le témoignage de M. André Celliez

 

M. Celliez, entouré de M. Lemoine et M. Picalausa, remet à M. Henri Fiévez
la machine à écrire qui servit la Résistance à Trith-Saint-Léger.
Cette machine est désormais au Musée de la Résistance à Denain.

 

Pourquoi êtes-vous devenu résistant ?

Pour participer à la libération de mon pays opprimé par l'occupant allemand.

 

Comment l'êtes-vous devenu ?

J'avais 18 ans et mon père était chef de réseau (commandant de compagnie).

 

Dans quel réseau étiez-vous ?

Front National dont les groupes d'actions étaient FTPF.

 

Quelle était la hiérarchie dans la Résistance?

Nous étions reliés au réseau dont le chef était Charles TilIon.

 

Quels étaient vos lieux d'action et sabotages ?

Des voies de chemin de fer, écluse dans l'usine (Usinor) appelée Nord-Est à l'époque. Sabotages des machines pour ralentir le rendement de la fabrication de l'acier (matière première pour l'armement).

 

Quel était l'armement que vous utilisiez ?

Moi, personnellement, je n'ai utilisé qu'en cas extrême un revolver pour intimider (le groupe possédait quelques cartouches).

 

Comment receviez-vous vos ordres ?

Par rendez-vous clandestins.

 

Avez-vous caché des personnes recherchées ?

Oui. Ma mère prenait des personnes en charge, les clandestins que mon père ramenait restaient jusqu'à ce que l'opération de sabotage qu'ils avaient effectuée soit un peu oubliée. Nous avons également hébergé un prisonnier russe quelques jours avant la Libération.

 

A combien agissiez-vous en général ?

Tout dépendait de l'importance de l'opération.

 

Y avait-il des femmes dans votre groupe ? Quel rôle avaient-elles ?

Oui, quelques-unes tapaient des tracts et les distribuaient. L'une d'elles fut prise et déportée.

 

Quel était votre quartier général ?

C'était mon père qui s'y rendait (il est décédé, je ne l'ai jamais su).

 

Connaissez-vous des anciens résistants habitant dans les alentours ?

Oui, car nous avons reformé le groupe des anciens résistants de l'époque qui vivent encore.

 

Quel était votre métier avant d'être résistant ?

J'étais tourneur.

 

A partir de quelle année avez-vous fait de la Résistance ?

Nous avons commencé en 1942.

 

Qui était votre chef ?

Mon père.

 

Pendant combien d'années avez-vous fait de la Résistance ?

Jusqu'à ce que le pays soit libéré. De 1942 à 1945.

 

Y a-t-il eu des moments de peur dans ces années ?

Oui. Mon père était allé à un rendez-vous pour des renseignements et il s'est fait arrêté. Il a toujours nié être dans ce café pour une quelconque entrevue avec des résistants. Ensuite nous avons dû avec la famille partir quelque temps à la campagne, notre maison a été fouillée.

 

Y pensez-vous encore aujourd'hui ?

Il arrive que l'on en parle avec les enfants et amis.

 

Décrivez-nous les conditions de vie.

Nous étions toujours sur le qui-vive et surtout nous devions trouvez des tickets de ravitaillement pour nourrir les clandestins, mais chacun participait à sa façon à la Résistance puisque des employés à la distribution s'arrangeaient pour nous en fournir.

 

Etes-vous fier de nous raconter ces moments de votre vie ?

Pas particulièrement fier, mais content d'avoir pu participer modestement à la libération de mon pays.

 

 

 

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