Source :
2 septembre 1944-1994 - 50e
anniversaire de la Libération de Trith-Saint-Léger
Pour des lendemains qui
- fascicule
édité par la ville de
Trith-Saint-Léger
Repères
- 3 septembre 1939 : Déclaration de
guerre de la France et de l'Angleterre contre l'Allemagne -
Début de la "drôle de guerre"
- 10 mai 1940 : Invasion de la Belgique et de
la France
- 14 juin 1940 : Les Allemands sont à
Paris.
- 18 juin 1940 : Appel de De
Gaulle
- 10 juillet 1940 : Appel de Maurice Thorez /
Jacques Duclos
- 11 novembre 1940 : Manifestation
étudiante à l'Etoile à Paris à
l'initiative des étudiants communistes
- 26 mai / 9 juin 1941 : Grève des
mineurs du Nord : 319 arrestations, nombreuses
déportations
- 22 juin 1941 : Invasion de l'URSS par
l'Allemagne
- 21 août 1941 : Exécution d'un
officier allemand par Fabien au métro
Barbès
- 23 août 1941 : Le groupe Ferrari
exécute deux Allemands à Lille.
- octobre 1941 : Massacre d'otages à
Châteaubriant
- 8 juin 1942 : Début de
l'extermination massive de Juifs à Auschwitz
- 14 juillet 1942 : Manifestations et actions
de Résistance en France
- 16-17 juillet 1942 : Rafle du Vel d'Hiv -
13 000 Juifs de France livrés aux nazis par Vichy, dont 4
000 enfants
- 1er septembre 1942 : Les Allemands sont
devant Stalingrad (URSS).
- 2 février 1943 : Capitulation
allemande à Stalingrad
- 27 mai 1943 : Création du CNR
(Conseil National de la Résistance)
- 3 juin 1943 : Création du
Gouvernement Provisoire de la France à Alger
- février 1944 : Création des
FFI (Forces Françaises de l'Intérieur)
- 6 juin 1944 : Débarquement
allié en Normandie
- 30 juillet 1944 :
Généralisation des actions insurrectionnelles en
France
- 19-25 août 1944 : Insurrection
parisienne
- 8 mai 1945 : Capitulation de
l'Allemagne
Le
mot d'ordre des industriels et de la grande bourgeoisie
française qui veut prendre sa revanche sur le monde
du travail : "Plutôt Hitler que le Front
Populaire", mot d'ordre symbolisé par la
poignée de main entre Pétain et Hitler
à Montoire :
"Seule la classe ouvrière
est restée fidèle à la nation
profanée" (François Mauriac)
Les barons de l'industrie allemande
ont soutenu Hitler.
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mai
1940 : Emile Arnold, de Trith-St-Léger,
est tué par les Allemands
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La vie à
Trith-Saint-Léger sous l'Occupation
Jules Ronday accuse la politique de
collaboration du régime de Vichy
:
"Pendant
l'Occupation, la préoccupation des habitants
était surtout de se procurer de la nourriture. Le
rationnement ne facilitait pas la tâche.
Le moindre coin de terre était
devenu un jardin. Nous avions droit à 200 g de pain
par jour, 1 litre de vin par mois, 40 g de tabac tous les
mois. Les Allemands étaient au champ d'aviation dans
des casemates, ils réquisitionnaient beaucoup, ce qui
explique que nous n'avions pas à manger.
Le régime de Pétain,
régime de collaboration avec Hitler, a fait sombrer
la France dans les années les plus noires de son
histoire. Il y a eu des Français comme Doriot qui se
sont engagés pour les Allemands, ils
constituèrent la milice.
Pendant la guerre, j'étais
instituteur (50 ans de carrière). Lorsque les
alliés bombardaient, nous nous rendions avec les
enfants dans un abri situé à côté
de la Mairie. Je témoigne pour la
célébration afin que ne revienne plus jamais
la guerre."
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L'énumération d'actions de
sabotages qui suit a été relevée sur des
rapports rédigés après la Libération par
les responsables des différents groupes ayant
fonctionné à Trith-St-Léger et les attestations
rédigées pour l'obtention des titres de
résistance aux résistants trithois.
