La Chapelle-Iger

 

istoire eligieuse

 

Almanach de Seine et Marne 1911-1912

 

  

e patron de l'église paroissiale est saint Léger, dont la fête est au 2 octobre ; la fête patronale a lieu le dimanche qui suit le 2 octobre. La paroisse est une succursale de Courpalay dont elle fut démembrée par décret du 28 avril 1860.

L'église, insignifiante, sans caractère et en mauvais état, a la forme d'un rectangle de 28 mètres de long sur 9,35 mètres de large. Le haut de la porte d'entrée se dessine en ogive. La tour, d'aplomb sur l'angle nord-ouest du bâtiment, est carrée, d'un aspect lourd et terminée par un toit en batière. L'entrée du clocher est à l'intérieur de l'église à gauche. Vis-à-vis, soit à droite, sont les fonts baptismaux derrière lesquels sont fort heureusement dressées contre le mur méridional trois belles pierres tombales, d'un grand intérêt historique et artistique.

 

~ 1910 - l'église de la Chapelle-Iger, du temps où elle possédait encore son clocher

 

 

 

 

 

La première, haute de 2,10 m et large de 1 mètre, représente en effigie Jean Delaistre et sa femme, en armure et toilette du commencement du dix-septième siècle. L'inscription nous apprend que "Ci gist Jean Delaistre, écuyer seigneur de Champgueffier de Haultbois de Maulny du Coudray du Grancey des Bordes de Boisguio et de La Chapelle Iger en partie lequel décéda le… et dame Edmée Dantienville son épouse laquelle décéda le IIIe jour de février 1640. Priez Dieu pour eux".
La partie supérieure de la pierre porte à droite et à gauche d'une tête de mort, deux écussons dont l'un, au-dessus du mari, a cinq petites croix posées 2, 2 et 1 et l'autre, au-dessus de la femme, trois marteaux.
Par arrêté du ministre des Beaux-Arts en date du 27 décembre 1907, cette pierre a été inscrite sur la liste des monuments historiques dont la conservation est une charge de la Nation.

 

 

La deuxième pierre tombale, dont une fort belle reproduction en héliogravure est au tome I (1905) d'un Recueil d'actes notariés relatifs à l'histoire de Paris et de ses environs au XVIe siècle publié par M. Ernest Coyecque, est une véritable œuvre d'art. Les tombiers étaient souvent de véritables artistes et l'exécution d'un monument funéraire était parfois l'objet d'un marché dûment passé par acte devant notaire. On connaît ainsi le document de cette nature dont une partie concerne la magnifique pierre tombale de Marie de Folenfant et dont un fac-similé est d'ailleurs publié dans le Recueil d'actes notariés de M. Coyecque : c'est la marché passé devant un notaire parisien le 2 mai 1524 entre Charles Demoré, seigneur de La Motte d'Ormeaux en Brie, agissant comme exécuteur testamentaire de Marie de Folenfant, veuve de Jean Tristan de Verdelot, seigneur de Champgueffier en Brie et Mathieu Le Moine, tombier, bourgeois de Paris, y demeurant en la rue Saint-Jacques, au Lion d'Or, pour la fourniture de trois pierres tombales à placer en l'église de La Chapelle Iger, sur les sépultures de Tristan de Verdelot, Jacques de Verdelot et Marie de Folenfant. Ces trois pierres existent encore dans l'église ; deux sont dressées à l'entrée contre le mur méridional, celle de Marie de Folenfant est assez bien conservée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

dalle funéraire de Marie de Folenfant,
morte en 1523,
femme de Tristan de Verdelot,
seigneur de La Chapelle

 

