Alors que j'étais gamin, je me souviens de...

 

 a ission de janvier 1933   

 

 

Une Mission, c'était une rencontre des chrétiens, dans une église où le Père expliquait par un sermon un thème religieux. Il y avait bien sûr un temps de prière et le Salut du St Sacrement. Généralement, une mission durait 15 jours, parfois 1 mois.

 

C'était une des missions du père Labigne à l'église de Saint-Léger-aux-Bois : un bon souvenir de gamin, enfant de chœur de l'abbé Chancerel. Cette Mission, du 8 au 22 janvier 1933, remplissait l'église tous les soirs vers 20 heures. Les paroissiens de Saint-Léger, mais aussi des villages voisins, venaient à pied, même par mauvais temps. Le Père était un saint prédicateur. Il nous inspirait la foi, la charité, le sens de l'honnêteté. Je me souviens d'une de ses causeries : " qui vole un œuf, vole un bœuf ". Chaque soir, il y avait un nouveau thème.

Mais ce qui m'a le plus marqué, ce fut la réalisation des maquettes par les artisans locaux, en particulier l'église modelée en beurre par madame Luce Leroy, cultivatrice. Je me rappelle aussi la grande croix formée par deux échelles dressées dans le chœur avec une multitude de bougies. Le bedeau allumait la première bougie, et toutes s'illuminaient au fur et à mesure. Un autre jour, c'était une charrue à chevaux. Sur les versants luisants, une jeune fille était assise. Elle représentait la Vierge. Elle était entourée de toutes les communiantes, qui portaient des roses en papier que les mères et grands-mères avaient confectionnées. Voilà les bons souvenirs d'une mission quand j'étais enfant. Quelques années plus tard, l'abbé Corruble en fit une également.

Jean Lequien

 

 

 e baptême des trois cloches 

 

Il est des événements dans la vie où l'on voudrait s'arrêter pour vivre éternellement ces moments. Le baptême des cloches de Saint-Léger fut de ces solennités-là. C'était le 28 septembre 1952, tout le village était en fête. Madame Allardin, marraine, témoigne de cet événement en s'inspirant de l'Echo Brayon du 4 octobre 1952.

 

Depuis longtemps, la cloche de l'église était fêlée. Une municipalité agissante, une population généreuse, un prêtre actif surent, dans une action commune, pourvoir à son remplacement. Et de la fonderie où la vieille cloche était partie revinrent trois belles cloches. On les installa au centre de l'église. Les cloches reçurent leur robe de baptême, fins ouvrages de couture et de dentelle.

 

 

Ce dimanche, vers quinze heures, Saint-Léger connaissait une animation inaccoutumée. Près du presbytère, se groupaient les sapeurs-pompiers, la musique de Vieux-Rouen, et la population. Monseigneur Lemonnier accompagné de monseigneur Cahard et de monsieur le chanoine Petit arrivèrent dans une Aronde noire. Ils furent reçus au presbytère par monsieur le Curé, l'abbé Dufour et par monsieur Pollet, Maire, auxquels s'étaient joints les parrains et marraines. Sur le seuil du presbytère, monsieur Pollet souhaita la bienvenue à Monseigneur Lemonnier :

" Excellence, au nom de tous les habitants de Saint-Léger, je vous présente tous nos sincères souhaits de bienvenue. La population, dans un élan magnifique d'union et de concorde, avait répondu, il y a quelques mois, avec bienveillance à l'appel du conseil municipal et de Monsieur le Curé, au projet de remplacement de l'ancienne cloche fêlée par un carillon ".
... " Leurs voix nouvelles vont se faire entendre chaque jour, se mêlant aux rythmes de la vie quotidienne de la paroisse. Elles vont sonner de nouveau l'Angélus du matin et du soir; les dimanches, elles appelleront les fidèles à se rendre à la messe, elles nous annonceront maintenant les baptêmes d'un nouveau-né chéri, l'heureuse union de deux jeunes époux et hélas, parfois le rappel à Dieu de certains qui nous sont chers. "

Le cérémonial du baptême des cloches commença, tandis que monsieur l'abbé Cesné, du haut de la chaire, le commentait. Monseigneur Lemonnier bénit l'eau, le sel, et procéda au baptême. 

La première cloche avait pour prénom : Luce et Simone (le parrain : monsieur Simon Pollet, maire et la marraine : madame Luce Leroy), la seconde cloche avait pour prénom : Henriette et Fernande (le parrain : monsieur Fernand Leroy et la marraine : madame Henriette Allardin), la troisième cloche avait pour prénom : Henriette et Georgette (le parrain : monsieur Georges Cadot et la marraine : madame Henriette Désenclos). Après la bénédiction, parrains et marraines firent tinter leur cloche. L'assistance chanta des cantiques dont un spécialement conçu pour cet événement.

Monsieur l'abbé Dufour, dans son sermon, se réjouit de voir l'unité qui règne à Saint-Léger et l'amitié qui unit la population et son église à ses sociétés locales, à son groupe scolaire. Il formula le vœu que ces cloches soient le trait d'union entre Dieu et tous ceux qui vivent et qui souffrent dans notre village. Il adressa à tous ses chaleureux remerciements pour l'empressement et la générosité qui accueillirent l'initiative de remplacer la vieille cloche. Ce fut ensuite, la distribution des dragées.

 

 

 
la procession du Saint Sacrement
la guerre de 39-45 et les V1 à St Léger
après la guerre, la reconstruction

 

 

 

 

 

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