Louis
Graves (1791-1857) fut longtemps secrétaire
général de la préfecture de lOise. Il
en étudia la flore et sintéressa également
à ses dépôts archéologiques.
"Précis statistique sur le canton de Ribécourt" - in
Annuaire de l´Oise - 1839 :
SAINT-LÉGER-AUX-BOIS,
Saint-Léger-en-Laigue, Saint-Légier, La
Chanvrière en 1794 (Sanctus Leodegarius in Bosco), vers la
limite orientale, entre Le Plessis-Brion, Montmacq à l'ouest,
Pimprez, Bailly au nord, Tracy-le-Mont du canton d'Attichy à
l'est.
Cette commune, située dans la
vallée de l'Oise, est limitée au nord par la
rivière, et couverte dans les trois quarts de son territoire
par la forêt de Laigue.
Le village, à peu près
central, touche à la forêt de deux côtés ;
il comprend une longue et large rue avec plusieurs ruelles
accessoires, et une place dite des Usages ; le hameau du Quenezil,
autrefois distinct, au midi de Saint-Léger, y tient maintenant
sans discontinuité.
Ce lieu est appelé
Harbaudianisva dans la délimitation des diocèses de
Noyon et de Soissons, faite en 814 au synode de Noyon.
(1)
Philippe l y fonda en 1083 une
communauté de religieux qui donna son nom au pays. Le
territoire dépendait, à ce qu'on croit, de la paroisse
de Thourotte, qui avait alors une juridiction étendue dans la
vallée de l'Oise. Lorsqu'au treizième siècle le
Plessis-Brion fut détaché de Thourotte pour former une
cure distincte, Saint-Léger fut compris dans la nouvelle
paroisse, mais les religieux eurent la présentation au
bénéfice qui n'était regardé que comme
une de leurs annexes. L'ordre de Grammont conserva cet
établissement jusqu'en 1624, où il fut réduit en
prieuré simple par Louis XIII en faveur de Michel Delarche,
son aumônier. Un décret de M. de Fitz-James,
évêque de Soissons du quinze janvier 1749, le
réunit au séminaire de ce diocèse, et l'on
créa pour Saint-Léger-aux-Bois une cure nouvelle avec
un vicariat, le tout à la collation de
l'évêque.
L'ancien prieuré avait haute,
moyenne et basse justice.
Avant la réunion, le chur de l'église
dédié à saint Léger était au
prieuré ; la nef consacrée à saint Jean-Baptiste
servait de paroisse.
L'église devenue succursale a conservé ce
deuxième patron.
Cet édifice, bâti en
1083, appartient à l'école romane pure. Le portail
à plein-cintre est entouré d'un ruban en damier.
Au-dessus est pratiquée une large fenêtre dont l'arcade
ornée de rayons est dessinée par un gros boudin
appuyant sur des colonnettes trapues. Un ruban pareil à celui
du portail traverse la façade en passant au-dessus de la
fenêtre. La nef à des baies à plein-cintre, des
contreforts collés, une corniche remarquable de moulures
ondulées se continuant sur les transepts et sur l'abside
dessinée en hémicycle. Le côté
méridional de la nef et le clocher, central, couvert
d'ardoises, ont été reconstruits en 1602 ; le
latéral de droite est de 1789. La travée centrale est
voûtée à plein-cintre avec pilastres à
corniche profilée en biseau chargée
d'enrouements.
L'enclos de l'ancien prieuré
tient à l'église, mais un vaste étang qui en
dépendait a été desséché.
Une fontaine voisine, dédiée à saint
Léger, donnait lieu autrefois à un pèlerinage
réputé pour la guérison des maux
d'yeux.
Le hameau de Flandre, qui comprend
dix maisons, est an nord du chef-lieu.
La Tuilerie est un écart au bord de l'Oise, à l'ouest
de Flandre.
La ferme de Taillepied, autre écart, touche à la limite
vers Montmacq.
La rue des Demoiselles, hameau de vingt feux, est à l'ouest,
et très près de Saint-Léger.
Il y a un bac sur l'Oise, devant
Flandre.
La commune a une école, quelques setiers de terre à
l'état de marais et de prairies, un arpent et demi de terres
labourables.
Le cimetière tenant à l'église est fermé
de haies vives.
Il y a une tuilerie et deux moulins à eau dans
l'étendue du pays.
Les habitants sont occupés
à la culture du chanvre et à l'exploitation de la
forêt de Laigue.
Contenances :
- Terres labourables : 165
h. 59,85
- Jardins potagers : 10 h.
27
- Bois : 582 h.
67,80
- Vergers,
pépinières : 4 h. 35,45
- Prés : 42 h.
66,50
- Pâtures : 4 h.
05,50
- Marais : 2 h.
79,05
- Eaux : 7 h.
19,80
- Routes, chemins et
places : 7 h. 33,50
- Propriétés
bâties : 4 h. 17,15
- Total : 831h.
