Au
XVIIe siècle, la vallée assez profonde qui
s'étendait entre l'Artoire et le vieil étang d'Orlande,
était un séjour délicieux où serpentait
le "ru de Pessionnier départant le terroir du chemin
pierré (Perray) de la terre aux malades (maladrerie des
Essarts)" entre les bois de Plainvaux et ceux de Pourras
appartenant aux Dames de Port Royal.
La ferme du Petit Port Royal prospérait sereinement.
Puis, dans la plaine des Yvelines où tournait le moulin des
Bréviaires, c'était le hameau de Villarceaux,
près du chemin aux Bufs allant des Mesnuls au Perray,
où la Croix du Carrefour dominait le croisement du chemin de
St Léger à l'Artoire.
La ferme de Villarceaux, appartenant à Robert Vaudin,
était importante : entre deux bâtiments principaux, il y
avait des bergeries, des vacheries, une laiterie, des granges, le
tout environné de vergers florissants.
Un peu plus loin, c'étaient les maisons des sieurs Le Blanc,
La Brosse, Lalande, Connétable, Moutardier, Foulon, Besnard.
Un petit écart bien paisible.
Ensuite, coupés par le chemin de Paris
à St Léger, c'étaient les prés des
seigneurs de Mittainville et des Bréviaires, entre les taillis
d'Orlande et du Petit Champ).
Puis la vallée s'encaissait, devenait
boisée et après le chemin ferré de Bazoches qui
terminait l'étang d'Orlande, le ruisseau Graplin cheminait
vers Gambais.
carte postale
oblitérée en 1913
Et puis, en 1685, Louis XIV décide
d'intensifier le système d'étangs et de rigoles qui
fournit l'eau à son parc de Versailles.
Déjà il songe à aller capter l'Eure au loin pour
animer ses fontaines et ses nymphes de pierre.
Alors, venant du Mesnil Saint Denis, la rigole dite "lit de
rivière" s'avance sur Coignières, sur Haute
Bruyère.
Elle pénètre dans le cimetière des Essarts le
Roi où elle renverse la vieille croix de pierre qui
préside depuis des siècles au repos des morts.
Elle coupe le parc de Monsieur de Binanville à l'Artoire.
Elle arrive à la vallée de Pourras où coule le
ru du Pessonnier (1249).
Une imposante digue coupera le vallon à chaque
extrémité, la ferme du Petit Port Royal, le hameau de
Villarceaux, les vergers, les prairies, tout cela va
disparaître sous les eaux pour satisfaire le caprice royal.
Mais il faut remplir l'immense réservoir
qui vient d'être créé.
Telles des tentacules, les rigoles de Coupe-Gorge, de Vilpert,
l'aqueduc des Bréviaires, la rigole de la Haie aux Vaches,
vont drainer les eaux de ruissellement des bois appartenant aux
seigneurs de Rambouillet, Rochefort et de Montfort.
Et ce n'est pas fini : le lit de rivière
repart à travers la plaine du Perray, dont les
dernières maisons vers Paris seront détruites pour
creuser un nouvel étang.
Et puis il repart à travers toute la plaine de Vieille Eglise,
entre les bois de Montausier dominés par les restes d'une
vieille tour et le bois des Forges à "la marquise de Maintenon
l'ancienne", au-dessus de la vallée des Coudres, un petit
étang entouré de 10 arpents de prés et de
bois.
Une grande digue va couper cette vallée, l'étang de la
Tour va s'arrondir démesurément et prendre une ampleur
royale.
St Léger en
Yvelines (Seine et Oise à l'époque) - les Etangs de
Hollande
Le grand étang du Pont Royal resta
d'abord une prairie, il ne s'emplissait qu'au moment des crues.
Seuls les étangs du Perray et de la Tour étaient
garnis.
La nature, violentée, se révolta d'abord : la bonde de
l'étang de la Tour fut difficile à poser.
A Orlande et la Villeneuve, le vent pousse les vagues à
l'assaut des chaussées qui s'affaissent.
Au Perray, les eaux débordent et envahissent le
village.
Les rigoles exigent une surveillance et un
entretien continuels.
Il y a l'inspecteur Houry à la maison de la Croix Blanche du
Perray, de nombreux gardes rigoles à cheval, des terrassiers
sous la direction de Jean Flabbée, tout un
personnel.
