St Léger des Vignes -
origine du Canal du Nivernais
Le
canal du Nivernais est lun des premiers canaux construit en
France à la fin du 18e siècle. Sa construction a
débuté en 1783. Il relie le bassin de la Seine à
celui de la Loire, depuis St Léger des Vignes
jusquà Auxerre avec un point culminant au niveau du
seuil de partage des eaux qui se situe dans la vallée de
Sardy. Bien sûr, pour passer ce seuil, plusieurs ouvrages
dart et décluses seront construits.
Ce canal est
considéré aujourdhui comme lun des plus
beaux de France, lun des plus préservés et
sauvages, lun des plus vivants aussi puisquil ne comporte
aucune écluse automatique. Au contraire, des
éclusiers sont là pour vous faire passer ses nombreuses
écluses.
Tous les deux ans,
durant lété, a lieu la fête des amis du
canal du Nivernais où se retrouvent tous les amoureux de ce
canal, venus de lEurope entière avec leur bateau.
le site des Amis du
canal latéral à la Loire : http://www.amis-canal-loire.org/
Le Temps - jeudi 8
décembre 1910
carte postale écrite
en 1913
St Léger des Vignes -
le quai du Canal du Nivernais
|
|
la
arine
de oire
|
Saint
Léger des Vignes est situé sur la
rive droite du fleuve Loire. Un de ses affluents,
l'Aron, vient s'y jeter et le canal du Nivernais y
a son origine.
Ce canal est d'une construction assez
récente puisque terminé en 1843.
La portion actuelle du canal était
auparavant occupée par la rivière
Aron, affluent assez calme qui a été,
nous l'allons voir, un refuge naturel pour les
bateaux des mariniers de Loire.
Le
5 novembre 1737, un procès verbal indique
que Pierre Giraud, voiturier par eau, demeurant
à Roanne, transportant par bateau des vins
pour la provision de Paris, a déclaré
au notaire royal Claude Emery Grenot, de Decize,
qu'il a fait naufrage.
Après s'être rendu au lieu de la
Charbonnière, paroisse de Saint Léger
des Vignes, où le bateau a été
submergé, Pierre Giraud déclare que
le naufrage a été causé par
une corde servant au passage de la barque du port
et de la rivière Loire du côté
de Saint Privé lès Decize. Le bateau
a coulé, entraîné par le
courant, et il aurait été encore plus
loin si les voituriers dudit bateau n'avaient pas
pris la précaution de prendre une toue -
petite barque généralement construite
en chêne - pour jeter l'ancre du bateau
naufragé et l'arrêter.
le quai du
canal
St
Léger des Vignes - le quai du Canal du
Nivernais
Une
lettre de voiture du 8 juin 1763 nous apprend que
Louis Torcol, directeur des charbonnières de
M. Isaac Mauduit, demeurant au port de la
Charbonnière, paroisse de Saint Léger
des Vignes, a conclu marché avec Jacques
Perdriat, voiturier par eau, demeurant en la ville
de Nevers, pour conduire 6 fournitures de charbon
de terre, qu'il chargera en 2 bateaux et conduira
en la ville d'Orléans à l'adresse et
pour le compte de M. Dupont, négociant, et y
demeurant.
Une autre lettre de voiture entre les mêmes
personnes précise que Jacques Perdriat,
voiturier par eau, doit cette fois livrer un
quantité de 6 fournitures de charbon de
terre, qu'il chargera aussi dans 2 bateaux et
conduira à Villeneuve Saint Georges,
à l'adresse et pour le compte de M. de
Lamotte, négociant à
Paris.
le
passeur
Un
procès verbal du 15 novembre 1765 indique
que Mathurin Dollet, voiturier par eau, demeurant
ordinairement au bourg et paroisse de Gilly sur
Loire, facteur de Jean Barnaches fils et de
Philibert Rochu son associé, a entrepris la
conduite de bois de marine, pour la compagnie du
sieur Priault de Saint Gilles, fournisseurs
généraux des bois nécessaires
pour le Roy et ports de Brest, Rochefort, Le Havre,
Bordeaux, et autres. Ledit Dollet déclare
avoir 7 trains de bois au port de la
Charbonnière, paroisse de Saint Léger
des Vignes, en attente d'être conduits en ces
dits ports par les voituriers par eau
Clément Denisiau, Jean Mornat, Claude
Puzenat, et Léonard Jandiau,
domiciliés également à Gilly
sur Loire, et qu'il ne peut s'y rendre car ses
voituriers sont absents.
le
passeur
Le
17 février 1768, le testament d'un
charpentier en bateau, domicilié à la
Charbonnière, paroisse de Saint Léger
des Vignes, nous renseigne sur ses biens.
