les 2 glises de Saint Léger de Rôtes

  

Le texte ci-dessous provient des bulletins municipaux n°2 et n°3 de Saint Léger de Rôtes, datés de fin 1983.

 

 

 

 

à gauche, l'église Saint Léger du Boscdel

ci-dessus, l'église Saint Pierre de Rostes

 

 

Saint Léger du Boscdel

La localité figure sous la forme "Sanctus Léodégarius" dans la dotation de la duchesse Judith, établie aux environs de l'An Mil. Elle est mentionnée dans le premier pouillé de Lisieux, rédigé vers 1350, sous le nom de "Sanctus Léodégarius de Bordello".

On relève ensuite "Saint-Ligier-le-Bordel" dans un acte de 1400 enregistré au notariat de Bernay, et " Saint-Ligier-le-Bourdel" en 1456 dans un aveu rendu par Pierre de Brézé pour la seigneurie de Plasnes, avant de parvenir à la forme définitive "Saint-Léger-le-Boscdel", attestée en 1754.

Un Guillaume de Saint-Léger est cité en 1180, mais dès 1198, il apparaît qu'une famille Bordel (ou Bourdel) détient le principal fief de la paroisse qui relevait d'ailleurs de la seigneurie de Plasnes. Elle le conserva jusqu'en 1320, époque à laquelle il passa à la famille des Fossés qui, après l'avoir possédé près d'un siècle, le céda à Jean Flambard en 1457.

La famille de Livet détenait la seigneurie au XVIIe siècle. Elle était, au-siècle suivant, entre les mains des Le Seigneur de Beautot qui la conservèrent jusqu'à la Révolution. Au début du XIXe siècle, le château était la propriété de Jacques Chestien de Fumechon, ancien conseiller au Parlement de Normandie.

L'église paroissiale est dédiée à Saint Léger et le seigneur du lieu présentait anciennement à la cure. C'est un édifice de plan rectangulaire avec chœur en retrait, terminé par une abside à trois pans, dont l'aspect a été complètement modifié lorsque l'on a entrepris, en 1879, d'en restaurer l'intérieur en style pseudo-flamboyant. Ces transformations n'ont laissé subsister qu'une partie du mobilier ancien : les fonts baptismaux, la statue de Saint Léger, quelques panneaux dans la décoration du chœur, datent du XVe siècle.

 

 

 

l'église Saint Léger

 

 

le portail

 

 

sculpture à gauche du portail

sculpture à droite du portail

 

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La Vierge à l'Enfant, le panneau de bois sculpté représentant le Saint Sauveur, réemployé dans la chaire, sont du XVIIIe siècle. La poutre de gloire en fer forgé, trois tabourets de chantre, la statue de Saint Michel, avec un diable lui servant de support, appartiennent au XVIIIe.

On notera la présence, dans l'imposte du portail occidental, d'un petit vitrail du XIXe siècle représentant "La tentation de Saint Antoine", selon le thème cher à Flaubert.

On a retrouvé récemment une Vierge et un Saint Jean de poutre de gloire, et une statue de jeune martyre (Sainte Agnès ?) de l'époque de la Renaissance, ainsi qu'un Christ gisant du XVIIe qui, après restauration, seront replacés dans l'église. Il faut signaler également que deux tableaux du XVIIIe, "L'Annonciation" et "Saint Nicolas ", œuvres du peintre bernayen Michel-Hubert Descours, ont été détruits lors de l'incendie du clocher.

Le château, de style Louis XV, a été bâti au cours de la seconde moitié du XVIIIe sur l'emplacement de l'ancien château féodal. Le parc, dessiné vers le milieu du XIXe, est une réalisation du baron de Montigny. Lors de cet aménagement, on y a découvert en 1858 les vestiges d'une villa gallo-romaine ainsi que des sépultures franques.

 

 

 

Rostes

La localité est ancienne, mais son nom n'a pas subi, à vrai dire, de modification, si ce n'est que, suivant les époques, on l'a écrit "Rôtes" ou "Rostes".

Vers 1078, le seigneur du lieu Geoffroy Bainard fit don à l'abbaye Saint Léger de Préaux de l'église de Rôtes et de toutes les dîmes qui y étaient attachées. Un Othon de Rôtes, peut-être fils du précédent, participe à cette libéralité. Un siècle plus tard, Elie de Rôtes et son fils Guy confirment la donation faite par leurs ancêtres. Au début du XIIIe siècle, la seigneurie passe aux mains des Thibouville, seigneurs de la Rivière, qui la conservent, ainsi que leurs successeurs, jusqu'à la Révolution.

L'église de Rôtes est dédiée à Saint Pierre, et l'abbesse de Saint Léger de Préaux présentait autrefois à la cure. C'est un édifice rectangulaire avec chœur en retrait, remontant à l'époque romane et dont les murs sont faits de silex agglomérés avec du mortier.

La construction a été en partie remaniée au XVIe siècle, lorsqu'on a entrepris notamment d'en agrandir les baies. L'église est précédée d'un clocher-porche édifié au cours de la seconde moitié du XIIIe siècle et dont la flèche octogonale a été malencontreusement démolie sous prétexte d'économie il y a une vingtaine d'années.

 

 

 

l'église Saint Pierre

 

 

 

 

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La partie la plus remarquable de l'édifice est constituée par le portail roman, aujourd'hui à demi muré, qui s'ouvre dans le mur sud de la nef. Il est doté d'une double archivolte, d'un linteau décoré d'une rangée de têtes de clou et d'un tympan en appareillage réticulé, motif dont on rencontre très peu d'exemples dans la région.

La presque totalité du mobilier date du XVIe siècle : retable en terre cuite représentant trois scènes de la Passion, groupe de la poutre de gloire, avec Christ, Vierge et saint Jean, statues de saint Pierre, pape avec donateur agenouillé à ses pieds, d'un saint évêque (saint Léger ?), de la Vierge à l'Enfant et de saint Sébastien.

Les boiseries du chœur sont ornées de délicates peintures florales du XVIIIe siècle. Une statue de Sainte Anne, du XVIe, et des angelots du XVIIe qui ornaient le tabernacle du maître-autel ont été malheureusement volés récemment.

 

 

 

intérieur de l'église Saint Pierre

 

 

le choeur

 

 

le retable en terre cuite

 

 

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A l'époque de la Révolution, l'église de Rôtes possédait deux cloches qui avaient été fondues en 1773 par François Lavillette, de Lisieux.
La plus grosse, nommée Marie-Alexandrine-Charlotte, est actuellement déposée à l'intérieur de l'édifice. La plus petite, baptisée Marie-Amédée-Antoine, fut soumise à réquisition par le district de Bernay. Mais les habitants, selon une tradition encore conservée de nos jours, la descendirent nuitamment du clocher et l'ensevelirent pour ne pas la livrer, ainsi d'ailleurs que les vases sacrés de l'église, "au pied d'un gros caillou", vers les limites de la paroisse de Carsix.
Elle n'a, assure-t-on, jamais été retrouvée.

Robert Couroie (ou des Courroyes), dix-septième abbé du Bec de 1351 à 1361, est parfois désigné sous le nom de "Robert de Rôtes".

 

 

 

quelques photos de classe
le patrimoine de la commune
les calvaires
le château de Saint Léger
Claire a photographié son village
les photos d'Henri

 

 

 

 erci de fermer l'grandissement sinon.

 

 

 

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