es tangs du oi

 par Pierre de Janty

 

 

Au XVIIe siècle, la vallée assez profonde qui s'étendait entre l'Artoire et le vieil étang d'Orlande, était un séjour délicieux où serpentait le "ru de Pessionnier départant le terroir du chemin pierré (Perray) de la terre aux malades (maladrerie des Essarts)" entre les bois de Plainvaux et ceux de Pourras appartenant aux Dames de Port Royal.
La ferme du Petit Port Royal prospérait sereinement.
Puis, dans la plaine des Yvelines où tournait le moulin des Bréviaires, c'était le hameau de Villarceaux, près du chemin aux Bœufs allant des Mesnuls au Perray, où la Croix du Carrefour dominait le croisement du chemin de St Léger à l'Artoire.
La ferme de Villarceaux, appartenant à Robert Vaudin, était importante : entre deux bâtiments principaux, il y avait des bergeries, des vacheries, une laiterie, des granges, le tout environné de vergers florissants.
Un peu plus loin, c'étaient les maisons des sieurs Le Blanc, La Brosse, Lalande, Connétable, Moutardier, Foulon, Besnard. Un petit écart bien paisible.

 

 

 

Ensuite, coupés par le chemin de Paris à St Léger, c'étaient les prés des seigneurs de Mittainville et des Bréviaires, entre les taillis d'Orlande et du Petit Champ).

Puis la vallée s'encaissait, devenait boisée et après le chemin ferré de Bazoches qui terminait l'étang d'Orlande, le ruisseau Graplin cheminait vers Gambais.

 

 

 

carte postale oblitérée en 1913

 

Et puis, en 1685, Louis XIV décide d'intensifier le système d'étangs et de rigoles qui fournit l'eau à son parc de Versailles.
Déjà il songe à aller capter l'Eure au loin pour animer ses fontaines et ses nymphes de pierre.
Alors, venant du Mesnil Saint Denis, la rigole dite "lit de rivière" s'avance sur Coignières, sur Haute Bruyère.
Elle pénètre dans le cimetière des Essarts le Roi où elle renverse la vieille croix de pierre qui préside depuis des siècles au repos des morts.
Elle coupe le parc de Monsieur de Binanville à l'Artoire.
Elle arrive à la vallée de Pourras où coule le ru du Pessonnier (1249).
Une imposante digue coupera le vallon à chaque extrémité, la ferme du Petit Port Royal, le hameau de Villarceaux, les vergers, les prairies, tout cela va disparaître sous les eaux pour satisfaire le caprice royal.

Mais il faut remplir l'immense réservoir qui vient d'être créé.
Telles des tentacules, les rigoles de Coupe-Gorge, de Vilpert, l'aqueduc des Bréviaires, la rigole de la Haie aux Vaches, vont drainer les eaux de ruissellement des bois appartenant aux seigneurs de Rambouillet, Rochefort et de Montfort.

Et ce n'est pas fini : le lit de rivière repart à travers la plaine du Perray, dont les dernières maisons vers Paris seront détruites pour creuser un nouvel étang.
Et puis il repart à travers toute la plaine de Vieille Eglise, entre les bois de Montausier dominés par les restes d'une vieille tour et le bois des Forges à "la marquise de Maintenon l'ancienne", au-dessus de la vallée des Coudres, un petit étang entouré de 10 arpents de prés et de bois.
Une grande digue va couper cette vallée, l'étang de la Tour va s'arrondir démesurément et prendre une ampleur royale.

 

 

St Léger en Yvelines (Seine et Oise à l'époque) - les Etangs de Hollande

 

 

 

 

 

Le grand étang du Pont Royal resta d'abord une prairie, il ne s'emplissait qu'au moment des crues.
Seuls les étangs du Perray et de la Tour étaient garnis.
La nature, violentée, se révolta d'abord : la bonde de l'étang de la Tour fut difficile à poser.
A Orlande et la Villeneuve, le vent pousse les vagues à l'assaut des chaussées qui s'affaissent.
Au Perray, les eaux débordent et envahissent le village.

Les rigoles exigent une surveillance et un entretien continuels.
Il y a l'inspecteur Houry à la maison de la Croix Blanche du Perray, de nombreux gardes rigoles à cheval, des terrassiers sous la direction de Jean Flabbée, tout un personnel.

