Les
doléances des villageois sont extraites des "Cahiers des
paroisses et communautés du bailliage d'Autun pour les
États Généraux de 1789", sur le site
http://gallica.bnf.fr
Elles sont consultables sur http://gallica.bnf.fr/Catalogue/noticesInd/FRBNF37237075.htm
(p. 187 et suivantes).
L'orthographe a été volontairement
respectée.
"A faut espérer qu' c' jeu-là
finira ben tôt"
Le paysan, appuyé sur sa houe, doit
porter sur son dos le prélat et le seigneur
(il peine et paye les impôts pour nourrir le clergé et
les nobles)
cependant que les oiseaux et les rongeurs dévorent sa
récolte.
(le paysan n'a pas le droit de chasse)
D'après une caricature du temps
(in L'Histoire Vivante, de M. et S. Chaulanges, aux éditions
Delagrave - 1954)
ans
chaque paroisse (commune d'aujourd'hui), on se rassemble pour
rédiger ses doléances et désigner ses
représentants à l'assemblée du bailliage,
circonscription qui correspond à peu près à nos
cantons.
Au bailliage, on réunit tous les cahiers des paroisses en un
cahier de bailliage. On en rédige un pour chaque ordre :
Noblesse, Clergé et Tiers-Etat.
Les cahiers sont ensuite envoyés au Roi à Versailles.
Ils devaient lui faire connaître les plaintes et les voeux des
Français.
Aujourd'hui, ils nous renseignent sur la vie et les espoirs de la
population française en 1789 :
le Poirier au Chien
aux
à métairie
La première et l'une des plus
essentielles réclamations a pour objet une espèce
d'usure qui s'est introduite dans les baux à métairie
et qui entraîne la ruine des cultivateurs. Dans presque tout
l'Autunois on fait exploiter les domaines par des cultivateurs qui
ont ou qui du moins doivent avoir la moitié de tous les fruits
et profits du bétail : le propriétaire a l'autre
moitié. Aujourd'huy, presque tous les propriétaires
amodient leurs domaines et ce sont les fermiers qui choisissent leurs
cultivateurs et traitent avec eux. Mais loin de leur donner la
moitié du produit, ils les surchargent de manière
qu'à peine ont-ils le quart. Ils obligent ces cultivateurs
à leur donner chaque année une somme plus ou moins
considérable, selon la valeur du domaine ils les chargent des
rentes, des vingtièmes ; ils se réservent quelques
journaux de terre que les métayers sont tenus de cultiver sans
y rien prendre : en un mot, ils les surchargent de façon
qu'à la fin du bail leur ruine est presque toujours
consommée. C'est une usure répréhensible,
puisque le bail à métairie est une espèce de
société où chacun des associés devroit
avoir la moitié. Les soussignés demandent qu'il soit
pris des mesures efficaces pour prévenir cet abus.
Les fermiers sont crus sur les avances qu'ils
font aux métayers pendant le cours du bail. La plupart des
fermiers ne sçavent point écrire et ne peuvent tenir
des livres. Il faudroit obliger ceux-ci de compter à la fin de
chaque année, faute de quoy les métayers en seroient
crus. Et quant aux fermiers sçachant écrire, il
faudroit les obliger de tenir des livres qui soient paraphés
par le juge des lieux. Si ces précautions ne parent pas
à tous les abus, elles en préviendroient
beaucoup.
le château de
Mautaugey
châtaignier du parc
de Montaugey
Le
château de Montaugey, à lorigine
manoir du XVIIe siècle, fut reconstruit au
XIXe. Il possède une chapelle construite en
1679 dédiée à la Sainte
Vierge.
