aint ager

à travers ses artes ostales nciennes (1/2)

 

 

 

  souvenir de St Lager

 


 

la mairie

 

 

 

 

 

 

 

 

on retrouve l'hôtel du Lion d'Or - pour un agrandissement, cliquez sur l'image

 

 

la même place, ici appelée place du marché - pour un agrandissement, cliquez sur l'image

 

 

toujours la même place, ici place de la mairie

 

 

 

 

 

 

 

 

la place de la mairie

 


 

l'église

 

oblitération de 1907

 

 

 

 

Je me souviens

"Maman : Marie-Julie JUILLARD, née en 1909, était mariée à Joseph DUPONT.
Ils ont acheté le fonds de boulangerie-café à la famille CLEMENT (le nom apparaît toujours sur le mur), "place du monument".
Le 6 mai 1945, Joseph DUPONT est décédé, laissant maman seule avec un fils de 15 ans, à la tête de ce fonds.

Papa : Jean BONNAMOUR né en 1908, était marié à Anna MORIN.
Ils tenaient la boulangerie en bas du bourg. Anna décédée, mon père vend le fonds de boulangerie.

Maman, veuve, a fait appel à papa, lui aussi veuf, pour venir faire le pain.
Ils se marièrent le 10 juillet 1946 et tinrent ensemble, jusqu'en 1971, le fonds de commerce, place du monument (à l'époque).
De cette union naissent des jumelles (le 5 février 1948) et une autre fille (le 28 septembre 1950).

Mon père se levait à 3 heures du matin pour faire le pain. La veille, il avait déjà pétri le levain.
Il était aidé d'un mitron, la plupart du temps apprenti qui, le CAP passé, partait comme ouvrier boulanger dans une autre boulangerie, souvent en ville.

Le matin, de très bonne heure, le commis boulanger allait chercher de l'eau fraîche à la pompe près de l'église. La source qui alimentait cette pompe produisait une eau très pure. Une voisine rouspétait car chaque fois le commis faisait retomber le levier de la pompe bruyamment, ce qui la réveillait !

Pour préparer le CAP, des cours de français, mathématiques, étaient dispensés aux apprentis de tous métiers quelques soirs, à l'école primaire.

Dès le matin, le pain cuit était vendu au magasin.
En se rendant à l'école, les élèves s'arrêtaient à la boulangerie pour acheter une petite miche de pain et un bâton de chocolat qu'ils mangeaient lors de la récréation à 10h30.
En fin de matinée et dans l'après-midi, mon père, accompagné de l'apprenti, chargeait la voiture de pain et partait en tournée dans la campagne.
Chaque pain était pesé, étiqueté puis distribué chez les clients qui réglaient à la livraison ou le plus souvent en fin de mois (voire en fin d'année !) à partir de récapitulatifs inscrits sur des carnets.

Mon père fatigué, le fonds de boulangerie a été vendu vers 1963 à M. Monin, le boulanger du bas du bourg. Le four a dû être détruit.

A côté du magasin de boulangerie était située la salle du café. Il n'y avait pas de bar.
Une glacière, imposant meuble dont l'extérieur était en bois, maintenait les boissons au frais. Mon père allait régulièrement à Belleville acheter de gros pains de glace qui étaient versés dans le bac central, en tôle, de la glacière. La fraîcheur se répandait dans les autres compartiments.
Un grand réfrigérateur a ensuite remplacé la glacière (...)

même vue de la place de l'église, quelques années plus tard... années 50-60 

de gauche à droite : Jeannette Guichardet, Jean Bonamour et les jumelles Giselle et Christiane, Jacques Ducloux

(...) Les clients buvaient surtout du vin : un pot, une demie, un verre.
Le dimanche, après la messe, de nombreux fidèles venaient boire l'apéritif.
L'après-midi, la salle du fond était remplie de joueurs de cartes qui, tout l'après-midi, tapaient le carton dans une atmosphère terriblement enfumée. Vers 17 heures, ils achetaient une tartine de fromage fort que maman confectionnait.