Sous Louis XV, on s'en préoccupe
moins.
Cependant, de très importants travaux sont faits en 1746 dans
la plaine du Perray, où l'on voyait encore les vestiges des
fermes de Villarceaux et du Petit Port Royal.
La contenance de l'étang de la Tour était alors de
"74 992 muids d'eau, qui peuvent fournir douze fois la
dépense des grandes eaux pour les jours d'Ambassadeurs" et
l'étang du Perray avait 27 778 toises de
superficie.
Le 14 avril 1755, deux cavaliers inspectent la
plaine et le bord des étangs entre Pourras et Hollande.
L'un est Gabriel, architecte du roi, et l'autre le capitaine des
Chasses de Rambouillet, Léonard de Bongad du Cambard,
chargés de découvrir un emplacement convenable pour un
nouveau pavillon que le roi veut faire construire à son
usage.
oblitération
de 1932
Cinq positions retiennent leur attention.
L'une, près de Plainvaux, est "le centre de tous les
débuchés, mais on ne voit pas l'étang de
Pourras".
La seconde, près du poteau des Petites Yvelines, "avoisine
le quartier d'assemblée que Sa Majesté indique
ordinairement" mais n'a pas de vue.
La troisième paraît plus avantageuse, elle est
près de Corbet, on y voit "les débuchés des
différentes parties de la forêt, sans être
éloigné du rendez-vous ordinaire du Petit Champ, et le
ru passe dans cette plaine".
Le roi adopta la sixième position, au
bord de l'étang de Pourras, pour édifier son pavillon
de chasse, qu'il agrandit sans cesse jusqu'à sa mort et qui
prit le nom de Château de St Hubert.
Le corps même du château est
resté assez modeste.
Un vestibule carrelé donne accès dans un grand salon
circulaire qui est merveilleusement orné de stucs et regarde
la terrasse de l'étang par trois grandes fenêtres.
A droite du salon, grande salle à manger carrelée
à trois fenêtres, puis l'appartement du roi, chambre,
cabinet, arrière-cabinet.
A gauche du salon, salle de billard à deux fenêtres,
puis les dégagements, cuisine, laverie,
pâtisserie.
L'escalier à côté du
vestibule donne accès à un entresol, à un
premier étage dont la disposition a changé plusieurs
fois et à un second.
L'avant-cour comprend divers bâtiments,
conciergerie, chapelle...
Citons ce billet adressé en 1759
à Louis XV par le Gouverneur de St Hubert : "Le compte de
Noailles est très affligé de proposer des
dépenses fortes et extraordinaires à Votre
Majesté. Il est prouvé que la chasse lui est
nécessaire, St Hubert est par conséquent indispensable
à habiter une partie de l'année pour laisser reposer
les cerfs des autres pays".
Toute la cour évoluera au bord de
Pourras, qu'on avait rempli d'eau.
Mme de Pompadour se fait lire les Contes de Voltaire.
Mme du Barry greffe des cerisiers avec une serpe d'ivoire, et le 20
juin 1769, Louis XV épris d'astronomie vient y contempler le
passage de Vénus sur le soleil.
Ce paysage vit maints hallalis, car des
Yvelines, de l'Epars, des bois de Dourdan, de Sainte Apolline et de
Trappes même, souvent les cerfs venaient chercher dans
l'étang un ultime refuge.
Un auteur cynégétique aussi
intéressant que fantaisiste, Eugène Chapus, a
même raconté qu'à la St Hubert de 1771, on vit
ici un triple hallali, mêlant les tenues bleues, rouges et
jaunes des équipages du roi, du duc d'Orléans et
même du prince de Condé, venu de Chantilly !
Ce brelan d'hallali, tiré de trois
lignes des Mémoires de Belval, a laissé sceptique, et
à juste titre : le prince de Condé prit un cerf
à l'étang des Maurus en 1769, venant du bois de St
Apolline, près de Neauphle, alors que son équipage
était en déplacement aux Alluets.
La seule St Hubert qui se déroula, sous
Louis XV, dans le bois de Pourras, fut celle du 5 novembre 1759,
où l'on attaqua successivement trois dix cors dans les
Plainvaux, qui furent pris tous dans l'étang.
Mais l'histoire est si jolie...