En premier lieu, il veut qu'il lui soit dit pour la
somme de 150 livres de messes en l'église,
et par Messieurs les Minimes de la ville de Decize,
tant pour le repos de son âme que celui de
feue Marie Chenut, sa femme, qu'il soit
délivré aux pauvres de la paroisse de
Saint Léger des Vignes la somme de 30
livres. Il donne et lègue à Louis
Chicot, son frère, lui aussi charpentier en
bateau, tous ses outils de charpentier et autres,
ses habillements et chemises, évalué
à environ 100 livres, et une somme de 10
livres, plus donne et lègue à son
neveu, fils de Louis Chicot, la somme de 150
livres, et à Marie Gaillard, fille de Pierre
Gaillard, tonnelier à Saint Privé
lès Decize, le surplus de son bien
consistant en argent et meubles.
Pour accomplir lesquels legs à ledit Chicot,
il déclare qu'il a remis en main du sieur
Louis Joseph Torcol, marchand demeurant au lieu de
la Charbonnière, paroisse de Saint
Léger des Vignes, la somme de 237 livres 18
sols, deux louis anciens dont il ne connaît
pas la valeur, deux petites paires de boucles en
argent, une de femme et une d'homme, et une croix
en or, et qu'il lui est dû par le sieur
Torcol la somme de 380 livres pour le prix de la
vente de sa maison, cour, aisance, jardin et terre
de la contenue d'environ cinq
boisselées.
NB : il y a eu beaucoup de charpentiers en
bateau à Saint Léger des Vignes, le
dernier ayant exercé ce métier
était un dénommé
Saintoyen.
le
passeur
Souvent,
à cause de trop grandes crues ou de la glace
s'étant formée sur la Loire, les
bateaux de marchandises étaient mis à
l'abri dans un de ses affluents, la rivière
Aron, au lieu appelé le Climat de Chaumont,
situé paroisse de Saint Léger des
Vignes.
C'est le cas le 6 février 1773 où le
voiturier par eau Anet Dumas est contraint à
cause du froid qui gèle la Loire d'y mettre
à l'abri 3 bateaux qui sont forts et en
chêne, chargé d'armes, fusils, sabres
et pistolets destinés pour la traite des
nègres (sic), passant par le Havre, mais
aussi de quincaillerie et différentes
marchandises, pour le Roy et différentes
personnes. Toutes ces marchandises seront
déchargées et mises à l'abri
aux endroits les plus certains et
élevés. Les marchandises les plus
fragiles seront mises à l'abri dans des
caves des habitants de Saint Léger des
Vignes.
Serge
Adam - février 2006 / mars 2012
Source : actes notariés de la ville
de Decize - Archives Départementales de la
Nièvre
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le bac
le bac de St Léger
des Vignes en 1957
les
acs
sur l'ron
et le canal
|
Pour
se rendre de Saint-Léger-des-Vignes à
Decize, il faut effectuer de grands détours
par la gare de Decize et le faubourg
Saint-Privé.
Afin de raccourcir la distance, un bac est mis en
service : en 1868, M. Pautté-Mirault utilise
alors quatre batelets, dont un neuf de 8,80 m par
1,58 m.
Les passagers, animaux et marchandises traversent
d'abord le canal puis l'Aron ; l'embarquement se
fait cinquante mètres en amont du barrage,
le débarquement à la pointe des
Halles.
Le bail du bac de Saint-Léger est
attribué aux enchères pour une
période de huit ans.
Les entrepreneurs sont successivement Joseph
Pautté (de 1877 à 1885),
François Saintoyen (de 1886 à 1894),
Ernest Cochaux (de 1895 à 1903), Jules
Cochaux (de 1904 à 1912). Suivent Auguste
Fargue, Jean-Marie Fargue, M. Vigneron.
photo
: Sallé
A
partir de 1965, l'organisation du bac et
l'attribution du bail sont cédées
à la commune de Saint-Léger.
Le bac sert alors à rejoindre le Stade
Nautique en été.
Le dernier passeur est Léonard Bonnot. Le
bac cesse définitivement en 1969.
Source
et lien : http://histoiresdedecize.pagesperso-orange.fr
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Les 2 cartes ci-dessus datent de 2
années différentes mais sont prises au même
endroit.