D'autres actions ne sont pas énumérées sur ce
relevé, elles concernent les sabotages provoqués pour
le ralentissement de la production des usines. Pour Trith, 3
groupes de saboteurs existaient, un basé au métal
Escaut et deux au Nord-Est, l'un basé à l'usine
d'en-haut et l'autre à l'usine d'en-bas :
- DÈS JUILLET 1940
- Récupération d'armes et
munitions en provenance de la débâcle de
l'armée française - Alfred Levan - Adolphe Gumez
- Pierre Chéry - Victor Blas
- FIN AOUT - DEBUT SEPTEMBRE 1940
- Création par Henry Fiévez
d'un groupe de résistants, rattachée à
l'O.S.
- DÈS AOUT 1940
- Collage de papillons
- Distributions de tracts et journaux
clandestins, appelant la population à se dresser contre
l'occupant et les directives en provenance de Vichy, le travail
sera permanent jusqu'en 1944
- EN DECEMBRE 1940
- Charles Picalausa, prisonnier de guerre
évadé, se présente en mairie. Brisville,
ancien maire en 1939, installé Président de la
délégation municipale par l'occupant et le
Préfet nommé par Vichy, appliquant
intégralement les directives de l'occupant, lui refuse
la nouvelle carte d'identité obligatoire depuis
l'occupation, de l'inscrire pour obtenir des cartes de
ravitaillement, supprime l'allocation militaire à sa
famille et le menace d'avertir la police aux ordres de
l'occupant s'il remet les pieds en mairie. Début
février 1941, un habitant de Trith, proche de Brisville,
dont le surnom porte les initiales G.D., le dénonce aux
gendarmes allemands. Après avoir
échappé plusieurs fois à l'arrestation, il
gagnera fin février 1941 la zone libre par ses propres
moyens. Pendant cette période, il sera aidé
par Alfred Draux, Léon Grégoire, Henri
Péronne et Maurice Larcy.
- MAI 1941
- Création du Front National de
Libération, Eugène Celliez en sera responsable
pour le secteur de Trith-St-Léger.
- EN 1942
- Installation d'une imprimerie
clandestine à Wallers
- Création de planques pour
l'accueil et l'hébergement des clandestins et opposants
à l'occupant et Vichy seront hébergés
successivement à Trith St-Léger : un fils Martel,
Réginald Poingt qui sera arrêté par la
suite avec Louise Lambert, Madame Ramette et son fils, Fernand
Lecomte, Georges Lefebvre, entre autres.
- JUIN 1942
- Naissance de la 5e Cie FTPF, sous divers
commandements, dont notamment Alexandre Viennot, Léon
Willot et en dernier lieu Eugène Celliez.
- La 5e Cie rayonnera sur l'ensemble du
Valenciennois. En juin 1944, avec l'arrestation de
Viennot, elle sera coupée de l'état major FTPF,
mais continuera d'exister à Trith sous le commandement
d'Eugène Celliez.
le
témoignage de André
Celliez
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- FEVRIER 1944
- Avec la création
des FFI sous la responsabilité de Pierre Cuvelier,
plusieurs Cies furent créées dans le
Valenciennois, dont la 20e Cie sous le commandement de Jean
Repaire et Gaston Poulain, à laquelle furent
rattachés le groupe Maillard et le détachement 77
sous le commandement de Gilbert Parisse et Edmond
Delhaye.
- Un groupe MOI (main d'oeuvre
immigrée) fut formé en 1942 et rattaché au
8e bataillon FTPF, ce groupe était commandé par
Alexandre Kaczkowski, de Trith-St-Léger.