A certaines périodes, la clientèle venait en plus grand nombre :
- la foire du 1er mai (on y trouvait des chapeaux mais aussi de petits cochons)
- la vogue qui se déroulait sur 3 jours : samedi, dimanche et lundi - le lundi soir se déroulait le concours de valse pour les gens du village
- les bals publics sous chapiteaux
- les vendanges : le soir, les vendangeurs se retrouvaient et chantaient, souvent des chansons coquines alors nous, les enfants, étions envoyées au lit
- les conscrits : le banquet avait lieu à tour de rôle dans les cafés ; ceux qui ne faisaient pas de restauration faisaient appel à un chef cuisinier qui se déplaçait avec ses ustensiles
- les enterrements : les hommes attendaient au café la fin de la cérémonie pour se joindre au cortège allant au cimetière.

Chaque année, au mois de février, était célébrée la mort de l'Abbé Firmin, né à Saint-Lager le 9 janvier 1876 dans la maison où se trouve le bureau de tabac et décédé à Lyon le 6 février 1935. Il avait créé à Lyon l'association "Le Rhône Sportif".
Les responsables de l'association nous informaient de la date, et mon père faisait spécialement une fournée de brioches qui étaient emportées ou consommées sur place au café.

Le téléphone n'était pas installé dans chaque famille. Nous faisions donc office de téléphone public (je me souviens du numéro : le 59 à Cercié). Les gens venaient appeler à la boulangerie. Nous recevions des appels pour les voisins que nous allions alors chercher.

Le magasin était en liaison avec la poste. Une forte sonnerie retentissait lorsqu'un télégramme parvenait à la poste. Nous allions alors immédiatement le chercher pour le porter aussitôt au destinataire qui pouvait être n'importe où à Saint-Lager.

La télévision n'était pas non plus dans chaque foyer.
M. Jean MICHAUD, habitant de Saint-Lager, avait offert un poste de TV à l'école primaire, ce qui permettait aux élèves de voir quelques émissions éducatives ou documentaires pendant les heures de classe.
Quelques soirs, les gens du village pouvaient venir à l'école regarder certaines émissions. C'est ainsi que nous allions voir "La Piste aux Etoiles" de Gilles Margaritis.
En partant, on laissait une pièce qui allait dans le tronc du Sou des Ecoles.

Autrefois, tous les vignerons possédaient des vaches.
Chaque soir, nous allions avec notre "Berthe" acheter du lait qui venait d'être trait chez le vigneron voisin.
Au printemps, lorsque l'herbe était grasse, nous accompagnions le fils du voisin pour garder les vaches. On jouait aux petits cailloux et les vaches en profitaient pour aller paître dans la parcelle voisine interdite. Il fallait vite réparer notre inattention.
L'été, nous achetions des fromages blancs chez l'autre voisin vigneron.

Le commerce étant situé tout près de l'église. A chaque baptême, mariage, enterrement, le mitron allait sonner les cloches.

Les soirs d'été, sur la "place du monument", les habitants veillaient dehors sur les bancs installés devant leurs maisons. Les adultes discutaient, tandis que les enfants jouaient.

La maison PASQUIER-DESVIGNES, négociant éleveur de vins, tenait une part importante dans la vie économique du village : cavistes, manutentionnaires à l'embouteillage et à l'emballage des bouteilles, secrétaires, représentaient une centaine d'employés.
En 1963 et 1964, ma sœur et moi avons été embauchées au service commercial France.
En 1968, des syndicalistes attendaient les ouvriers à la sortie du travail pour leur distribuer des tracts. Le carburant vint à manquer. Dès qu'un approvisionnement était annoncé au garage à Cercié, l'employeur permettait à ceux qui avaient un véhicule de s'absenter de leur poste pour aller acheter de l'essence.
Nous avons vécu de loin les événements importants de Mai, que radios et TV relataient. Cependant, nous en avons eu les bienfaits : les accords de Grenelle ont permis l'augmentation des salaires de 7 % d'un seul coup !

