Le
texte ci-dessous provient du bulletin municipal de juin 1987, et les
images du château pour la plupart de http://www.abcsalles.com
le château de
Saint Léger de Rostes
|
L'Association des Amis des
Monuments des Sites de l'Eure, en visitant l'église de
Rôtes et le château de Saint Léger, a
montré l'intérêt et l'importance qu'elle accorde
à notre patrimoine historique local.
Monsieur De Thieulloy, actuel propriétaire de ce
château, nous en a exposé l'historique en se basant sur
une brillante publication de Mme de la Conté dont le texte est
reproduit intégralement ci-dessous.
Saint Léger
de Rostes - origine du nom
|
Jusqu'en 1846, moment de sa
fusion avec la commune voisine de Rostes, la commune de
Saint-Léger de Rôtes portait le nom de
Saint-Léger du Boscdel.
L'élément Boscdel vient du vieux français
"bordel", maison, petite tenure ou du nom de famille qui en est
dérivé et qui en d'autres régions donne les
formes "bordeau", "bourdeau".
La substitution de Boscdel à Bordel s'explique par
l'affaiblissement du "r" devant une autre consonne,
phénomène phonétique fréquent en
Normandie, et par l'assimilation aux très nombreux toponymes
normands issus de "bosc", bois (d'après
Beaurepaire).
Le site du château de
Saint-Léger fut occupée à une époque
ancienne puisque des fouilles dirigées dans le parc du
château par Le Métayer-Masselin en 1856-1858 permirent
de mettre à jour des constructions gallo-romaines et un
cimetière franc comprenant une trentaine de sépultures
avec scramasax, vases, bronzes, fibules, poteries...
Le Métayer-Masselin vit dans le décor des vases qu'il
avait trouvés une similitude avec ceux d'Hochelaga
(Canada).
De même, il avait trouvé près de
Saint-Léger, à Valailles, au fonds d'un puits servant
de tumulus à un vieux chef franc mort d'un coup de hache qui
lui avait fracassé le crâne, d'autres vases qui
présentaient des dessins identiques aux débris
recueillis dans les cavernes de l'Isle Royale au bord de lac
Supérieur.
De l'époque médiévale, nous connaissons trop peu
de choses pour en faire mention ici.
31 janvier
1892
27 février
1896
14 février
1898
les
propriétaires de la seigneurie de Saint-Léger
depuis le XVe s.
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D'après les titres et
les aveux conservés dans le fonds d'archives de
Saint-Léger, on peut reconstituer la liste des seigneurs de
Saint-Léger depuis le XVe siècle et compléter
ainsi la notice succincte du Dictionnaire de Charpillon et
Caresme.
Un bourgeois de Bernay, Robin Hellot, partagea le fief de
Saint-Léger en deux demi-fiefs. L'un fut acquis par Jean
Flambart au début du XVe s, l'autre par Guillaume des
Fossés dont un descendant, Pierre, le revendit en 1436 au
même Jean Flambart qui réunit ainsi les deux demi-fiefs
de Saint-Léger qui dépendaient de la mouvance du
marquisat de Plasnes.
Henriette Flambart, dame de Saint-Léger et de Fleury, fille de
Jean, épousa vers 1460 Jean des Planches qui possédait
déjà la seigneurie voisine de Camfleur. Son fils Jean
des Planches mourut vers 1503, laissant trois filles : Marguerite
d'Aché, Anne des Essarts et Marie du Bosc de Radepont. Anne,
la seconde, hérita en 1511 des fiefs de Saint-Léger et
Camfleur. Mais, endettée ainsi que son mari, elle dut en 1523
céder ses biens à sa sur Marguerite
remariée à Jean de Chateaubriant.
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Aux Chateaubriant
succédèrent en 1603 les Marc de la Ferté,
famille de parlementaires rouennais qui, en 1726,
cédèrent par échange la seigneurie de
Saint-Léger à Jacques Leseigneur de Beautot. De 1726
à 1979, Saint-Léger resta dans la même famille,
même si ce fut par transmission féminine.
