(...)
Le 7 mai 1918, on atteint l'Aisne à Franc-Port. A partir de
cette date, la 38e Division est mise à la disposition de la
IIIe Armée et dépend du Groupement Cadoudal. Elle
reçoit mission d'occuper les rives de l'Oise. Cette mission
que l'on peut croire de courte durée se prolongera jusqu'au 14
juillet, avec des phases plus ou moins dures, sur les rives de
l'Oise, d'abord à Sempigny, Varennes, Pontoise, puis dans la
défense du Mont de Choisy ; enfin, par l'organisation d'une
résistance acharnée dans la forêt de Laigue : le
4e Zouaves restera sur pied, sans repos, décimé parfois
et se reformant sur place.
L'Oise que l'on atteignait le 9 mai
aux environs de Sempigny et aux abords d'Ourscamp se
présentait alors comme un secteur calme, installé avec
soin par le 201e régiment d'infanterie que le 4e Zouaves
était chargé de relever.
De la filature d'Ourscamp, où
se trouve le PC du colonel, jusqu'aux premières lignes,
à travers la forêt, presque joyeuse en cette fin de
printemps, la route est facile et la vie s'écoule assez douce
malgré le tir intermittent des canons ennemis. Le
bourdonnement des gros avions, qui chaque soir reviennent de Paris ou
de Compiègne, l'absence de toute organisation défensive
chez l'ennemi signalée par nos patrouilles laisse cependant
à penser. Il paraît certain qu'une pression se produira
un jour dans ces parages. Mais l'on s'en soucie peu. Les Zouaves
arborent fièrement jusque sous les yeux du Boche la
fourragère rouge que le Président de la
République vient de leur remettre tout près du front,
à 1500 mètres au Sud de Carlepont.
bataille de la Somme
- 1er juillet / 18 novembre 1916
les tireurs de la Royal Field Artillery (artillerie royale)
sont en train de tirer un canon de 18 livres à St
Léger aux Bois
|
http://www.europeana1914-1918.eu
janvier 1917 -
forêt de Compiègne - service des eaux au Puits
d'Orléans
|
février 1917
- forêt de Compiègne - vente de journaux au
Puits d'Orléans
|
A partir du 16 mai, pour permettre un
nouvel agencement du secteur, le régiment passe en
réserve de corps d'armée et va cantonner à
Tracy-le-Mont. Ce n'est pas le repos. Les hommes vont travailler
chaque jour à la construction d'une deuxième position
de soutien à l'Est et à l'Ouest de Carlepont. Et il en
va ainsi jusqu'au 23 mai.
Dès le 25 mai, tout le
régiment se trouve à nouveau sur l'Oise, mais
désormais légèrement plus à l'Est, dans
les villages de Pontoise et de Varennes. Rien d'anormal au
début dans cette partie du secteur qui présente
à peu près la même physionomie que Sempigny et
Ourscamp (...) Mais le 27 mai, on apprend la nouvelle de l'offensive
allemande (...) Les hommes sont toujours prêts à la
lutte et commencent maintenant à comprendre le rôle
qu'ils vont avoir à jouer sur ces rives de l'Oise, trop
tranquilles, pensaient-ils, pour qu'on pût les y laisser
longtemps (...)
(...) II est certain que si l'attaque
se produit, nos éléments avancés sur les rives
de l'Oise, sans protection dans les villages de Varennes et de
Pontoise, sont voués à l'écrasement sous le tir
par lequel l'ennemi essaiera de protéger son passage du
fleuve. Il convient donc de reporter plus en arrière notre
front de résistance. On l'établit à partir du 29
sur la ligne ferme de Courcelles-Bois Biseau et Bigorne, et l'on ne
maintient sur l'Oise que des sections de surveillance qui
reçoivent mission de donner l'alerte et d'entraver l'avance de
l'ennemi.
Vers 11 heures, dans la
matinée du 30, les Allemands commencent à bombarder les
rives de l'Oise. Leur intention de passer la rivière devient
manifeste (...)
