Le bail entre curé et commune sera régulièrement
reconduit jusqu'en 1970 : obligation de vendre alors, car le
coût d'entretien est trop élevé - construction du
pavillon actuel.
Création de la
paroisse (décret du 19 juillet 1826 de Monseigneur Montault,
évêque d'Angers) qui comprend les hameaux des Haut et
Bas St Léger - 22 métairies - 770 habitants.
L'évêque
fait état du mauvais état de l'église de St
Léger : basse, petite, sans valeur artistique - impropre sous
tous les rapports à sa destination.
Il y a lieu de la remplacer par une neuve : "Nous sommes d'avis que
la commune du May soit autorisée à en bâtir une
nouvelle" écrit l'évêque.
La paroisse ne dispose pas de moyens financiers importants. La
commune du May ne veut pas construire à St Léger qui
veut se séparer d'elle.
l'ancienne
église de Saint Léger sous Cholet, construite avant
1739 - côté Ouest
Le clocher était situé à l'extérieur,
couvert en ardoises. La nef était couverte en
tuiles.
Don à la
paroisse d'une maison par le sieur Coëffard et la dame
Landreau
Code rural (code Napoléon) : interdiction de sonner les
cloches pendant l'orage sous peine d'amende, ce qui se faisait
autrefois.
L'église est
de plus en plus délabrée.
L'évêque
autorise le conseil paroissial à emprunter pour construire une
église neuve. Aucune participation de la commune du May,
compte tenu des demandes répétées du bourg de St
Léger pour se séparer d'elle.
Evaluation : 28.684 francs
Architecte M. Simon -
curé Denéchau "style ogival en croix latine avec
clocher porche, flèche couverte d'ardoises, granit rose"
Coût du projet : 35.246 F, sans le clocher, dont la
construction est reportée à une date ultérieure.
La commune de St Léger n'existe pas encore et n'est donc pas
concernée...
Le montant des
honoraires de l'architecte (18.000 F) ne figure pas dans le devis. Le
conseil de paroisse a-t-il été trompé ? Il fait
édifier le clocher et la flèche peu après
l'achèvement de la tour. La paroisse contrainte de payer
s'endette encore plus.
Ne peuvent intervenir ni la commune nouvellement créée,
ni la sous-préfecture, ni la préfecture qui n'ont pas
été informées. La préfecture rejette la
demande d'aide...
L'église sans
clocher est bénie et ouverte au culte. Première messe
par le curé Bretaudeau, dédiée au curé
Charles Denéchau "décédé il y a 18 mois"
- procession avec un canon, musique, chants, oriflammes,
décorations
la nouvelle
église - dessin à la plume par J. Bondu, instituteur -
fin XIXe s.
Arrêté
de police générale du maire de St Léger
:
- Il est fait
défense aux aubergistes et débitants de donner
à boire le dimanche pendant la messe, ainsi que les jours
de fêtes commandées
- défense de
troubler par des chants les cérémonies religieuses,
de jour comme de nuit
- défense de
déposer des ordures le long de l'église et
d'écrire ou dessiner sur les murs.
Demande de secours au
sous-préfet (refus) : "dépenses exagérées
sans rapport avec les ressources de la paroisse"
Même rejet par la préfecture qui n'a pas
été informée de la construction de la
flèche
décembre 1872 : même demande au Conseil Municipal qui
transmet au Conseil Général (Y a-t-il eu une aide
?)
Le curé Humeau
demande un devis pour une horloge (Ets Lussault à
Marçay - Vienne) : 800 F.
Le conseil vote 1.500
F pour l'achat de l'horloge.