- A l'actif de ces diverses formations, il
faut retenir l'activité suivante :
- JUILLET ET SEPTEMBRE 1942 - MAI 1943 ET
JANVIER 1944
- Sabotages de la ligne
téléphonique reliant le champ d'aviation de
Prouvy à la Kommandatur de Valenciennes
- OCTOBRE 1942
- Sabotage d'un pylône à
haute tension à Maing
- DECEMBRE 1942
- Sabotage d'une péniche sur
l'Escaut à Trith
- FEVRIER 1943
- Attaque d'une patrouille allemande,
récupération d'armes
- AVRIL 1943
- Sabotage d'un wagon chargé de
bandages pour Blanc Misseron
- MAI 1943
- Sabotage d'un wagon chargé de
bandages pour Denain
- JUILLET 1943
- Sabotage d'un transfo, usine de la
Rhonelle à Marly
- AOUT 1943
- Sabotage d'un wagon chargé de
bandages pour Graffenstaden
- Sabotage d'une cuve à alcool, Ets
Duvant à Prouvy, 6 000 litres perdus
- SEPTEMBRE 1943
- Sabotage de 2 wagons citerne à
essence sur la ligne SNCF Valenciennes-Solesmes
- Sabotage de wagons et freins
Westinghouse en gare de Trith-St-Léger
- Semis de hérissons sur les routes
Valenciennes-Bouchain et Valenciennes-Solesmes
- DECEMBRE 1943
- Destruction d'un pylône à
haute tension à Marly
- JANVIER 1944
- Pose de crève-pneus sur les
routes, notamment à Valenciennes
- Sabotage par incendie du pont de
Rouvignies, route de Valenciennes-Cambrai
- Destruction d'un pylône à
haute tension à Monchaux sur Ecaillon
- 4 JANVIER 1944
- Attaque prison de Valenciennes, 5 FTP
libérés, 1 Allemand tué (groupe
Parisse)
- 11 JANVIER 1944
- Sabotage du poste d'écoute et des
phares au champ d'aviation de Prouvy
- JANVIER 1944
- Sabotage voie ferrée
Valenciennes-Aulnoye, 1 Allemand tué, 24 wagons
endommagés dont 1 de D.C.A.
- FEVRIER 1944
- Sabotage ligne à haute tension
alimentant le champ d'aviation de Prouvy
- Sabotage d'un transfo aux Ets Cails de
Denain
- MARS 1944
- Sabotage d'une citerne à alcool,
Ets. Duvant à Prouvy, 4 000 litres perdus
- AVRIL 1944
- Sabotage des moteurs, train 850 au
Nord-Est Trith
- MAI ET JUILLET 1944
- Sabotage du balisage des pistes au champ
d'aviation de Prouvy
- MAI ET JUIN 1944
- Destructions de stocks de ravitaillement
destinés aux Allemands en gare de Prouvy
- Avril, mai et juin : sabotages divers de
wagons et freins Westinghouse en gare de Trith et de
Prouvy
- 15 JUIN 1944
- Sabotage d'un wagon de nickel en
partance pour Duisbourg
- 13 JUILLET 1944
- Sabotage de l'écluse de Trith,
par destruction des treuils et de l'appareillage
électrique
- AOUT 1944
- Sabotage d'une péniche de ciment
sur l'Escaut
- Sabotage d'une péniche de charbon
au quai du Nord-Est
- Sabotage des scaphandres et pompes
installés pour le renflouement de la péniche de
charbon
- Destruction de la ligne
téléphonique reliant Valenciennes-Lille et
Düsseldorf
- 14 JUILLET 1944
- Pose de deux drapeaux tricolores, l'un
sur une cheminée des hauts fourneaux du Nord-Est,
l'autre sur la cheminée de Métal Escaut par
Charles Picalausa, Clotaire Colin et Victor Blas
Clotaire
Colin n'a jamais baissé les bras
|
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- AOUT 1944
- Bouchage des trous de mines au ciment
sur le pont reliant Trith à Maing, par Maurice
Gumez
- Sabotage au Nord-Est Trith de 6 grues, 5
locos et divers wagons
- Coulage d'une dragueuse aux environs de
la Pannerie
- Destruction sur la Scarpe d'une
écluse
- 6 AOUT 1944
- Destruction d'une écluse à
Douai-Dorignies
- AOUT 1944
- Destruction d'un dépôt
d'essence au Faubourg de Paris
- Destruction des lignes
téléphoniques SNCF entre le Poirier et
Artres
Trith-Saint-Léger
Déportés
: Aristide Lemoine, Armand Delgrange, Robert Tonnoir, Emile
Lecat, Eugène Brasseur, André Gourdin, Emile
Kocham
Internés : Florent
Gilles, Louise Lambert Hubert
"Oui,