(...) A cette mission succède
bientôt, dès le 9 juin, celle d'organiser une
deuxième position de sûreté avec des
éléments où entrent le 5e et le 3e Bataillons du
4e Zouaves. Le 4e Bataillon reste à la disposition de la 76e
Brigade. Le PC du régiment se transporte, dans la nuit du 9
au 10, à Saint Léger aux Bois (...)
(...) A la date du 9 Juin, nous
tenons toujours Caisnes, Laigle, le bois Sud de la ferme Le Meriquin
et nous avons dans la forêt d'Ourscamp une fenêtre sur
l'Oise. Pourtant, dès le 9 au matin, l'attaque prévue
contre la IIIe Armée s'est produite. Dans notre secteur,
l'ennemi s'est borné à bombarder les arrières.
Tout son effort a porté sur la rive droite de l'Oise.
De Sempigny, en passant par Ourscamp,
l'Oise tourne au Sud pour joindre l'Aisne dans la région de
Compiègne. Les Allemands ayant réussi à refouler
les unités qui par-dessus l'Oise continuent notre ligne de
résistance, s'avancent sur la rive droite et descendent
au-delà de Ribécourt-Bethancourt, jusque vers
Montmacq.
Au matin du 10, notre situation
devient périlleuse. Nous avons désormais à
protéger notre flanc gauche, insuffisamment couvert par le
fossé de l'Oise que l'ennemi peut traverser d'un instant
à l'autre. C'est pourquoi un mouvement de repli s'impose et en
raison de la situation, le Général commandant
l'armée prescrit à la 38e Division de s'aligner sur le
front Bailly-Tracy-le-Val. Toutefois, nous ne partirons qu'à
notre heure, le 11 et, jusque là, toutes les patrouilles
allemandes qui, entre Bailly et Ourscamp, tentent de passer l'Oise,
sont rejetées à l'eau. Nous partons même sans que
l'ennemi puisse se douter de notre repli. II continue pendant toute
la matinée du 11 à bombarder inutilement nos anciennes
premières lignes.
Dès cette date du 11 juin, le
groupement de l'Oise, dont fait partie la 38e Division, passe
à la 10e Armée qui bientôt, sous les ordres du
Général Mangin, ira brillamment contre-attaquer et
dégager peu à peu la rive droite. En attendant, nous
tiendrons de pied ferme, appuyés à la Forêt de
Laigue, interdisant tout accès sur la rive gauche.
La position reste difficile. Nous
avons l'Aisne derrière nous. Mais une organisation rapide
commence en forêt. Les anciennes lignes de Bailly, qui datent
de 1917, époque de la retraite allemande, sont remises en
état. Après quelques jours, le journal de marche pourra
écrire : "Secteur calme".
Oui, secteur calme pendant cette fin
de juin ; secteur calme au début de juillet, mais secteur
où l'on travaille, où l'on peine, où l'on
veille. La conviction se fait cependant de plus en plus que l'ennemi
va renoncer à nous attaquer de ce côté. Il n'a
guère envie, sans doute, de s'engager dans une forêt
qu'il sait solidement tenue, à travers laquelle ses aviateurs
ne distinguent rien et que prolonge encore la forêt de
Compiègne. Il a d'ailleurs fort à faire dans I'Ouest,
où maintenant c'est à son tour de reculer, et nos
Zouaves, qui reçoivent parfois le contre-coup des batailles
livrées à gauche, écoutent avec joie le bruit de
la canonnade. L'espoir revient que notre heure approche. Et pourtant
il faut bien le dire, car l'élan qui va suivre n'en sera que
plus superbe, on se plaint. Ces journées d'été,
passées en forêt, paraissent monotones et longues. Les
fatigues ne sont pas réparées et l'on soupire
après le repos. Des bruits circulent, qui manifestent un
désir, qui sont le rêve dont on nourrit son
ennui.
