La
commune de St Léger sur Roanne et léglise
faillirent disparaître vers 1824. La commune,
créée en 1790 par la loi du 22 décembre 1789,
mit en place les institutions locales de la Révolution. En
janvier 1790, elle fit procéder à
lélection des nouvelles municipalités. Elle
traversa, comme toutes les communes de France, la Révolution
et lEmpire.
Selon lexposé du maire
Matray en séance du conseil municipal du 28 décembre
1919, "elle était tranquille et en paix lorsquen
lannée 1821 monsieur Jean-Marie Patet, son principal
habitant (son plus riche) fut attiré à la cure de
Pouilly-les-Nonains où, peu de temps auparavant, le
prêtre chargé de la paroisse de Saint Léger avait
pris sa résidence".
l'entrée de
l'église, en 1925
Le 9 avril 1821, Patet
rédigeait et signait un testament par lequel il léguait
tous ses biens à la fabrique de léglise de Saint
Léger, cest-à-dire à la
collectivité chargée de lentretien des immeubles
ecclésiastiques et à la marche du culte. Il
déclarait quil désirait, par ce don, quun
vicaire fût nommé en résidence à Saint
Léger ou, à défaut, à Pouilly, si
léglise de Saint Léger ne pouvait être
maintenue. Il mourut le 16 avril.
Alors, la fabrique de Pouilly
"avec une audace déconcertante sest proclamée
légataire universelle et sest emparée hardiment
de lhéritage." (cest le maire Matray qui
parle).
Le 17 novembre 1822, elle supprime les fonctions du sieur Caillet,
sacristain sonneur et fossoyeur à Saint Léger. La
commune suivit le sort de léglise et de sa paroisse. En
1824, Pouilly obtint lautorisation dabsorber Saint
Léger. Léglise fut fermée et ses biens
dispersés.
Bien plus, la municipalité de
Pouilly décida de transformer léglise en
école ! Les Ligérots se révoltèrent, se
rendirent sur le chantier et par leur attitude forcèrent les
démolisseurs à se retirer. Puis ils relevèrent,
remeublèrent leur église et obtinrent des
autorités diocésaines la célébration
dune messe le dimanche, mais baptêmes, mariages et
funérailles ne pouvaient se dérouler quà
Pouilly.
le
café-restaurant Fillon, en 1930
Pendant 84 ans, accusa Matray, la
fabrique de Pouilly profita du legs Patet.
La loi sur la séparation des Eglises et de l'Etat permettra
à Saint Léger de reprendre ses droits et son
indépendance. Lors de la dévolution des biens aux
institutions chargées de veiller aux immeubles et meubles
cultuels, les habitants de Saint Léger rappelèrent que
le legs Patet avait été destiné à Saint
Léger en priorité. Ils finirent par obtenir le 20 mars
1914, le rétablissement de leur commune et, par suite, de
plein droit, la restitution du legs de 1821.
Pouilly ne se tint pas pour autant
battu. En février 1915, en pleine guerre, son curé
ferma une fois de plus léglise de Saint Léger.
Evidemment, les Ligérots sinsurgèrent contre une
telle décision et, à leur appel, les autorités
diocésaines ordonnèrent la réouverture de
léglise dans la quinzaine. Le conseil municipal
désigna alors une commission de 3 membres pour établir
les comptes définitifs avec Pouilly et exposèrent
à lévêque "les exactions imposées
aux fidèles pendant un siècle".
Le 2 janvier 1924, M. Matray
sadressa à la population et dit : "Les usurpateurs
nont pas désarmé et ils ont réussi
à nous désunir. Personnellement visé, je suis
dans lobligation de rétablir les faits..." Suit un
long texte sur laffaire du legs Patay. Dans sa conclusion, on
trouve : "Vous ne permettrez pas que cette dépossession
saccomplisse ; vos enfants ne vous le pardonneraient pas"
ou encore : "Lorsque vous serez appelés à nommer vos
conseillers municipaux, refusez votre confiance aux candidats qui,
ingénument, nont pas lintuition que Pouilly leur
tend les bras pour nous étouffer et nous ramener à la
dégradante servitude que nous avons connue".
Telle fut la fameuse "guerre des
clochers", qui dura bien une centaine
dannées.
le bourg, en
1940
La
commune s'organise.
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Electricité
et eau arrivent.
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St
Léger et son aérodrome.
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