Sous Louis XVI, par les soirées
d'été si belles en ce lieu, après les chasses
où l'on prenait jusqu'à quatre cerfs, le roi se
promenait le long des étangs, accompagné de la reine et
de ses illustres invités, tel l'empereur d'Autriche.
Son passe-temps favori consistait à tirer des hirondelles, il
en tuait jusqu'à douze ou quinze, ce qui n'est pas mal pour un
myope.
Il appréciait fort le poisson des
étangs où l'on pêchait de jolies pièces,
des brochets de 27 ou même 30 pouces (0.77 m
environ).
L'étang d'Hollande avait
été aussi rempli d'eau pour le plaisir des chasses.
Si les rigoles drainaient l'humidité de la plaine du Perray,
où paissaient plus de cinq cent chevaux nécessaires au
roi, les nouveaux étangs dégageaient une telle
humidité autour d'eux que si les taillis en
prospérèrent, aucune construction princière n'y
résista.
C'est ainsi qu'au centre de la belle
étoile de la Cerqueuse, on avait élevé le
kiosque de la Rotonde, charmant pavillon octogonal, le type de ces"
lanternes à facette" d'où les dames de la Cour
pouvaient suivre les phases de la chasse.
Ruiné par l'humidité, il fallut y substituer en 1788 la
table de débotter qui a été restaurée en
1933.
Les bancs de bois que Louis XVI avait fait poser en 1784 furent
remplacés par des bancs de pierre.
A cette époque, l'inspecteur des
étangs s'appelait Gravois, nom prédestiné et le
garde Marcille, puis Choix.
Le fermier des étangs, Pépin, eut
des démêlés en 1777 avec les gentilshommes de la
Vénerie, MM d'Yauville et de Las Martres, qui pêchaient
tranquillement dans l'étang de la Tour et le
malmenèrent fortement.
oblitération
de 1964
Les habitants de Vieille Eglise, se plaignant
des débordements de l'étang proche, profitaient des
libéralités royales.
On réparait leur église, et pourtant, c'étaient
de fameux braconniers.
En 1777, quand on voulut y rétablir, pour le service des
chasses, le puits foré sous Louis XIV pour abreuver les
ouvriers, on le trouva entièrement comblé d'ossements
de cerfs !
Le nouveau roi fréquentait moins le
château de St Hubert : "Louis XV faisait des séjours
fréquents, accompagné de toute sa famille et d'un grand
nombre de seigneurs et de sa suite ; le roi est infiniment moins
accompagné et ne couche pas."
En 1784, quand il eut racheté
Rambouillet, il ordonna la "destruction" ou réduction de St
Hubert, c'est-à-dire l'abattage des bâtiments annexes
devenus inutiles et rongés par l'humidité.
Un petit village champignon avait éclos alentour pour les
commis du château.
Il y avait une église avec presbytère, un hôtel
du Gouvernement, une buanderie, une maison pour le chirurgien...
Tout cela a disparu ou est méconnaissable.
Seul subsiste, en partie tout au moins,
l'ancien hôtel des Menus Plaisirs, construit en 1766-1767
à côté du cimetière moyennant 61 939
livres.
Il comprenait notamment un jeu de volant que la
famille royale utilisait en 1780.
En mars de cette année, le comte d'Artois demande que les murs
de ce jeu soient peints en noir pour éviter de gâter les
habits des princes et seigneurs.
Le 18 avril, Gravois écrit "pendant le jeu de volant
d'hier, le roi présent, le duc de Fronsac a manqué se
tuer à la barre d'arc-boutant qui ferme le portail dudit Jeu
de Paume. A l'instant Sa Majesté a demandé un marteau
de serrurier pour le casser, ce qui a été fait
".
Cet immeuble devint ensuite hôtel de la
Maréchaussée pour la brigade de St Hubert.
Les ailes aménagées en écuries pouvaient tenir
cinquante chevaux.
Le 17 avril 1781 : "La chasse a amené
le roi hier à St Hubert. Le cerf s'est fait prendre à
l'étang du Perray après avoir passé dans la
forêt de Rambouillet, où Sa Majesté a eu toute la
peine possible à se retirer le long de la rigole. M Ducambard
a envoyé un garde aussitôt pour dire que le roi
s'était plaint, et qu'il demandait le rétablissement du
glacis."