Le Point du Jour
(492m) est une colline conique au sommet de
laquelle on a trouvé les vestiges de
différentes occupations au cours des
siècles. Là s'était
installé un petit établissement
gallo-romain.
le vieux
château
la ferme du vieux
château
En contrebas de
l'église, au sud-est, en descendant la D
114, le "vieux château" est constitué
de 2 manoirs voisins. Le plus à l'est serait
le plus ancien et conserverait des vestiges du XIVe
au XVIe s. Il est composé d'un corps de
logis rectangulaire et d'une tourelle d'escalier
demie hors-d'uvre défendue d'une
bretèche. Le manoir de l'ouest remonte au
XVIe -XVIIe s. Il appartenait en 1659 à
Lazare Rabiot, conseiller du roi au baillage et
chancellerie d'Autun. Il est flanqué d'une
tour carrée équipée de
plusieurs orifices pour des tirs de mousquets. M.
Niaux et l'abbé Doret ont tenté de
retrouver un château-fort beaucoup plus
ancien, sans résultat évident
à ce jour. La famille historique d'origine
nous est inconnue. Aujourd'hui, les 2 manoirs ont
gardé leur aspect historique. Une
association a entrepris de les restaurer.
Source
: http://www.patrimoinedumorvan.org
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ésus
Le trente un décembre mil sept cent
soixante et treize, il y eut une déclaration du roy concernant
les mésus. Cette déclaration fut rendue sur les
réquisitions de MM. les élus généraux de
la province. Elle a eu un objet utile de diminuer les frais dans des
affaires ordinairement peu importantes, mais elle présente des
inconvénients sans nombre et son exécution est
impossible dans l'Autunois où il n'y a point de messieurs et
où il ne peut y en avoir, attendu l'étendue des
paroisses qui ne sont composées que de hameaux très
éloignés les uns des autres; il n'y a par
conséquent personne pour indiquer l'auteur des mésus :
c'est le plaignant qui est tenu de l'indiquer ; si le
délinquant ne se trouve pas à la tenue des jours, ou
s'il désavoue le mésus, il faut une preuve ; comme les
témoins ne sont souvent pas de la justice, il faut renvoyer
à la tenue des jours prochains, et on ne peut contraindre les
témoins de venir, n'étant pas payés ; d'autre
part il se trouve dans différents cantons un nombre de
mésus si considérable qu'on ne peut tous les juger aux
assises qui ne durent qu'un jour ; il faut les renvoyer aux assises
de l'année suivante ; pendant ce temps les preuves
dépérissent, ensorte qu'il résulte de ces
inconvénients des déprédations sans nombre qui
sont presque toujours impunies. Il est une multitude d'autres
inconvénients qu'il seroit trop long de détailler ici :
il faudroit donc abroger cette loi, ou du moins la corriger
d'après l'avis de ceux qui sont chargés de son
exécution.
l'étang de
Poisson
Au
sud de St Léger sous Beuvray, à
cheval sur la limite avec la commune voisine de La
Comelle, létang de Poisson est un
magnifique plan deau, paradis des
ornithologues et des pêcheurs. Son existence
est attestée depuis le XVe siècle.
Cétait alors une source de revenus
pour la châtellenie ducale de Glenne : il
alimentait un moulin.
carte
légendée "St Léger sous
Beuvron" !!!
l'étang de Poisson,
toujours
Source
: http://perso.wanadoo.fr/ccbva/stleger.htm
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etrait
lignager
Il est une autre source de procès dont
la discussion entraîne toujours beaucoup de frais ; on veut
parler des retraits lignagers et censuels. Ces retraits sont
très gênants pour le commerce et ils ont lieu presque
partout, mais les formalités qu'il faut observer pour parvenir
à faire des offres valables sont si multipliées
qu'elles donnent presque toujours lieu à des procès
considérables. On pourroit les simplifier et prévenir
ces procès en obligeant le retrayant et celui sur qui on
exerce le retrait de se trouver par devant le juge qui
règleroit les offres, d'après lequel règlement
on ne pourroit plus opposer des nullités. Quant aux retraits
qu'exercent les seigneurs ecclésiastiques, en vertu de leur
bénéfice, il faudroit les supprimer, puisqu'ils ne
peuvent plus acquérir et qu'ils sont tenus de remettre des
fonds par eux retrayés.