Voici le 14, et l'on veut croire que
peut-être il s'agira d'un défilé dans les rues de
Paris pour la Fête Nationale. Mais non ! La relève
s'opère trop tard dans la nuit du 13.
carte
expédiée par un Zouave sur le front à
Saint-Léger pendant la guerre
14-18
|
Le 14 juillet commence par des
rassemblements dans la forêt de Compiègne et
s'achève après un voyage en camions dans la
région d'Ivors, Cuvergnon, Villiers-les-Potées. Du
moins c'est le repos et l'on peut dormir (...)
(...) Le 1er août 1918, le 4e
Zouaves recevait mission de défendre éventuellement les
passages de l'Aisne, entre Attichy et Vic-sur-Aisne. C'était
bien toujours l'alerte, la belle entreprise qui continuait. Toute
l'armée devait rester en haleine. Cela semblait juste,
désirable presque. La surprise n'est donc pas trop
pénible quand, le 2, il s'agit de prendre un secteur, celui de
Choisy-au-Bac. Le 4e Zouaves devait retourner au sous-secteur de
Bailly. On refit connaissance avec la forêt de Laigue. Mais ce
n'est plus la défensive.
Chaque jour, on s'attend à
repartir de l'avant et, dans le fond des cours, il y a une
satisfaction intime à la pensée de reprendre
bientôt en bloc le terrain qu'il a fallu défendre pied
à pied pendant dix semaines. Toutefois, il convient de choisir
son heure. A notre gauche, la IIIe Armée, assumant l'oeuvre
commencée autrefois par la 10e, réalise des
progrès sur la rive droite de l'Oise. L'ennemi cherche bien
à réagir et nous envoie des obus toxiques à gaz
et à ypérite. Les hommes déclarent que c'est
parce qu'il ne peut pas les emporter.
Le 18 août, une reconnaissance
poussée jusqu'à Pimprez constate que le village est
évacué. Devant Bailly, il n'en va pas tout à
fait de même. Nos patrouilles se heurtent à des
guetteurs vigilants. Mais sur la droite, la 10e Armée s'est
emparée des positions avancées de la défense
allemande.
La bataille de Noyon paraît
pouvoir s'engager...
Source : http://perso.club-internet.fr/vinny03/gg/historeg.htm
après les
bombardements de 1918
|
On aperçoit, sur le
côté droit, à l'angle de la Grande Rue et de la
rue d'Enfer, une plaque qui indique "rue de la Fabrique".
C'était la fabrique de balles à jouer (voir cette
page). Aujourd'hui, cette rue se nomme rue des Etangs.
Il existe, à St Léger
aux Bois, une rue étroite qui borde le village au sud-ouest et
longe la lisière de la forêt de Laigue : c'est la rue
des Demoiselles.
Souvent, les gens s'interrogent et cherchent à faire
connaissance avec ces demoiselles ! mais il est là question de
superbes névroptères, également appelés
demoiselles que nous connaissons mieux sous le nom de libellules.
Dans cet endroit frais et humide, il n'est pas rare de les
rencontrer, toutes de bleu vêtues...
Le dimanche
30 mars 1924, Mgr LE SENNE, évêque de Beauvais, visite
successivement quatre églises du canton pour une
cérémonie d'action de grâce marquant la
renaissance des églises dévastées.
Le matin, il célèbre à Marest-sur-Matz et
Mélicocq, l'après-midi à Montmacq et Saint
Léger aux Bois.
La cérémonie d'inauguration se déroule
après qu'il a été reçu à la mairie
par monsieur Louis-Auguste RICHARD, maire de Saint Léger aux
Bois.
L'évêque de Beauvais se rend processionnellement
à l'église toute décorée et
réparée, déjà remplie par la population.
Le cortège, avec à sa tête les enfants des
écoles, est constitué du clergé, du conseil
municipal et des notables de la commune.
