otice historique et statistique
Saint-Léger-aux-Bois en 1883

Monographie d'Émile Coët

 

Titre de l'ouvrage : Notice historique et statistique sur les communes de l'arrondissement de Compiègne
Auteur du texte : Émile Coët (1822-1906) - Éditeur : A. Mennecier (Compiègne)
en 1883
Type : monographie 1 volume de 462 pages
Source : Bibliothèques de la Ville de Compiègne, 2010-36886
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France - date de mise en ligne : 12/04/2010

 

Saint-Léger-aux-Bois

 

Cette commune située sur les bords de l'Oise touche des deux côtés à la forêt de Laigue.

Dans l'origine, il y aurait eu à Saint-Léger une maison de chasse des rois mérovingiens. A cette époque, ce lieu s'appelait Harbodianisva, il est ainsi désigné dans un synode tenu à Noyon en 814, pour la délimitation des paroisses des diocèses de Noyon et de Soissons ; il appartint à ce dernier.

La terre de Saint-Léger-aux-Bois (Sanctus Leodegarius in Bosco) fut donnée en 1083, par le roi Philippe 1er, aux religieux de Sauve Majeure (Sylva Majore), en présence du moine Theco, ancien châtelain de Coucy, et de Renaud, son fils.

Ce monastère fondé en 1080 par l'abbé Gérauld avec le concours de d'Herloy, frère d'Yves de Thourotte, châtelain de Noyon, de Guy de Laon et d'autres moines originaires du Vermandois, était alors en grande réputation.

Le prince lui donna encore l'autel, les dîmes, une vigne, toute la justice et tout l'usage de la forêt, par une charte datée de Senlis, et signée par plusieurs grands officiers du royaume, notamment par Gérard le Borgne, châtelain de Laon.

Une bulle du pape Célestin III, de 1199, confirma à l'abbaye toutes ses possessions.

L'abbé de Sauve fit construire des bâtiments et une église, dont les travaux furent encouragés par le roi Louis-le-Gros. Cinq religieux vinrent s'établir dans le monastère pour former un prieuré, sous le titre de Saint-Léger, qui prit à cause de sa situation au milieu de la forêt, le nom de Saint-Léger-aux-Bois ; des habitants étant venus se grouper autour de cet établissement religieux donnèrent naissance au village de Saint-Léger-aux-Bois.

Deux nouvelles donations furent faites au prieuré par des seigneurs du pays, par Guy de Ponthieu, par Odon et Gilbert de Noyon. Il reçut, en 1108, du roi Philippe, le droit de défricher le bois de Brun-Ormel (Brunoy), dans la forêt de Laigue, du consentement de Roger, châtelain' de Thourotte, d'Helvide sa femme, et de Raoul le Veneur.

Le prieuré possédait alors un étang et un moulin situés dans le domaine de Saint-Etienne de Choisy, sur le rû de Cambronne ; mais comme ils avaient été établis sans l'agrément du chapitre de Saint-Médard de Soissons, auquel appartenait Saint-Etienne, un différend s'éleva entre l'abbaye et le prieuré de Saint-Léger. Louis IX fut pris pour arbitre ; il décida que les frères de Saint-Léger paieraient annuellement à ceux de Choisy onze sols et un muid de froment.

 

 

Par suite d'un accord intervenu avec Adelelme, moine de Saint-Léger, Guy et Yves de Tracy, ces seigneurs donnèrent à Saint-Léger un muid de blé, un vivier situé à Tracy, et le moulin du Pont-de Champagne.

L'année du couronnement de Louis-le-Jeune, de l'agrément de la reine Adélaïde, le roi Louis-le-Gros concéda aussi à Saint-Léger un muid de blé par an.

L'autel de Longueil, qui avait été enlevé par des chevaliers voisins, fut rendu à Saint-Léger, en 1140, par Odon, évêque de Beauvais. Des dîmes ayant fait l'objet d'un différend entre Bertram, prieur de Saint-Léger, et Garnier, prêtre de Coudun, l'affaire fut portée à l'officialité de Noyon, qui attribua toutes les dîmes au prieuré.