C'est le port du canal du Nivernais.
Cet endroit, le Port de Saint Thibault, vient d'être
aménagé en port de plaisance et aire de repos.
le chantier des
bateaux
carte postale
oblitérée en 1906
les
ots
de la ièvre
|
"Les
mots de "cheu nous" proviennent du livre de Louis
Lanoizelée "La Machine et sa Houillère" et du
"Dictionnaire du Français régional de Bourgogne" de
Gérard Taverdet et Danièle Navette-Taverdet.
Ce sont des mots que j'ai toujours entendus dans la région et
encore employés de nos jours."
Serge
Adam - février 2006
Acoter
(s')
|
s'appuyer
|
Affaires
|
habits
|
Agace ou
ajasse (une)
|
une
pie
|
Aflinger
|
mouiller
|
Agas
|
forte
averse
|
Agoué
|
rassasié,
repu
|
Arpion
|
orteil
|
Arcandier
|
homme de peu
de valeur
|
Apport
|
fête
patronale
|
Balai
|
genêt
|
Barboulette
|
coccinelle
|
Bassie
|
petite
pièce où l'on fait la vaisselle
|
Barriot
|
petite
barrière devant la porte du logis - empêchait
les poules de rentrer
|
Beugne
Beugner
|
bosse
le coup et la bosse qui en résulte
|
Beurdin ou
beurdignot
Beurdineries
|
innocent
bêtises
|
Beurlu
|
qui voit
mal
|
Beurlaiser
|
flâner,
travailler au ralenti
|
Beurloter
|
dire des
choses sans importance, bavard
|
Biaude
|
blouse du
paysan, mais aussi à notre époque n'importe
quel habit
|
Beuille
|
ventre
|
Bigot
|
croc
à fumier
|
Bigue
ou bique
|
chèvre
|
Bourillou
|
quelqu'un de
dépeigné
|
Borgne
|
orvet
|
Boique
(la) :
|
dernier
né d'une famille (humain ou animal)
|
Boucher
Bouchon
|
couvrir une
marmite ou une casserole
couvercle
|
Bouler
|
remuer l'eau
(en Loire pour pêcher le goujon)
|
Bourgeoise
|
épouse
|
Brandon
|
premier
dimanche de carême - il était d'usage de faire
brûler la taille de la vigne ou des arbres fruitiers
ce jour-là, on l'appelait le feu de brandon
|
Brâter
|
braquer, en
conduisant une voiture
|
Breyer
ou brayer
|
casser,
briser
|
Brayette
|
braguette
|
Bricolou
|
bricoleur
|
Butin
|
linge
|
Bricole
|
petite
ferme
|
Brouillasse
|
bruine
|
Bue
|
lessive
|
Cadrin
|
petit
récipient en fer à anse contenant le repas de
l'ouvrier
|
Calot
|
noix, mais
aussi une grosse bille pour jouer (boulet)
|
Camboule
|
enflure,
bosse
|
Cani
|
caneton
|
Cancouelle
ou cancouenne
|
hanneton
|
Catin
(une)
|
pansement
entourant un doigt blessé, et aussi poupée en
chiffon
|
Caton
|
grumeau,
mais aussi touffe de poils ou de cheveux
emmêlés
|
Cavée
|
trou qui se
forme dans les levées des bords de Loire
|
Châgne
|
chêne
|
Châgnon
|
nuque
|
Châtrer
|
mot
employé quand on coupe les rejets d'une plante comme
les tomates
|
Chavan
|
chat-huant
(chouette et hibou)
|
Couâle
|
corbeau ou
corneille
|
Ch'ti
|
mauvais
temps, petit, chétif
|
Ch'tite
|
petite,
chétive
|
Chicot
|
hoquet
|
Chiée
(une)
|
onze
|
Couâler
|
se plaindre
à grands cris
|
Cougnie
|
cognée,
hache
|
Crot
|
puits
|
Crougnon
|
extrémité
d'un pain ou d'une baguette
|
Cuirassier
|
gros
bourdon
|
Chique
|
bille (il
joue aux chiques)
|
Chougner
|
pleurnicher
|
Co
|
ver blanc
(larve du hanneton)
|
Codinde
|
dindon
|
Coiffe
|
péritoine
du porc
|
Comédien
|
nomade
|
Commis
|
employé
agricole
|
Coque
|
bûche
de bois
|
Coquelle
|
marmite
|
Coquer
|
assommer
|
Corbeau
|
montant de
cheminée
|
Corbier
|
sorbier
|
Cordaille
|
lien de
fagot
|
Coucou
|
primevère
|
Couer
|
coffin de la
faux
|
Crâpiau
|
grosse
crêpe
|
Déberdouler
|
tomber,
rouler
|
Débernacler
|
créer
du désordre
|
Dépater
|
enlever la
boue de ses chaussures
|
