Le
texte ci-dessous provient de 2 bulletins municipaux de 1984
:
En dehors de tout esprit
confessionnel, les croix peuvent être considérées
comme un témoignage de la foi et le signe des épreuves,
des espérances laissées par les gens qui nous
précédaient. Leurs origines sont multiples mais toutes
témoignent de la piété des habitants et des
évènements survenus dans le cadre de la vie d'un
village.
Erigé le plus souvent à la suite d'un vu soit par
les habitants eux-mêmes, soit par une famille pieuse, son
rôle était de perpétuer le souvenir
d'évènements heureux ou malheureux tels que les
mariages, la reconnaissance d'héritiers satisfaits, la
guérison, l'acte de piété d'époux
très unis, le souvenir d'un évènement religieux,
les commémoration de la reconstruction d'une ferme
dévastée par la guerre ou l'incendie, et le plus
rarement le souvenir d'une personne décédée,
d'un assassinat, le rappel d'un accident tragique...
Certains calvaires servaient de bornes et délimitaient des
possessions territoriales religieuses ou laïques tels que les
territoires d'abbayes de provinces ou plus simplement de
villages.
Ils servaient d'une part de point de rencontre pour les familles
éloignées des églises qui venaient y prier, et
d'autre part de poteaux indicateurs pour le voyageur
égaré à la nuit tombante ou par temps de
brouillard. Parfois ils étaient utilisés comme autels
domestiques.
Les croix les plus anciennes ne sont pas datées car la
datation ne s'est faite qu'à partir du 16e siècle.
Elles sont généralement construites dans la pierre,
mais les plus modestes et rustiques sont construites avec du bois. Il
est observé que les croix construites pendant les
périodes de guerre sont généralement sobres et
sans ornements. Les calvaires les plus fréquemment
rencontrés datent du 18e siècle. Ils sont classiques,
un peu pompeux, et empruntent leur décoration au règne
végétal et à la géométrie. Ceux
datant du 19e siècle sont rarement construits en
pierre.
En même temps que la
chronologie, il est possible de suivre au travers de ces monuments
l'évolution de l'art populaire, ainsi que les dévotions
spéciales des fidèles à une période
déterminée telles que la souffrance du Christ
représenté par la Passion, l'Eucharistie
symbolisée par un ostensoir avec le croisillon par
réaction contre la réforme, la
bénédiction de la Vierge. Ces édifices restent
donc des témoins vivants du passé religieux, artistique
et historique de populations locales.
Ils constituent comme, les églises, les maisons ou autres
constructions, l'essentiel du patrimoine architectural des villages
et des hameaux, et sont l'âme d'une contrée. Ils
méritent à ce titre d'être respectés,
entretenus et conservés car ils éclairent le
présent. Pendant de nombreux siècles, ces monuments ont
été l'objet de la piété et du respect des
paroissiens. Ils n'ont couru aucun danger, sauf pendant la
Révolution. Aux jours de la "Grande Révolution", les
arrêtés des Représentants du Peuple en mission
J.B Milhaud et Guy Ardin du 19 Brumaire An II, et Balthazar Havre du
27 Nivôse an II, prescrivaient la destruction immédiate
et la disparition des symboles à emblèmes de la
"ci-devant Religion".
Ces arrêtés furent suivis à la lettre dans
certains districts, mais dans les campagnes les paroissiens,
attachés à leurs croix, en ont sauvé un grand
nombre en les cachant après les avoir démontées.
Dans notre région, ces arrêtés n'eurent d'autre
effet que d'interrompre pendant une dizaine d'années la
construction des calvaires, qui reprit d'ailleurs en 1803.
les dangers de
disparition
|
Les calvaires sont aujourd'hui
victimes d'un mal plus insidieux encore : celui des atteintes du
temps (gel, ronces, lichens), de l'indifférence croissante de
tous, de la modernisation. Peu de communes les entretiennent et,
laissés à l'abandon, les intempéries, les
vandales, les amateurs d'art exercent leurs ravages sur ce
patrimoine. La vie actuelle fait également peser sur ces
édifices un grave danger de destruction, car il arrive qu'en
élargissant des routes certains calvaires soient
saccagés. De plus, sans les compromettre dans leur
intégralité mais sans aucun souci de
l'esthétique, les administrations comme les PTT, l'EDF ou
l'Equipement créent autour des croix un environnement
déplorable par l'implantation de poteaux, de lignes
électriques ou téléphoniques et des panneaux de
signalisation. Une surveillance constante de ces édifices
s'avère donc nécessaire car en ce siècle de
matérialisme, où le respect du sacré
apparaît comme une vertu démodée, il importe de
conserver ce patrimoine spirituel qui fait partie des vraies
richesses de l'homme.
Si certains donateurs
privés ont pu financer ces édifices, souvent ceux-ci
sont nés de la générosité des habitants
de toute une paroisse. Quoi qu'il en soit, les croix n'étaient
pas revendiquées comme étant une
propriété privée mais généralement
placées à des carrefours elles étaient
considérées comme appartenant à tout le monde.
Actuellement, en l'absence de titre, les croix appartiennent aux
propriétaires des terrains sur lesquelles elles sont
érigées. Notre code civil précise en effet que,
sauf convention contraire, les constructions appartiennent au
propriétaire du terrain, car le sol est
considéré comme la chose principale.
Au niveau de chaque commune, un
recensement des calvaires paraît souhaitable. Pour les
édifices présentant un réel intérêt
historique, seul le classement peut assurer une protection
réelle et efficace.
La seule inscription à l'inventaire supplémentaire des
monuments historiques fait constat de l'existence en les
répertoriant, mais n'en assume pas la sauvegarde.
Dans le domaine de la sensibilisation, depuis plusieurs années
les élus locaux et les particuliers commencent à
prendre conscience de la valeur de ces monuments témoins de
leur histoire locale, de l'art populaire, de l'esprit religieux, mais
en ce domaine il reste beaucoup à faire avant que chacun
d'entre nous ait la conviction intime qu'en laissant
disparaître les croix, l'homme perd un vivant témoignage
de son histoire et efface son passé en se mutilant
lui-même.
réalisation
de l'inventaire
|
Prendre des photographies des
calvaires : vue d'ensemble et quelques vues de détail.
Déterminer la date d'érection, les raisons de sa
construction, la situation géographique et les habitudes
populaires attachées à ces calvaires.
réalisation
à Saint Léger de Rostes
|
De l'inventaire qui a
été effectué, il ressort à notre
connaissance que Saint Léger de Rostes ne possède que
deux calvaires :
- le premier, en ruine, est
situé sur le chemin dit "côte du vieux calvaire", en
bordure de forêt, sur le prolongement de la voie communale
n° 17 qui passe devant l'habitation de M. Débonnaire
Henri. Bien connu des anciens, il indiquait le raccourci qui
allait par la vallée à l'église de Saint
Léger
- le second a fait l'objet
d'un débat en réunion du conseil municipal le 24
juin 1983. A l'unanimité, il a été
voté sa réfection et sa réinstallation sur un
site propice, situé à l'intersection des voies
communales n° 3 et n° 6. Il fait l'objet actuellement
d'une surveillance et d'un entretien constant. Inscrit en parfaite
harmonie avec le paysage, il nous apporte sa touche de
spiritualité.
quelques
photos de classe
|
|
le patrimoine
de la commune
|
|
le
château de Saint Léger
|
|
les 2
églises
|
|
Claire a
photographié son village
|
|
les photos
d'Henri
|
|
erci
de fermer l'grandissement
sinon.
https://www.stleger.info