11,60
|
Distances :
- de Ribécourt : 6
kil.
- de Compiègne : 1
myr. 6 kil.(2)
- de Beauvais : 9 myr. 1
kil. (2)
Marchés : Noyon,
Compiègne, Attichy
Bureau poste : Ribécourt
Population : 797
Nombre de maisons : 202
Revenus communaux, 307 Fr.
|
(1) En 814, année de la mort
de Charlemagne, un concile se tient à Noyon pour
délimiter les frontières entre
l'évêché de Soissons et celui de Noyon.
Il est alors décidé que les villages de Varesnes, Cuts,
Tracy, Ourscamp et Saint-Leger-aux-Bois seront dorénavant
rattachés à l'évêché de Noyon.
Plus tard, Saint-Léger aux Bois sera rattaché au
diosèce de Soissons.
(2) myriamètre : ancienne
unité de mesure de longueur, valant 10 000 mètres, soit
10 km. La distance de Compiègne est donc de 16 km.
SAINT
LEGER AUX BOIS : UNE ONGUE
HISTOIRE
Bulletin
municipal de St Léger aux Bois
décembre 1996
|
St Léger aux
Bois a été fondé sur des terres appartenant aux
rois mérovingiens, à l'emplacement d'un ancien
rendez-vous de chasse. Philippe Ier y fonda, en 1083, une
communauté de religieux qui donna son nom au pays.
Au XVIIe siècle, l'abbaye est confiée aux
Grandmontains, et devient, en 1749, l'annexe du Grand
Séminaire de Noyon.
Tout près de l'église se trouvait une fontaine,
dédiée à saint Léger, dont on disait que
l'eau guérissait les maladies d'yeux. On s'y rendait en
pèlerinage.
A la Révolution, l'abbaye devint "la Chanutière" et le
village prit le nom de "Chanvrière", car on y cultivait
principalement le chanvre.
L'église de St
Léger aux Bois, bâtie comme église du
prieuré fondé en 1083 en lisière nord de la
forêt de Laigue, est l'une des rares églises romanes de
la région à n'avoir subi que des modifications peu
profondes.
Miraculeusement épargnée, pour l'essentiel, par la
guerre, c'est l'un des monuments les plus représentatifs de
l'architecture du XIe siècle dans le bassin supérieur
de l'Oise.
Elle est de belle construction à pierres d'appareil de
l'époque romane primitif.
Sans jamais perdre l'unité de son style, elle connut quelques
modifications, agrandissements ou restaurations.
Le côté méridional de la nef et le clocher
central, couvert d'ardoises, ont été reconstruits en
1602 ; le latéral de droite est de 1789.
Le clocher, qui
contient 4 cloches, est du XVIe siècle.
A l'intérieur, on peut remarquer plusieurs belles statues de
bois : une Vierge à l'enfant, polychrome du XVIe, en haut de
la nef centrale, à droite ; un saint évêque en
bois du XVIe, dans le bas-côté gauche ; et un saint
Sébastien, également du XVIe.
Il faut admirer, dans la nef centrale, un très beau crucifix
en bois, de la même époque.
Le chemin de croix, du XIXe, est loin d'être sans
intérêt ; il doit être restauré.
Les vitraux sont de
Jean Grubert. Ils représentent, sur la façade,
au-dessus de la tribune : saint Michel terrassant le dragon ; plus
bas, l'Agneau Pascal ; dans le choeur : saint Jean
l'Evangéliste au pied de la Croix ; à droite : la
décollation de saint Jean-Baptiste.
fenêtre
au-dessus du portail
façade ouest de l'église de St Léger
aux Bois
|
Actuellement,
l'église est en très mauvais état : son
âge et l'humidité en sont la cause.
Mais sa restauration a été décidée en
1989, par le conseil municipal.
Depuis, tous les vitraux ont été restaurés.
Toutes les statues de valeur ont été mises hors
vol.
En 1992, la toiture a été refaite, 1995 a vu la pose
des gouttières, ainsi que le drainage du pourtour de
l'édifice.
L'intérieur a été totalement nettoyé en
1996.
L'église de St
Léger aux Bois est classée Monument Historique par
arrêté du 30 décembre 1913.
Une association des
"Amis de l'église de St Léger aux Bois" existe depuis
le 13 octobre 1989.
Son siège social est situé à la mairie de St
Léger 03 44 75 24 09.
9
SIÈCLES D'ISTOIRE
Page
publiée par l'Association de Sauvegarde de
l'église en 2002
|
Saint Léger
aux Bois se situe dans la vallée de l'Oise, sur un des axes
majeurs de l'espace français et européen, l'axe de
communication reliant Paris à Lille, à Londres, au
Bénélux, à égale distance (12 km environ)
de 2 agglomérations promises à un développement
économique certain, Compiègne et Noyon.