Le marché spécifie : pour Tristan de Verdelot, une tombe de 6 pieds sur 3, avec l'effigie du défunt, en écuyer "comme appartient à un gentilhomme noble", avec piliers à l'entour où seront les quatre évangélistes, plusieurs images et les armes du défunt des deux côtés et l'inscription suivante : "Cy gist noble homme Tristan de Verdelot en son vivant escuier, sr de Champgueffier de Maigny, de Villiers Saint George et de La Chapelle Igier en partie, qui trespassa en son chastel dudi Champgueffier le XXIIIe jour de juing l'an mil Ve XVIII. Priez Dieu pour luy. Pater noster, etc…" ; en second lieu, semblable tombe pour Jacques de Verdelot écuyer seigneur de Champgueffier, de Villiers Saint-Georges, de Survilliers en France et de La Chapelle Iger en partie, décédé le 20 août 1522 ; en troisième et dernier lieu, une tombe pour Marie de Folenfant, de 7 pieds sur 3 et demi, garnie de plusieurs images et de ses armes avec son effigie en demoiselle, "en laquelle tombe seront mis les douze apostres, autant au tabernacle que pilliers, ainsi qu'ilz se pourront estandre et le plus richement que faire se pourra", les quatre évangélistes aux coins et les armes de chaque costé, et l'inscription suivante : "Cy gist noble damoiselle Marie de Folenfant, en son vivant dame de Loisel et vefve de feu noble homme Tristan de Verdelot, Sr de Champgueffier et de La Chapelle Igier, laquelle trespassa le jeudi XXIIIe jour de juillet l'an mil Ve XXIII. Priez Dieu pour elle. Pater noster, etc…"

 

 

Ces trois pierres étaient à livrer et poser pour la Saint-Rémy en l'église de La Chapelle Iger pour le prix de 30 livres tournois, mais le prix du chariot et des chevaux et les frais du transport du tombier restaient à la charge du client.
La pierre de Marie de Folenfant a 2,24 m de hauteur sur 1,14 m de largeur. L'inscription se termine par les mots "Priez Dieu pour elle et pour tous les autres trespassés, Pater noster, Ave Maria", sauf abréviations.

La troisième des trois pierres tombales adossées au mur méridional de l'église présente l'effigie d'un chevalier, sans coiffure ni armes, les mains jointes : c'est Jacques de Verdelot, ainsi que l'on doit le penser, mais la pierre est détériorée et l'inscription très effacée. Quelques lettres sont encore visibles à intervalles irréguliers. Le marché ne donne pas le texte de l'inscription que le tombier parisien Le Moine devait graver sur la bordure.

 

La Chapelle-Iger - la grande rue et l'église

 

 

 

a sacristie est à droite au milieu et forme une addition contre le mur méridional à l'extérieur. Le chevet est un mur droit contre lequel sont adossés : au milieu, le maître autel, dans l'angle nord, l'autel de la Sainte Vierge, dans l'angle sud l'autel dédié au second patron de l'église, saint Léger, le premier patron étant la Vierge.

L'église est en mauvais état, faute de réparations de simple entretien ; des plâtres tombent de la voûte, des tuiles manquent à la toiture et l'eau tombe à l'intérieur de l'édifice aux jours de mauvais temps.

 

~ 1910 - la place de l'église

 

La paroisse est desservie par le curé de Courpalay, aujourd'hui M. l'abbé T. Marchal. Elle faisait partie avant 1790 de l'ancien diocèse de Meaux et dépendait de la conférence de Rozoy, l'une des dix conférences établies en 1652 par Mgr Séguier ; les conférences avaient lieu au siège les premier et troisième vendredis de chaque mois depuis la mi-avril jusqu'à la fin octobre. D'après un compte de 1353, la cure était astreinte envers le Saint-Siège à une redevance de 40 sols, proportionnelle au revenu. Elle faisait alors partie du doyenné de Crécy-en-Brie, archidiaconé de Brie, et la présentation du curé appartenait au prieur de La Celle-en-Brie ou sur Morin. Les religieux de ce prieuré étaient pourvus, depuis le douzième siècle au moins, de possessions de quelque importance dans l'étendue de la paroisse de La Chapelle, qu'ils conservèrent jusqu'à la Révolution. L'origine de leurs droits de patronage et de propriété paraît être une concession faite par l'évêque de Meaux, Gautier Saveyr. Le nom de place du Prieuré encore donné à une place voisine de l'église est un souvenir de ces anciens possesseurs, dont les droits étaient assis dès 1108.

