aissance d'un illage

 

our comprendre la création du village de St Léger, il faut savoir que la forêt de Pons était très vaste : elle couvrait entièrement les terres, les chemins et les routes qui forment actuellement ce village et ses lieux-dits.

Au début, des hordes possédant un semblant de civilisation, accompagnées des femmes, des enfants et de leurs troupeaux, longeaient la Seugne et ses affluents comme la Soute. Ils ne se sont pas sédentarisés, ils ont chassé dans cette immense forêt sans nous laisser de vestiges importants, si ce n’est quelques outils.

 


outils de Moustériens

 

Ces Moutériens ou Moustériens, originaires de la vallée de la Vézère, chasseurs nomades, sont des hommes de petite taille, plutôt bruns, de type méditerranéen, qui se déplaceront ensuite vers le Sud.

Le site de Pons est habité dès la préhistoire. Les rives de la Seugne et ses affluents ont connu de sanglants combats entre toutes ces hordes qui venaient et chassaient pour se nourrir.
Les Gaulois comprennent vite l’importance des richesses de cet endroit. Ils s’établissent sur le plateau calcaire et construisent leur oppidum. Cet oppidum gaulois est de type "éperon barré".
(source : Pierre Senillou)

 


dessin de Guy Labbé - 1983

 

Il semblerait que, longeant la Soute, ils pêchent et remontent les coteaux en lisière des bois, construisent de petites huttes proches des sources, vers la font de Méglade et en bien d’autres endroits. Là, ils avaient l’eau et le feu. Ce sont certainement les premiers qui ont essayé de former un village hors de l’enceinte de la citadelle qu’était l’oppidum de Pons.

 

 

la aule Romaine

 

L’arrivée de ces cavaliers et de ces centurions en armures, casqués, ont dû éblouir les autochtones. Ils les ont certainement effrayés, ces Vélites si bien équipés arrivant de la lointaine Rome. A voir la manière dont les Romains s’installent, les Gaulois sont émerveillés et souhaitent profiter des nouvelles techniques qu’ils apportent dans leur cortège, creuser les puits, établir des chaussées en pierre. Ces routes seront pour la future économie pontoise un lien précieux entre les villes. Ces axes commerciaux seront essentiels pour l’avenir de Pons et de ses environs.

 

éclin de l’Empire - Naissance des noms de villages

 

Après une guerre sanglante qui durera environ 70 ans pour se terminer en 473 après JC, c’est le déclin de l’Empire Romain dans toute l’Europe et en Gaule.

 

Attila

 

Les Barbares, Goths, Vandales, Huns, dévastent tout sur leur passage : aqueducs, système d’égouts, moulins à eau, que les Romains avaient mis en place en Gaule.

Toutes ces peuplades nomades ne connaissent pas le pain. Leur nourriture est le plus souvent composée de bouillies d’avoine et d’orge. Pendant presque 500 ans, l’Europe a été soumise à des invasions et des guerres. Il semblerait que le petit paysan n’ait pas trop souffert de cette situation. Cette période marque la fin de l’antiquité pour marquer le passage au Bas Moyen-Age. Il faut tout reconstruire, tout réorganiser.

Les Romains avaient installé dans les clairières proches des agglomérations des "villas", sortes de grosses exploitations agricoles. Ces villas, pour la majorité d’entre elles, seront à l’origine des noms de nos villages. Mais les invasions et l’occupation des Francs ont été aussi une source de nom. C’est par exemple le mot qui désignait la cour d’une ferme franque "curtis" qui se transformera en "court" comme Aboncourt ou en "Ert" pour Camembert.
D’autres sources nous indiquent que les villes et les villages seront appelés par des patronymes ou des sobriquets. L’implantation des couvents ou des abbayes donnent aux villages proches le nom de leurs saints. Pour ce qui nous concerne, l’influence des langues d’oïl et d’oc jouera un rôle sur la dénomination des villages.
Les saints de notre Haute-Saintonge les plus fréquents sont Saint-Trojan, Saint-Vivien, Saint-Vaize, Saint-Palais, Saint-Froult, Saint-Dizant, Saint-Léger...

 

Saint Léger

le roi Clotaire

 

C’est sous le règne de Clotaire 1er qu’apparaît Saint Léger. évêque d’Autun, gouverneur du Palais du roi Clotaire.
On dénombre en France bien des communes qui portent ce nom (Sanctus Leudgari). Le culte de St Léger est surtout invoqué, au Moyen-Age, pour donner aux enfants chétifs plus de force, il est sensé les délivrer de leurs angoisses nocturnes.
Saint-Léger près de Pons, en Charente Maritime, ne trouve pas son origine dans celle évoquée précédemment : le nom de notre village serait dû à un évêque de Saintes présentant une homonymie avec celui d’Autun, ce qui fait du nom de ce "Saint-Léger" l’exception.
Saint-Leger est d’origine germanique "Sanctus Leudgari" : "leud" qui veut dire peuple, et "gari" qui désigne une lance.

 

La aintonge Romaine - L'Empire Romain

 

Nous savons que pendant l’occupation romaine, la ville de Pons a connu des transformations importantes. Les voies de communication seront développées, comme l’axe Pons-Saintes (source : Pierre Senillou). Nous avons des traces encore visibles de cette voie romaine au lieu-dit Touvent.

Si les Romains empruntent quelques mots gaulois encore usités de nos jours comme lieue, benne, chemin, cailloux, cheminée…, ils nous enseignent des techniques nouvelles, le forage des puits par exemple, qui permettront à certains villages de ne plus se construire près des sources ou des petits ruisseaux, mais dans les zones déboisées, sur les collines, comme Echebrune.