Demande de subvention annuelle
-
Travaux de
couverture de l'église et de la cure, par la
commune
Travaux de
consolidation des voûtes par un chaînement (160
F)
Aménagement du
chur aux frais du curé Humeau : panneaux de chêne
provenant des portes du château Colbert de Maulévrier,
portes ayant les mêmes dessins côté mur
Dallage en ciment
payé par le chanoine Barrau, enfant de St
Léger
Importantes
réparations
Loi de séparation de l'église et de l'état -
inventaire des biens de la paroisse
Inventaire des biens
de l'église le 9 mars - pas d'incidents - absence du conseil
paroissial et de représentants de la mairie - deux
témoins réquisitionnés à Cholet
11 décembre : protestation du conseil paroissial (Jean David -
Joseph Lefort - Joseph Audusseau - Adolphe Lefort - Pierre Gadras et
le curé Bruneau) - restitution des objets donnés par
les paroissiens pour décorer l' église
Dette pour la construction de l'église : 15.650 F
Rattachement des
paroissiens allant à Notre-Dame de Cholet (3 maisons
situées sur Cholet)
Le 31 octobre
à 15 heures, foudre sur l'église, pluie violente,
incendie du clocher après les Vêpres - pompiers de
Cholet 2 h plus tard - habitants de St Léger et militaires du
77e RI - croix du clocher (500 kg) à terre ainsi que les
cloches et l'horloge - pas de paratonnerre - Mutuelle du Mans.
Le reste de l'église n'est pas touchée et la Toussaint
y est célébrée.
Une cloche non brisée est remontée à
l'emplacement de l'horloge.
Assurance : 8.216 F -
reconstruction du clocher devis de M. Benaitreau : 6.800 F - horloge
neuve : 1.790 F
Travaux
effectués en 1916 (temps de guerre) insuffisants
Travaux urgents au clocher : toiture - gouttières -
humidité dans les murs et la charpente - fissures sur les murs
et sur les voûtes - devis 6.500 F
De nouveau, la foudre
sur le clocher - toitures et tour endommagées - pas d'incendie
- cloches et horloge intactes
Réparation et pose d'un paratonnerre par l'entreprise
Descoings de Cholet : 7.890 F
Le vieux chemin de
croix (dit d'Alban), en peinture sur toile, est remplacé par
un chemin de croix en carton romain (2.000 F) fourni par les Ets
Moulin de Toulouse - payé par les cotisations paroissiales -
quelques tableaux en bon état placés dans le
chur
Heure
d'été
Une voûte
présente des fissures graves.
Toiture et gouttières à refaire - devis de 29.400 F par
l'architecte départemental
Le maire souligne à nouveau la mauvaise qualité des
bâtiments construits à cette époque (1860) qui
entraîne des dépenses élevées
d'entretien.
Un battant de cloche
est tombé sur l'horloge, réparée par la maison
Lussault, de Torfou (123 F).
Réparation de
l'horloge après 40 ans de bons services - usure
générale : 142.000 F (pivots en bronze, détentes
des sonneries, crémaillères, modification du balancier,
des marteaux, du cadran, poulies des poids, câble du carillon,
rééquilibrage des aiguilles).
Maçonnerie au
clocher - changement des planchers
Dégâts
aux vitraux par tirs de frondes des gamins
Electrification des
cloches - Ets Bodet, de Trémentines
Installation
chauffage infrarouge (M. Samoreau)
Transformations :
enlèvement de la chaire et changement de l'autel
Un grand merci
à Yves Meignan pour son travail de recherches -
Journée du Patrimoine le 21 septembre 2008
Quelques
photos de cette première Journée du Patrimoine
à St Léger - 21 septembre
2008
|
Pour cette
première, plus de 50 personnes ont répondu à
l'invitation des Amis de Léo.
La visite est
commentée par Yves Meignan, chercheur infatigable de
l'association,
qui a narré, avec beaucoup de vérité et des
pointes d'humour, l'histoire de St Léger.
Yves
Meignan, chercheur infatigable de
l'association
|
Daniel Guyon
présente à un public attentif son
travail.
|
La visite s'est
terminée par l'église, son histoire, ses vitraux mis
joliment en lumière par l'exposition réalisée
par Daniel Guyon.
