Si on parlait du pont de
Muse
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Extrait du "Chemin de
Mémoire'' : ''Ce petit pont, appelé aussi pont de
Chevannes, est situé à la la convergence de Curgy
(Chevannes), Dracy (Muse), Saint Léger du Bois (Champsigny).
Son appartenance économique équivaut à son
appartenance géographique, soit un quart pour Dracy, un quart
pour St Léger, et Curgy s'en sort avec deux
quarts''.
Ces considérations n'ont plus
court en 2015 puisque la C.C.G.A.M (Communauté de Communes du
Grand Autunois-Morvan assure désormais l'entretien des
ouvrages.
Ce joli pont à deux arches
''belles et bien faites'' enjambe la rivière Drée et
date du XVIIe siècle.
Il est bon de s'y arrêter, d'y rêver, de humer de tous
côtés les odeurs environnantes. Même à
proximité, la ligne T.G.V ne le dérange pas. Il
continue de distiller son charme d'antan.
le pont de
Muse
Il est probable qu'à
l'origine, il y eut un simple gué, gué ferré
pour désigner un ouvrage solidement armé de blocs de
pierre selon la technique romaine. La route qui le surplombe est
justement l'ancienne voie romaine ou chemin ferré
Arnay-Autun.
Les randonneurs découvrent depuis quelque temps des portions
de chemin qu'ils s'appliquent à dégager de la
végétation envahissante. Savent-ils, ces amateurs de
marche à bon train, bavardant de ci de là, qu'ils
foulent un sol rempli d'histoire ?
Pendant des siècles, sur cette
voie venant de l'est, afflue grand nombre de marchands et
marchandises. Le pont de Muse et celui de la Varenne virent ainsi
passer les convois transportant troupeaux, oisons, poulets, grains,
fèves, pois et haricots, tissus et bibelots. Les voyageurs et
pèlerins trouvaient refuge dans une ''Maison-Dieu''
bâtie à proximité.
La gaîté anima longtemps
ces régions montagneuses et isolées. ''La concurrence
fut fatale à la voie Autun-Arnay-Langres par Muse. Celle-ci
était mal adaptée à un système de
communications où les coches des messageries comme les
diligences s'ordonnaient sur des lignes rattachées à
Paris.'' (Histoire d'une route, Mémoire de la
Société Eduenne).
Aujourd'hui encore, et plus que
jamais, c'est la proximité des grands axes routiers qui fait
l'économie de la région, mais ces chemins qui menaient
à la prospérité sont devenus des havres de paix
pleins de saveurs et de senteurs. Continuons de les défricher
et ne tarissons pas de raconter à nos enfants ces histoires
d'autrefois, comme celle-ci, pas si lointaine : ''Ma
grand-mère Jeanne-Marie habitait à Lally. Chaque
semaine, elle se levait au milieu de la nuit pour aller à
Autun. Elle vendait ses ufs et ses fromages au
marché. Alors elle partait à pied, passait le
gué du Berlinguet, dont on dit qu'il tient son nom de la route
de Berlin, franchissait la montagne à la ''Tête aux
Loups '' puis continuait, seule, parcourant les
solitudes."
A deux pas du pont de Muse, il est un
site géologique si célèbre que nous ne saurions
taire.
Dès le XIXe siècle, le site de Muse, datant du permien,
est connu, car on y observe une ''paléobiodiversité''
très riche.
En 1978, le site est acheté par la Société
d'Histoire Naturelle d'Autun pour éviter son pillage.
Chaque été depuis 2010, il fait l'objet de fouilles
paléontologiques. Les chercheurs travaillent à la
collecte de fossiles. Cette année, ils ont atteint la fameuse
couche à poissons.
Il y a 300 millions d'années,
le bassin autunois était comme un grand lac de 30 à 40
km de long sur 10 à 15 km de large, bordé de grandes
montagnes, de forêts luxuriantes. Tout cet environnement
était situé au niveau de l'équateur. On avait
donc un climat équatorial avec des saisons sèches et
humides. Il y avait une vie foisonnante, déjà
très diversifiée avec des espèces
évoluées, comme des requins d'eau douce qui
ressemblaient à des silures, des poissons ou des petits
crustacés. Puis, il y a 250 millions d'années, une
catastrophe a entraîné la disparition de 90% des
espèces sur la planète. En témoigne la
couche à poissons fossilisés découverte à
Muse.