Sous Louis XV, on s'en préoccupe moins.
Cependant, de très importants travaux sont faits en 1746 dans la plaine du Perray, où l'on voyait encore les vestiges des fermes de Villarceaux et du Petit Port Royal.
La contenance de l'étang de la Tour était alors de "74 992 muids d'eau, qui peuvent fournir douze fois la dépense des grandes eaux pour les jours d'Ambassadeurs" et l'étang du Perray avait 27 778 toises de superficie.

Le 14 avril 1755, deux cavaliers inspectent la plaine et le bord des étangs entre Pourras et Hollande.
L'un est Gabriel, architecte du roi, et l'autre le capitaine des Chasses de Rambouillet, Léonard de Bongad du Cambard, chargés de découvrir un emplacement convenable pour un nouveau pavillon que le roi veut faire construire à son usage.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

oblitération de 1932

 

 

 

Cinq positions retiennent leur attention.
L'une, près de Plainvaux, est "le centre de tous les débuchés, mais on ne voit pas l'étang de Pourras".
La seconde, près du poteau des Petites Yvelines, "avoisine le quartier d'assemblée que Sa Majesté indique ordinairement" mais n'a pas de vue.
La troisième paraît plus avantageuse, elle est près de Corbet, on y voit "les débuchés des différentes parties de la forêt, sans être éloigné du rendez-vous ordinaire du Petit Champ, et le ru passe dans cette plaine".

Le roi adopta la sixième position, au bord de l'étang de Pourras, pour édifier son pavillon de chasse, qu'il agrandit sans cesse jusqu'à sa mort et qui prit le nom de Château de St Hubert.

Le corps même du château est resté assez modeste.
Un vestibule carrelé donne accès dans un grand salon circulaire qui est merveilleusement orné de stucs et regarde la terrasse de l'étang par trois grandes fenêtres.
A droite du salon, grande salle à manger carrelée à trois fenêtres, puis l'appartement du roi, chambre, cabinet, arrière-cabinet.
A gauche du salon, salle de billard à deux fenêtres, puis les dégagements, cuisine, laverie, pâtisserie.

L'escalier à côté du vestibule donne accès à un entresol, à un premier étage dont la disposition a changé plusieurs fois et à un second.

L'avant-cour comprend divers bâtiments, conciergerie, chapelle...

Citons ce billet adressé en 1759 à Louis XV par le Gouverneur de St Hubert : "Le compte de Noailles est très affligé de proposer des dépenses fortes et extraordinaires à Votre Majesté. Il est prouvé que la chasse lui est nécessaire, St Hubert est par conséquent indispensable à habiter une partie de l'année pour laisser reposer les cerfs des autres pays".

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Toute la cour évoluera au bord de Pourras, qu'on avait rempli d'eau.
Mme de Pompadour se fait lire les Contes de Voltaire.
Mme du Barry greffe des cerisiers avec une serpe d'ivoire, et le 20 juin 1769, Louis XV épris d'astronomie vient y contempler le passage de Vénus sur le soleil.

Ce paysage vit maints hallalis, car des Yvelines, de l'Epars, des bois de Dourdan, de Sainte Apolline et de Trappes même, souvent les cerfs venaient chercher dans l'étang un ultime refuge.

Un auteur cynégétique aussi intéressant que fantaisiste, Eugène Chapus, a même raconté qu'à la St Hubert de 1771, on vit ici un triple hallali, mêlant les tenues bleues, rouges et jaunes des équipages du roi, du duc d'Orléans et même du prince de Condé, venu de Chantilly !

Ce brelan d'hallali, tiré de trois lignes des Mémoires de Belval, a laissé sceptique, et à juste titre : le prince de Condé prit un cerf à l'étang des Maurus en 1769, venant du bois de St Apolline, près de Neauphle, alors que son équipage était en déplacement aux Alluets.

La seule St Hubert qui se déroula, sous Louis XV, dans le bois de Pourras, fut celle du 5 novembre 1759, où l'on attaqua successivement trois dix cors dans les Plainvaux, qui furent pris tous dans l'étang.
Mais l'histoire est si jolie...