COMPLÉMENT
-
DEUX ÉVÊQUES DE LA ROCHELLE
|
|
Sources :
Archives de la Rochelle et de la Société des Sciences,
Lettres et Arts de Cholet et de sa région
Après avoir
fait partie du diocèse de Poitiers, les paroisses du canton
actuel de Cholet ont été rattachées au
diocèse de La Rochelle jusqu'en 1802, avant de faire partie du
diocèse d'Angers.
Monseigneur Augustin
Roch de Menou de Charnizay fut nommé évêque de la
Rochelle le 15 octobre 1729 par Louis XV, où il restera
pendant 38 ans, jusqu'à sa mort.
Une dizaine
d'années après son arrivée, il a entrepris trois
visites pastorales dans son diocèse :
- du 11 septembre
au 20 octobre 1738, visite de 66 paroisses du bas Poitou
- du 2 septembre au
20 octobre 1739, visite de 70 paroisses, dont St Léger du
May
- du 2 septembre au
16 octobre 1740, 59 paroisses de Vendée et du
Bressuirais.
C'est le 8 octobre
1739, lors de la seconde tournée pastorale, qu'il fut
accueilli à 7 heures du matin à la chapelle de Saint
Léger, annexe de l'église paroissiale Saint Michel du
May, par le curé Louis Le Redde, du May, et par le vicaire de
Saint Léger, André Julien Aubron (né vers 1696
et décédé le 25 mai 1746 à Saint
Léger).
Voici le compte rendu
de sa visite :
Saint-Léger,
annexe du May, 8 octobre 1739, 7 heures du
matin
"Nous
nous sommes transporté à la chapelle de
Saint-Léger, annexe de l'église paroissiale de
Saint-Michel du May. Le sieur Louis Le Redde, curé de
la paroisse du May, accompagné du sieur Aubron,
desservant l'annexe, sont venus nous prendre à la
porte de l'église et nous ont reçu avec les
cérémonies ordinaires. Après quoi nous
avons donné la bénédiction du
Saint-Sacrement et visité le tabernacle ; nous y
avons trouvé un ciboire d'argent et une custode aussi
d'argent, bien dorés en dedans. Le tabernacle est de
bois doré très propre ; il y a un petit
retable aussi fort propre. Il y a deux petits autels
collatéraux, le premier sous l'invocation de la
sainte Vierge et le second sous celle de saint Jean ; ils
sont l'un et l'autre fort bien tenus ; nous avons
ordonné de faire mettre une pierre sacrée sur
celui de saint Jean, où il n'y en a point. Nous
sommes ensuite entré dans la sacristie ; nous y avons
trouvé des ornements de toutes les couleurs bien
tenus, du linge suffisamment, un calice d'argent avec sa
patène bien dorés en dedans. La chapelle est
très propre et bien tenue. Il y a environ 500
communiants. On n'enterre ni ne baptise dans l'annexe ; tout
se fait à la paroisse du May. La chapelle est
entretenue par les libéralités et les
offrandes des habitants du lieu."
|
Augustin Roch de
Menou de Charnizay - son parcours
|
Augustin Roch est
né le 15 mai 1681 à Menou dans le diocèse
d'Auxerre (actuellement département de la Nièvre), fils
du marquis Armand François de Menou, seigneur de Charnizay (en
Touraine, arrondissement de Loches) et de Françoise Marie de
Clère.
Prêtre en 1707,
docteur en théologie de la Sorbonne en 1708, commendataire de
l'abbaye d'Angles au diocèse de Poitiers, archidiacre de
Dunois et vicaire général de
l'évêché de Chartres, il est
désigné à 48 ans évêque de la
Rochelle par le roi Louis XV, le 15 octobre 1729.
Malgré son
âge et ses infirmités, il a mené un long
épiscopat de 38 ans et fait construire la cathédrale
Saint Louis de la Rochelle,
Décédé
le 26 novembre 1767, il a été inhumé dans la
chapelle de l'hôpital Saint Louis. La transcription de ses
obsèques montre la vénération qu'avait
inspiré sa conduite et son long épiscopat.
