(
)
"Vers Montfort-I'Amaury, la forêt prend le nom de
Saint-Léger. Si nous nous dirigeons de ce côté,
nous passerons par le Perray, dans le voisinage duquel nous pourrons
nous arrêter sur les bords du bel étang de Saint-Hubert,
au lieu même où Louis XIV avait fait construire, par
Gabriel, un pavillon tout de marbre et de stuc que Slotz, Pigalle,
Falconet et Coustou avaient orné de sculptures et qui servait
encore de rendez-vous à Charles X et à ses
invités quand les chasses royales duraient trois jours. Ce
pavillon n'est plus qu'une ruine aujourd'hui.
le village vu des
Prairies
Nous sommes là dans la région des
étangs : Pourras, Saint-Hubert, Corbay, Hollande,
étendent, à perte de vue, la longue suite de leurs
miroirs tranquilles, coupés de larges chaussées. Mais
leurs bords, habituellement calmes, s'animent tout à coup le
jour où le bruit se répand dans la contrée
qu'une grande chasse à courre est organisée et que la
curée aura lieu sur les rives de l'étang de Hollande ou
de l'étang de Saint-Hubert.
vue du village prise du
sud-ouest
cachet de 1907
Alors, de tous côtés, arrivent,
ralentissant leur trot gêné par les cavaliers et les
piétons, les victorias, les landaus, les breaks, les
phaétons, les calèches, les chars à bancs,
chargés d'une foule de curieux ; des tables et des bancs
rustiques se dressent sur les pelouses comme par enchantement et sont
bientôt pris d'assaut par les buveurs ; sous des tentes grises,
pavoisées aux couleurs nationales, s'organisent des bals
champêtres. A tous les arbres s'accrochent des grappes de
gamins guettant la chasse et l'annonçant, pour mystifier la
foule, cent fois avant qu'elle soit en vue. Enfin, un grand bruit
éclate, un immense nuage de poussière se soulève
et, se déchirant soudain, laisse apercevoir le brillant et
tumultueux cortège des chasseurs. En tête,
escortée d'habits rouges et d'amazones, galope la duchesse
d'Uzès, qui met bientôt pied à terre et traverse
la foule au milieu d'un concert de sympathiques murmures.
Alors commence la curée ; c'est le
spectacle attendu. La bête est descendue d'un traîneau et
livrée aux chiens ; les piqueurs sonnent à pleins
poumons, la meute hurlante se rue dans la chair, le cerf est mis en
pièces par des milliers de dents rageuses, le sol devient
rouge, les bêtes se disputent des lambeaux sanglants. Le
spectacle a, dans sa férocité, un caractère
grandiose. La curée finie, les danses recommencent et les
beuveries reprennent jusqu'à la tombée de la
nuit.
Laissons les trois mille ou trois mille cinq
cents curieux, que ce spectacle a attirés, à leur
admiration, et reprenons notre marche.
Le Perray est un long village, une suite de
maisons basses mélangeant leurs toits de chaume, de tuile et
d'ardoise, rustique à ses extrémités, et dont
tout le commerce se groupe aux environs de la mairie et des
écoles, petit bâtiment à un seul étage,
orné de chaînes de briques et de carreaux de
faïence et portant, au-dessus de son fronton central, la date de
1884. L'église du pays, placée sous l'invocation de
saint Éloi, est depuis 1874 le but du pèlerinage de
Notre-Dame Consolatrice.
Marchant toujours à travers bois et
plaines, nous traverserons, sans nous arrêter, les
Bréviaires, petite commune de 300 habitants ; puis, à
travers le bois des Margotins, nous nous dirigerons vers
Saint-Léger, que nous apercevons à quelque distance,
entassant ses toits moussus, ses pignons noirs, ses tas de fumier,
autour de son église Saint-Jean-Baptiste, un vieil
édifice qui fut commencé vers l'an 815, et dans lequel
on retrouve des traces de l'architecture des dixième et
onzième siècles.
vue générale prise
de la villa des Glycines
1921
vue du village prise du nord-est -
carte postale oblitérée en 1933
carte postale ayant voyagé
en 1952
vue du village prise du
cimetière
De grands personnages ont résidé
dans le pays, qui possédait autrefois un manoir ; on cite
parmi eux Philippe-Auguste et Blanche de Castille. On dit - nous
sommes porté à croire que ceci n'est qu'une
légende - que Philippe-Auguste eut, dans le clocher de
l'église, une vision qui détermina sa rupture
inexpliquée avec la reine Ingelburge. Quant à Blanche
de Castille, il reste un témoin de son passage à
Saint-Léger : c'est un bénitier en pierre, sur la cuve
duquel ses armes sont visibles encore et qui, déplacé
il y a quelques années, orne maintenant le jardin du
presbytère.
vue
générale de St Léger en Yvelines, prise de la
Vesgre
oblitération de
1909
vers 1910
Dans l'église, nous remarquerons une
belle cuve baptismale, une chaire ornée de fort jolis panneaux
sculptés en plein bois et portant la date de 1743, la pierre
tombale d'Antoine Billard, valet du roy, mort en 1637, avec ses
armoiries, son casque de chevalier, ses têtes de morts
appuyées sur des tibias en sautoir et sa longue inscription,
tout cela bien conservé ; un tableau, le Baptême de
Jésus, qui nous paraît être d'un maître du
dix-septième siècle, et dont on distingue les belles
qualités sous le chanci qui le couvre.
Il existe, paraît-il, sous le chur,
un caveau muré qui serait intéressant à
explorer, car on assure qu'il contient plusieurs tombes curieuses.
Une boiserie un peu lourde forme le fond du chur et laisse,
entre elle et le mur de l'église, un étroit espace
où se trouve une piscine d'un caractère absolument
primitif. Les fenêtres du chur sont ornées de
vitraux modernes, dus à Borgès de Toulouse, qui sont
fort bien composés et admirablement compris au point de vue du
sentiment chrétien ; ils représentent la Descente de
Croix, la Mise au tombeau, et la Résurrection.
vers
1960
Saint-Léger possédait, nous
l'avons dit, un manoir ; il est maintenant remplacé par un
château moderne, mais il reste, de la construction
féodale, d'immenses souterrains qu'on n'a pas encore eu la
curiosité d'explorer.
Non loin de ce village, qui fut
débaptisé sous la Révolution et s'appela
Marat-lez-Bois, à Planet, il existait autrefois un
monastère dont quelques ruines, visibles encore, sont
enclavées dans une propriété
particulière.
A l'ombre des chênes, des sapins, des
charmes, des bouleaux, par la forêt de Saint-Léger, nous
arriverons à Montfort-l'Amaury." (
)
carte postale
oblitérée en
1972
carte postale
oblitérée également en
1972
les
étapes d'un touriste en France : St
Léger en 1892
vues générales de St
Léger en
Yvelines
|
|
le
patrimoine historique du village
cartes postales anciennes des
bâtiments
|
|
l'histoire
de St Léger en Yvelines
cpa des rues et des
gens
|
|
Robert
de Vilpair et la famille des "de Saint
Léger",
originaire de St Léger en Yvelines
!
cpa de la forêt
d'Yveline
|
|
les
Etangs du Roi, hier et aujourd'hui
cartes postales anciennes des
étangs
|
|
A
l'aube de l'an mil : le comté de
Montfort
cpa des auberges et hôtels de St
Léger
|
|
hommage
à Peter Townsend
cpa des châteaux et des
écarts
|
|
Saint
Léger aujourd'hui - les
jumelages
cartes postales anciennes de
groupes
|
|
|
|
erci
de fermer l'agrandissement sinon.