 

 

 

 

 

Sous Louis XVI, par les soirées d'été si belles en ce lieu, après les chasses où l'on prenait jusqu'à quatre cerfs, le roi se promenait le long des étangs, accompagné de la reine et de ses illustres invités, tel l'empereur d'Autriche.
Son passe-temps favori consistait à tirer des hirondelles, il en tuait jusqu'à douze ou quinze, ce qui n'est pas mal pour un myope.

Il appréciait fort le poisson des étangs où l'on pêchait de jolies pièces, des brochets de 27 ou même 30 pouces (0.77 m environ).

L'étang d'Hollande avait été aussi rempli d'eau pour le plaisir des chasses.
Si les rigoles drainaient l'humidité de la plaine du Perray, où paissaient plus de cinq cent chevaux nécessaires au roi, les nouveaux étangs dégageaient une telle humidité autour d'eux que si les taillis en prospérèrent, aucune construction princière n'y résista.

C'est ainsi qu'au centre de la belle étoile de la Cerqueuse, on avait élevé le kiosque de la Rotonde, charmant pavillon octogonal, le type de ces" lanternes à facette" d'où les dames de la Cour pouvaient suivre les phases de la chasse.
Ruiné par l'humidité, il fallut y substituer en 1788 la table de débotter qui a été restaurée en 1933.
Les bancs de bois que Louis XVI avait fait poser en 1784 furent remplacés par des bancs de pierre.

A cette époque, l'inspecteur des étangs s'appelait Gravois, nom prédestiné et le garde Marcille, puis Choix.

Le fermier des étangs, Pépin, eut des démêlés en 1777 avec les gentilshommes de la Vénerie, MM d'Yauville et de Las Martres, qui pêchaient tranquillement dans l'étang de la Tour et le malmenèrent fortement.

 

 

 

 

oblitération de 1964

 

Les habitants de Vieille Eglise, se plaignant des débordements de l'étang proche, profitaient des libéralités royales.
On réparait leur église, et pourtant, c'étaient de fameux braconniers.
En 1777, quand on voulut y rétablir, pour le service des chasses, le puits foré sous Louis XIV pour abreuver les ouvriers, on le trouva entièrement comblé d'ossements de cerfs !

Le nouveau roi fréquentait moins le château de St Hubert : "Louis XV faisait des séjours fréquents, accompagné de toute sa famille et d'un grand nombre de seigneurs et de sa suite ; le roi est infiniment moins accompagné et ne couche pas."

En 1784, quand il eut racheté Rambouillet, il ordonna la "destruction" ou réduction de St Hubert, c'est-à-dire l'abattage des bâtiments annexes devenus inutiles et rongés par l'humidité.
Un petit village champignon avait éclos alentour pour les commis du château.
Il y avait une église avec presbytère, un hôtel du Gouvernement, une buanderie, une maison pour le chirurgien...
Tout cela a disparu ou est méconnaissable.

Seul subsiste, en partie tout au moins, l'ancien hôtel des Menus Plaisirs, construit en 1766-1767 à côté du cimetière moyennant 61 939 livres.

Il comprenait notamment un jeu de volant que la famille royale utilisait en 1780.
En mars de cette année, le comte d'Artois demande que les murs de ce jeu soient peints en noir pour éviter de gâter les habits des princes et seigneurs.
Le 18 avril, Gravois écrit "pendant le jeu de volant d'hier, le roi présent, le duc de Fronsac a manqué se tuer à la barre d'arc-boutant qui ferme le portail dudit Jeu de Paume. A l'instant Sa Majesté a demandé un marteau de serrurier pour le casser, ce qui a été fait ".

Cet immeuble devint ensuite hôtel de la Maréchaussée pour la brigade de St Hubert.
Les ailes aménagées en écuries pouvaient tenir cinquante chevaux.

 

 

 

 

 

Le 17 avril 1781 : "La chasse a amené le roi hier à St Hubert. Le cerf s'est fait prendre à l'étang du Perray après avoir passé dans la forêt de Rambouillet, où Sa Majesté a eu toute la peine possible à se retirer le long de la rigole. M Ducambard a envoyé un garde aussitôt pour dire que le roi s'était plaint, et qu'il demandait le rétablissement du glacis."