Jacques Leseigneur, qui acquit Saint-Léger en 1726,
appartenait à une famille protestante de Seine-Maritime,
anoblie en 1592. Son père avait été poursuivi
pour avoir enlevé une catholique. Après la
révocation de l'édit de Nantes, la famille Leseigneur
revint au catholicisme.
Son fils François Marc Antoine Marie Leseigneur de Beautot
entreprit la construction du château de Saint-Léger vers
1752. Son frère Jacques fit carrière dans les vaisseaux
du roi où il fit de nombreuses campagnes militaires dont il a
laissé des récits intéressants (Louisbourg,
Montréal, Coromandel, Maurice
) De ses voyages aux Indes,
il ramena deux jeunes enfants maures qui furent baptisés sous
condition par le curé de Saint-Léger. Il laissa une
succession difficile qui montre le négoce des produits
exotiques (mousselines, épices) auquel il se livrait dans les
pays où il servait.
Les deux frères moururent sans enfant, laissant
Saint-Léger à leur sur Marie Françoise qui
en 1756 avait épousé Jacques Chrestien de Fumechon.
La famille Chrestien est connue à Gisors et Rouen depuis 1391.
Elle avait acquis par mariage la seigneurie de Fumechon (à
Thibouville) en 1738. Une branche Chrestien posséda la
seigneurie de Cambolle aux portes d'Evreux.
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Le fils aîné de
Jacques Chrestien, Jacques Pierre Amable, hérita de
Saint-Léger. Conseiller au Parlement de Rouen avant la
Révolution, il devint ensuite président à la
cour royale de Rouen. S'il ne put empêcher la destruction d'une
partie des titres féodaux de Saint-Léger, il profita
néanmoins des circonstances troublées de la
Révolution pour arrondir ses domaines : il acquiert Cerqueux,
Bonneval et Vieux Conches en 1791, Plasnes et Courbépine en
1792, Courcelles en l'an II, etc.
De son mariage avec Marie Thomas du Fossé, il n'eut que deux
filles. Le nom de Chrestien de Fumechon s'éteignit avec lui en
1841. Sa fille cadette épousa en 1811 Charles François
Hippolyte Asselin de Villequier, dont la mère était
sur du chancelier Dambray. Le mariage de leur fille
Stéphanie en 1833 avec Jules Cardon, baron de Montigny, fut
à l'origine de l'implantation des Montigny en Normandie, qui
dura un siècle et demi.
La famille Cardon était originaire de Flandre. Un grand nombre
de documents concerne cette région. Leur rédaction en
flamand les rend difficiles à déchiffrer. L'histoire de
la famille Cardon est relativement bien connue grâce à
un manuscrit de Mme Campan, la célèbre
éducatrice des filles de Louis XIV et directrice d'Ecouen, qui
descendait des Cardon.
C'est surtout à partir de l'Empire que la famille Cardon
connut une ascension spectaculaire due en particulier au riche
mariage que contracta Edmond Cardon en 1804 avec Charlotte Lallart de
Berlette. La fortune dont il disposa lui permit de constituer un
majorat et d'obtenir le titre de baron (1811). Il prit le nom de
Montigny qui avait été porté dans la famille de
sa mère et dont il avait encore la propriété.
Edmond de Montigny est un personnage extrêmement
intéressant sur lequel une étude est actuellement en
cours. Premier sous-préfet d'Arras, ami de Stendhal et du
maréchal Ney, il se suicida en 1815 au moment de la
condamnation à mort du maréchal.
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C'est son fils Jules qui, par
son mariage avec Stéphanie de Villequier, vint
s'établir à Saint-Léger. Juge au tribunal de la
Seine en 1827, puis conseiller à la cour royale de Paris en
1845, il se démit de ses fonctions lorsqu'il fut élu
à l'assemblée législative en mai 1849 dans le
département du Pas-de-Calais. Légitimiste
prononcé et juriste de talent, il se fit remarquer parmi ses
collègues en rapportant de nombreuses propositions de lois et
en défendant les principes sociaux contre l'absolutisme
révolutionnaire. Après le coup d'état du 2
décembre. Jules de Montigny se retira à
Saint-Léger dont il modernisa l'exploitation.