Marqué,
dans sa chair et dans son âme, par la perte de jeunes gens des
classes 1914, 1915, ..., qui auraient eu 26, 25, ..., ans en 1920
(saignée parmi les forces vives du pays), sans compter les
mutilés, les gazés, les blessés trop gravement
atteints pour pouvoir participer au travail agricole comme avant, le
village se trouve confronté à une situation difficile
dont il lui faudra bien une dizaine d'années pour se
relever.
Tous les moyens de
communication sont atteints. Ponts (excepté le pont de
Montmacq), routes, canal, voies ferrées gênent
l'arrivée de matériaux de reconstruction et la
distribution normale de ravitaillement.
L'Etat est couvert de
dettes, notamment vis-à-vis des Alliés, dettes qui
correspondent à peu près à 8 années de
dépenses ordinaires d'avant 1914 ! Il compte donc sur les
réparations allemandes.
La conception
dominante voulait que l'on reconstruise à l'identique. Cela ne
stimula pas l'innovation technique dans l'industrie du bâtiment
mais, par contre, s'effectua à un coût
élevé, l'idée que "l'Allemagne paiera" amenant
la grande majorité des Français à estimer qu'il
était patriotique d'aider le sinistré à
surévaluer son bien. Mais l'Allemagne ne paya ni autant ni
aussi vite que souhaité.
Le traité de
Versailles (28 juin 1919), que l'Allemagne considère comme un
diktat, prévoit bien le versement de réparations pour
avoir violé les lois et usages de la guerre et des lois de
l'humanité. Mais l'évaluation des dommages de guerre,
les modalités de paiement font l'objet de longues et
difficiles mises au point et, au final, les réparations ne
représentèrent jamais qu'une partie dérisoire de
ce qui avait été escompté. Malgré les
déclarations volontiers optimistes de dédommagements en
direction des sinistrés dès la fin de la guerre, des
retards, des chipotages, des tergiversations sans fin voient le jour
aussi bien vis-à-vis des communes que des particuliers.
Il faut bien souvent
que les victimes, voire les collectivités, s'unissent en
coopératives pour espérer obtenir une juste
réparation et, si possible, accélérer la
constitution et la reconnaissance des demandes. Ces
coopératives de reconstruction étaient des
regroupements de sinistrés à l'échelon d'une ou
plusieurs communes. Elles prenaient en charge l'instruction des
dossiers de dommages de guerre, recevaient des avances de
l'état, conduisaient les travaux pour le compte de leurs
adhérents et défendaient leurs intérêts
auprès des Tribunaux et de l'Administration.
Saint Léger
aux Bois rejoint l'une de ces coopératives en 1922, comprenant
les villages de Thourotte et de Montmacq.
Pour se voir
attribuer un dommage, il faut donc déposer un dossier qui est
instruit par les commissions cantonales (loi du 17 avril 1919)
à caractère administratif d'instruction
préalable et de conciliation pour la fixation d'un dommage. En
cas de non contestation de ses décisions, l'évaluation
est définitive. Le Tribunal de Dommages de Guerre constitue,
lui, un organe de juridiction ordinaire pour trancher les
contestations en un premier appel. Les procédures d'appel sont
plus lourdes, donc plus longues, et bien des affaires vont rester en
suspens pendant près d'une décennie.
La fixation et le
paiement de l'indemnité varient selon la décision du
sinistré d'en faire ou non le remploi. En gros,
l'indemnisation, en matière immobilière, comprend le
montant de la perte subie, évaluée à la veille
de la mobilisation en prenant pour base le coût de construction
sous déduction de la somme correspondant à la
dépréciation résultant de la
vétusté. Mais, pendant la guerre, les prix de la
construction avaient constamment augmenté tandis que la
monnaie se dépréciait. Il fallut en tenir compte sous
le terme de frais supplémentaires correspondant à la
différence entre le coût de construction en 1914 et le
coût réel au jour de l'évaluation.