les camps de la mort ont existé"
Aristide Lemoine
témolgne
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"Le
poids de la mémoire historique"
souvenirs d'Armand Delgrange
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relevé fait sur document
d'époque :
Résistants tués le 2
septembre 1944 :
- Colin Clotaire FTPF
- Dupont Jules FTPF
- Draux Marcel FTPF
- Dussart Fabien
Libé-Nord
Résistants ayant obtenu la
Carte Volontaire de la Résistance :
- André
René
- Baudrin Ernest
FTPF
- Bilot Raymond
- Blas André
(Victor) FTPF
- Brasseur Louis
FTPF
- Bruyère
Jean
- Celliez Eugène
FTPF-FN
- Celliez Cauchy Berthe
FTPF
- Celliez André
FTPF-FN
- Chéry Pierre
FTPF
- Colpart Louis
FTPF
- Delhaye Edmond
FTPF
- Delgrange Armand
FTPF
- Dremière Henri
FTPF
- Douret Joseph
- Gumez Patin Rosa
FTPF
- Gumez Maurice
FTPF
|
- Gumez Disant Jeanne
FTPF
- Gumez Adolphe
FTPF
- Gumez Albert
FTPF
- Glineur Georges
FTPF
- Gaillet Clémence
FTPF
- Hubert Edmond
FTPF
- Hubert Lemoine Noella
FTPF
- Hubert Domitilde
FTPF
- Kaczouski Alexandre
FTPF
- Lambert Georges
FTPF
- Levan Alfred
FTPF
- Maillard Charles
FTPF
- Maréchal Marcel
FTPF
- Picalausa Charles
FTPF
- Picalausa Guinet
Georgette FTPF
- Van Lierde Adolphe
FTPF
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Résistants ayant obtenu la
Croix du Combattant au titre de la Résistance
:
- Gaillet Albert FTPF
- Lambert Hubert Louise
FTPF
- Philippe Eugène
FTPF
Ont participé à la
Libération, entre autres : Chantry Emile -
Dewaele Gustave - Jeskowiak Stanis - Lernould Georges -
Levan Bourdon Gilberte - Neus Léopold - Real Henri -
Sadlak François - Wahl Ernest - Wipier Alfred -
Guillez Jules - Delaurier André - Busin
Alphonse
|
Trith-Saint-Léger
se
!
la journée du 2
septembre 1944 à Trith-St-Léger et dans le
secteur
C'est
vers 7 heures le matin que nous est parvenu l'ordre
d'insurrection ouverte.
Aucune surprise ! Nous étions en alerte depuis juin
et prêts depuis quelques jours.
La première action eut lieu rue
Victor Hugo à la ferme Soyez où un groupe de
16 Allemands étaient en
cantonnement. Attaqués par surprise, ils se
rendirent presque sans résistance, un seul coup de
feu fut tiré par
nous. Récupération : 15 fusils et 1
révolver.
Un autre Allemand fut fait prisonnier quelque temps
après avec tout son barda, venant de
St-Christophe.
A peine les prisonniers
étaient-ils dirigés par l'étang vers le
nord-est (Usinor) qu'un char tigre fait irruption à
St-Léger venant de St-Christophe, sur la plate-forme
avant deux civils. Nous ne pouvons l'attaquer, nous ne
possédons que 3 grenades datant de la guerre 14-18 et
pas d'essence pour l'enflammer. Le char descend
jusqu'à l'angle du Partiau, fait demi-tour et remonte
vers St-Christophe en relâchant ses deux
otages.
Par la suite, plusieurs groupes furent
formés, armés tant bien que mal. Un groupe fut
basé au centre, un autre se dirigea vers Maing et
Prouvy où étaient signalées des
formations ennemies. 13 Allemands furent fait prisonniers
après plusieurs combats, à Prouvy c'est un
camion qui est arrêté : 4 nouveaux prisonniers,
sur la route de Maing à Monchaux : 12 prisonniers
furent faits après plusieurs escarmouches. Ce groupe,
en rentrant à Trith le soir, ramenait aussi 2 de ses
hommes blessés : Ernest Walh et Maurice
Delcourt.
Pendant ce temps, un groupe de Trith
avait été dirigé vers le nord-est et le
Poirier où était en action le groupe FTP du
Poirier. Ensemble, après plusieurs combats rue
Gustave Delory, ils firent une dizaine de prisonniers. Le
groupe du Poirier se dirigea ensuite vers Aulnoy et le
Mont-Houy. Après différents accrochages, ce
groupe rentra le soir avec 2 blessés : Samuel Payen
et Séverin Robache.