De sa femme Stéphanie de Villequier, il eut quatre enfants
dont le plus jeune, Raoul, mourut en bas âge. Sa fille
aînée, Edith, épousa l'historien Gaston de
Beaucourt et s'établit dans la propriété des
Beaucourt à Morainville (Calvados) où Gounod fit
quelques séjours. Jules de Montigny veilla attentivement
à l'éducation de ses deux fils, n'hésitant pas
à consulter un phrénologue pour orienter leurs
études. Sous l'influence de sa mère, versée dans
le mysticisme, le cadet, Etienne, fut prédestiné par
des apparitions de la Vierge lors de son enfance à embrasser
la vie religieuse et entra chez les Jésuites d'Angers
où il mourut en 1878.
Norbert, seul héritier du nom et de la fortune des Montigny,
épousa en 1864 Berthe Bouzier d'Estouilly et mena la vie d'un
riche propriétaire partagée entre Paris et ses
campagnes où la gestion de ses terres, les uvres
charitables et les mondanités l'occupaient tout entier.
Des neuf enfants qui lui naquirent, un seul, Jacques, continua le nom
des Montigny qui s'éteignit à la
génération suivante.
De nombreux documents
témoignent des activités auxquelles se livrèrent
les Montigny au XIXe siècle : voyages lointains, religion,
littérature...
Jules, et surtout ses fils Norbert et Etienne, ont voyagé
à travers l'Europe entière et ont laissé de ces
voyages un certain nombre de carnets dont les plus captivants
concernent les séjours de Norbert et Etienne en Laponie et
à la cour de Suède en 1863. Abondamment
illustrés de croquis, ces carnets mériteraient une
publication intégrale. Comme leur ancêtre Leseigneur aux
Indes, les Montigny ramenèrent aussi de ces voyages lointains
un groom lapon.
Les uvres historiques, littéraires et poétiques
des Montigny sont nombreuses mais d'un intérêt moindre.
Elles témoignent du moins de l'importance de ces jeux de
lettres dont s'occupaient les grandes familles au XIXe
siècle.
Après la mort du dernier des Montigny, la château fut
vendu. Il appartient actuellement au comte Philippe de
Thieulloy.
le château de
Saint-Léger
|
Le plus ancien document
concernant le château actuel de Saint-Léger est une
reconnaissance de marché conclu entre Jean Maroquesne,
tailleur de grés de Broglie et le seigneur de
Saint-Léger, M. de Beautot. Ce marché porte sur la
construction d'un perron de cinq marches. C'est le seul document qui
nous apprenne quelque chose sur la construction du château de
Saint-Léger. Aucun plan, aucun dossier ni devis ni
marché ni mémoire ni facture ni quittance n'ont
été conservés dans le fonds d'archives pourtant
si important - quantitativement et qualitativement - qui a
été déposé aux Archives de l'Eure en
1981.
Malgré la modestie de la
construction dont il est question dans le marché de Jean
Maroquesne, on peut, à la lecture de ce document d'une
demi-page, trouver un élément essentiel quant à
l'histoire de, la construction du château. Dans ce
marché, daté du 17 janvier 1753, il est dit en effet
que le perron sera posé "à la maison neuve que mondit
sieur de Bautot fait faire audit Saint-Léger". Ceci permet
donc de dater la construction des environs de l'année
1752.
On trouve une autre allusion à la construction du
château, mais elle est encore plus évasive. Il s'agit
d'une lettre, non datée - par cela même elle perd une
partie de son intérêt - dans laquelle il est fait
mention d'un maçon qui a "aidé à bastir votre
château de Saint-Léger". Cette lettre mérite
toutefois d'être citée car, adressée à
François Marc Antoine Marie Leseigneur de Beautot, elle permet
de désigner l'ordonnateur, sinon le concepteur des travaux.