Mainmorte
Les mainmortes donnent encore lieu à
beaucoup de procès. Il n'y a point ou presque point
d'échutte qui n'occasionne des difficultés toujours
dispendieuses. Il faudroit qu'il fût permis de se racheter de
cette servitude odieuse en doublant la redevance due au
seigneur.
Sentence par défaut
En Bourgogne, on n'a que la voie d'appel contre
une sentence rendue par défaut, ce qui est très
dispendieux. Il faudroit qu'il fût permis de se pourvoir par
opposition, comme dans presque toutes les autres
provinces.
Extension de la compétence des
juges
Un moyen de diminuer les procès dans les
juridictions d'appel, ce seroit de rendre les juges des lieux
souverains jusqu'à la somme de quarante livres. La plus grande
partie des procès entre gens de la campagne ont le plus
ordinairement de modiques sommes pour objet, et en cause d'appel il
n'y a plus de proportion entre le principal et les frais, en sorte
que le demandeur se trouveroit souvent fort heureux si en fin de
cause il ne perdoit que son principal.
Fossés des
châteaux
Les seigneurs de Bourgogne ont conservé
le privilège de faire réparer leurs fossés
à ceux qui sont retrayants de leur château. L'objet de
ce privilège ne subsistant plus aujourd'huy, la province de
Bourgogne n'étant plus limite du royaume et les châteaux
n'étant plus fortifiés, cette charge qui est
supportée par les cultivateurs seulement devroit être
supprimée : elle occasionne des frais immenses toutes les fois
qu'il s'agit de faire cette réparation.
le château de la
Bouthière
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le
château de La
Bouthière
Arr.
Autun, Saône-et-Loire - à 20
km à l'O d'Autun, par la RD
179
Propr.
: Colonel et Mme Jacques Britsch -
Isolé
Hist.
: Le fief de la Boutière - dont le
nom s'orthographiait jadis ainsi -
relevant de la châtellenie de
Glenne, fut, au Moyen Age, le plus
important de la paroisse de
Saint-Léger-sous-Beuvray. Au XVIe
s. il passe par mariage aux Vichy, puis
aux Chargères, aux Arlay de la
Boulaye, aux Limenton de la Goutte, puis
aux Costa de Beauregard. Le château
a été transformé
depuis longtemps en bâtiments
agricoles. Au milieu du XXe s. il a
été aménagé en
habitation particulière.
Descr.
: Il ne subsiste, du château fort
primitif, que deux corps de bâtiment
du XVIe s. flanqués de deux tours
rondes découronnées de leur
système défensif et
couvertes de toits coniques, ainsi qu'un
pavillon d'entrée qui ne comporte
plus de logement pour les bras de herses,
et qui a dû être
modifié au cours des
âges.
Source
: Le guide des châteaux de
France - Saône et Loire - Ed.
Hermé - 1985
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Le
manoir de La Boutière est une maison forte
médiévale dont larchitecture
est datée du XVe siècle mais les
caves sont beaucoup plus anciennes. On y trouve des
éléments architecturaux du Xllle s.
Il fut une étape et probablement un
péage sur le chemin des foires qui se
tenaient au sommet du Beuvray. En contrebas, au
bord du Méchet, se trouve le moulin de La
Boutière, qui était le moulin banal
dépendant du château ; il servait pour
les céréales destinées au pain
des hommes, contrairement à celui de
Poisson. En plus des deux moulins, en
dépendait un battoir.
tour du vieux
château de la Bouthière
le château de la
Bouthière, toujours
les moulins de la
Bouthière
A peu de distance
de la Bouthière, une autre maison forte
commandait le passage. C'est celle du Vivier, que
l'on aperçoit en prenant un petit chemin
détaché vers le nord depuis la D 3.
