Pendant
la Première Guerre mondiale, Saint-Léger-aux-Bois,
comme toutes les communes proches du front, a subi d'importants
dégâts à la suite des bombardements des deux
camps, de nombreuses démolitions de monuments et maisons,
partielles ou totales, ainsi que la perte de toutes ses archives
communales, dont celles des registres d'état civil pour la
période de 1800 à 1855, à quelques années
près.
La commune fut aussi endeuillée par de nombre de ses enfants
"Morts pour la France", dont la litanie des noms figure sur le
monument aux morts, témoignant de cette terrible
saignée que fut la Première Guerre
mondiale.
Saint-Léger-aux-Bois n'a
pas connu de grands mouvements militaires ni d'affrontements
réguliers, comme Ribécourt sur la rive droite de l'Oise
ou encore Tracy-le-Val, Tracy-le-Mont et Carlepont à l'est, en
lisière de la forêt de Laigue.
Blotti entre la rivière d'Oise et la forêt de Laigue,
dépourvu de promontoire culminant, le village était un
passage difficile qui ne semblait pas offrir d'intérêt
stratégique. Néanmoins, Saint-Léger et ses
abords ont été gardés et défendus par de
nombreuses unités pendant tout le conflit, qu'il s'agisse de
troupes françaises métropolitaines ou coloniales, avec
ces fameux régiments de Zouaves.
Le village s'est également
trouvé au point de départ d'offensives d'artillerie
masquées par la lisière de la forêt sur le chemin
des Plainards. D'ouest en est, longeant le front, était
implanté un réseau de tranchées, de postes
d'observation, de position de mitrailleuses qui couraient tout le
long de la rive gauche de l'Oise, en face de Pimprez et plus loin de
Ribécourt, puis dans le village et à la lisière
de la forêt, en face de Bailly (commune qui devait être
totalement détruite lors de la guerre) pour se poursuivre
à l'est jusqu'à Ollencourt.
Une passerelle fut même construite dans un méandre de
l'Oise, profitant des accidents du terrain à l'abri des
observateurs allemands, à hauteur du hameau de Flandre, pour
communiquer avec les soldats sur la rive droite.
La forêt de haute futaie de Laigue permettait de masquer
à l'ennemi les déplacements et les défenses,
autorisant le repos des soldats après des rotations en
première ligne dans les zones de combat, notamment
d'Ollencourt, de Tracy-le-Mont, Tracy-le-Val et jusqu'au plateau de
Quennevières. Ainsi un camp de baraquements fut
implanté sur la route de la Plaine des Maréchals, au
carrefour des "Plainards", au beau milieu de la forêt, comme en
témoignent des images et des comptes-rendus
militaires.
Nous retracerons la chronologie
des événements militaires survenus sur ce secteur du
front de 1914 à 1918, puis en dresserons les
conséquences matérielles et humaines.
Saint-Léger-aux-Bois
au début du XXe siècle
paisible village près de la forêt de Laigue,
entre Noyonnais et Soissonnais
|
1914 - les premiers
combats
|
Les colonnes de l'armée
d'invasion allemande ayant changé de cap, le 29 août
1914, pour se diriger vers la Marne, empruntèrent les ponts de
Pimprez, Bailly et Montmacq qui n'avaient pu être
dynamités par les troupes anglaises, et poursuivirent leur
progression sans s'arrêter.
L'ordre d'évacuation fut donné à la population
de Noyon le 29 août. Les habitants de Saint-Léger,
voyant passer depuis plusieurs jours des familles sur la route de
l'exode, préparèrent leur départ ou bien avaient
déjà rejoint des proches plus au sud, parfois pas plus
loin que Compiègne dans un premier temps.
Le 31 août 1914 décédait à
Saint-Léger, le jeune Camille Justin BERNARD, âgé
de 11 ans, domicilié à Verdun, réfugié
à Saint-Léger, déclaration faite par
Emélie FAIGE, domiciliée à Verdun,
également réfugiée (1). Le département de
l'Oise, et le Compiègnois en particulier, avaient en effet
été désignés par les autorités
pour accueillir les populations évacuées de
Verdun.
|
l'armée
anglaise tout au début de la
guerre
Ce sont les Anglais qui ont couvert le
retrait des Français sur
l'Oise.
pour
voir des cartes de l'artillerie
anglaise dans la région au
début du conflit
|
|
|
Arrêtés sur la Marne le
7 septembre par les armées françaises, les Allemands
effectuèrent un repli et se réorganisèrent sur
la rive droite de l'Aisne, puis opérèrent le 12
septembre un nouveau repli derrière Cuts. Avec l'apport de
renforts allemands nombreux, s'engagea alors une nouvelle
période de combats pour tenir les positions acquises.
Saint-Léger-aux-Bois n'ignora pas longtemps les manuvres
de la Première Guerre mondiale. Dès le 13 septembre et
les premières semaines du conflit, le village put ainsi
témoigner des très meurtriers combats marquant la prise
de contact de l'armée d'invasion allemande avec les
régiments de la 37e Division de la 6e Armée
française qui se portaient à sa rencontre.