Le 4 mai 1782 : "Le roi a pris son cerf
à l'étang de St Hubert à plus de 7 heures du
soir. Il a demandé que l'on fasse une barrière à
un mauvais passage à côté du chemin de Haute
Bruyère, on a observé à Sa Majesté que
c'était le domaine du duc de Penthièvre, et il
répondit qu'on la fera toujours."
En 1756 avait été
créé aux frais du roi une route de
débuché reliant le château de St Hubert avec les
deux pavillons construits par le roi en 1753 à l'étang
de la Tour, au bord de l'eau.
Le duc de Penthièvre, auquel on en réclamait le prix,
répondait : "Je ne puis pas importuner Sa Majesté
pour un objet si secondaire."
Le premier pavillon pour les piqueurs
était carré, avec une très vaste cuisine et une
chambre à coucher entresolée.
Le deuxième pavillon, circulaire,
servait au roi.
Par un perron à trois marches, on accédait à un
petit vestibule, puis à un très grand salon à
quatre fenêtres, avec, sur les côtés, un
très petit réchauffoir et un cabinet.
Le salon était garni de tables de jeux,
tric-trac ... et l'on raconte que le duc de Provence, dans
l'obligation d'accompagner son frère à chaque chasse
alors qu'il n'était pas veneur, perdait volontiers le cerf
pour venir s'isoler dans ce pavillon.
Un jour que la chasse revint brusquement à l'étang, il
eut juste le temps de monter à cheval et de demander au garde
Chabault de le couvrir de boue pour paraître convenablement
crotté devant le roi, qui le félicita !
Napoléon Ier avait fait placer dans ce
salon deux grands tableaux représentant des combats de lions
et d'ours.
La Restauration, moins belliqueuse, envoya ces toiles au
château de Rambouillet et y substitua un élégant
dessin d'arabesques.
Ces pavillons s'abîmèrent surtout après 1836,
lorsque l'Administration des Forêts, après une
âpre lutte, dut les remettre à celle des Eaux de
Versailles.
On les démolit alors.
Le pavillon de garde actuel, beaucoup plus en retrait, ne date que de
1860.
St Hubert fut vendu et en partie démoli
sous la Révolution.
Napoléon ne le racheta pas, et se contenta de faire
réparer la chaussée construite par Louis XVI entre les
étangs de Pourras et de St Hubert et de faire construire le
Pavillon de Pourras (une antichambre dallée jaune et noir avec
cheminée de marbre noir, un grand salon à six
fenêtres avec belle cheminée de marbre blanc, cuisine
à l'Est et grand cabinet à l'Ouest).
Utilisé par les princes, ce pavillon
tombait en ruine dès 1840, délabré par
l'humidité, les plafonds crevés.
On voulut en faire une maison de garde, on proposa de l'abattre,
finalement les ruines ont été soigneusement
nettoyées en 1938.
En 1785, on fit revivre les étangs de Pourras et d'Hollande
alors abandonnés et dont on estima la longueur à 2700
toises et la largeur à 180.
A propos de la chaussée de Pourras,
citons cette lettre de 1789 : "Entourée d'eau de deux
côtés, au premier abord elle est effrayante pour passer
dessus avec des chevaux, quoique ayant 30 pieds de large. Il faut
construire une barrière de haies vives pour éviter les
dangers qui pourraient survenir pendant les chasses de Sa
Majesté, comme déjà les Veneurs ont
demandé il y a quatre ans des barrières sur la grande
chaussée de l'étang de la Tour."
Voilà l'origine de ces haies qui nuisent
tant à la vue : ladite chaussée fut très
dégradée sous la Révolution par les "preneurs
d'écrevisses".
Le curé des Essarts vivait de St Hubert,
mais il y a une assez curieuse réclamation de ses paroissiens,
demandant en décembre 1788 de prendre l'eau des rigoles par
suite d'une disette incroyable, les puits taris et les mares
gelées. La réponse fut négative.
1967
En 1766, c'est le curé du Perray qui
signale que "une espèce d'obélisque terminé
par une croix de fer qui se trouve à l'entrée de la
Forêt Verte, sur le grand chemin de Rambouillet, dite la Croix
Saint Jacques, érigée par les ordres et aux frais du
roi et où Sa Majesté désigne parfois le
rendez-vous de chasse, a eu sa croix brisée."