C'était probablement une étape, un
péage sur la route qui menait aux foires du
Beuvray. De ce joli manoir du XVe sur la rive
gauche du Méchet, il reste un bâtiment
rectangulaire et une petite tour ronde
cachés par les arbres.
le Vivier
Ce joli manoir du
XVe est peu visible de la route en raison d'une
couverture végétale assez dense. Le
Vivier appartenait au XVIe siècle à
François de Montholon, garde des sceaux du
roi François 1er.
Source
: http://perso.wanadoo.fr/ccbva/stleger.htm
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olidité
des redevances seigneuriales
La solidité des redevances seigneuriales
donne lieu encore à des procès très dispendieux
et presque inévitables. Le seigneur en Bourgogne n'est tenu
que de s'adresser à un des solidaires et il lui suffit de
cotter et confiner un seul des héritages possédé
par celui qu'il choisit, et celui qui a le malheur d'être
actionné par la voie solidaire est obligé de s'adresser
à tous les copossesseurs, de leur cotter et confiner tous les
héritages qu'ils possèdent, et de vérifier leurs
possessions, en sorte qu'il est presque obligé de faire un
terrier. Il seroit bien avantageux de détruire cette
solidité en obligeant les seigneurs de faire faire une
égalation à frais communs. Il faudroit aussi que les
seigneurs ne pussent demander que cinq années de redevance,
autrement les censitaires sont obligés de conserver dans tous
les temps trente années de quittances.
Banvin et banalité
Plusieurs seigneurs ont des droits de banvin
qui gênent beaucoup le commerce. Ils les amodient presque
toujours et il en résulte des vexations de la part des
fermiers. Il faudroit permettre de se libérer de ce droit. Les
fours et moulins banaux sont également à charge aux
habitans. Ils occasionnent beaucoup de procès : il faudroit
aussi qu'il fût permis de se libérer de ces servitudes,
moyennant un prix qui seroit fixé relativement à
l'étendue de la servitude.
Notaires
Il y a trop de notaires dans les campagnes et
on ne peut se dissimuler que la plupart d'entre eux ne sont pas
instruits de leur état ; de là naissent beaucoup de
procès ; il faudroit en diminuer le nombre, les soumettre
à des examens plus sévères et les rendre garants
au moins des nullités d'ordonnance et de coutume ; cela les
rendroit plus exacts à s'instruire des formes à
observer dans les actes importants.
Châtellenie royale de
Glenne
La terre de Glenne dépend du domaine du
roy. La justice est une châtellenie royale ; en
conséquence les administrateurs des domaines exigent que les
sentences rendues en cette justice soyent expédiées en
parchemin ; tous les actes des juridictions, comme apposition de
scellés, tutelles, tenue des jours, sont sujets à des
droits que les contrôleurs exigent et qui ne se payent pas dans
les autres justices des lieux, en sorte que ces justiciables, qui ont
l'avantage d'être plus immédiatement sujets du roy,
payent chèrement cette prérogative. Ils demandent
d'être assimilés aux justices des lieux, de ne payer que
les mêmes droits, ce qui paroit d'autant plus juste qu'ils
n'ont pas plus de privilèges que les justiciables des
seigneurs.
Milices
La milice est l'impôt le plus
redouté par tous les cultivateurs et en effet il leur est
très préjudiciable ; ils désireroient qu'il
fût converti en argent ou que du moins il fût permis aux
paroisses d'acheter des hommes.
le château des Boursons
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le château des Boursons
à nouveau
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le château du Bois-Roux -
oblitération de 1907
le château du Bois-Roux
rêt
à intérêt
Il n'est presque pas possible aujourd'huy de
trouver de l'argent à emprunter, ce qui fait tort au commerce.
Il faudroit qu'il fût permis de faire des obligations portant
intérêt, ainsi que cela se pratique dans une partie de
la Bourgogne. Il y a longtemps que les Etats de cette province
demandent cette permission. L'argent est d'autant plus rare que les
gens de mainmorte n'ont pas le droit de prêter aux
laïcs.