Diorer
(se faire)
|
se faire
sortir
|
Dret
|
droit
|
Dard
|
faux
|
Débourrer
|
en parlant
de la vigne, bourgeonner
|
Doucette
|
mâche
|
Drille
|
diarrhée
|
Echardon
|
chardon
|
Echayer
|
sorte de
petit escabeau enjambant une haie ou une
clôture
|
Encrotter
|
enterrer une
bête morte
|
Ecouet
(à l')
|
à
l'abri de la pluie
|
Embergniot
|
chose
inutile, personne casse-pieds
|
Emminter
|
empoigner
|
Empiger
(s')
|
se prendre
les pieds, s'empêtrer
|
Eurson ou
erson
|
hérisson
|
Ebeurluter
|
éblouir
|
Fergouner
ou feurgouner
|
remuer
quelque chose, fouiller
|
Fertasse
|
buisson
épais
|
Flutiau
|
petite
flûte (instrument fabriqué en
sureau)
|
Fornia
|
petit oiseau
prêt à s'envoler du nid
|
Fornier
|
quitter un
nid
|
Fouailler
|
plier
|
Fougaler
|
pousser
quelqu'un
|
Frai
|
froid
|
Fumelle
|
femelle
|
Feugner
Feugnon
|
fouir, en
parlant du porc
groin du porc
|
Fichet
|
plantoir
|
Fayard
|
hêtre
|
Garaude
ou garode
|
giboulée
de pluie, petite averse
|
Gâtière
ou gatte
|
fille
|
Gauger
|
mettre de
l'eau dans ses chaussures
|
Gazoutte
|
petite
fille
|
Gigougner
|
gigoter
|
Gnaquer
|
mâcher
|
Gnien
(faire la)
|
bouder
|
Gniouler
|
se
plaindre
|
Gomiot
|
récipient
|
Gouyard
|
serpe
à long manche employée pour nettoyer les
haies
|
Grafigner
|
griffer
|
Griaude,
grillaude ou guerriaude
|
ce qui reste
du lard fondu
|
Grôler
|
remuer,
disputer
|
Guénélé
|
ridé,
pomme ridée
|
Guériotte
|
cerise
sauvage
|
Guinioché
|
pas solide,
mal attaché
|
Goder
|
gaver
|
Gougner
|
habiller
|
Gouri
|
porcelet
|
Grain
d'orge
|
orgelet
|
Gratte-cul
|
fruit de
l'églantier
|
Grouasse
Grouer
|
poule qui
couve
couver
|
Jault, jau
ou jô
|
coq
|
Luron
|
rat
|
Lisette
|
lézard
|
Locaterie
|
ferme
|
Loup de
bois
|
tique
|
Loupiotte
|
petite
lampe
|
Lunette
|
petit
escargot des haies
|
Mourgouner
|
ronchonner
|
Maie
|
pétrin
|
Néyer
|
se
mouiller
|
Niot
|
uf en
porcelaine qui incite les poules à pondre dans le
poulailler
|
Nourrain
|
petit cochon
de lait
|
Niaquer
|
mordre
|
Nonnon
|
oncle
|
Ouche
|
champ de
bonne qualité
|
Papeugner
|
manger sans
appétit
|
Pétasse
|
groseille
à maquereaux
|
Pieuche
|
pioche
|
Pigner
|
tirer les
cheveux en se battant
|
Pigouner
|
remuer
|
Plongeon
|
meule de
paille
|
Pas
|
seuil d'une
porte
|
Piole
|
tache de
rousseur
|
Pisserotte
|
petit filet
d'eau
|
Plotte
(de fumier)
|
tas de
fumier
|
Pois
|
haricot sec
ou demi sec
|
Querciller
|
craquer,
grésiller
|
Rabiauder
|
raccommoder
|
Rapiat
|
avare
|
Rapouston
|
réprimande,
blâme
|
Riper
|
glisser
|
Rouin
|
ornière
|
Tabouler
|
frapper
|
Tacosser
|
taper
à petits coups
|
Tâle
|
branche
d'arbre
|
Tingot
|
récipient
|
Trasse
|
haie
|
Taque
|
plaque de
cheminée
|
Taqué
|
mal
levé, en parlant du pain ou d'un
gâteau
|
Tirer
|
traire une
vache
|
Toquer
|
frapper
à la porte
|
Traînasse
|
employé
pour toutes les plantes rampantes
|
Treue
|
truie
|
Treuffe
|
pomme de
terre
|
Tuer
|
éteindre
le feu
|
Tiaper
|
bruit de
bouche en mangeant
|
Usage
|
terrain
communal
|
Verdiaux
|
jonc et
osier
|
Viouner
|
bruit aigu
et continu
|
Veurder
|
prendre la
mouche, en parlant des vaches qui courent avant
l'orage
|
Volan ou
voulan
|
grande
faucille ou croissant pour couper les haies
|
plaque stéréo
du barrage à St Léger des Vignes
- merci
à Pierre Volut
St Léger des Vignes -
le barrage
St Léger des Vignes -
le barrage
St Léger des Vignes -
le déversoir
|
|
la
êche
aux ngins
|
"Alors,
ça mord ?"...