Le 4 mai 1782 : "Le roi a pris son cerf à l'étang de St Hubert à plus de 7 heures du soir. Il a demandé que l'on fasse une barrière à un mauvais passage à côté du chemin de Haute Bruyère, on a observé à Sa Majesté que c'était le domaine du duc de Penthièvre, et il répondit qu'on la fera toujours."

En 1756 avait été créé aux frais du roi une route de débuché reliant le château de St Hubert avec les deux pavillons construits par le roi en 1753 à l'étang de la Tour, au bord de l'eau.
Le duc de Penthièvre, auquel on en réclamait le prix, répondait : "Je ne puis pas importuner Sa Majesté pour un objet si secondaire."

Le premier pavillon pour les piqueurs était carré, avec une très vaste cuisine et une chambre à coucher entresolée.

Le deuxième pavillon, circulaire, servait au roi.
Par un perron à trois marches, on accédait à un petit vestibule, puis à un très grand salon à quatre fenêtres, avec, sur les côtés, un très petit réchauffoir et un cabinet.

Le salon était garni de tables de jeux, tric-trac ... et l'on raconte que le duc de Provence, dans l'obligation d'accompagner son frère à chaque chasse alors qu'il n'était pas veneur, perdait volontiers le cerf pour venir s'isoler dans ce pavillon.
Un jour que la chasse revint brusquement à l'étang, il eut juste le temps de monter à cheval et de demander au garde Chabault de le couvrir de boue pour paraître convenablement crotté devant le roi, qui le félicita !

Napoléon Ier avait fait placer dans ce salon deux grands tableaux représentant des combats de lions et d'ours.
La Restauration, moins belliqueuse, envoya ces toiles au château de Rambouillet et y substitua un élégant dessin d'arabesques.
Ces pavillons s'abîmèrent surtout après 1836, lorsque l'Administration des Forêts, après une âpre lutte, dut les remettre à celle des Eaux de Versailles.
On les démolit alors.
Le pavillon de garde actuel, beaucoup plus en retrait, ne date que de 1860.

 

 

 

 

St Hubert fut vendu et en partie démoli sous la Révolution.
Napoléon ne le racheta pas, et se contenta de faire réparer la chaussée construite par Louis XVI entre les étangs de Pourras et de St Hubert et de faire construire le Pavillon de Pourras (une antichambre dallée jaune et noir avec cheminée de marbre noir, un grand salon à six fenêtres avec belle cheminée de marbre blanc, cuisine à l'Est et grand cabinet à l'Ouest).

Utilisé par les princes, ce pavillon tombait en ruine dès 1840, délabré par l'humidité, les plafonds crevés.
On voulut en faire une maison de garde, on proposa de l'abattre, finalement les ruines ont été soigneusement nettoyées en 1938.
En 1785, on fit revivre les étangs de Pourras et d'Hollande alors abandonnés et dont on estima la longueur à 2700 toises et la largeur à 180.

A propos de la chaussée de Pourras, citons cette lettre de 1789 : "Entourée d'eau de deux côtés, au premier abord elle est effrayante pour passer dessus avec des chevaux, quoique ayant 30 pieds de large. Il faut construire une barrière de haies vives pour éviter les dangers qui pourraient survenir pendant les chasses de Sa Majesté, comme déjà les Veneurs ont demandé il y a quatre ans des barrières sur la grande chaussée de l'étang de la Tour."

Voilà l'origine de ces haies qui nuisent tant à la vue : ladite chaussée fut très dégradée sous la Révolution par les "preneurs d'écrevisses".

Le curé des Essarts vivait de St Hubert, mais il y a une assez curieuse réclamation de ses paroissiens, demandant en décembre 1788 de prendre l'eau des rigoles par suite d'une disette incroyable, les puits taris et les mares gelées. La réponse fut négative.

 

 

1967

 

 

En 1766, c'est le curé du Perray qui signale que "une espèce d'obélisque terminé par une croix de fer qui se trouve à l'entrée de la Forêt Verte, sur le grand chemin de Rambouillet, dite la Croix Saint Jacques, érigée par les ordres et aux frais du roi et où Sa Majesté désigne parfois le rendez-vous de chasse, a eu sa croix brisée."
La réponse de la Maison du Roi est : "Je ne veux pas. De la croix on en viendrait à l'église qu'on ferait rebâtir aux frais du roi."
Ce qui advint ou presque.