Procès-verbaux des
gardes
La forme des procès-verbaux de chasse et
de pêche présente des inconvénients auxquels il
seroit bien essentiel de remédier. Les délits à
ce sujet sont censés bien constatés, bien
vérifiés par le seul rapport d'un garde, et en
général ces gardes sont des gens qui à peine
sçavent signer leurs noms, en sorte que lors de la
rédaction du procès-verbal le rédacteur peut y
ajouter ou retrancher tout ce qui lui plait. Ces gardes sont mal
payés, leur état ne suffit pas pour les faire vivre,
aussi ce n'est que par des malversations en tout genre qu'ils se
procurent leur subsistance. Les gardes de la maîtrise (des eaux
et forêts) n'ont que soixante et douze livres de gages et il
leur est défendu de faire d'autres états ; on
conçoit qu'il doit en résulter des vexations. Il n'y a
point de cultivateurs qui ne soyent obligés de soudoyer ces
gardes, et surtout ceux qui ont le malheur d'être riverains des
bois. Il en résulte en même temps le
dépérissement des forêts.
Décharge d'impôt aux
journaliers
Comme il sera sûrement question d'un
nouvel établissement d'impôt, il paroitroit juste de ne
pas comprendre dans les rôles ceux qui n'ont d'autres
ressources pour vivre que de travailler à la journée ;
pour déterminer les impositions de chaque communauté,
on compte ordinairement les feux et on y comprend presque toujours
ces particuliers insolvables, ce qui oblige de faire des rôles
de rejet qui sont d'autant plus injustes que cette surcharge
excède les facultés connues des autres contribuables.
le château du Jeu
le château du Jeu,
toujours
abaretiers
Il faudroit que le nombre des cabaretiers
vendant vin fût réglé dans chaque
communauté et réduit au plus petit nombre possible.
C'est dans ces tavernes que naissent toutes les difficultés.
Il faudroit aussi qu'il fût défendu de choisir des
collecteurs parmi ceux qui tiennent taverne ; ils obligent ceux qui
n'ont pas acquitté leurs cottes de taille à
préférer leur cabaret sous peine de les poursuivre, et
par cette facilité des crédits, ils fomentent le
penchant à la débauche et consomment la ruine de
plusieurs familles.
Prison
Dans toute l'étendue du baillage
d'Autun, il n'y a qu'une seule prison qui est trop étroite et
mal saine. Ceux qui sont emprisonnés pour dettes civilles sont
confondus pendant le jour avec les criminels. Un long séjour
dans cette prison est presque toujours destructif de la santé
de l'emprisonné, en sorte que souvent la seule peine de la
prison est au-dessus de celle que la loy inflige au
criminel.
le château du Foing
à nouveau le château du
Foing
endicité
- Maréchaussée
La mendicité dans les villages, et
surtout dans la châtellenie de Glenne, est portée
à l'excès, à raison des bois. On y mendie avec
insolence et les mendiants sont toujours assurés d'obtenir ce
qu'ils exigent, en ce que tous les domaines étant couverts de
paille les cultivateurs redoutent les incendies dont ils sont souvent
menacés par ces vagabonds. Il n'y a que quatre cavaliers de
maréchaussée à Autun pour tout le baillage ; il
est impossible que la police des campagne soit faite avec un aussi
petit nombre de cavaliers, surtout eu égard aux
différentes commissions dont ils sont journellement
chargés par le gouvernement et qui les éloigne de leur
ressort. On ne peut avoir main forte dans l'occasion et plusieurs
coupables échappent à la justice.
Procédure criminelle
L'instruction de la procédure en
matière criminelle présente des inconvénients et
des dangers qui font depuis longtemps l'objet de la
réclamation de toute la France. Il seroit bien essentiel qu'on
s'occupât d'une réforme à ce sujet.
le château de Lavault (ou Lavaux)
Lavault formait, avec ses
dépendances, une seigneurie depuis le début du XVe
siècle.
le château de Lavaux à
nouveau
le château de Melet
le château de Corlou
le château de la
Montaigne
dmission
des habitants de la campagne aux Etats de la province
Jusqu'ici les habitans des campagnes n'ont pas
été appelés aux Etats de la province. Ils
demandent d'y être convoqués par la suite dans la forme
qu'il a plu à sa Majesté de prescrire pour les Etats
généraux.