Mais que faire dans
l'urgence en attendant la constitution des dossiers, leur
transmission, l'étude et la juste réparation ? Il faut
faire appel à la solidarité nationale mais surtout aux
oeuvres charitables qui peuvent intervenir dans
l'immédiat.
Un certain nombre de
ces oeuvres d'assistance se sont installées dans le
département. Elles distribuent, les unes gratuitement, soit au
moyen de leurs propres ressources, soit au moyen des dons fournis par
l'Administration, les autres moyennant un prix de vente très
réduit, les objets de première nécessité
indispensables à la réinstallation (literie, meubles,
linge, vêtements, instruments aratoires).
Les communes
sinistrées ont été réparties entre elles,
de façon à assurer la distribution des secours aussi
équitablement que possible.
Ainsi le Poste de
Secours de Ribécourt :
Oeuvre : "Union des femmes de France et Village
Reconstitué"
Emplacement du poste : Maison Quentin à Ribécourt
Communes du secteur concerné : Thourotte - Longueil - Saint
Léger aux Bois - Plessis Brion - Montmacq
Le secteur est
dirigé par une équipe américaine du
Comité de Philadelphie qui distribue ses propres dons
jusqu'à la date du 23 janvier 1919. Les habitants sont
secourus par madame Quentin, gestionnaire du dépôt de
l'Administration après entente avec l'Union des Femmes de
France et le Village Reconstitué. L'UFF est une association
apparue en 1910, à direction essentiellement féminine,
destinée à l'origine à établir des postes
de secours pour les victimes de l'inondation parisienne. Par la
suite, elle s'emploie "à prévenir et apaiser toutes
les souffrances humaines".
Echappant à la
règle de l'époque qui accréditait l'idée
que les interventions humanitaires étaient affaires de riches,
de dames qui ont du temps libre pour les oeuvres, elle se veut
populaire et fusionne avec d'autres associations en août 1940
avant de rejoindre la Croix-Rouge Française
réorganisée en 1945 par une ordonnance du
Général de Gaulle.
Ces postes de secours
temporaires sont supprimés le 1er mai 1921. A partir de cette
date, il est fait uniquement application du régime normal des
lois d'assistance. Autrement dit, c'est l'Administration qui prend le
relais.
Et il y a toujours fort à faire...
Source :
"Montmacq-sur-Oise / Un siècle au fil de l'eau", de Jean-Paul
LAMY
1921 - inauguration
du Monument aux Morts 1914-1918
|
photo parue dans le
bulletin municipal de Saint-Léger aux Bois n° 19 -
janvier 2003
Tout le village est là, le
curé et les enfants de choeur, la garde d'honneur militaire
portant une gerbe derrière le drapeau tricolore, le Conseil
Municipal et les autorités formant la tête du
cortège.
1921 - inauguration
du Monument aux Morts 1914-1918 - cortège dans la
Grand'Rue
|
Il paraît faire chaud (nous
sommes le 16 mai 1921) car nombreux sont ceux qui ont
ôté la casquette ou le képi, et la photo est
très lumineuse, ce qui ne ressemble guère à la
lumière d'un 11 novembre d'ici.
L'assistance nombreuse laisse à penser que tous ceux qui
avaient évacué ce front si chaud qui fut longtemps
stabilisé à Bailly, commune limitrophe au Nord de Saint
Léger, sont de retour en masse.
Il semble que le cortège vienne de l'église, passe
devant la mairie et se rende au cimetière. Le photographe
s'est placé dans la montée pour avoir une vue
d'ensemble.
L'homme grand, au premier rang,
à la gauche de la femme vêtue de noir (sans doute MMe
Luckmeyer, une Américaine bienfaitrice de la commune) est le
comte de l'Aigle, Conseiller Général du
canton.
C'est ainsi tout le village durement
touché par la guerre qui se rend au Monument aux Morts pour la
France, afin de rendre hommage aux enfants de St Léger
tombés lors des combats.
Guy Friadt,
février 2003
|
En
pierre blanche, il est érigé à la
mémoire des enfants de St Léger aux Bois morts
au Champ d'Honneur lors des combats de la Grande Guerre.
