a hapelle-ger

 

par Maurice Lecomte

Almanach de Seine et Marne 1911-1912

 

 

 

 

 

 

Avertissement : nous avons volontairement conservé l'orthographe de l'époque - exemple : Rozoy-en-Brie, aujourd'hui Rozay-en-Brie.

 

ommune du canton de Rozoy-en-Brie, arrondissement de Coulommiers - Bureau de poste de Courpalay - Perception de Rozoy - 48 degrés de latitude nord, 0 d. 40 de longitude est ; altitude 125 mètres ; superficie du territoire 873 hectares ; population : 250 habitants en 1836, 190 en 1877, 187 en 1879 et en 1889 ; actuellement 168, dont 60 électeurs.

Le hameau de Prévent eut jusqu'à 108 habitants vers 1840. D'après les résultats de la statistique postale de 1847, la population agglomérée au chef-lieu de la commune était alors de 275 habitants ; la population dispersée de 44 habitants répartis entre les groupes de Champgueffier (M. de Boislandry, 15 habitants), La Fouine (11 en 3 maisons), le Plessis-Mallet (9), le Moulin Bel-Air (9). Le bureau de poste représentait alors un produit annuel de 219 francs.

 

La Chapelle-Iger - vue panoramique

 

 

 

Ce village, bâti sur la pente d'un coteau incliné au sud, au pied duquel coule le ruisseau de Contraille qui se jette dans l'Yvron entre la Chapelle et Courpalais ou Courpalay, est à 1 lieue sud-est de Rozoy, 3 de Nangis, 5 sud de Coulommiers, 9 de Meaux, 7 nord-est de Melun, 13 et demie sud-est de Paris par Rozoy et la route qui passe à Tournan.

Le territoire est limité par les territoires de Voinsles au nord-est et au nord, Bernay au nord et à l'ouest, Courpalay à l'ouest et au sud, Gastins au sud-est et à l'est.

Les principales voies de communication sont le chemin 49 de grande communication de Rozoy à Gastins, le chemin vicinal de La Chapelle à Courpalay et celui de La Chapelle à Pecy.

 

 

Le ru de l'Yvron et le ru de Vallière, son affluent, traversent ou limitent le territoire. Au nord, le ru de Tixonnerie, affluent de l'Yères, sert d'écoulement aux eaux des drainages. Le ruisseau de Contrailles coule au sud du village entre celui-ci et Champgueffier. Sur la place du Prieuré, près de l'église, est une fontaine qui a été reconstruite vers 1774 par les soins et aux frais du curé Sauval. Le sol est argilo-calcaire. Le territoire est divisé en terres de labour et prairies naturelles et artificielles, un peu de bois et très peu de vignes.

Au point de vue administratif, avant la constitution du département de Seine-et-Marne (1790), le village était en Ile-de-France, généralité de Paris, bailliage et coutume de Melun, élection, subdélégation, grenier à sel de Rozoy, maîtrise des eaux et forêts de Fontainebleau ; au point de vue ecclésiastique : diocèse de Meaux, archidiaconé de Brie (1771), doyenné et conférence de Rozoy ; collateur de la cure : le séminaire des Missions étrangères.

Le notariat de Rozoy instrumentait à La Chapelle-Iger. L'ancienne mesure locale de superficie était la perche de vingt pieds.

Les archives municipales ne renferment pas de registres de délibérations antérieures à 1806.

 

La Chapelle-Iger - la mairie

 

 

La Chapelle-Iger - vue de la mairie

 

 

 

e nom du village a été, tant en français qu'en latin, diversement orthographié. On lit Capella Hugeri et Capella Igerii dans les Rôles des fiefs du comté de Champagne et Brie, au treizième siècle, Capella Igeri dans une charte d'avril 1249 du cartulaire du chapitre de Notre-Dame de Paris. La carte Description du païs de Brie de Damien de Templeux, écuyer, seigneur du Frestoy, dix-septième siècle, écrit La Chapelle Liger. On ne peut admettre que le vocable Iger soit même chose que Léger (saint Léger étant le patron de l'église paroissiale) et une déformation de Léger. Les formes Hugeri et Igerii des Rôles des fiefs, particulièrement intéressantes, évoquent la forme Heugier, Heudegier, du nom de personne Hildegaire, d'origine mérovingienne. Un évêque de Meaux du neuvième siècle, Hildegarius, Hildegaire, est appelé par des historiens anciens et même modernes (ainsi M. Ferdinand Lot) Heudegier et même par des anciens Heugier : le nom primitif de notre village pourrait donc être fort logiquement, par une série phonétique régulière, Capella Hildegarii, Chapelle d'Hildegaire (Heudegier, Heugier), soit une chapelle fondée à l'époque franque par un certain Hildegaire. Hildegaire peut aussi bien devenir Iger que Leodegarius est devenu Léger.