La réponse de la Maison du Roi est : "Je ne veux pas. De la
croix on en viendrait à l'église qu'on ferait
rebâtir aux frais du roi."
Ce qui advint ou presque.
C'est aux frais de Louis XVI qu'on
érigea en 1766 à St Hubert et près de Gambaiseul
des Croix du Jubilé.
La Croix Vilpert date de Louis XV, mais la
croix de fer qui la termine a été remplacée et
bénite solennellement en 1817.
La Révolution a fait disparaître
de l'église du Perray le riche mobilier donné par Louis
XV.
Le tabernacle notamment, où devait trôner une
déesse de la Raison, fut soustrait à cette profanation
par une personne pieuse, qui omit seulement de le
restituer.
les Etangs de
Hollande - 1960
1963
l'étang de
St Hubert, vu d'avion
En 1822, les marches de la Croix Saint-Jacques
furent soulevées pendant la nuit et sa base soigneusement
fouillée.
C'est qu'en 1793 un habitant du Perray, emprisonné à
Rambouillet et sur le point de mourir, avait dit à son gardien
: "Tu monteras sur les marches de la croix, et appuyant ton dos
contre le côté qui regarde Rambouillet, tu remarqueras
devant toi un gros chêne ; sous ce chêne est enfoui un
trésor, ainsi que sous la croix même."
Seulement le chêne ne put être retrouvé, parce
qu'entre temps Napoléon avait fait rectifier la route et
déplacer la croix.
La tradition veut d'ailleurs que la nuit de
Noël un immense trésor apparaisse non loin de là
dans les ruines gallo-romaines de la Boissière, dans la
Forêt Verte.
La Croix du Carrefour de Pourras,
dénommée ensuite Croix Vaudin en souvenir du fermier de
Villarceaux, fut renversée par des sans-culottes,
relevée ensuite et a disparu.
Elle a été relevée en 1944, abattue par les
Allemands et enfin inaugurée en 1945.
Jusqu'en 1870, une fête foraine se tenait
à la Croix Saint Jacques, ancienne limite des
généralités de l'Ile-de-France et de
l'Orléanais.
Quant aux ruines de Villarceaux, elles
subsistèrent longtemps, ainsi qu'en fait foi cette lettre de
Gravois du 26 octobre 1779 : "M. Ducambard m'a invité
à aller voir plusieurs caves, grosses pierres et buttes de
terre venant d'une ancienne ferme démolie qui se trouvait dans
l'étang. Etang fort dangereux quand il est plein, pendant les
chasses du roi tant pour les hommes de l'équipage que pour les
chiens, qui ont manqué se noyer nombre de fois. Les pierres
serviraient à remplir les creux du parapet de l'étang.
Il se trouve certains jours pendant les voyages de Sa Majesté
que les équipages ne peuvent en approcher qu'avec beaucoup de
peine et même sujet à verser."
1981 - bar
restaurant des Etangs de Hollande
les
étangs de Hollande aujourd'hui
C'est à l'étang de St Hubert que
Louis XVI fit sa dernière chasse en forêt de
Rambouillet, le 7 juillet 1789.
Deux cerfs monstrueux venant des bords de Port Royal vinrent se
dissimuler dans les joncs.
Le roi attendit en vain jusqu'à 7 heures du soir, et ce n'est
qu'à 8 heures 1/2, après son départ qu'on put
les retrouver...
Note (Bachaumont, 1769) :"On sait que le
roi, amis de tous les arts et initié aux spéculations
les plus sublimes, a observé à St Hubert le passage de
Vénus sur le Soleil. Mme la Comtesse du Barry accompagnait Sa
Majesté à ce voyage, et le roi a daigné donner
à cette dame quelques éléments d'astronomie,
capables de lui rendre le phénomène intéressant.
Un courtisan a fait à cette occasion les vers suivants
:
Que nous diront ce
télescope,
Cette Vénus et ce Soleil ?
Aussi sans ce vain appareil,
Cherchons un plus sûr horoscope.
En ces délicieux jardins
Brillent nos astres véritables ;
C'est dans leurs regards adorables
Que nous trouverons nos destins !"
Pierre de Janty - 1947
istoire
d'un énévolat
par
Julien Bergesol
|
"J'arrive
à St Léger en Yvelines le 1er août 1942.
Un mois plus tard, M. TESTARD (nom de résistant) me demande si
je serais d'accord pour fonder, avec quelques autres sportifs du
pays, un club sportif.