Relation de
l'enterrement de Monseigneur Roch de Menou, évêque de la
Rochelle :
"Après
20 ans de maladie, 37 ans d'épiscopat, 87 ans de vie,
monseigneur Augustin Roch de Menou fut appelé
à Dieu pour recevoir la récompense de ses
éminentes vertus et mourut le jeudy 26 novembre
à quatre heures de l'après midi, muni de tous
les derniers sacrements qui lui furent administrés
par monseigneur de Roussy, doyen, accompagné du
vénérable chapitre.
Le
lendemain, le chapitre s'assembla, et pour donner tout le
temps de faire les préparatifs de la pompe
funèbre, on décida que l'enterrement ne se
ferait que la mardi suivant 1er Xbre, on renvoya
l'élection des nouveaux grands vicaires après
la cérémonie et on publia un mandat qui
enjoignait aux paroisses et aux communautés de se
trouver selon l'ordre qui était marqué
à la salle de l'évêché, soit pour
y chanter l'office, soit pour y célébrer le
saint sacrifice. Les aumôniers de cet hôpital ne
furent point compris dans le mandement, on les y invita
verbalement.
Dans ce
même chapitre, on délibéra sur le lieu
de la sépulture. Les chanoines étaient fort
d'avis de garder l'honneur pour lui, puisqu'il n'y avait
aucune disposition dernière, mais monsieur
l'abbé de Menou, parent et grand vicaire du
défunt prélat, représenta que les
désirs de monseigneur avaient toujours
été d'être inhumé au milieu des
pauvres qu'il avait depuis si longtemps nourris. En
conséquence, on l'accorda aux vux ardents de
cette maison. Le corps fut embaumé et les intestins
renfermés dans une boëte de plomb qu'on fut
obligé d'ouvrir pour en retirer le cur que les
dames de Sainte Claire demandèrent.
Le corps
fut exposé découvert dans la grande salle de
l'évêché où il y avait deux
autels et celui de la chapelle. Pour arrêter la foule,
on avait posté de distance en distance des grenadiers
qui se succédèrent jusqu'au mardi 1er
décembre. Pour la cérémonie, on y
invita tous les prêtres et religieux de la ville. Les
vicaires de la ville portèrent le corps et les quatre
premiers dignitaires... Monsieur le doyen officia. Tous les
pauvres, filles et garçons, suivirent la marche qui
passa par la rue Saint Yon et celle des Augustins. Les
religieux suivaient immédiatement les pauvres et
succédaient le clergé séculier. Enfin
venait le corps à découvert et en habits
pontificaux. La maison de ville et le présidial
fermaient la marche. Le militaire à cause de sa
préséance n'y assista point. On chanta une
messe solennelle en l'église de Saint
Barthélémy, pendant laquelle on put admirer la
beauté du catafalque, surtout du dôme.
Après l'absoute, le chapitre jugea de substituer une
méchante brunette dans la place d'une belle que la
succession avait donnée au défunt, ce qui
étonna beaucoup les spectateurs. On reprit alors la
route de l'hôpital. A la porte de l'église
étaient les aumôniers pour présenter
l'eau bénite à tout le convoi, même aux
corps laïques. En entrant dans l'église,
l'aumônier présenta le goupillon à
l'officiant, qu'il accompagna le reste de la
cérémonie qui ne fut point longue. On ne
chanta qu'une absoute, pendant qu'on déshabillait le
défunt.
Sans bas
ni mules, ni rochet ni croix, revêtu seulement d'une
soutane et d'une aube, on le descendit dans le caveau du
milieu du choeur, autrefois construit pour feu monseigneur
Henry de Laval qui fut inhumé pontificalement car
j'en ai trouvé les minutes. L'aumônier
présenta le goupillon à tous les corps qui
jetèrent de l'eau bénite. En
cérémonie, vingt-huit de nos garçons
qui avaient des flambeaux les déposèrent pour
notre sacristie ; plusieurs chanoines firent la
charité de leur cierges,
On ferma
le caveau avec la tombe de monseigneur de Laval parce que le
marbre n'était pas encore acheté pour celle de
monseigneur de Menou. C'est le troisième
évêque de La Rochelle enterré dans cette
église, tous trois morts en novembre, monseigneur de
Laval vers l'an 1700, monseigneur de Chamflour en 1724,
monseigneur de Menou en 1767. Tous trois ont
été les pères des pauvres et les
insignes bienfaiteurs de cette maison."
|
L'an suivant, 1768,
monseigneur Joseph François Emmanuel de Crussol d'Uzès
fut nommé à l'évêché de La
Rochelle. Il sera évêque jusqu'en 1789. En 1784, il aura
achevé le chantier de la cathédrale commencé par
son prédécesseur.
