Partie
de bon matin, la famille se déplace dans le char à
banc. Un grand coffre est installé à l'arrière
pour emmener les victuailles qui seront vendues à la foire et,
si celle-ci a été bonne, l'argent servira à
acheter les denrées que l'on ne produit pas. Ici, en face de
la maison commune, la quincaillerie et l'épicerie aux belles
devantures en bois.
Saulieu - place de l'Hôtel
de Ville
Place de la République, un
joyeux bric-à-brac. Une fois leurs marchandises
écoulées, les femmes, la tête couverte d'une
coiffe, panier en osier au bras, font à leur tour le
marché. Les marchandises som disposées à
même le sol.
la
rue de la foire
Au XVIIe siècle, ce ne sont
pas moins de 14 foires et marchés par an qui font venir les
vendeurs de vins, de poissons, de chanvre, de bois...
En 1768, il n'y avait plus beaucoup de foires à Saulieu. Sur
demande des habitants, un arrêt du conseil d'Etat du 4 mai 1768
permit au maire et aux échevins d'en établir six
nouvelles. Elles furent fixées aux jours de Quasimodo, aux 22
juin et juillet, 25 août, 23 octobre et 22 novembre.
le marché au bétail
Au centre de la photo, un
bâtiment disparu, le bureau de l'octroi. C'était un lieu
où l'on percevait les taxes sur les marchandises.
un coin du champ de
foire
Les foires donnaient l'occasion aux
habitants des campagnes éloignées de venir faire
provision de ce qu'ils ne produisaient pas, puisqu'ils vivaient en
quasi autarcie, et aussi de vendre ou acheter le bétail. Ils
en profitaient pour s'équiper auprès des nombreux
artisans. Une vingtaine de corporations y était
représentée. C'était aussi un moment
d'échanges et de convivialité pour ces villageois
retirés dans les hameaux dispersés du Morvan.
l'octroi et la Tour d'Auxois
Saulieu - le marché aux
boeufs
le marché aux
veaux
le marché aux
veaux
le marché aux
chevaux
Hommes élégamment
chapeautés, chevaux en grand nombre, la foire de Saulieu
était réputée et attirait vendeurs et acheteurs
venus des campagnes environnantes, mais aussi l'armée
française qui recherchait les chevaux du Morvan. C'est sur
l'actuelle place de l'Etape et ses rues environnantes que se tenait
ce marché qui faisait la part belle aux traits auxois issus
d'un croisement de chevaux bourguignons et de traits ardennais, mais
aussi de traits percherons et du boulonnais.
le marché aux
porcs
Chaque quartier de Saulieu avait sa
spécialité : les porcs étaient vendus rue de la
Foire, les chevaux place de l'Etape, les vaches et veaux place du
Champ de Foire.
le marché aux
porcs
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le marché aux
lapins
"3
francs 4 sous, c'ö pas possible : a n'ô pas pu
lourd qu'ein painé !...
- Allons fonne ! C'ô ai prenre ou ai laicher : voiqui
au moins dix fois que vous l'pendez pair les éreilles
: chi on vous en fio autant, a yé longtemps que vous
couaillerins !!!!"
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le marché aux
lapins
"Quarante sous ! Comme vous y allez
!" On remarque, au fond, la boutique de la maison Cardin, marchand de
fer et, à droite, l'hôtel de ville.
le marché aux
poulets
Le marché aux poulets se
tenait rue du Marché. "Approchez Mesdames ! C'est moi qui ai
les meilleurs poulets, quatre francs deux sous la paire.
Tâtez-moi ça, c'est gras et tendre et puis blanc comme
de la mie !" Bien visibles sur cerre photo, les belles vitres en
verre sablé du café Parisien, un café qui a
conservé sa patine ancienne, datant de 1832, et dont la
façade est classée.
les jougs
Des jougs à profusion ! Cette
carte présente le champ de foire. Les jougs sont
adossés au mur de l'hostellerie de l'Auxois. Le joug est une
pièce de bois taillée dans du hêtre, permettant
d'atteler deux bufs par la tête ou par le garrot.
C'étaient les charrons ou les sabotiers qui taillaient ces
pièces de bois.
le marché aux
fromages
De nos jours, Saulieu n'a plus autant
de foires. Seulement deux subsistent : celle de Saint-Andoche, le 25
septembre, et celle de printemps, le 24 mars. A l'occasion de la
foire de printemps avait lieu une pratique disparue au milieu du XXe
siècle : la louée des domestiques. Hommes et femmes
cherchant un patron se présentaient à la foire
dès l'aube. Ils portaient un signe distinctif selon leur
métier : bergers, domestiques, servantes de ferme. Un contrat
oral était souvent conclu pour la durée des
travaux.
le marché aux
râteaux
"Aippeurchez les aimis, tâtez
lô, peucenez lô, vous n'en trouverâs pas les
paireils ai dix lieues ai lai ronde ; draits c'ment un i, forts
c'ment des Turcs, légers c'ment des d'mouaiselles, d'aiquand
des dents ai faire souêcher de raige lai pus ch'tite
belle-mère du canton !"
le marché aux
sabots
La rue de la Croix Blanche avec la
boutique du sabotier Gally. On trouvait à Saulieu de
nombreuses saboteries dont certaines ont travaillé jusqu'au
dernier quart du XXe siècle (Bullier, faubourg de Boignard).
les sabots - amères
réflexions
- "Ço pas pou dire, ma
à y ai seurement vingt années, çai s'vendo cent
fois mieux qu'ai c't'heure.
- Quoué qu' vous dirâs don d'aivou les modes d'ajed'heu,
ço pas aissez mossieu pou les feilles de lai campagne ;
à mettons tertous des chaipais ai pieumes, peû des
escairpins ai ébeurluter les dames de la ville.
- Ben dit : ma tout c'que vous voudrâs, d'aivou eune jolie
p'tiote paire de sabots d'boulas ben so, à n'risquereint pas
de s'toler les ertots !!"
A gauche : Sabots, biaude (blouse
longue et ample), chapeau et bâton, telle était la tenue
de l'éleveur morvandiau dans les années 1890-1900. Le
propriétaire était vêtu d'une veste plus courte
attachée par des boutons. La foire se terminait par un
arrêt dans les nombreux bistrots pour discuter entre
connaissances et boire une chopine de vin ou topette.
retour de la
foire
- "Et bin, Jacquot, t'é fait
du commerce auj'd'heu ?...
- Ah vouat ! mon poor Polyte ! ... Ran ne vait bin au jor
d'auj'd'heu ! Les couéchons tenant encouai bon le
dévers, ma l'neurin çai baiche ai pan !"
Au premier plan, les hommes
vêtus de la traditionnelle biaude, chaussés de sabots de
bois et coiffés d'un chapeau.
Saulieu :
ville-étape !
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les
gens
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les
bâtiments et les rues
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la basilique St
Andoche
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la
basilique aujourd'hui
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