Distractions :

Le jeudi nous nous rendions au patronage à la maison St Pierre.
Les filles y apprenaient la couture sous les conseils de dames bénévoles.
Filles et garçons se retrouvaient pour regarder des films sur Tintin et Milou, sous la houlette du Père Chamfray.

Plus grandes, nous allions, le dimanche après-midi au cinéma, toujours à la maison St Pierre. Des amourettes y naissaient. Les films tournaient sur plusieurs villages. Ceci, dans le cadre de l'A.E.P.

Toujours dans ce cadre, nous participions aussi aux séances théâtrales.
Les répétitions avaient lieu le soir en semaine. Souvent, elles se terminaient chez nous autour d'un grog pour nous réchauffer.

Puis des sorties de ski ont été organisées, soutenues par M. Manzoural qui tenait un magasin d'articles de sports à Belleville.

Quelques rallyes ont également eu lieu. La préparation prenait beaucoup de temps. Il fallait finir le circuit, l'effectuer pour se rendre compte et inventer les énigmes que les candidats auraient à découvrir pour les guider d'étape en étape.

Christiane Bracquemont - in "Paroles de St-Lageois / En Beaujolais de 1940 à 1970" - ouvrage paru en 2010

 

 

carte ayant voyagé en 1911 - pour voir les personnages agrandis, cliquez sur l'image

 

 

1915 - un coin de la place de l'église - pour un agrandissement, cliquez sur l'image

 

 

 

 

 

 

 

 

1909 - pour un agrandissement, cliquez sur l'image

 

 

l'église en 1968

 


 

la poste

 

 

 

carte postale écrite en 1908 - pour un agrandissement, cliquez sur l'image

 

 

carte postale oblitérée en 1911

 

 

 

 

 

 

Le 16 octobre 1870, Mr Auguste Solet, propriétaire des Ravatys et maire de Saint-Lager, écrivait à Monsieur le Directeur des Postes du Département du Rhône en lui rappelant son offre faite six mois auparavant par l'intermédiaire d'un conseiller d'arrondissement "de fournir gratuitement, et pour un temps illimité un logement très confortable, et tout l'agencement nécessaire pour établir un bureau de poste dans la commune de Saint-Lager". Il demandait en même temps l'installation d'un bureau télégraphique. Il rappelait que la commune était peuplée de plus de douze cents habitants, tous cultivant exclusivement la vigne et faisant un commerce très actif des vins de ses crus. Le facteur ne distribuait le courrier qu'à partir de midi, le matin, il effectuait une distribution dans Belleville.

Installation en 1876 d'un facteur boîtier, M. Rativet, qui sera logé gratuitement pour un temps illimité, au rez-de-chaussée de la Mairie.
Création en 1896 d'un service télégraphique. Le distributeur de télégrammes sera M. Jean Poquelet, garde-champêtre aidé par sa femme Marie Dussardier, giletière et couturière à domicile.
En décembre 1900, M. Pâtissier, facteur receveur à Villechenève, sera nommé à Saint Lager.
En avril 1902, grâce aux nombreuses démarches de M. Chabert, député, l'établissement facteur-receveur existant sera converti en recette simple des Postes de 3e classe.
L'année 1903 verra l'aménagement du bureau de poste pour un facteur-receveur : agrandissement du bureau et adjonction d'une pièce pour logement à l'étage. Le receveur était agent comptable car il assurait le paiement des pensions, des retraites, des mandats, et pouvait encaisser de l'argent.

En juillet 1925, le peintre Utrillo, de passage à Saint-Lager, fera un tableau représentant la Poste (...)

(...) Le 1er octobre 2004, fermeture définitive de La Poste et ouverture d'un Point Poste au bureau de tabac.

Annie Dunoyer, Arlette Aujard et Georges Pomeret
"Paroles de St-Lageois / En Beaujolais de 1940 à 1970"

 

 

 

 

 

 

 

 

la seigneurie de Saint Lager

la grande rue et les châteaux

des coupures de presse d'avant 1910

des coupures de presse depuis 1910

des vues plus récentes du village

les photos de Henri

 

erci de fermer l'agrandissement sinon.

 

 

 

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