Ma réponse est "oui" à condition que tous soient
"sûrs" à tous égards.
Ensemble, nous recherchons ces quelques personnes indispensables et,
un mois plus tard, nous sommes en mesure de créer le club qui
s'appellera USY : UNION SPORTIVE DES YVELINES.
Une équipe de football est
immédiatement formée.
Plusieurs dirigeants, dont moi-même, qui avions interrompu
cette activité à cause des évènements,
reprenons avec enthousiasme les chaussures à crampons, et,
aidés de quelques jeunes de la commune, nous constituons
l'équipe qui parviendra à obtenir d'excellents
résultats, même contre des équipes
renommées telles que MAINTENON et plusieurs autres villes
d'Eure et Loir.
Le premier bureau est formé de MM.
RENARD, président ; PERON, vice-président ; PIERSON,
secrétaire ; H.LEMAITRE, BOIRIE, ROBUEUX et moi-même
trésorier ; LORDEZ le dentiste et deux ou trois autres dont je
ne me souviens plus des noms.
Une section "gymnastique" est rapidement
créée et est dirigée par notre ami TESTARD dont
la profession est de circonstances : professeur de
gymnastique.
Le club ne possédant aucune ressource,
une personne du village nous prête une salle et tous les
membres de la société participent à l'achat du
matériel indispensable : cheval d'arçon, barres
parallèles...
Ce premier geste en faveur du club va parfaire
notre union qui, par la suite, se transformera, en cette
période de grandes difficultés, en une sincère
amitié.
Cette amitié va nous donner l'audace de
nous lancer dans une entreprise que beaucoup nous prédisent
sans espoir.
Nous voulons obtenir de l'administration des Eaux et Forêts
l'autorisation d'aménager une plage sur l'un des étangs
de Hollande.
D'autres, avant nous, notamment
MONTFORT-LAMAURY, ont tenté sans succès d'obtenir cette
autorisation.
Nous nous mettons rapidement au travail, en
accumulant démarches sur démarches tant auprès
des autorités régionales que du Ministère
lui-même (courrier, téléphones,
déplacements incessants, interventions des élus).
Nous obtenons, vingt mois après, cette autorisation tant
souhaitée.
Je crois que, finalement, c'est M. ROBRIEUX, résidant au
PERRAY et sympathisant du club qui nous a donné le dernier
coup de pouce en faisant intervenir un des ses proches auprès
des autorités compétentes.
Il restait à prendre une décision
quant à l'aménagement de cette plage.
Après de nombreuses réunions au
cours desquelles chacun avance sa conception du projet, nous
décidons de faire construire un petit chalet (style chalet
suisse) et de clôturer la première partie de
l'étang qui sera aménagée en baignade.
Ce projet est évidemment coûteux et le club n'est pas
riche : le vice-président M. PERRON, menuisier de profession,
décide alors de construire ce chalet, avec l'aide de
quelques-uns d'entre nous.
Il fournira tous les matériaux nécessaires,
exécutera le travail tout frais à sa charge.
Le remboursement par le club se fera au fur et à mesure des
rentrées d'argent (entrées, locations diverses...).
Les autres membres achètent, avec leurs propres deniers, le
nécessaire pour la clôture et ils la posent
eux-mêmes grâce à M. BAYELLE, fournisseur
indispensable.
Le 6 juin 1948, c'est le grand jour de
l'inauguration au cours de laquelle nous présentons un
spectable très varié : natation et water-polo avec le
Stade Français, acrobatie aérienne (Louis CLEMENT),
exhibition d'hydroglisseur avec René SAVARD et des anciens
champions cyclistes (Charles LACQUEDAY et "Toto" GRASSIN).
La gérance de la plage est
confiée à la famille BOUSSON dont le père est
maître-nageur et le fils champion de natation.
La fréquentation est rapidement
importante et il devient nécessaire de procéder
à l'élargissement de la limite de la baignade
autorisée.
La foule est au rendez-vous de mai à
septembre et comme la région accueille beaucoup de vedettes du
spectacle et du sport, on rencontre nombre d'entre elles sur cette
plage.
Jusqu'à mon départ de St
Léger en Yvelines, fin 1950, le succès va grandissant
et demande de plus en plus de travail aux dirigeants qui seront dans
l'obligation, en 1953, de faire don de toutes les installations
existantes sur la plage à la commune.
