Saint Léger aux Bois, village de la forêt de Laigue

XVIIIe - XXe siècles

 

Les pages ci-dessous, qui complètent celles déjà existantes sur St Léger aux Bois (Oise), proviennent pour beaucoup des Annales Historiques Compiègnoises n° 111-112, ouvrage paru à l'automne 2008, pour les autres de l'infatigable Guy Friadt, qui poursuit sans relâche son "travail" sur le village de ses ancêtres.
Tous nos remerciements à M. Jacques Bernet, Secrétaire général de la Société d'Histoire moderne et contemporaine de Compiègne, qui a autorisé ici la reproduction des articles de l'étude. Siège de la Société : 82 bis, rue de Paris - 60 200 Compiègne - Tél. 03 44 20 26 52

 

éditorial

Saint-Léger-aux-Bois est de nos jours un village coquet et prospère de quelque 820 habitants ; connu avant tout pour son église Saint-Jean-Baptiste, un des rares joyaux de l'art roman conservé dans l'Oise, mais aussi pour sa proximité de la forêt domaniale de Laigue, un magnifique massif de 3827 hectares situé entre l'Oise et l'Aisne, plus naturel et sauvage que la grande et belle forêt de Compiègne.

L'histoire de Saint-Léger-aux-Bois remonte au Moyen-Age, à l'époque où ce morceau du domaine royal servant de territoire de chasse aux souverains fit l'objet d'une donation à des moines bénédictins, qui y établirent un prieuré, à la base du défrichement de la forêt et de l'implantation d'une communauté villageoise à vocation surtout sylvicole, avant de se consacrer à la culture et à l'artisanat du chanvre.

Le prieuré a fait place à une église paroissiale au XVIIIe siècle et la paroisse est devenue une commune sous la Révolution, période où elle fut rebaptisée de manière éphémère "La Chanvrière" à la fois pour faire oublier ses racines catholiques et souligner sa vocation artisanale.

Assez gros mais pauvre village de bûcherons, de cultivateurs, d'artisans et ouvriers, Saint-Léger-aux-Bois devait subir de plein fouet le choc de la Première Guerre mondiale, le front se stabilisant à ses portes de l'automne 1914 au printemps 1917, tandis que les mouvements des armées plaçaient à nouveau le village en première ligne en 1918, moment où 80 % de ses monuments et maisons furent détruits ou endommagés par des bombardements d'artillerie.

De ce troisième temps fort, le plus tragique de son histoire, Saint-Léger-aux-Bois eut bien du mal à se remettre avec la reconstruction de l'entre-deux guerres. La commune, ayant atteint son maximum de population dans le premier tiers du XIXe siècle, avait ensuite subi un constant déclin lié à l'exode rural et amplifié de manière catastrophique par la saignée de 1914-1918, une perte de 40 % entre 1911 et 1921.

Malgré la reprise des années 1920-1930, dont la dynamique fut à nouveau brisée par les années noires de la Seconde Guerre et de l'Occupation; le village était retombé au dessous de 400 habitants en 1946.

Or il a, depuis cette date, plus que doublé sa population, retrouvant et même dépassant symboliquement son pic de 1836 lors de l'ultime recensement national du XXe siècle, ce qui exprime bien la renaissance et l'expansion d'une commune à vocation désormais résidentielle, bénéficiant de nos jours d'une bonne situation géographique dans la dynamique vallée de l'Oise et d'un environnement particulièrement favorable.

De cette histoire bientôt millénaire, les habitants et les visiteurs, de plus en plus nombreux, n'ont pourtant qu'une idée assez floue, en l'absence de publication spécifique sur Saint-Léger-aux-Bois.

C'est justement pour combler cette lacune que nous avons volontiers répondu aux sollicitations d'enfants du pays, légitimement attachés au passé et au patrimoine de leur village, qui ont déjà rassemblé de nombreux documents sur Saint-Léger et ont apporté eux-mêmes leur actif concours à une réalisation, qui a trouvé d'emblée un écho favorable auprès de la municipalité ou des associations de sauvegarde comme celle des amis de l'église.

Il a fallu toutefois surmonter le lourd handicap que constituait la perte totale des archives anciennes de la commune après la Première Guerre, en faisant appel à d'autres sources, départementales, voire nationales, sur la Révolution, mais aussi militaires pour 1914-1918, les deux temps forts historiques qui sont ici évoqués de manière plus approfondie par Guy Friadt et moi-même, alors que Marc-Antoine Breckiesz, qui a consacré ses recherches à l'histoire de Saint-Léger, nous en présente l'église, la forêt, les monuments et les rues, ainsi que les épisodes les plus saillants de la Seconde Guerre mondiale.

Cette livraison monographique sur Saint-Léger-aux-Bois constitue ainsi une première pour le village, donnant un aperçu de nos connaissances encore imparfaites, mais bénéficiant d'une riche illustration de documents et photos rassemblés par des passionnés, qui ne souhaitent que transmettre aux lecteurs tout leur intérêt pour un village encore trop méconnu.

Jacques Bernet, août 2008

 

 
de Saint-Léger-aux-Bois à La Chanvrière (1789-1799)
Saint-Léger-aux-Bois dans la Première Guerre mondiale
la Grande Guerre, vue par Maurice Bonnart
nos soldats de la Grande Guerre "Morts pour la France"
Saint-Léger-aux-Bois à travers ses monuments et ses rues
La Seconde Guerre mondiale et l'Occupation à Saint-Léger

 

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