C'est à la suite de cette banale et
conventionnelle question que j'ai connu hier les
subtilités de la pêche aux aloses.
Un jeune homme, bronzé par les embruns,
tirait de l'eau un carrelet d'où
s'échappait à chaque coup des
vandoises affolées.
Soudain, dans le tourbillon des eaux furieusement
rejetées par le barrage de
Saint-Léger-des-Vignes, la résistance
effrénée d'une alose prise au
piège courbait les arceaux du carrelet.
D'un geste habile, le maître-pêcheur
Camus saisissait le poisson par les ouïes et
l'envoyait rejoindre au fond de la "goume" quelques
"compagnons" étonnés de leur
captivité.
Pendant
près de quatre heures, j'ai assisté,
assis sur le "nef" d'une barque, impitoyablement
secouée par le flot grandissant, à la
pêche aux aloses.
Puissamment, Camus tirait sur le carrelet qu'il
relevait plusieurs fois par minute.
Calme et attentif, il négligeait le menu
fretin qui s'échappait d'ailleurs avec
adresse en glissant au travers des grandes mailles.
Soudain, il s'arcboutait, semblait hésiter,
puis tirait sans hâte : au fond du filet un
clapotis, des soubresauts, puis : une alose
!
Et
tout en continuant sa pêche, le fils Camus
m'expliquait :
"Nous ne restons plus que quelques
pêcheurs professionnels dans la
région. Autrefois, nous étions une
trentaine, mais les conditions de la vie actuelle
ont considérablement atteint notre
corporation. Rien d'étonnant d'ailleurs
à cela, car nous ne tirons qu'un
médiocre profit de nos
efforts."
Camus
pêchait alors 280 aloses en deux jours.
Chaque poisson pesait en moyenne 3 livres.
Le prix de vente, qui s'élevait de 15
à 18 francs le kilo quelques années
plus tôt, était descendu à 10
francs et risquait de tomber à 5
francs...
"Mais alors, pourquoi continuez-vous à
naviguer sur cette galère ?
- Que voulez-vous ? Nous avons toujours vécu
sur l'eau et nous aimons les saines émotions
de la pêche. Je me souviens d'avoir
reçu une belle "fertassée" de mon
père, parce que la veille de mon certificat
d'études j'avais manqué
l'école pour aller taquiner le gardon. Cette
rude leçon ne m'a pas converti.
Aujourd'hui, je vois les aloses qui s'en retournent
en mer après avoir semé leurs oeufs
dans nos rivières, mais j'attends avec
impatience l'ouverture pour pêcher pour
moi... à la ligne.
C'est si beau !"
Source
: G.G.- Paris-Centre - 21 avril 1934
Lien : http://histoiresdedecize.pagesperso-orange.fr
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Ces
photos du barrage nous ont été gentiment
adressées par André, natif de St Léger des
Vignes. Ce n'est pas une ligne de chemin de fer que l'on voit, mais
un système de fermeture des portes. Auparavant, les gens
fermaient les portes à la main et beaucoup de personnes se
sont noyées.
le site de
André : http://pageperso.aol.fr/inkerman58/index.html
Canal du Nivernais - passage
d'un bateau
cartes
postales anciennes
vues générales
|
cartes
postales anciennes
le bourg
|
cartes
postales anciennes
les verreries
|
cartes
postales anciennes
les inclassables
|
erci
de votre visite
https://www.stleger.info