Il est situé devant le cimetière.
Plus tard viendront s'y ajouter les victimes civiles et
militaires de la guerre de 1939-1944.
Pour lire la
liste des noms du Monument aux Morts
sans oublier cecini
|
remise
de la Croix de Guerre
à la commune de Saint Léger aux
Bois
|
Le
dimanche 22 juillet 1923, Monsieur Charles REIBEL, Ministre des
Régions Libérées, doit remettre les croix de
guerre aux communes martyres du canton de Ribécourt puis
à celles du canton de Guiscard.
Il se déplace
en personne à Ribécourt qui, pour l'occasion, s'est
parée autant que possible d'un air de fête, avec
guirlandes et drapeaux parmi les ruines. Les communes du canton ont
été mises à contribution pour financer cet
accueil. Le Ministre est arrivé dans la matinée
à la gare de Compiègne et, après avoir
été rejoint par les élus locaux et le
préfet de l'Oise, a gagné Ribécourt en voiture.
Là, il est accueilli par Monsieur le comte de l'AIGLE,
conseiller général, le baron de LAVILLÉON,
conseiller d'arrondissement, et enfin le maire, Monsieur
PETTRÉ.
La musique de la
société musicale de Tracy-le-Mont joue, rejointe par
les sapeurs-pompiers, les anciens combattants, les archers... jusque
sur la place de l'église où est dressée, face
aux ruines, une vaste estrade.
On joue la
Marseillaise et le comte de l'AIGLE prend la parole : "...les 18
communes du canton de Ribécourt, citées à
l'ordre de l'Armée, sont heureuses de recevoir de vos mains la
croix de guerre
Elles ont le sentiment et la fierté de
les avoir bien méritées par leur sacrifice".
Après les discours, M. REIBEL donne lecture des citations,
pour chacune des communes.
Après quoi
défilent, deux par deux, les jeunes filles endimanchées
désignées pour représenter leur commune, qui
s'approchent en portant le coussin brodé au nom du village sur
lequel le ministre épingle la croix de guerre, sous le regard
du maire de Saint Léger aux Bois Louis-Auguste RICHARD.
La
cérémonie grandiose se poursuit par un banquet à
Ribécourt alors que le ministre se dirige vers Guiscard, puis,
dans l'après-midi, la société musicale de
Tracy-le-Mont donnera un concert et la journée se
clôturera par un grand bal public.
Depuis 1919
étaient organisés des pèlerinages dans les
régions dévastées, afin que les
élèves des écoles de France, fortement
impressionnés par les crimes des Allemands et la barbarie
teutonne, n'oublient jamais
Au départ de
la gare de Compiègne, les jeunes sont conduits en camions
automobiles vers les lieux de leurs excursions. Ribécourt,
c'est le début de la région vraiment
dévastée, des tas de moellons marquent l'emplacement
des maisons détruites. A Chiry-Ourscamp, on passe la ligne de
front. Avant Noyon, devant le Mont-Renaud, la ferme et le
château n'existent plus, on traverse des tranchées, des
fortins, des abris, qui ont fait du Mont-Renaud une véritable
citadelle au moment des combats pour la conquête de Noyon. Le
voyage se poursuit par Noyon et puis le retour par Carlepont,
Tracy-le-Val, Bailly et Saint Léger aux Bois.
Ce sont ainsi des
milliers d'enfants qui sont sollicités afin que leur sens
patriotique soit édifié.
Source :
"Montmacq-sur-Oise / Un siècle au fil de l'eau", de Jean-Paul
LAMY
un
album surprenant - photos 1914-1918 à St Léger
aux Bois et tout près
|
11
novembre 2018 - commémoration du centenaire de
l'armistice
|
la
forêt et
la chasse à courre
|
la
mairie, l'église,
les écoles
|
les
rues
et les lieux
|
la
fabrique
de balles à jouer
|
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