2005 - 5e Fête des Vendange

les caves de hez ous

 

 

Dans les coteaux calcaires du Nord-Vienne, nos aïeux ont creusé ces anciennes perrières, façonné ces cavités souterraines au fil des siècles en un dédale de galeries droites ou tortueuses et, ce, parfois sur plusieurs niveaux, créant ainsi leurs caves. Aucune n'est identique à une autre mais toutes ont un petit air de famille.

 

 

Le lourd portail de chêne, noirci par les ans, s'entrouvre… On entre dans le roc et nous voilà dans les entrailles de la terre.

"Ah ! Il fait bon ici !
- Oui ! en hiver ; mais en été, gare à ceux qui ont oublié le pull ! La température avoisine 12° et l'hygrométrie, autour de 70%, est aussi à peu près stable.
"

 

Marie-Edith et Didier, de St Léger des Aubées, en visite
Etaient également représentés St Léger-Martragny, St Léger de Rôtes,
St Lager-Bressac, St Léger sous Cholet, St Léger sur Sarthe et St Léger près Pons.

 

 

 

 

 

 

 

 

Damien, au service

 

Tout près de l'entrée trône une cheminée monumentale. Des placards creusés dans le tuffeau ont conservé leurs étagères de bois vermoulu… Une petite ouverture donnant sur la cour - la fenêtre sans doute- distribue une lumière parcimonieuse. De petites niches abritent là une pipette, ici un verre ébréché, une serpette rouillée, une vieille lampe à huile.
"Mes arrière-grands-parents vivaient ici, avant la construction de leur maison en quartiers de tuffeau, dans la cour."

 

 

 

 

 

 

 

 

Myriam, St Léger de Montbrillais, et Philippe, St Léger de Rôtes

 

L'atmosphère est fascinante avec des senteurs particulières : des odeurs de fûts de bois, de moisissures, de vapeurs d'alcool, de soufre parfois.

Les parois plus ou moins poisseuses offrent une palette de couleurs : du vert, du gris, du rouge sombre, du noir… et le salpêtre qui mine le bas des murs apporte sa note blanchâtre.

A trois, quatre mètres du sol de terre battue, le plafond de tuf révèle les nombreux coups de pic qu'il a reçus. D'énormes piliers de formes irrégulières ont été ménagés pour le soutenir.
"Tiens, un fossile dans celui-ci !
- Eh oui, on a peine à croire que la mer arrivait jusqu'ici, il y a 15 millions d'années.
"

 

 

 

 

 

 

 

 

Catherine, Mme le Maire de
St Léger de Montbrillais !

 

Une rare lumière filtre par les puisards qui assurent aussi la ventilation. Si on lève les yeux vers ces puits d'aération, on peut juger de l'épaisseur de la voûte calcaire au-dessus de nos têtes : 3 m ? 10 m ? c'est très variable. A l'origine, ces puits permettaient aux péreilleurs d'antan de sortir les blocs de tuffeau arrachés à la paroi.

 

 

Là, une "jettouère" - conduit vertical creusé dans la "tuf" et ouvert sur le chemin - amenait directement les raisins dans le pressoir situé juste en dessous. Un pressoir est encore là, mais on ne parle plus du pressoir " casse-cou " qui a pourtant laissé ses empreintes dans le roc. L'enchère est là aussi, recouverte d'une dalle de ciment percée d'un trou pour le passage du tuyau de la pompe.

 

Jeanne et Alain

 

Avançons dans la galerie. Des rangées de fûts s'alignent soigneusement sur les chantiers - en tuffeau autrefois - la bonde bien fermée par un bouchon de bois ou de liège emmailloté d'un morceau de toile qui fut blanc… A la craie, le vigneron a noté des observations sur le fond des tonneaux ; il a marqué des noms de lieux-dits : Critin, la Catin Jaune, le Clos de la Bâte…, des dates : méché le…, soutiré le…, des degrés : 11,9°, 13°… Là, sur une étagère de bois, comme en exposition, des bouteilles chapeautées par un bouchon tout barbu.

 

 

"C'est le champignon de cave, le mycélium celare, qui habille ainsi ces flacons au bout de quelques années.
- Mais où sont donc vos bonnes vieilles bouteilles ?
- Un peu partout. Quand l'année était bonne, mon père et, avant, mon grand-père en entassaient ici et là dans des excavations, des "cabourneaux", bien à l'abri dans leur lit de chapin. Là, c'est le 47. Il n'en reste que quelques spécimens ! Dans ce caveau, il y a encore du 1893, du 45, du 59… On n'en débouche pas tous les jours. Ces bouteilles attendent les grandes occasions et je remercie mes aïeuls de m'avoir légué ce trésor !
"

 

 

Le vin, c'était l'affaire des hommes.

La cave, c'est le sanctuaire du vigneron. Autrefois, les femmes n'y étaient pas admises, on les accusait de faire tourner le vin en vinaigre ! Moi, je crois plutôt que les hommes se réservaient ce refuge pour y être tranquilles, trinquer ensemble, discuter au cul des barriques et se raconter leurs petites histoires (toujours les mêmes).

 

 

Source : Guide de la Fête des Vendanges (25 septembre 2005)

 

Alain faisant des papouilles à Christian, de St Léger de Rôtes

 

origines de nos caves
la dégustation
 

 

 

 

 

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