Dans
chaque paroisse (commune d'aujourd'hui), on se rassemble pour
rédiger ses doléances et désigner ses
représentants à l'assemblée du bailliage,
circonscription qui correspond à peu près à nos
cantons.
Au bailliage, on réunit tous les cahiers des paroisses en un
cahier de bailliage. On en rédige un pour chaque ordre :
Noblesse, Clergé et Tiers-Etat.
Les cahiers sont ensuite envoyés au Roi à Versailles.
Ils devaient lui faire connaître les plaintes et les voeux des
Français.
Aujourd'hui, ils nous renseignent sur la vie et les espoirs de la
population française en 1789.
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SAINT LEGER LES
VIGNES
Sénéchaussée
de Nantes
Subdélégation de Nantes
Canton actuel de Bouaye
Nombre de feux : 100
Dénombrement de 1790 : 533 habitants
Surface de la paroisse : 649 ha
Densité : 82 hab./
km²
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Assemblée
annoncée le dimanche 29 mars 1789
Réunie le dimanche 5 avril 1789 au " lieu ordinaire
des délibérations " (sacristie ?)
Président : Olivier Broband, bourgeois et
propriétaire (" fait les fonctions de
président ", rédige le cahier)
14 présents : Thomas Jean Couillaud de La Pierre,
Mathieu Batard, Henri Bachelier, Julien Mainguy,
Honoré Martin, Philbert Martin, Jacques Leroux,
Michel Jahan, Pierre Bachelier, Julien Bouhier, Jean Debec,
Fiacre Allaire, Laurent Brelet
Elus : Mathieu
Batard et Henri Bachelier
Saint-Léger
occupe l'angle nord-ouest du lac de Grand-Lieu. La paroisse
est bien desservie par la voie d'eau de l'Achenau, ou selon
ses besoins, par la route qui la traverse d'est en ouest. La
toponymie des lieux rappelle l'importance locale du vignoble
avec les Planchettes, la Vigne de la Lande, le Fief
Saint-Mars
Culture exigeante en main-d'uvre, la
vigne explique la forte densité de la
population.
La paroisse demeure
toutefois modeste et semble se dégager avec
difficulté des communautés voisines de Bouaye
et de Port-Saint-Père. Aucune personnalité
officielle, seigneuriale ou royale ne préside
l'assemblée.
Le cahier a suivi le
modèle nantais le plus courant. Cependant la charge
contre les abbayes commendataires (Saint-Florent de Saumur)
est appuyée, en raison, bien entendu, de leurs
dîmes qui quittent la paroisse. Quant aux " petits
bénéfices ", dont les fondations sont
anciennes, l'avis de l'assemblée est de les
supprimer, non pas en les aliénant, mais en les
rendant aux familles fondatrices, ce qui est une proposition
assez originale. Pour le reste, les doléances sont
assez banales. Tout au plus relève-t-on une
condamnation appuyée contre le retrait féodal
(art. 19) et contre celui qui l'exerce, le
seigneur-châtelain de Briord, détenteur de la
principale seigneurie avec les Huguetières, en la
Chevrolière.
Dans l'ensemble, les
présents font confiance, et mettent leur espoir dans
les réformes projetées et
élaborées par les villes de la Province.
Défendre les privilèges de celle-ci leur
paraît essentiel ; telle est la conclusion qu'ils
partagent avec de nombreuses autres
communautés.
Ph.
Bossis
Cahiers des Plaintes et Doléances de
Loire-Atlantique (1789)
Tome 3 - Conseil Général - 1989
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la place et
l'église
ahier
de doléances et remontrances des
délibérants propriétaires et habitants
de Saint-Léger, au dessus de vingt cinq ans,
évêché de Nantes en Bretagne, distant de
la dite ville d'environ quatre lieues, composée de
cent feux, auquel il a été
procédé de la manière qui suit
:
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(Art. 1) Demander
à conserver le droit de citoyen et être admis à
l'avenir à nous faire représenter à toute
Assemblée Nationale ; que, dans ces assemblées, nos
représentants soient au moins en nombre égal à
celui des ordres privilégiés et que leurs voix y seront
comptées par tête.
(Art. 2) Demander que
nos représentants ne puissent être ni nobles, ni
anoblis, ni ecclésiastiques, mais toujours de notre ordre ;
qu'ils ne puissent même être choisis parmi les officiers,
gens des seigneurs et ecclésiastiques : ils seraient trop
intéressés à suivre des impulsions
étrangères.
à droite, P.
Guileaud, débitant de tabac et épicerie
photo prise
très certainement le même jour que la
précédente - oblitération de 1923
(Art. 3) Que dans toutes
nos assemblées, nul ne puisse nous présider qu'autant
que la réunion des suffrages l'aura fait
élire.
(Art. 4) Que notre
liberté soit aussi sacrée que celle de tous autres
citoyens : que tous enrôlements forcés soient
supprimés, sauf à les remplacer par des
enrôlements à prix d'argent qui seront supportés
par les trois ordres.
(Art. 5) Que toute loi
qui nous exclurait de parvenir à tous emplois civils et
militaires soit supprimée, de même que toute loi qui
distingue à raison de naissance les peines pour les crimes de
même nature.
(Art. 6) Que nos
propriétés ne soient pas moins respectées que
celles des autres citoyens ; que tous les impôts soient
supportés à l'avenir d'une manière égale
et par chacun, en proportion de sa fortune, sans distinction d'ordre
; qu'il n 'y ait qu'un seul rôle pour tous et qu'on supprime
tous impôts particuliers, sauf à les remplacer par des
impositions générales si le besoin de l'Etat
l'exige.