Pour ce site, nous pensons soit à un assèchement du
lac, soit à l'arrivée d'eau de mer, qui par le biais de
sillons houillers aurait perturbé
l'écho-système.
Les dernières campagnes de fouilles ont
révélé de nombreux fossiles
végétaux, des fougères géantes, des
épis, preuve que le climat était propice à la
reproduction des plantes. Et puis aussi des spécimens de
requins, de salamandres géantes ressemblant à des
crocodiles et mesurant entre 1 et 2 m de long.
Et cet été, nous avons atteint et extrait la fameuse
couche à poissons entiers découverte au XIXe
siècle dans les schistes bitumineux du site de Muse. Environ 5
m² de couche à poissons fossilisés de 5 à
10 cm de haut ont été remontés par blocs de 50
cm. L'ensemble de ces blocs a été rapatrié dans
les collections du Muséum d'Autun et sera exposé au
public dans quelques années. (extrait du journal de
Saône et Loire du samedi 30 août 2014)
Autres ponts et
passerelles
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Après avoir
évoqué le vénérable pont de Muse, si on
s'attardait sur les autres, ses camarades en cours d'activité
ou ceux qui coulent une retraite paisible.
Dans notre vallée de la Drée, à l'entrée
d'Epinac, se dresse le pont de Dinay , tout aussi
vénérable, qui a vu guerroyer nombre de tribus.
Il est peut-être aussi âgé que le château
qui le domine. Celui-ci fut jadis un château-fort et les
savants prétendent qu'il a soutenu des sièges.
Avant que ses tours ne soient abaissées, il faisait la
fierté de la région et partout courait ce dicton que
l'on prêtait au vieux castel : ''Démène-toi,
tourne-toi, vire-toi, tu ne trouveras pas plus beau que moi.''
(extrait d'un journal des voyages 1867)
Quant à notre pont construit en dos d'âne, il
résiste vaillamment à la circulation moderne et les
automobilistes à la belle secousse :
le pont de
Dinay
A l'extrémité nord du
village coule une autre rivière, la Canche, qui borde Lally et
son château. Ses ponts et passerelles ne manquent pas non
plus d'attraits. Un pont relie deux rives, deux pays, un monde
à un autre monde...
Le pont du Grand Moloy et le pont de Lally sont bien
sauvegardés :
le pont du Grand Moloy
La passerelle du Berlinguet, sur la
voie romaine, a remplacé au même lieu le pont dit ''la
Mazerolle'' emporté par les crues.
la passerelle du
Berlinguet
Le moulin du château de Lally,
rénové pour le plaisir des yeux. Celui-ci était
alimenté par un bras de la Canche qui sert de douve au
château.
le moulin de
Lally
Revenons sur les bords de la
Drée avec cette passerelle pour les chèvres, bien
émouvante :
A Champsigny, par manque de moyens ou
indifférence, on a construit cette passerelle qui de nos jours
se trouve prise en impasse :
passerelle de
Champsigny
Plus loin, la rivière
s'engouffre dans des buses couvertes de ciment qui inondent et
creusent des sillons à tout va. Gare aux véhicules
! Moins poétique...
Il nous reste cependant une belle image du moulin de Champsigny
peinte en 1881 par la Marquise de Mac Mahon :
La Drée et la Canche se
jettent dans l'Arroux, laquelle traverse tout le département
et rejoint la Loire à Digoin.
PS : Il est un village de Saint
Léger sur les hauteurs des Alpes Maritimes qui est
relié au monde par un pont. D'ailleurs, à
proximité se tient une exposition permanente sur ces ouvrages
d'art qui méritent toute notre attention.
Monique Boisseau -
février 2015
photos de Sabine Boisseau et Michel Lafouge
Souvenirs
souvenirs... et photos des écoles
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Chemins
de traverse
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erci
de fermer l'agrandissement sinon
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