Voici quelques
appréciations laissées dans son journal sur cet
évêque par Pierre Dangirard, de la Rochelle (dit "le
pape des protestants" de cette ville) :
"En
1781, il [l'évêque de Crussol] a fait
une tournée épiscopale en mai et juin,
visitant une soixantaine de paroisses du bas Poitou. Il
voyageait en litière avec un grand vicaire et
quelques domestiques. Il allait loger chez les curés
qui l'ont reçu, hébergé et
régalé. Ce fut plus un voyages de festins et
de repas qu'un voyage d'ordre, de pîété,
car rarement a-t-il fait assembler les paroissiens et pris
connaissance de la fabrique, et de la manière dont
les curés s'acquittent de leurs fonctions. Il coucha
à Thouarsais chez le curé, homme du monde et
de murs du siècle. Il eut un beau festin le
lendemain où il y avait plus de 20 personnes,
gentilshommes et bons bourgeois. Il y avait au dessert une
petite assiette de fraises qui se trouva placée fort
loin de lui. Il la demanda et, sans en offrir à
personne, assaisonna ces fruits et les mangea. Les convives
ne trouvèrent cela nullement honnête. On pourra
leur répondre que l'évêque savait bien
que c'était pour lui et que ç'aurait
été en vain qu'il en aurait offert. Il coucha
aussi chez le curé de Saint Maurice qui se mit en
grands frais mais en petit comité.
On a
trouvé beaucoup à redire sur la manière
dont cet évêque a fait sa tournée,
mettant à contribution de pauvres curés qui,
pour le recevoir, ont dépensé, pour certains,
six mois de leur bénéfice. Il aime la bonne
chère et tient une table à dîner et
à souper toujours bien garnie. Il serait à
souhaiter qu'il pensât et qu'il agît autrement,
car les pauvres et les hôpitaux souffrent toujours
qu'il n'est pas "aumônier" comme son
prédécesseur, monseigneur de Menou. La
desserte de la table n'est pas même envoyée
à l'hôpital et il ne fait aucune
charité. Il a cent mille livres de rente et pourrait
en faire meilleur usage. On l'appelle à la cour le
sot enfant, sa naissance l'a fait évêque, c'est
là tout son mérite. On parle de sa conduite,
on prétend que ses murs ne sont pas pures et
qu'il aime excessivement le jeu. Est-ce une calomnie
?
Il ne
plaît ni à son chapitre, ni au monde, ni aux
dévots. Il avait pris un parti contre les
protestants, qui entraîna un procès au
parlement de Paris. Le tribunal a imposé silence au
zèle momentané du prélat car on n'a
plus parlé de cette affaire."
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Comme les jours, les
évêques se suivent mais ne se ressemblent
pas...
le vieux bourg
et la vieille église
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les vitraux de
l'église
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les clefs de
voûte de l'église
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en grimpant
dans le clocher
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le chemin de
fer - le "Petit Anjou"
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l'eau de la
commune
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le stade de
football
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le petit pont
Reigner, rebaptisé pont du Petit
Anjou
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le
parcours-découverte de la commune
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d'autres
petits panneaux disséminés dans le
bourg
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la
reconstruction du bateau-lavoir
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la
journée du patrimoine 2019
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le passage de
la gare - le chalet en 2011
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le passage de
la gare - la fresque en 2021
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le passage de
la gare - on continue en 2022
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Merci
de fermer l'agrandissement sinon.
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