C'est aux frais de Louis XVI qu'on érigea en 1766 à St Hubert et près de Gambaiseul des Croix du Jubilé.

La Croix Vilpert date de Louis XV, mais la croix de fer qui la termine a été remplacée et bénite solennellement en 1817.

La Révolution a fait disparaître de l'église du Perray le riche mobilier donné par Louis XV.
Le tabernacle notamment, où devait trôner une déesse de la Raison, fut soustrait à cette profanation par une personne pieuse, qui omit seulement de le restituer.

 

 

les Etangs de Hollande - 1960

 

 

1963

 

 

l'étang de St Hubert, vu d'avion

 

En 1822, les marches de la Croix Saint-Jacques furent soulevées pendant la nuit et sa base soigneusement fouillée.
C'est qu'en 1793 un habitant du Perray, emprisonné à Rambouillet et sur le point de mourir, avait dit à son gardien : "Tu monteras sur les marches de la croix, et appuyant ton dos contre le côté qui regarde Rambouillet, tu remarqueras devant toi un gros chêne ; sous ce chêne est enfoui un trésor, ainsi que sous la croix même."
Seulement le chêne ne put être retrouvé, parce qu'entre temps Napoléon avait fait rectifier la route et déplacer la croix.

La tradition veut d'ailleurs que la nuit de Noël un immense trésor apparaisse non loin de là dans les ruines gallo-romaines de la Boissière, dans la Forêt Verte.

La Croix du Carrefour de Pourras, dénommée ensuite Croix Vaudin en souvenir du fermier de Villarceaux, fut renversée par des sans-culottes, relevée ensuite et a disparu.
Elle a été relevée en 1944, abattue par les Allemands et enfin inaugurée en 1945.

 

 

Jusqu'en 1870, une fête foraine se tenait à la Croix Saint Jacques, ancienne limite des généralités de l'Ile-de-France et de l'Orléanais.

Quant aux ruines de Villarceaux, elles subsistèrent longtemps, ainsi qu'en fait foi cette lettre de Gravois du 26 octobre 1779 : "M. Ducambard m'a invité à aller voir plusieurs caves, grosses pierres et buttes de terre venant d'une ancienne ferme démolie qui se trouvait dans l'étang. Etang fort dangereux quand il est plein, pendant les chasses du roi tant pour les hommes de l'équipage que pour les chiens, qui ont manqué se noyer nombre de fois. Les pierres serviraient à remplir les creux du parapet de l'étang. Il se trouve certains jours pendant les voyages de Sa Majesté que les équipages ne peuvent en approcher qu'avec beaucoup de peine et même sujet à verser."

 

1981 - bar restaurant des Etangs de Hollande

 

 

 les étangs de Hollande aujourd'hui

 

C'est à l'étang de St Hubert que Louis XVI fit sa dernière chasse en forêt de Rambouillet, le 7 juillet 1789.
Deux cerfs monstrueux venant des bords de Port Royal vinrent se dissimuler dans les joncs.
Le roi attendit en vain jusqu'à 7 heures du soir, et ce n'est qu'à 8 heures 1/2, après son départ qu'on put les retrouver...

Note (Bachaumont, 1769) :"On sait que le roi, amis de tous les arts et initié aux spéculations les plus sublimes, a observé à St Hubert le passage de Vénus sur le Soleil. Mme la Comtesse du Barry accompagnait Sa Majesté à ce voyage, et le roi a daigné donner à cette dame quelques éléments d'astronomie, capables de lui rendre le phénomène intéressant. Un courtisan a fait à cette occasion les vers suivants :

Que nous diront ce télescope,
Cette Vénus et ce Soleil ?
Aussi sans ce vain appareil,
Cherchons un plus sûr horoscope.
En ces délicieux jardins
Brillent nos astres véritables ;
C'est dans leurs regards adorables
Que nous trouverons nos destins !"