A cet environnement économique favorable s'ajoute un
environnement touristique très appréciable. Saint
Léger est au coeur de forêts domaniales
aménagées depuis des siècles pour la chasse et
les promenades.
Aux joies de la forêt s'ajoutent plusieurs étangs
propices à la pêche. Les 700 Saint-Giotains disposent de
830 hectares, dont 75% sont boisés. Le village est
situé entre l'Oise et la bordure nord de la forêt de
Laigue.
Saint Léger
aux Bois est d'abord à l'origine une maison de chasse des rois
mérovingiens. En l'an 814, l'évêque de Reims tint
un synode en la cathédrale de Noyon. Il fut
évoqué le différend qui s'était
élevé entre les évêques de Noyon et de
Soissons au sujet des limites de leurs diocèses. Il fut
décidé que Saint Léger aux Bois appartiendrait
au diocèse de Noyon.
En 1083, le roi de France Philippe Ier, arrière-petit-fils
d'Hugues Capet, fait don de la terre de Saint Léger aux Bois
aux religieux de l'abbaye de Sauve-Majeur (Gironde). Cette donation
prouve que notre village était jusqu'alors une pièce du
domaine royal.
Le roi donne aux moines les dîmes, l'autel, une vigne,
l'exercice total de la justice et l'usage de la forêt. Ainsi
s'établit un prieuré sous le titre de Saint
Léger aux Bois. L'abbé de Sauve-Majeur fait construire
des bâtiments et une église en pierre d'appareil de pur
style roman. La construction d'un tel édifice est bien la
manifestation dans le paysage du dynamisme tant spirituel
qu'économique de cette communauté.
l'église
romane de St Léger aux Bois - carte signée M.
Féron
|
Le prieuré
amasse des biens considérables qu'il sait mettre en valeur. De
nouvelles donations sont faites par les rois et les seigneurs de la
région. En 1108, le Roi Philippe 1er accorde le droit au
prieuré de défricher des bois dans la forêt de
Laigue. En 1190, le Pape Célestin III conforte à
l'abbaye toutes ses possessions.
Parce qu'il représente un enjeu économique important,
le prieuré change à plusieurs reprises de
bénéficiaires, ainsi celui-ci passe :
- en 1590 sous la
dépendance des moines de l'ordre de Grammont,
établis au Francport
- en 1624, en
faveur de l'aumônier Michel de l'Arche
- en 1700, à
Dom Caillet, religieux bénédictin de Saint
Eloi
- en 1749,
Monseigneur de Fitz-James, évêque de Soissons, le
rattache à son évêché.
- Cependant, en
1790, sous la Révolution, la réforme de l'Eglise
institue un diocèse par département, c'est pourquoi
Saint Léger aux Bois est rattaché au diocèse
de Beauvais.
Notre église
est l'une des rares églises romanes à n'avoir subi que
des modifications peu profondes. C'est l'un des monuments les plus
représentatifs de l'architecture du XIe siècle.
Toutefois, sans jamais perdre l'unité de son style, elle a
tout de même connu quelques modifications, agrandissements ou
restaurations depuis sa construction à la fin du Xle
siècle. A cette époque, le mécène n'est
autre que le roi de France lui-même.
Au cours de ses 9 siècles d'existence, notre église n'a
pas reçu l'entretien attentionné de certaines
générations. Elle souffre d'un état de
délabrement grave, l'humidité est oppressante. Si rien
n'est fait, qui sait si cette église, classée monument
historique, aura la chance de fêter son millénaire
?
C'est pourquoi est
née l'Association des Amis de l'Eglise en 1989. Nous avons une
philosophie : rassembler tous ceux qui, croyants ou non croyants, ont
conscience de leur devoir de sauvegarder, de transmettre, un
patrimoine spirituel, historique et culturel inestimable. Selon nous,
une église abandonnée équivaut à mettre
en friche une partie de notre identité. C'est un peu de
nous-mêmes que l'on abandonne. La restauration de ce monument,
c'est notre histoire, notre mémoire.
Ainsi, animés par cette philosophie et son dynamisme,
l'association emploie tous ses moyens au service de son ambition
:
"La vie de Saint Léger aux Bois s'est organisée
autour de l'église, organisons-nous autour d'elle pour lui
sauver la vie".
Pour
l'Association des Amis de l'Eglise
60 170 St Léger aux Bois
La Présidente, Mme Etiennette Vasseur
graffitis
datant de la Grande Guerre, sur les murs du
clocher
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image
en partie "nettoyée"
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le site des amis de l'église ici
1883
- notice historique et statistique sur St
Léger
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St
Léger aux Bois 1939-1945
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anecdotes
sur le village
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la
fête au village et une partie de choule ...en
picard !
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St
Léger aux Bois et son chemin de
Compostelle
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erci
de fermer l'agrandissement sinon.
https://www.stleger.info