 


photo empruntée à M. Pierre Senillou dans son livre "Pons à travers l’histoire" Tome 1

 

Les Barbares qui déferlent par vagues successives, aussi bien de l’est que de l’ouest, dévastent, pillent et brûlent tout sur leur passage. C’est le déclin de l‘Empire Romain.

Les Wisigoths, les Huns, les Vandales ne connaissent pas le pain, ils se nourrissent de bouillies de céréales. Les constructions romaines, qui ont apporté aux peuples des Gaules un grand confort, sont détruites ou laissées dans un total abandon. C’est ainsi que l’aqueduc de Saintes, dont il reste quelques vestiges au Douhet, est abîmé.
Les égoûts mis en place par Rome sont bouchés ; les eaux usées, les ordures, les fientes courent dans les chemins des villages, laissant derrière eux une odeur pestilentielle. Les moulins sont abandonnés, quand ils ne sont pas pillés et brûlés.
Le vergobret perd de son autorité, et Charlemagne est très occupé : il étend son influence sur l’Europe. Pour être en bonne intelligence avec la papauté, il fait construire abbayes et églises, restaure les monastères, mais ne fait rien pour aider les serfs ou les paysans à reconstruire leurs villages.
En 884, Saintes est ravagée par des razzias normandes. Pons semble être épargné : nous pensons que les bateaux normands ne pouvaient pas naviguer sur la Seugne.

 

La éodalité: Seigneurs et Chevaliers

 

Après la chute des Romains et la Gaule ravagée par les différentes guerres et invasions, une autre société s’organise. En 1050, sous le règne de Robert le Pieux, les Seigneurs vont créer des règles de vie, et la Féodalité va naître.

 

Robert le Pieux

 

Pendant que les paysans construisent leurs villages sur des sites qui étaient autrefois des villas romaines, le Seigneur, lui, construit son château-fort. Il le construit soit en bois, soit en pierre. Ce château est le symbole de sa force, de son pouvoir. Il a aussi le droit d’eau sur ses fiefs, il bâtit de nombreux moulins à eau. Plus tard, vers 1180, il construira des moulins à vent.

 


construction du château-fort

 

Les chevaliers sont armés pour défendre le château. Le Seigneur et ses chevaliers sont un groupe bien organisé. Le chevalier obéit à "un code de l’honneur". 
Les chevaliers sont placés sous la dépendance d’un autre chevalier appelé "Grand Seigneur". Les vassaux et valets dépendent d’un chevalier appelé "Petit Seigneur".
C’est ce système qu’on appelle la féodalité, on va du Roi aux serfs.

 

château de St Léger, construit par le Seigneur de Courbon

 

La fidélité du vassal est récompensée : en échange, il reçoit du "Grand Seigneur" un fief. Grâce à ce fief, il peut nourrir sa famille, il exploite ses terres avec l’aide de serfs et de laboureurs à bras. Les revenus de son fief lui permettent d’accomplir ses devoirs envers le "Grand Seigneur".
Le vassal peut perdre son fief par le "désaveu", lorsqu’il prétend faussement que le fief ne relève pas de son suzerain, ou par la "félonie", lorsqu’il l'offense dans son honneur, dans sa personne ou dans ses biens.

 

e grand défrichement - Seigneurs, Moines et Abbayes

 

Pour survivre dans leurs abbayes, les moines ne peuvent pas se contenter de la nourriture spirituelle. Ce sont les moines cisterciens qui seront les grands défricheurs, aidés par les serfs. Ils sont les précurseurs de bien des méthodes de cultures qui feront évoluer l’agriculture.

 

le moine défricheur

 

Le défrichement est pratiqué par les ecclésiastiques et aussi par les laïques. Les Seigneurs ont vite compris que le défrichement et la construction de moulins et de fours à pain sont des sources de revenus et profits.

 

plaine défrichée de St Léger - Berneuil

 

La construction des villages peut donc se faire car l’espace est dégagé. Les Romains lors de leur passage en Gaule avaient laissé la technique de forage des puits. Tous les ingrédients sont alors en place. On bâtit d’abord une église, c’est ensuite par priorité que l’on construit le puits et le four banal.
Auparavant, le village était aménagé près de la source ou près d’un ruisseau. Dorénavant, le village, qui a de l’espace grâce au défrichement, peut s’installer sur les coteaux comme Avy, Echebrune, St Léger.

 

l'église de St Léger

 

Les zones boisées ne sont pas toutes défrichées : certaines sont protégées par le Seigneur pour ses chasses, d’autres subissent un petit déboisement pour permettre à la forêt de respirer. Les petits défrichements sont des arrachis. Près de Pons, il y a un lieu qui porte ce nom près d’Avy.

Nous venons de voir les premiers travaux nécessaires à la construction d’un village. Maintenant, il faut aménager un endroit pour faire cuire le pain. Comme nous le précise le droit de banalité, le four construit en "dur" est la propriété du Seigneur du fief . Le village est en général à quelques lieues du château de son suzerain.
Ce sont les habitants de Pompéï qui sont les premiers constructeurs de fours maçonnés. Les Babyloniens sont les premiers à faire le pain avec de la farine tamisée.

 

 

Pour échapper au droit de banalité du Seigneur, certains membres du village construisent des fours ambulants. En général, ils ne peuvent pas exercer sur le territoire de la banalité si le pain à cuire est fabriqué avec de la farine écrasée dans le secteur de ladite banalité. En revanche, si la farine provient d’un autre secteur, les "fourniers" ou "talmeniers" ambulants peuvent exercer sur ce territoire.
Le fournier n’est pas boulanger, il est simplement un commis qui fait cuire le pain du paysan.

 

Les moulins à vent de St Léger

Retour vers St Léger près Pons

 

 

 

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