Pierre de Janty - 1947

 


 

 istoire d'un énévolat

 par Julien Bergesol  

 

"J'arrive à St Léger en Yvelines le 1er août 1942.
Un mois plus tard, M. TESTARD (nom de résistant) me demande si je serais d'accord pour fonder, avec quelques autres sportifs du pays, un club sportif.
Ma réponse est "oui" à condition que tous soient "sûrs" à tous égards.
Ensemble, nous recherchons ces quelques personnes indispensables et, un mois plus tard, nous sommes en mesure de créer le club qui s'appellera USY : UNION SPORTIVE DES YVELINES.

 

 

Une équipe de football est immédiatement formée.
Plusieurs dirigeants, dont moi-même, qui avions interrompu cette activité à cause des évènements, reprenons avec enthousiasme les chaussures à crampons, et, aidés de quelques jeunes de la commune, nous constituons l'équipe qui parviendra à obtenir d'excellents résultats, même contre des équipes renommées telles que MAINTENON et plusieurs autres villes d'Eure et Loir.

Le premier bureau est formé de MM. RENARD, président ; PERON, vice-président ; PIERSON, secrétaire ; H.LEMAITRE, BOIRIE, ROBUEUX et moi-même trésorier ; LORDEZ le dentiste et deux ou trois autres dont je ne me souviens plus des noms.

Une section "gymnastique" est rapidement créée et est dirigée par notre ami TESTARD dont la profession est de circonstances : professeur de gymnastique.

Le club ne possédant aucune ressource, une personne du village nous prête une salle et tous les membres de la société participent à l'achat du matériel indispensable : cheval d'arçon, barres parallèles...

 

 

Ce premier geste en faveur du club va parfaire notre union qui, par la suite, se transformera, en cette période de grandes difficultés, en une sincère amitié.

Cette amitié va nous donner l'audace de nous lancer dans une entreprise que beaucoup nous prédisent sans espoir.
Nous voulons obtenir de l'administration des Eaux et Forêts l'autorisation d'aménager une plage sur l'un des étangs de Hollande.

D'autres, avant nous, notamment MONTFORT-LAMAURY, ont tenté sans succès d'obtenir cette autorisation.

Nous nous mettons rapidement au travail, en accumulant démarches sur démarches tant auprès des autorités régionales que du Ministère lui-même (courrier, téléphones, déplacements incessants, interventions des élus).
Nous obtenons, vingt mois après, cette autorisation tant souhaitée.
Je crois que, finalement, c'est M. ROBRIEUX, résidant au PERRAY et sympathisant du club qui nous a donné le dernier coup de pouce en faisant intervenir un des ses proches auprès des autorités compétentes.

Il restait à prendre une décision quant à l'aménagement de cette plage.

Après de nombreuses réunions au cours desquelles chacun avance sa conception du projet, nous décidons de faire construire un petit chalet (style chalet suisse) et de clôturer la première partie de l'étang qui sera aménagée en baignade.
Ce projet est évidemment coûteux et le club n'est pas riche : le vice-président M. PERRON, menuisier de profession, décide alors de construire ce chalet, avec l'aide de quelques-uns d'entre nous.
Il fournira tous les matériaux nécessaires, exécutera le travail tout frais à sa charge.
Le remboursement par le club se fera au fur et à mesure des rentrées d'argent (entrées, locations diverses...).
Les autres membres achètent, avec leurs propres deniers, le nécessaire pour la clôture et ils la posent eux-mêmes grâce à M. BAYELLE, fournisseur indispensable.

 

 

 

 

Le 6 juin 1948, c'est le grand jour de l'inauguration au cours de laquelle nous présentons un spectable très varié : natation et water-polo avec le Stade Français, acrobatie aérienne (Louis CLEMENT), exhibition d'hydroglisseur avec René SAVARD et des anciens champions cyclistes (Charles LACQUEDAY et "Toto" GRASSIN).

La gérance de la plage est confiée à la famille BOUSSON dont le père est maître-nageur et le fils champion de natation.

La fréquentation est rapidement importante et il devient nécessaire de procéder à l'élargissement de la limite de la baignade autorisée.

 

 

La foule est au rendez-vous de mai à septembre et comme la région accueille beaucoup de vedettes du spectacle et du sport, on rencontre nombre d'entre elles sur cette plage.