 

dans l'église en 2007 :

  • saint Léger
  • Vierge à l'Enfant en pierre
    du 1er quart du XIVe siècle

 

Le nom et le souvenir de quelques anciens curés ont pu être notés d'après des sources très diverses : Thibaud, recteur, indiqué dans un document d'avril 1260 "Theobaldus, rector ecclesie de capella Igerii" ; Symon, prêtre au treizième siècle, qui donna 100 sous de revenu à l'Hôtel Dieu de Provins et dont le souvenir fut noté dans l'obituaire de cet établissement au 5 novembre, anniversaire de sa mort ; Jacques de Maizières qui, le 4 août 1543, échangea sa cure avec Michel Durand, chapelain perpétuel de la Sainte Chapelle du Palais à Paris, pour un office de chantre en cette chapelle ; Michel Durand, prénommé ; Jean de Laval, alias Delaval, qui le 18 février 1553, alors qu'il est écolier étudiant en l'Université de Paris et "ad ce qu'il ayt mieux de quoy vivre et son estat entretenir ou temps advenir", reçoit de Thomas Barbin, laboureur à Combs-la-Ville et de Marion Berger, sa femme, donation d'une maison à Combs-la-Ville, rue Cernonnaize, près le Grand Cimetière, et de terres au terroir d'Arvigny, près Moissy-Cramayel et aux environs ; un peu plus tard, en 1560, il assiste en personne à la rédaction de la contine de Melun et a auprès de lui son procureur Jean Germain, avocat au siège présidial de Melun ; Chrisosthome Despy (?) en 1718, ou mieux sans doute Desprès, en ce cas le même que Després, curé, qui le 24 décembre 1737, à l'occasion du mariage de son domestique Jean Chrisostome Vincent avec Anne Cadas, s'engage dans leur contrat à les nourrir leur vie durant et leur fait don de tous ses biens meubles et immeubles ; Généreux Louis François Camille Picard, prêtre et curé en 1743 ; Sauval, curé, qui fit reconstruire à ses frais vers 1774 la fontaine de la place du Prieuré.

 

Ruines de l'église de La Chapelle-Iger
Voilà le texte complet :
Courpalay (S et M) - Ruines de l'église de La Chapelle-Iger - "Pour nous aider à reconstruire cette église,
venez à la kermesse du 21 août 1932 ou envoyez votre offrande à M. l'abbé Weytens, curé de Courpalay"
Compte Chèques Postaux Paris n° 601-84 - Photo Mignon, Nangis (S et M)

 

 

Ruines de l'église de La Chapelle-Iger

 

 

La Chapelle-Iger, dans les années 50 - on voit le monument aux morts

 

 

cliché probablement pris le même jour

 

 

 

 

La cure du village fut baillée à ferme en 1578, peut-être par le seigneur de La Grange alors Georges d'Aubusson, comte de La Feuillade. Une saisie fut faite ensuite des revenus de cette cure et donna lieu à des procédures semblables à un maquis. Le Chapelain de La Chapelle Iger répondit par une requête à fin d'obtenir la mise en possession du bénéfice.

Le titre et la mense priorale de La Celle-en-Brie, de l'ordre de Saint-Benoit, étaient unis dès le dix-septième siècle au Séminaire des Missions étrangères à Paris, qui, comme représentant du prieur, présentait à la cure de La Chapelle-Iger, ainsi qu'aux curés de Guérard, Touquin, Ormeaux-en-Brie et le Breuil.

La fabrique paroissiale de La Chapelle continua pendant les premiers temps de l'époque révolutionnaire à administrer ses biens et le 15 janvier 1791 le directoire du département lui accorda une ordonnance de décharge.

 

 

l'église de La Chapelle-Iger de nos jours photographiée par Marie-Agnès - http://www.40000clochers.com/

 

 

 

 

 

l'église de La Chapelle-Iger photographiée par Marie-Agnès - http://www.40000clochers.com/

 

 

 

 

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