D'autre part, elle indique qu'il s'agit d'une construction neuve et
non d'une reconstruction, comme le cas se présentait
généralement.
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En 1775, on trouve
également un document concernant des travaux
réalisés au château de Saint-Léger. Il
s'agit cette fois-ci d'un marché conclu avec un menuisier de
Bernay pour la fourniture et la pose d'un plancher, de
croisées, de volets et de portes. On parvient ainsi à
connaître quelques dispositions intérieures de
l'édifice et, en particulier, l'existence des pièces
suivantes : cabinet de compagnie, salon d'entrée, salon
d'été, salon, salle à manger, appartements.
On note l'existence de lambris datant de la construction du
château auxquels on décide d'assortir les portes. Les
portes anciennes du salon sont modifiées :
réutilisées dans les deux appartements, elles sont
coupées à hauteur des fauteuils pour former deux
armoires garnies de fonds et de tablettes, selon
convenance.
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Le château XVIIIe fut
considérablement remanié à partir de 1835.
En 1835, le président de Fumechon construit un bâtiment
de communs pour remises et écuries, avec le souci d'assortir
ce bâtiment, au moins dans ses dimensions, avec son
environnement : les arcades des remises auront la hauteur du
bâtiment qui est dans la cour du château, près de
la grille.
En même temps, on refait les croisées et les volets
ainsi que le pavage de la salle à manger et le parquetage du
grand vestibule, précédemment pavé de noir et de
blanc.
Mais c'est surtout Jules de Montigny qui fit d'importants travaux
répondant à la fois au rôle social qu'il jouait
et au souci de modernisation qu'il professait.
En 1845, il conclut un marché pour la construction d'un
bâtiment neuf dans la cour du château, selon les plans de
Chatelain et Lavenant, architectes à Paris qui, à la
même époque, réalisaient pour lui un prestigieux
hôtel particulier à Paris.
Le bâtiment devait avoir 20,49 m de long sur 9,62 m de large,
avec avant-corps sur les deux façades, de 2,10 m d'un
côté et 2,16 m de l'autre, ayant un
rez-de-chaussée et un grenier en partie aménagé.
Le plan est celui d'une croix grecque avec pigeonnier au centre, et
les volumes font ressembler l'édifice à une
église.
L'année suivante, 1846, les architectes entreprennent au
château des travaux qui lui donnent sa physionomie actuelle :
restauration et surélévation des pavillons,
création d'un fronton armorié au nord, sculpté
par Modeste Leroy ; réfection des chambranles des baies ;
construction du cabinet de l'horloge et de la terrasse, etc. Il ne
reste plus du XVIIIe s. que l'ossature de brique et pierre.
Le parc fut lui aussi l'objet de soins attentionnés.
Redessiné à l'anglaise selon la mode du temps, il fut
longtemps cité dans les ouvrages spécialisés.
http://fr.wikipedia.org
Pour l'agrémenter, on y
construisit une sorte de maison rustique en bois, dite Robinson,
près de laquelle s'élevait un gros hêtre auquel
fut adossé un escalier dont le plan est conservé.
Destiné aux parents comme aux enfants, Robinson, dix ans plus
tard, ne servit plus qu'à des uvres pieuses et des
réunions de patronage. Le registre des visiteurs qui avait
été tenu jusque là fut
abandonné.
Un dessin du château fut
exécuté par les frères Laumonier en 1847, juste
après l'achèvement des travaux. Il montre que, depuis
cette date, le château n'a subi aucune modification
ultérieure.
Sources :
Archives de l'Eure, 42 J 279-284
Voyez ici ce que devient le château de
Saint-Léger-de-Rôtes
quelques
photos de classe
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le patrimoine
de la commune
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les
calvaires
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les 2
églises
|
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Claire a
photographié son village
|
|
les photos
d'Henri
|
|
erci
de fermer l'grandissement
sinon.
https://www.stleger.info