Celle-ci s'engage à créer un terrain municipal pour la
pratique des sports.
Notre affaire était devenue une entreprise commerciale non
gérable pour une société loi 1901."
Julien Bergesol
les étangs
de Hollande - ©
Blvdr
http://www.boisforet-info.com/bfi2/pge_info_aff.asp?art=1891
La chaîne des Etangs et Rigoles a
été construite entre 1675 et 1685 afin de collecter,
stocker puis faire transiter les eaux de pluie des plateaux de
Rambouillet et de Saclay et alimenter les jeux deau du
château de Versailles.
La collecte des eaux seffectuait sur 15
000 ha avec 140 km de rigoles. Le stockage de 8 millions de m3 se
faisait dans 15 étangs et 8 retenues. Le transit des eaux
était alors assuré par une rivière
entièrement artificielle de 34 km de longueur dont 20 km
daqueducs souterrains.
Cest en 1977 que le réseau est
déconnecté de la partie des ouvrages le reliant au
château de Versailles. Depuis 1984, le Syndicat Mixte
dAménagement et de Gestion des Etangs et Rigoles
sest vu confié la gestion du vaste réseau
hydraulique des Etangs Supérieurs, celui du plateau de
Rambouillet et de Trappes.
Le réseau est constitué
dune chaîne détangs, comprenant
successivement les étangs de la Tour, du Perray, de Saint
Hubert-Hollande, des Noés, de la Boissière et enfin de
Saint Quentin, reliés entre eux par des aqueducs et des
rigoles.
La chaîne des Etangs de Saint
Hubert-Hollande est constituée de 6 retenues de 5 km de long
sur 100 m de large. La superficie totale est denviron 170
hectares.
les Etangs de
Hollande par temps d'orage
Les étangs de cette chaîne sont :
Saint Hubert (45 ha), Pourras (44 ha), Cobert (27 ha), Bourgneuf (27
ha), Petit étang de Hollande (15 ha), Grand étang de
Hollande (18 ha). La chaîne des Etangs est à cheval
sur deux bassins versants : la Vesgre et lYvette.
Une première vanne, située sous
la digue du Grand étang de Hollande, permet lexutoire
dans le ru des Ponts Quentin qui alimente létang Rompu,
létang Neuf et ensuite la Vesgre, affluent de
lEure. Une seconde vanne sous la digue de létang
de Saint Hubert permet léxutoire dans le grand lit de
rivière.
Deux autres vannes sont situées au
niveau de la ligne de crête, pour la communication des eaux
entre les deux bassins versants.
vue sur les Etangs
de Hollande
Les étangs de Hollande et de Bourgneuf
sont alimentés par la rigole de Montfort et laqueduc des
Bréviaires.
Lenvironnement de la chaîne des
étangs est essentiellement forestier et agricole.
Sur le Grand étang de Hollande se trouve
la base de loisirs qui possède une zone spécifique et
délimitée, prévue pour la baignade ainsi
quune zone de pédalos.
Elle accueille environ 50 000 visiteurs par an,
avec des pointes de 2 000 à 3 000 entrées par
jour.
Un contrôle sanitaire des eaux de
baignade est réalisé régulièrement par la
DDASS.
les étangs
de Hollande aujourd'hui - http://www.all-free-photos.com
Source : Bulletin Municipal de
St Léger en Yvelines - septembre 2007 - D'autres
renseignements ici
les
étapes d'un touriste en France : St
Léger en 1892
vues générales de St
Léger en
Yvelines
|
|
le
patrimoine historique du village
cartes postales anciennes des
bâtiments
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l'histoire
de St Léger en Yvelines
cpa des rues et des
gens
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Robert
de Vilpair et la famille des "de Saint
Léger",
originaire de St Léger en Yvelines
!
cpa de la forêt
d'Yveline
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les
Etangs du Roi, hier et aujourd'hui
cartes postales anciennes des
étangs
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A
l'aube de l'an mil : le comté de
Montfort
cpa des auberges et hôtels de St
Léger
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hommage
à Peter Townsend
cpa des châteaux et des
écarts
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Saint
Léger aujourd'hui - les
jumelages
cartes postales anciennes de
groupes
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erci
de fermer l'agrandissement sinon.