Jusqu'à mon départ de St Léger en Yvelines, fin 1950, le succès va grandissant et demande de plus en plus de travail aux dirigeants qui seront dans l'obligation, en 1953, de faire don de toutes les installations existantes sur la plage à la commune.
Celle-ci s'engage à créer un terrain municipal pour la pratique des sports.
Notre affaire était devenue une entreprise commerciale non gérable pour une société loi 1901."

Julien Bergesol

 

 


 

 

a chaîne des tangs et igoles

  Bulletin Municipal de St Léger en Yvelines - septembre 2007 

 

les étangs de Hollande - © Blvdr
http://www.boisforet-info.com/bfi2/pge_info_aff.asp?art=1891

 

La chaîne des Etangs et Rigoles a été construite entre 1675 et 1685 afin de collecter, stocker puis faire transiter les eaux de pluie des plateaux de Rambouillet et de Saclay et alimenter les jeux d’eau du château de Versailles.

La collecte des eaux s’effectuait sur 15 000 ha avec 140 km de rigoles. Le stockage de 8 millions de m3 se faisait dans 15 étangs et 8 retenues. Le transit des eaux était alors assuré par une rivière entièrement artificielle de 34 km de longueur dont 20 km d’aqueducs souterrains.

 

 

 

 

C’est en 1977 que le réseau est déconnecté de la partie des ouvrages le reliant au château de Versailles. Depuis 1984, le Syndicat Mixte d’Aménagement et de Gestion des Etangs et Rigoles s’est vu confié la gestion du vaste réseau hydraulique des Etangs Supérieurs, celui du plateau de Rambouillet et de Trappes.

Le réseau est constitué d’une chaîne d’étangs, comprenant successivement les étangs de la Tour, du Perray, de Saint Hubert-Hollande, des Noés, de la Boissière et enfin de Saint Quentin, reliés entre eux par des aqueducs et des rigoles.

La chaîne des Etangs de Saint Hubert-Hollande est constituée de 6 retenues de 5 km de long sur 100 m de large. La superficie totale est d’environ 170 hectares.

 

les Etangs de Hollande par temps d'orage

 

Les étangs de cette chaîne sont : Saint Hubert (45 ha), Pourras (44 ha), Cobert (27 ha), Bourgneuf (27 ha), Petit étang de Hollande (15 ha), Grand étang de Hollande (18 ha). La chaîne des Etangs est à cheval sur deux bassins versants : la Vesgre et l’Yvette.

Une première vanne, située sous la digue du Grand étang de Hollande, permet l’exutoire dans le ru des Ponts Quentin qui alimente l’étang Rompu, l’étang Neuf et ensuite la Vesgre, affluent de l’Eure. Une seconde vanne sous la digue de l’étang de Saint Hubert permet l’éxutoire dans le grand lit de rivière.

Deux autres vannes sont situées au niveau de la ligne de crête, pour la communication des eaux entre les deux bassins versants.

 

vue sur les Etangs de Hollande

 

 

Les étangs de Hollande et de Bourgneuf sont alimentés par la rigole de Montfort et l’aqueduc des Bréviaires.

L’environnement de la chaîne des étangs est essentiellement forestier et agricole.

Sur le Grand étang de Hollande se trouve la base de loisirs qui possède une zone spécifique et délimitée, prévue pour la baignade ainsi qu’une zone de pédalos.

Elle accueille environ 50 000 visiteurs par an, avec des pointes de 2 000 à 3 000 entrées par jour.

Un contrôle sanitaire des eaux de baignade est réalisé régulièrement par la DDASS.

 

les étangs de Hollande aujourd'hui - http://www.all-free-photos.com

 

Source : Bulletin Municipal de St Léger en Yvelines - septembre 2007 - D'autres renseignements ici

 

 

les étapes d'un touriste en France : St Léger en 1892
vues générales de St Léger en Yvelines

le patrimoine historique du village
cartes postales anciennes des bâtiments

l'histoire de St Léger en Yvelines
cpa des rues et des gens

Robert de Vilpair et la famille des "de Saint Léger",
originaire de St Léger en Yvelines !
cpa de la forêt d'Yveline

les Etangs du Roi, hier et aujourd'hui
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Saint Léger aujourd'hui - les jumelages
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 erci de fermer l'agrandissement sinon.