Quelques faits d'intérêt divers ont été relatés touchant le village. L'un est l'affranchissement accordé au mois d'avril 1249 par le chapitre de Notre-Dame de Paris à quelques gens de la région de Rozoy, notamment à un certain Bartholot, fils de feu Dreux, cimentier de La Chapelle-Iger (Capella Igeri) et d'Odeline, sa veuve. Cet affranchi devint clerc et l'affranchissement lui fut sans doute accordé à cause de son intention d'être clerc.

Un certain Jean Mallet, l'aîné, marchand à Rozoy-en-Brie, fait donation le 20 décembre 1541, à Louis Myre, écolier, étudiant en l'Université de Paris, son neveu, d'une portion de maison à La Chapelle-Iger. Ce Louis Myre était peut-être apparenté à ce Pierre Mire, laboureur au Mez, alors paroisse de Neelle (Nesles), à qui Denis Rubentel, avocat au Châtelet de Paris fit bail, le 31 décembre 1528 de 46 moutons et brebis, que celui-ci devait garder, nourrir et tondre à ses dépens ; les laines seraient chaque année partagées par moitié et le produit de la vente des bêtes employé à en acheter d'autres ; à l'expiration du bail, le troupeau sera partagé par moitié.

La paroisse était, avant la Révolution, dans le ressort de la coutume de Melun. La rédaction de cette coutume en 1560 devait, à raison de son caractère d'intérêt public, ne laisser indifférent aucun des habitants. Et c'est Jean Delaval, curé du lieu, qui assista en personne aux séances de la rédaction, avec Jean Germain, son procureur, avocat au siège présidial de Melun et ce tant en son nom qu'au nom des habitants. François de Melun, seigneur du lieu, assista également à la rédaction. Deux habitants se présentèrent en outre, Nicolas Vauthier et Jacques Coulot.

La taille -je parle de la taille réelle qui portait sur le revenu seul des immeubles- grevait en 1677 les habitants de La Chapelle pour une somme de 420 livres et ceux de Nesles-la-Gilberte pour 1 250 livres.

Deux siècles plus tard, en 1877, la contribution foncière de notre village atteignait 3 294 francs pour un nombre certainement inférieur d'habitants.

 

La Chapelle-Iger - la mairie

 

 

 

 

 

es principaux propriétaires fonciers sur le territoire de la paroisse avant la Révolution furent, en dehors des seigneurs, le séminaire des Missions étrangères, les religieuses du tiers ordre de Saint-Dominique à Rozoy-en-Brie, qui aliénèrent leurs héritages de ce village, à charge de rentes encore payées en 1683, l'église et la cure de La Chapelle, le chapitre de Notre-Dame de Paris, le chapitre collégial de Champeaux, Romain De Bray l'aîné, orfèvre à Meaux, l'abbaye parisienne de Saint-Germain-des-Prés, propriétaire aussi de la seigneurie de Cordoux et encore la communauté des habitants. La municipalité fut autorisée, le 9 avril 1792, par le directoire du département à aliéner plusieurs terrains communaux. Le Conseil général du département ne voulait pas que les communaux fussent partagés entre les habitants, mais que l'adjudication du revenu de ces biens fut prononcée en faveur du plus offrant enchérisseur. Dans le courant de vendémiaire an III (septembre-octobre 1795) le directoire du département de Seine-et-Marne fut saisi par le citoyen Silvy, de La Chapelle-Iger, d'une demande tendant à rembourser à celui-ci une dîme sur le territoire de La Chapelle, dîme qu'il tenait naguère en fief et que les seigneurs du lieu, ses ayant-droits, avaient possédée de temps immémorial. Le requérant joignait à sa réclamation le contrat d'échange de 1646 par lequel le prieur de La Celle avait cédé au seigneur de Champgueffier la terre et la seigneurie de La Chapelle, avec toutes ses appartenances et dépendances. Le directoire considéra que le décret du 22 novembre 1790 ne donnait ouverture aux échangistes avec des établissements ecclésiastiques supprimés, à aucune demande en résiliation, mais au contraire avait pour but "de restituer la République dans les objets qui composaient anciennement le domaine public et qui étaient sortis des mains de la nation ". Il considéra " encore que les droits que la nation a acquis sur les biens déclarés à sa disposition, plaçant la République dans des circonstances extraordinaires aux droits d'un tiers, elle peut bien se les attribuer dans leur intégralité… ". Il considéra en outre " que tous les moyens qu'aurait pu employer Delaitre, propriétaire de la terre et ci-devant fief du Coudray, ne peuvent raisonnablement, ni à aucun titre, être mis en usage par le citoyen Silvy pour soutenir un prétendu droit sur l'objet contre-échangé, étant acquéreur à titre particulier d'un immeuble passé successivement au même titre dans cinq ou six différentes mains, toutes absolument étrangères aux droits de Delaitre et de ses héritiers… "