Le Journal de marche du 2e
régiment de Zouaves fait ainsi le récit de ces premiers
combats.
Débarqué du train à Clermont le 15 septembre, il
prit la route de Compiègne, à pied, en colonne.
Passé Choisy-au-Bac, en entrant dans la forêt, il laissa
sur le bas-côté le lourd paquetage pour prendre l'arme
à la main jusqu'au contact avec les troupes allemandes, qui
eut lieu aux alentours d'Ollencourt et à la lisière
nord-est de la forêt de Laigue. Après des
échanges de tirs en plaine, sans autre protection que la
topographie locale, les deux forces s'équilibraient et les
morts s'amoncelaient de part et d'autre.
Saint-Léger vit alors passer toutes sortes de troupes :
"Lorsque, le 15 septembre 1914, le 6e Tirailleurs quitta
Longueuil, il reçut l'ordre de se porter sur Laigle par
Thourotte, Saint-Léger-aux-Bois, Bailly et Carlepont. Le
Bataillon du 5e Tirailleurs marchant en tête fut chargé
vers midi, alors que le régiment, vers 11 heures, avait
occupé une position d'attente à la lisière est
du bois de Carlepont, d'enlever la ferme Le Mériquin. La ferme
est enlevée sans résistance." (2)
carte
expédiée par un Zouave sur le front à
Saint-Léger
|
La poursuite française
était stoppée et les hommes de l'avant-garde de la 37e
Division d'infanterie ne devaient plus gagner de terrain. Pour tenir
la position, les soldats durent s'abriter en creusant, là
où ils avaient été arrêtés, des
trous individuels dans la terre. Puis, rapidement, pour se
protéger des tirs d'artillerie, des tranchées furent
creusées et relièrent les trous d'hommes. La guerre de
position s'installa et des boyaux de communication furent
creusés pour permettre les mouvements de troupes et les
vacations ordinaires à l'abri des tireurs ennemis. Les
moindres protections offertes par le terrain ou les constructions
étaient exploitées pour établir une
première ligne face à ce qui devint rapidement un no
man's land qui séparait les deux armées
belligérantes.
Après les premiers combats de l'été sous une
chaleur accablante, les soldats durent s'organiser pour
résister, malgré la pluie et le froid. La boue, les
poux et les rats devinrent le quotidien de ceux que l'on appelait
désormais les poilus.
Episodiquement, des sorties
étaient tentées pour atteindre les avant-postes
allemands dissimulés et fortifiés dans les ruines du
village de Bailly au Nord et jusqu'à la lisière de la
forêt d'Ourscamp. L'artillerie de la 37e Division plaça
à Saint-Léger, dès 1914, une batterie de 95, qui
était chargée de tirer sur Bailly et détruisit,
le 5 octobre, le clocher servant de lieu d'observation allemand,
comme sur les lisières des forêts d'Ourscamp
jusqu'à Carlepont.
A la fin du mois de septembre, l'évacuation du village
était décrétée par l'autorité
militaire et la population déplacée vers
l'arrière. Les habitants de Saint-Léger deviennent
administrativement des évacués.
Même si le front au nord de
Saint-Léger était secondaire, la guerre était
bien là, comme en témoignent les comptes-rendus
journaliers extraits du Journal de Marche et d'Opération de la
37e Div. d'Infanterie (3) :
"1er octobre : La
brigade marocaine attaque Bailly qu'elle enlève à la
baïonnette."
"2 oct. : La brigade
marocaine qui a pris Bailly la veille s'y maintient jusqu'à 14
heures. Une contre-attaque ennemie violente oblige la brigade
marocaine à quitter la partie Nord de Bailly. Arrivé du
Cdt RETZ qui fait la reconnaissance complète de la partie
occupée de Bailly et des travaux de défense en cours. A
10 heures, le Cdt. RETZ prend le commandement du secteur de Bailly. A
13h10, le Lieutenant Colonel apprend que les troupes tenant l'Eglise
de Bailly ont été bousculées et le Cdt RETZ
tué, que les abords de l'Eglise sont perdus, il reprend le
commandement de tout son ancien secteur et du Btn CORNUT.
Heureusement, ce Btn et environ 2 sections du Btn RETZ (COUTELIER et
BERGER) restent solidement accrochés à la rue A (partie
Est et au terrain entre celle-ci et la forêt). Les
réservistes du Btn CORNUT, groupés au carrefour de
Bailly et non encadrés, sont placés sous les ordres du
S/Lieut. TACHAIRE du 3e Tirailleurs, envoyé du Puits
d'Orléans, qui occupe avec eux la position de repli
établie à ce carrefour. A 15 heures, le Cdt CORNUT rend
compte qu'il juge prudent pour la nuit, quand les Cies de Tirailleurs
RETZ seront revenues en réserve de brigade, comme l'ordre en a
été donné, de revenir aux anciens emplacements
et il envisage même l'opportunité de lâcher le
poste à la sortie S.E. mais il déclare indispensable
d'attendre la nuit pour exécuter ce mouvement de repli, afin
d'éviter une poussée violente de l'ennemi où la
canonnade de l'artillerie ennemie de la Kenotrie est en effet
entrée en action depuis 11 heures et canonne Bailly (partie S
.E..) et toute la lisière de la forêt.
