Alors que j'étais gamin, je me souviens de...

 

 près la guerre, la reconstruction
chos de la vie de Saint-Léger-aux-Bois 1955-1966

 

 

Par quelques témoins de cette période : Mme Henriette Allardin, Mme Marie-Thérèse Désanglois (Leroy), Mme Marie-Françoise Trancart (Allardin), Mme Geneviève Delahaye (Désenclos), et Monsieur l'abbé Roynard

 

Après la guerre vient le temps de la reconstruction du village : temps de l'espérance. Les agriculteurs s'organisent et mécanisent progressivement leur matériel. De nombreux pères de famille, parfois des couples, mais aussi des jeunes, s'en vont travailler dans les verreries de la Bresle. Sous la direction de monsieur et madame Lecomte, les enfants animent le village pour se rendre dans les deux classes. Succès scolaires, fêtes de fin d'année avec les élèves font envie aux villages voisins. Saint-Léger-aux-Bois, fier de son clocher original, se lance dans le concours des villages fleuris et obtient "une fleur".

Les jeunes se rencontrent volontiers : fêtes annuelles des Catherinettes, des Nicolas, galettes des rois très animées. Pour occuper les soirées, et donner sens à leurs rencontres, ces mêmes jeunes se forment au théâtre. Souvent, des jeunes de Rétonval, de Saint-Martin-au-Bosc, se joignent aux acteurs. Le profit financier permet d'inviter les aînés du village aux banquets très conviviaux, présidés par monsieur Pollet, maire, puis monsieur Désenclos.

Les jeunes s'enhardissent. Ils organisent des camps de jeunes, en vélos, ou transportés par les voitures des parents. Ils découvrent ainsi Ault-Onival, la vallée de Saint-Saëns, le Calvados, la Bretagne, la Suisse Nornande : découverte de la région, des habitants, pratique d'activités... Les soirées au camp permettent de tester les animateurs de jeux, de chants… Et c'est l'occasion de parler de projets d'avenir...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

l'affiche de la fête médiévale de 2003

 

Vient le temps de la guerre d'Algérie : nos jeunes sont mobilisés, les familles s'inquiètent. Les camarades restés au pays, puis d'autres à leur retour, collectent les nouvelles des soldats. Un bulletin de liaison est mis en route : tous les deux mois, à tour de rôle, une équipe de jeunes rédige les articles au presbytère de Saint-Léger, fait le tirage sur Gestetner, et envoie le bulletin aux copains soldats originaires de Saint-Léger, Saint-Martin-au-Bosc, Rétonval, Richemont, Foucarmont, Aubermesnil, Bosc-Geffroy-Callengeville… au moins quinze villages et plus de cent adresses.

 

 

Un événement, à ce propos, est demeuré célèbre: un soir d'hiver, l'équipe de Callengeville - cinq personnes au total - se perdit dans la neige, en quittant Saint-Léger, tard dans la nuit, mission accomplie. D'où l'idée d'un sketch original composé par monsieur Modard d'Aubermesnil, narrant l'aventure. Sélectionnés à différents niveaux, les auteurs-acteurs, sous la direction de Claude David de Callengeville, se retrouvèrent en finale des Coupes de la Joie de Normandie, organisées par la J.A.C. (Jeunesse Agricole Chrétienne).

On ne saurait passer sous silence l'inquiétude des familles à l'annonce des blessures subies par les soldats, ni le deuil de Saint-Léger et Réalcamp, à la mort de Marius Archeray, "un de l'équipe".

La vie, néanmoins, continuait. Nos villages ouvraient leurs frontières : football, réunions professionnelles, syndicats d'eau et autres...
Et la vie continue, souvent autrement... Mais c'est la vie !!!

 

 

le programme de la fête médiévale de 2003

 

 

 

 

 

 

 ue faisaient les jeunes, dans les années 50 ?

 

Président des jeunes pendant les années 50, j'ai connu une jeunesse où tous les jeunes participaient à la vie communale, en commençant par la messe, le dimanche. Notre abbé Norbert Dufour, relayé ensuite par l'abbé Maurice Roynard, a su nous diriger pour nous aider à vivre ce que nous avons vécu.

Après la messe, nous nous retrouvions dans la salle pour jouer au ping-pong à qui mieux mieux, tout en prenant un petit apéritif offert par notre abbé. Nous aimions nous rencontrer dans cette salle, construite par nos soins, et qui dans les années soixante prit le nom de Marius Archeray, nom d'un camarade et ami décédé accidentellement en Algérie.

Dans cette même salle, nous passions nos longues soirées d'hiver à préparer et répéter notre concert théâtral. A chaque concert, nous faisions salle comble ; tous les habitants de Saint-Léger répondaient présents.

Suite à cela, nos maîtres d'école monsieur et madame Lecomte prenaient la relève avec la distribution des prix en juillet et un théâtre qui faisait également salle comble. Ensuite, en novembre, c'était au tour des Catherinettes d'élire leur reine et demoiselles d'honneur. Madame Vatignez, couturière de l'époque, préparait tous les costumes, chaque année, différents. Après les filles, c'était en décembre, au tour des garçons de fêter la Saint-Nicolas, avec leur roi et garçons d'honneur : toujours le même scénario et le même succès. Rendez-vous compte : 700 personnes dans une petite salle, c'était de la folie, on était serré comme des harengs ! Aujourd'hui, pour des normes de sécurité, ce serait interdit.

Voilà la jeunesse qui fut la nôtre ; aujourd'hui nous ne la regrettons toujours pas, et nous souhaitons à nos jeunes d'en avoir une aussi bonne.

Simon Leroy

 

 

 

Ces textes sont extraits de l'ouvrage collectif ci-contre, édité en 2003 à l'occasion du 500e anniversaire de l'église, moment fort du village qui a mis sur pied la fête médiévale des 14 et 15 juin.
Il est vendu 15 euros.

  

 

 

Contact :
Mairie de St Léger aux Bois
76 340 St Léger aux Bois
02 35 93 76 07

 

 

la Mission de 1933 et le baptême des 3 cloches
la procession du Saint Sacrement
la guerre de 39-45 et les V1 à St Léger

 

 

 

 

 

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