Et après ces considérations discutables mais appuyées sur le droit du plus fort -ce qui est le contraire du Droit- le directoire du département rejeta sans délibération les demandes du citoyen Silvy, tant en indemnité de la dîme inféodée qu'en résiliation de l'échange de 1646. La Nation était aux droits du prieuré de La Celle quant aux avantages, mais non pour les charges.

 

 

 

 

ès 1686, des maîtres d'école et clercs paroissiaux donnent l'enseignement élémentaire aux enfants du village qui, dès la Révolution, sont obligés de fréquenter surtout l'école de Courpalay, à plus d'une demi-lieue, ce qui motiva le 12 mai 1811 les plaintes amères de la municipalité. La commune payait en effet à l'instituteur de la commune voisine une indemnité annuelle de vingt francs pour un enseignement donné fort irrégulièrement. Quelques années après, en 1818, M. de Boislandry offrit une contribution annuelle de 100 francs pour aider à l'installation et à l'entretien d'un maître d'école, en plus de la dotation de 150 francs que la commune était décidée d'accorder. Le premier installé fut Monin (Louis-Antoine) ancien soldat, plus tard lieutenant de la garde nationale et conseiller municipal. Son traitement n'était encore en 1821 que de 100 francs, en 1836 de 200 francs plus une indemnité de logement de 70 francs. La même année, M. de Boislandry léguait une rente perpétuelle de 100 francs, au capital de 2 000 francs, pour augmenter le traitement du maître d'école, sous réserve de la faculté, pour la famille du testateur d'envoyer à l'école les enfants de trois familles indigentes de la commune pour y recevoir gratuitement l'instruction, suivant un usage très pratiqué sous l'ancien régime.

Monin étant décédé en 1839, le conseil municipal le remplaça par François Mugard, pourvu d'excellents certificats délivrés par les maires de Closfontaine et Nesles-la-Gilberte, communes dans lesquelles il avait jusqu'alors enseigné.

Le conseil municipal acquit en 1840 une maison d'école pour 1 650 francs et dépensa la même année 4 258 francs pour l'amélioration du nouveau local, qui fut reconstruit en 1857.

Les instituteurs furent successivement après Mugard, MM. Vannier J.-Gaston 1857-1859, Vannier N.-Joseph 1859-1864, Beaussant 1864-1873, qui obtint un traitement fixe de 700 francs porté en 1872 à 800 francs et un supplément de 300 francs, Lebeau 1873-mars 1874, Roussel, mars à septembre 1874, Lacroix octobre 1874-janvier 1887, qui obtint une augmentation de traitement fixe à 900 francs avec un supplément de 150 francs, Nicolas janvier 1887…. qui obtint un supplément de 500 francs. Le titulaire actuel est M. Clémentz.

 


 

L'almanach datant de 1911-1912, les choses ont quelque peu changé ;O)
Voici une photo prise en 1982 du CE1 de l'école du Maréchal Leclerc de la Chapelle-Iger :

 

 

  

 

 

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