Traitement des curés
Les portions congrues des curés de
campagne, quoique nouvellement augmentées, sont trop modiques
pour subvenir à une honnête subsistance, eu égard
à l'augmentation des denrées ; ces pasteurs
zélés sont réduits à ne pouvoir faire
l'aumône qu'en se privant d'une partie de leur
nécessaire.
Admission des curés de campagne aux
Etats de la province
Jusqu'ici les curés de campagne n'ont
point aussi été appelés aux Etats de la province
; il seroit bien juste qu'ils y fussent admis. Les habitans des
campagnes le désirent d'autant plus que c'est le seul moyen
assuré de faire parvenir leurs plaintes à
l'administration avec l'espérance d'être
entendus.
Contrôle
L'institution des contrôles a
été dans son principe très avantageuse, mais
aujourd'huy les droits sont devenus si exhorbitans que c'est de tous
les impôts celui qui pèse le plus sur le peuple. Toutes
les fois qu'il s'agit de prétendues contraventions dans cette
partie, ceux qui sont poursuivis, et surtout les gens de la campagne,
préfèrent de payer sans examen pour éviter
d'être obligés d'aller plaider à grands frais au
Conseil. Il seroit donc bien intéressant qu'il fût
ordonné que toutes les instances dans ces sortes de cas
fussent désormais portées pardevant les juges
ordinaires.
maisons dans le hameau de
Montmoret
l'Eschenault
la Grande Verrière
uissiers
priseurs
Depuis quelques années on a
établi en Bourgogne des huissiers priseurs, ce qui occasionne
des frais considérables aux habitans des campagnes. Autrefois
les greffiers des justices des lieux procédoient seuls aux
inventaires et ventes, mais actuellement il faut le concours des
huissiers priseurs, ce qui double et au delà les frais sans
aucun avantage pour les habitans.
Privilèges des
Bourguignons
Les Bourguignons ont le privilège de ne
pouvoir être traduits hors de leur ressort, et le plus souvent,
lorsqu'ils excipent de ce privilège, on n'y a aucun
égard. Il importe d'en demander la confirmation, avec
défense d'y donner atteinte.
Committimus
Il y a des corps, des communautés, des
particuliers qui ont des droits de committimus. Il seroit juste de
supprimer sans exception quelconque ces sortes de droits qui sont
très à charge, et surtout aux habitans des campagnes.
Il résulte de cette espèce de privilège, qui est
très injuste sous tous les rapports, qu'un malheureux paysan
fait sans examen le sacrifice de ce qui lui est demandé
plutôt que d'aller plaider à grands frais en
première instance dans un pays éloigné de son
domicile où il n'a ni connaissance ni soutien.
Officialités
Il seroit encore juste de dispenser les
laïcs de plaider aux officialités lorsqu'ils intentent
des actions personnelles aux ecclésiastiques. Ceux-ci, par le
moyen d'une appellation bien ou mal fondée, obligent leurs
adversaires à se pourvoir par devant le métropolitain.
L'éloignement de cette juridiction et la dépense du
voyage obligent presque toujours le malheureux créancier
à abandonner le procès.
Octrois
La perception des octroys donne souvent lieu
à des vexations ; les commis ou fermiers de ces sortes de
droits imaginent, sous le moindre prétexte, des
contraventions, et aussitôt ils dressent des
procès-verbaux, saisissent les marchandises et assignent
à l'intendance le prétendu délinquant, quoique
fondé en raisons, pour faire prescrire les violentes
exécutions, considéré qu'il va être
privé de ses marchandises et obligé d'aller plaider
à l'intendance et ensuite au conseil. Il préfère
avec raison de faire le sacrifice d'une somme pour se racheter de ces
vexations, ce qui n'arriveroit pas si ces procès
étaient portés par-devant les juges
ordinaires.