(Art. 7) Que les lois
qui rendent les corvées et servitudes féodales
imprescriptibles et infranchissables soient remplacées par une
loi qui permette à chaque vassal de les franchir sur le pied
de leur valeur fixée par notre Coutume et que le franc-alleu
soit de droit public ; c'est le moyen de nous attacher à nos
propriétés et de nous sauver des suites ruineuses de la
fiscalité des seigneurs.
(Art. 8) Que la justice
ne puisse être rendue qu'au nom de Votre Majesté ; que
nous ne puissions être traduits que dans des tribunaux
ordinaires établis par elle, et auxquels seront admis tous les
citoyens à raison de leurs talents et sans distinction de
naissance, sans qu'il puisse exister des tribunaux d'attribution et
que dans notre paroisse, il soit établi un juge de paix, un
notaire et un greffier.
(Art. 9) Que nous soyons
autorisés à choisir entre nous, chaque année,
douze prud'hommes ou jurés qui chaque dimanche s'assembleront
à l'issue de la grande messe, pour entendre les plaintes et
demandes pour dommage de bête, injure et autres cas semblables,
vérifier les faits et prononcer sans frais telle condamnation
qu'ils jugeront convenable, laquelle sera exécutée sans
appel jusqu'à la concurrence de trente livres et par
provision, à la charge d'appel pour les plus fortes
condamnations.
(Art. 10) Demander la
suppression des dîmes et la dotation des curés à
deux mille quatre cent livres, sur les abbayes commendataires dont on
demandera la réunion au profit de la Province, et que le
surplus des fonds sera donné à chaque paroisse pour le
soulagement des malheureux ; que les curés feront à
l'avenir tout ce qui regarde leur ministère sans exiger aucune
rétribution*.
* Il s'agit du casuel.
(Art. 11) Demander la
suppression des fuies, garennes et droit de chasse, attendu le
dommage que le cultivateur en reçoit, et que néanmoins
il soit permis aux habitants de chaque paroisse de s'assembler pour
tuer les animaux qui détruisent nos bestiaux.
St Léger les
Vignes
- la route de
Nantes
(Art. 12) Que les
seigneurs qui perçoivent les successions de bâtards et
abandonnés soient sujets de pourvoir à leurs nourriture
et entretien.
(Art. 13) Que tous les
biens des petits bénéfices soient rendus aux familles
fondatrices.
(Art. 14) Demander que
les droits de contrôle soient diminués et réduits
à leur première institution et qu'il soit envoyé
dans chaque paroisse de l'arrondissement du bureau un tableau
général des dits droits.
(Art. 15) Demander la
suppression des moutaux, fours banaux et droit de quintaine
etc.
(Art. 16) Demander la
revendication des domaines de la Couronne, à condition d'en
semer un tiers en pâtureaux*, et qu'il plaise à Sa
Majesté de les arrenter aux habitants des paroisses
limitrophes.
* prés temporaires sur terres labourables
(Art. 17) Demander que
l'exportation des blés hors du Royaume soit défendue ;
ou de les cacher, pour les rendre plus rares, et par ce monopole
ruiner le peuple.
St Léger les
Vignes
- la route de
Port St Père (et de Pornic !)
Port St Père -
arrivée par la route de St Léger les Vignes
(Art. 18) Demander la
suppression de toutes les pensions, tables*, baptêmes et
enterrements, et généralement la réformation des
abus de l'emploi, qu'on fait aux Etats de la Province, de l'argent
qu'ils perçoivent et la suppression des charges qui
anoblissent à prix d'argent.
*gratifications
(Art. 19) Que les
seigneurs ne pourront plus retirer* les biens vendus dans leurs
mouvances.
* retrait féodal
(Art. 20) Qu'il soit
permis de franchir les fondations faites à l'Eglise et
qu'elles retourneront pour le soulagement des malheureux des
paroisses où ils existent.
double
bêtise dans la légende (c'est assez rare !) -
il faut lire :
St
Léger les Vignes - le Port de
Prévard
"Autrefois,
près du pont de Port Saint Père se trouvait le
Port de Prévard. Les chalands apportaient des
matériaux de construction et repartaient
chargés de blé et de vin."
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St Léger les
Vignes - le château de la Pierre
Et, finalement, ceux qui seront
députés pour la ville de Nantes, auront une attention
particulière à déclarer que nous adhérons
aux arrêtés et demandes que la
généralité du Tiers Etat a fait et fera pour le
soulagement de notre ordre et que nous demandons que les
privilèges de la Province soient respectés.
Fait et arrêté en
la sacristie de Saint-Léger le cinq avril mille sept cent
quatre vingt neuf
Broband, M. Batard,
Honoré Martin, Henri Bachelier, Couillaud de la Pierre, J.
Brelet, Michel Jahan, Julien Bouyer, André Fiacre, Laurent
Brelet, F. Mainguy, André Richardau, J. Brelet, Jacques
Leroux
Pour lire
les doléances des habitants de St Léger du
Bois (71)
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celles des
habitants de St Léger sous Beuvray (71)
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celles des
habitants de St Léger des Bois (49)
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celles des
habitants de St Léger de Blanzac (16)
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Ici, des
vues aériennes de St Léger les
Vignes
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Là,
de récents et magnifiques levers / couchers de soleil
photographiés par Fabrice
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Là,
de magnifiques clichés de St Léger les Vignes
pris par Fabrice en 2008
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D'autres
photos récentes et des poèmes à la
gloire du village
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erci
de fermer l'agrandissement sinon.
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