Gaudefroy, prieur de Saint-Léger, reçut l'église de Breuil avec l'approbation de Philippe de Thourotte. Le châtelain de Noyon, Yves, donna au prieuré plusieurs clos de vignes, sis à Landrimont et à Larbroye. Sur le point de mourir, il déclara qu'il voulait être enterré dans le cimetière du prieuré, auquel il donna l'étang et le moulin de Béthencourt.

Enfin le prieuré possédait des biens considérables à Pimprez, dans les forêts de Laigue et de Carlepont, et le moulin de Quennevières.

Le prieuré de Saint-Léger passa ensuite aux mains des Grandmontains ou Bonshommes, du Francport, qui le possédèrent jusqu'en 1624. Le roi Louis XIII l'érigea alors en prieuré simple qu'il donna à Michel de l'Arche, prêtre séculier, son chapelain ; celui-ci le céda à un chanoine de Noyon nommé Dorzilmont. Ce chanoine, à son tour, le résigna en 1700 à Dom Caillet, religieux bénédictin de Saint-Eloi de Noyon.

 

 

Le prieuré, qui était à la nomination de l'abbé de Sauve-Majeure, fut réuni au séminaire de Noyon en 1749 par l'évêque de Fitz-James, qui devint collateur de la cure ; mais le dernier titulaire, Christophe Mercier, en jouit jusqu'à sa mort arrivée en 1760. C'était aussi un religieux de Saint-Eloi qui allait célébrer la messe les dimanches et fêtes, dans la chapelle de la ferme de Quennevières.

Avant la réunion du prieuré, le sanctuaire et le choeur de la vieille église appartenaient au prieuré ; l'autel était sous le vocable de Saint-Léger. La nef servait d'église paroissiale avec un autel dédié à Saint-Jean-Baptiste. Un pan de muraille attenant à l'église, un vaste enclos portant encore le nom de clos de l'abbaye, et un moulin, voilà tout ce qui reste du prieuré de Saint-Léger. (1)

(1) annales du diocèse de Soissons. par M. l'abbé Pécheur, t. 2

 

 

L'étang a été desséché ; on ne voit plus aucune trace du mur d'enceinte.

La paroisse de Saint-Léger était du bailliage et de l'élection de Compiègne.

La cure faisait partie du doyenné de Vic-sur-Aisne ; elle était à la nomination de l'évêque de Soissons.

L'église paroissiale est une belle construction en pierres d'appareil de l'époque romane primitive.

Le portail est un plein cintre surmonté d'une fenêtre dont l'archivolte est entourée d'une moulure ornée de billettes. Le côté sud de la nef et le clocher furent reconstruits en 1602, et le bas-côté droit date de 1789. Cette église aurait besoin d'une prompte réparation.

 

 

Près de l'église était une fontaine dédiée à Saint-Léger, à laquelle on se rendait en pèlerinage pour obtenir la guérison des maux d'yeux (2).

(2) Au Croutoy, les femmes pendant leur première grossesse vont boire de l'eau de la fontaine Saint-Michel, si elles ne veulent mettre au monde que des filles. Les jeunes mères lavent les langes de leurs enfants dans la source de la Galène pour ne pas s'exposer à avoir des rejetons contrefaits, "des monstres au physique et au moral." (l'abbé Lesueur)

Le 23 juin on célèbre la fête du patron par un feu de joie dit de la Saint-Jean.

On fabrique à Saint-Léger des balles et des jouets d'enfants.

Le hameau de Flandre, situé sur la rive gauche de l'Oise, a dû servir de passage pour communiquer avec la route de Flandre ; de là son nom.

Dépendances et écarts : Flandre (hameau distant de 400 mètres)

Contenance territoriale : 831 hectares, 11 ares, 60 centiares - Population, 605 habitants.

 

 

St Léger en 1839 - l'église du village

St Léger aux Bois 1939-1945

anecdotes sur le village

la fête au village et une partie de choule ...en picard !

St Léger aux Bois et son chemin de Compostelle

erci de fermer l'agrandissement sinon.    

 

 

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