Action en lésion
On a dix ans pour exercer l'action en
lésion d'outre moitié pour la vente des immeubles, et
ce délay peut être prolongé fort loin par des
minorités successives, ce qui gêne beaucoup le commerce.
Il seroit à désirer que ce temps fût
abrégé et que la prescription courût contre les
mineurs.
ppositions
aux mariages
Il seroit également à
désirer qu'il fût fait un règlement relativement
aux oppositions aux mariages. Elles sont pour la plus grande partie
abusives et n'ont d'objet que de retarder les mariages. Il faudroit
qu'il fût permis de passer outre, sauf lorsque l'opposant
auroit une promesse par écrit ou qu'il s'agiroit d'une
opposition de la part des pères et mères.
Juridiction des
présidiaux
La juridiction des présidiaux est
généralement avantageuse, mais elle l'est infiniment
pour les gens de campagne ; ils ne sont point obligés, pour
solliciter et obtenir justice, d'abandonner leurs affaires
domestiques et de faire des voyages longs et dispendieux ; ils
désireroient que les pouvoirs de cette juridiction fussent
augmentés. Mais ce qu'ils désirent davantage et ce qui
ne peut être refusé, c'est l'abrogation d'une
instruction dispendieuse qui n'a aucun objet : il s'agit des
jugements de compétence que l'on est obligé de faire
rendre sur toutes sortes d'affaires, avant de pouvoir plaider au
fond, quand même la compétence est certaine et que les
parties en sont d'accord, ce qui occasionne beaucoup de retard et des
frais considérables en pure perte. Sa Majesté a reconnu
cet abus et l'a proscrit par une déclaration expresse, mais
comme le parlement de Dijon n'a pas voulu l'enregistrer, l'abus
subsiste en Bourgogne : il est bien intéressant de le faire
cesser.
Participation des trois ordres aux charges
publiques
Enfin les soussignés déclarent
que pour l'établissement des impôts ils s'en rapportent
à tout ce qui sera réglé par les Etats
généraux, à la condition que tous les sujets du
royaume sans exception et sans distinction d'ordres, y contribueront
suivant leurs facultés et propriétés, mais ils
demandent qu'ils soient autorisés à distribuer entre
eux ce qui sera réglé devoir être supporté
par leur communauté, sans que dans la suite on puisse en
cotter aucun d'office sous quelque prétexte que ce soit, sauf
à se pourvoir par-devant le juge ordinaire pour décider
l'inégalité, modicité ou excès des cottes
dont quelques-uns des contribuables pourroient avoir à se
plaindre.
ALEXANDRE, DUFRAIGNE, ALEXANDRE, ACRIN,
BOILLERAULT, LAMBER, scindic, JEAN LAMBER, LEVITTE, DECHAUME,
COGNIARD, BERIARD, COTET, MONCHARMONT, PAUCHARE. Cotté et
paraphé par nous, notaire susdit ; DUFRAIGNE, notaire royal
(
) députés des bourgs,
paroisses et communautés de campagne cy après, savoir
:
Jean-Baptiste Dufraigne, chirurgien, et
Simon Cottet, laboureur, de la paroisse de Saint Léger sous
Beuvray, députés nommés par les habitans le
douze de ce mois, suivant le procès verbal du notaire
Dufraigne, déposé sur le bureau avec un cahier de
doléance (...)
Pour lire les
doléances des habitants de St Léger du Bois
(71)
|
|
celles des habitants
de St Léger des Bois (49)
|
|
celles des habitants
de St Léger les Vignes (44)
|
|
celles des habitants
de St Léger de Blanzac (16)
|
|
erci
de fermer l'agrandissement, sinon.
https://www.stleger.info