Par
quelques témoins de cette période : Mme Henriette
Allardin, Mme Marie-Thérèse Désanglois (Leroy),
Mme Marie-Françoise Trancart (Allardin), Mme Geneviève
Delahaye (Désenclos), et Monsieur l'abbé
Roynard
Après la guerre vient le temps de la
reconstruction du village : temps de l'espérance. Les
agriculteurs s'organisent et mécanisent progressivement leur
matériel. De nombreux pères de famille, parfois des
couples, mais aussi des jeunes, s'en vont travailler dans les
verreries de la Bresle. Sous la direction de monsieur et madame
Lecomte, les enfants animent le village pour se rendre dans les deux
classes. Succès scolaires, fêtes de fin d'année
avec les élèves font envie aux villages voisins.
Saint-Léger-aux-Bois, fier de son clocher original, se lance
dans le concours des villages fleuris et obtient "une
fleur".
Les jeunes se rencontrent volontiers :
fêtes annuelles des Catherinettes, des Nicolas, galettes des
rois très animées. Pour occuper les soirées, et
donner sens à leurs rencontres, ces mêmes jeunes se
forment au théâtre. Souvent, des jeunes de
Rétonval, de Saint-Martin-au-Bosc, se joignent aux acteurs. Le
profit financier permet d'inviter les aînés du village
aux banquets très conviviaux, présidés par
monsieur Pollet, maire, puis monsieur Désenclos.
Les jeunes s'enhardissent. Ils organisent des
camps de jeunes, en vélos, ou transportés par les
voitures des parents. Ils découvrent ainsi Ault-Onival, la
vallée de Saint-Saëns, le Calvados, la Bretagne, la
Suisse Nornande : découverte de la région, des
habitants, pratique d'activités... Les soirées au camp
permettent de tester les animateurs de jeux, de chants
Et c'est
l'occasion de parler de projets d'avenir...
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l'affiche
de la fête médiévale de
2003
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Vient le temps de la guerre d'Algérie :
nos jeunes sont mobilisés, les familles s'inquiètent.
Les camarades restés au pays, puis d'autres à leur
retour, collectent les nouvelles des soldats. Un bulletin de liaison
est mis en route : tous les deux mois, à tour de rôle,
une équipe de jeunes rédige les articles au
presbytère de Saint-Léger, fait le tirage sur
Gestetner, et envoie le bulletin aux copains soldats originaires de
Saint-Léger, Saint-Martin-au-Bosc, Rétonval, Richemont,
Foucarmont, Aubermesnil, Bosc-Geffroy-Callengeville
au moins
quinze villages et plus de cent adresses.
Un événement, à ce propos,
est demeuré célèbre: un soir d'hiver,
l'équipe de Callengeville - cinq personnes au total - se
perdit dans la neige, en quittant Saint-Léger, tard dans la
nuit, mission accomplie. D'où l'idée d'un sketch
original composé par monsieur Modard d'Aubermesnil, narrant
l'aventure. Sélectionnés à différents
niveaux, les auteurs-acteurs, sous la direction de Claude David de
Callengeville, se retrouvèrent en finale des Coupes de la Joie
de Normandie, organisées par la J.A.C. (Jeunesse Agricole
Chrétienne).
On ne saurait passer sous silence
l'inquiétude des familles à l'annonce des blessures
subies par les soldats, ni le deuil de Saint-Léger et
Réalcamp, à la mort de Marius Archeray, "un de
l'équipe".
La vie, néanmoins, continuait. Nos
villages ouvraient leurs frontières : football,
réunions professionnelles, syndicats d'eau et autres...
Et la vie continue, souvent autrement... Mais c'est la vie
!!!
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le
programme de la fête médiévale de
2003
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ue
faisaient les jeunes, dans les années 50
?
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Président des jeunes pendant les
années 50, j'ai connu une jeunesse où tous les jeunes
participaient à la vie communale, en commençant par la
messe, le dimanche. Notre abbé Norbert Dufour, relayé
ensuite par l'abbé Maurice Roynard, a su nous diriger pour
nous aider à vivre ce que nous avons vécu.
Après la messe, nous nous retrouvions
dans la salle pour jouer au ping-pong à qui mieux mieux, tout
en prenant un petit apéritif offert par notre abbé.
Nous aimions nous rencontrer dans cette salle, construite par nos
soins, et qui dans les années soixante prit le nom de Marius
Archeray, nom d'un camarade et ami décédé
accidentellement en Algérie.
Dans cette même salle, nous passions nos
longues soirées d'hiver à préparer et
répéter notre concert théâtral. A chaque
concert, nous faisions salle comble ; tous les habitants de
Saint-Léger répondaient présents.
Suite à cela, nos maîtres
d'école monsieur et madame Lecomte prenaient la relève
avec la distribution des prix en juillet et un théâtre
qui faisait également salle comble. Ensuite, en novembre,
c'était au tour des Catherinettes d'élire leur reine et
demoiselles d'honneur. Madame Vatignez, couturière de
l'époque, préparait tous les costumes, chaque
année, différents. Après les filles,
c'était en décembre, au tour des garçons de
fêter la Saint-Nicolas, avec leur roi et garçons
d'honneur : toujours le même scénario et le même
succès. Rendez-vous compte : 700 personnes dans une petite
salle, c'était de la folie, on était serré comme
des harengs ! Aujourd'hui, pour des normes de sécurité,
ce serait interdit.
Voilà la jeunesse qui fut la nôtre
; aujourd'hui nous ne la regrettons toujours pas, et nous souhaitons
à nos jeunes d'en avoir une aussi bonne.
Simon Leroy
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Ces
textes sont extraits de l'ouvrage collectif
ci-contre, édité en 2003 à
l'occasion du 500e anniversaire de l'église,
moment fort du village qui a mis sur pied la
fête médiévale des 14 et 15
juin.
Il est vendu 15 euros.
Contact
:
Mairie de St Léger aux Bois
76 340 St Léger aux Bois
02 35 93 76 07
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la Mission de
1933 et le baptême des 3 cloches
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la procession
du Saint Sacrement
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la guerre de
39-45 et les V1 à St Léger
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https://www.stleger.info