Vers 15 heures, un camion ennemi
bourré de soldats est signalé se dirigeant
vers Maing par Fontenelle. Une camionnette de FTP de Trith
est envoyée à sa recherche, la poursuite
continue par Famars et Artres. A Artres, les FTP se heurtent
à de forts éléments de blindés
et d'artilleries, pris sous des feux convergeant de
plusieurs côtés. Le groupe bat en retraite
jusqu'au Château des Moviarts, pensant s'y maintenir,
le Château est occupé. La retraite continue
vers Famars par la plaine. Jules Dupont, blessé et ne
pouvant marcher, est glissé entre les routes de
pommes de terre. 5 hommes sont déjà manquants
dans le groupe. Au travers de la plaine, le groupe est pris
dans des feus croisés dirigés depuis le
Château des Moviarts, la brasserie située sur
la nationale de Famars à Quérénaing, le
chemin rural descendant de Famars à Artres et des
Chenillettes sur le chemin blanc. Le groupe est
dispersé, les uns se cachent dans les routes de
pommes de terre et regagneront Trith dans la nuit. 3
persistent et après avoir évité des
groupes de soldats autour de Famars, arriveront à
Trith vers 19 heures après avoir laissé dans
une maison de Famars un des fils Tonnoir blessé
à la tête.
Vers 20 heures, à une colonne
motorisée américaine, nous avons
demandé s'il était possible d'envoyer quelques
chars sur Artres pour dégager nos camarades. Il nous
fut répondu que la colonne ne pouvait dévier
de son itinéraire.
Ce n'est que le lundi 4 septembre que
nous connûmes le sort qui avait été
réservé aux disparus.
Deux qui avaient pu se cacher dans des
maisons réussirent à rejoindre nos groupes qui
combattaient autour d'Artres, dans la journée du
3.
Clotaire Colin, au cours des combats
du 2, découvrit un garçon d'une dizaine
d'années, blessé. Il le ramassa et le porta
chez ses parents, essayant de nous rejoindre. Il fut fait
prisonnier. Après un interrogatoire sommaire, il
fut obligé de creuser une fosse et abattu d'une balle
dans la tempe.
Jules Dupont, découvert par les
Allemands là où nous l'avions laissé,
fut traîné sur la route, écrasé
par une chenillette et jeté dans un trou d'homme,
face au Château des Moviarts.
A Artres, au château des
Moviards où Jules Dupont a été
tué
Pierre Vanderbecq, qui était
monté dans la camionnette à Maing après
nous avoir renseigné sur le passage du camion que
nous poursuivions, fut tué dans la plaine entre
Artres et Famars.
Marcel Draux fut abattu d'une rafale
de mitraillette à la sortie de la ruelle Dupire. Il
essayait de traverser la route à Famars pour gagner
une ruelle accédant au chemin de terre reliant le
Château Hautcoeur à Famars.
Pendant ce temps, à Rieux en
Cambrésis, Fabien Dussart (16 ans), membre du
mouvement Libération, était fait prisonnier
avec 12 de ses camarades dont un seul était
armé d'un pistolet. Ces 13 résistants furent
immédiatement fusillés.
Morts pour notre
Liberté
Jules
Dupont
|
Fabien
Dussart
|
Marcel
Draux
|
Ce
récit n'est pas uniquement la
propriété de la Résistance, il
est une partie intégrante du patrimoine de
notre ville, de notre pays.
Nous le confions aux hommes
et femmes qui, directement ou indirectement, ont ou
auront à charge de faire connaître
l'histoire à notre jeunesse actuelle ou
future.
A notre jeunesse actuelle,
nous souhaitons qu'elle n'ait pas à subir
les mêmes tourments moraux, les mêmes
souffrances et les mêmes atrocités que
nous avons vécus. Nous les mettons en garde
contre la période cruciale qu'ils vivent
actuellement, période dont les similitudes
ressemblent étrangement à celles que
nous avions subies de 1933 à 1940 et qui
permit aux idéologies fascistes et nazies de
prendre la direction de certains pays dont le
nôtre, après la défaite
militaire de 1940.
Il n'est pas vain de rappeler
que ces idéologies monstrueuses, dans leurs
besoins de possessions et d'asservissement, mirent
à sac le pays qu'elles occupèrent,
volant leurs richesses, tuant et assassinant plus
de 50 millions d'êtres humains dont plusieurs
dizaines de millions périrent atrocement
dans les camps de concentration et les fours 1
crématoires.
Cette mise en garde s'adresse
aussi à tous les Français et
notamment à ceux qui actuellement ont
à charge les destinées de notre pays,
pour qu'ils ne recommencent pas les erreurs
commises par leurs prédécesseurs de
1933 à 1940.
|
|
erci
de fermer l'agrandissemen
https://www.stleger.info