Ces propositions sont approuvées, sauf celle d'évacuer
la sortie S.E. de Bailly, à moins d'impossibilité
absolue de s'y maintenir. Les 2 Cies de Tirailleurs du Btn RETZ, dont
l'une devait rentrer au Puits d'Orléans et l'autre rester au
carrefour de Bailly, y rentrent toutes les deux en raison de leur
fatigue. Les réservistes du Btn CORNUT rejoignent leur Cie
à mesure qu'elles rentrent dans la forêt. Le mouvement
de repli sur la forêt s'est effectué sans
difficulté ni incident après la tombée de la
nuit.
Le Btn MINGASSON a eu 2 blessés.
Le Btn CORNUT a 1 tué et 5 blessés.
Le Btn BASTIEN a toujours la 9e Cie NOUVRAN à la garde des
ponts de l'Oise, moitié au Puits
d'Orléans."
"3 oct. : La brigade
marocaine tient la lisière Nord de la forêt de Laigue et
la partie Sud de Bailly. Nuit calme sur notre front. Le poste de la
sortie S.E. de Bailly n'est pas inquiété. Le Btn
MINGASSON réoccupe les tranchées de la route Nervaise
à Bailly. Des Tirailleurs ennemis sont nichés dans des
tranchées à environ 800 à 1000 m au Nord de la
sortie S.E. de Bailly mais ne manifestent pas d'activité. Il y
en a également le long des lignes d'arbres du ruisseau qui
longe le bois de la Carbonnerie. L'artillerie ennemie tire sur la
lisière de Bailly et de la forêt depuis 8h30. L'effectif
de l'infanterie ennemie est évalué à 500 ou 800
hommes. Un peu plus tard, avis est donné à la 74e
Brigade que trois groupes allemands de 30 hommes chacun se dirigent
du bois de la Carbonnerie vers Ollencourt. La présence d'une
nouvelle batterie ennemie est surprise par le Lieut. DUBOIS, du Btn
MINGASSON à la lisière S.O. du bois, tout près,
et à l'Est du chemin qui y débouche. A 13h45, cet
officier signale un rassemblement de 500 Allemands environ en face de
la position qu'il occupe sur la route de Bailly à Nervaise.
Tous ces renseignements sont séance tenante communiqués
aux 74e Brigade et 3e Brigade du Maroc, aux 2 bataillons et à
la batterie de Nervaise, et il est demandé que nos batteries
prennent ces objectifs à partie. L'artillerie commence
à tirer à 15 heures. Des renseignements lui sont
envoyés sur les effets de son feu.
Le Btn MINGASSON a eu 2 blessés en patrouille très
près des lignes ennemies, des camarades ont été
les ramasser sous le feu.
Le Btn CORNUT a 1 tué et 2 blessés par le canon
à Bailly où tombent des projectiles de 77 et de
105."
"5 oct. : La brigade
marocaine a placé ses meilleurs tireurs dans les
tranchées et envoie des coups de feu sur tout ce qui se
montre. La batterie de 95 qui était au repos s'établit
à Saint-Léger et tire toute la journée. Le
matin, elle démolit le clocher de Bailly qui sert
d'observatoire, puis tire ensuite sur les maisons Nord de Bailly. Son
tir provoque le départ d'un groupe d'Allemands qui vont se
réfugier dans les tranchées. Ils sont fusillés
pendant ce mouvement par le poste de Bailly et l'on voit tomber deux
hommes. Dans l'après-midi, elle prend à partie la
batterie allemande vers la Kenotrie, le soir elle tire sur
Carlepont."
"6 oct. :
L'artillerie de 95 de Saint-Léger continue son tir sur les
forêts d'Ourscamp et de Carlepont, à la demande du 13e
Corps, elle contreBat une batterie ennemie au Nord-Ouest de Pimprez.
Au Btn MINGASSON, on creuse un boyau en zigzag pour relier la
tranchée de gauche à la corne N.E. de la forêt.
Pendant la matinée en tirant sur les patrouilles allemandes,
on abat deux hommes."
"8 oct. : La brigade
marocaine et la 73e brigade doivent tenir l'ennemi sous la menace
d'une attaque pour l'empêcher de déplacer ses
réserves. Les 3 groupes de 95 appuieront l'attaque de la 74e
brigade sur la lisière Nord du bois Saint-Mard
commandée par le général MAUNOURY. A la nuit, la
brigade marocaine est entrée dans Bailly et s'y retranche. Les
Tirailleurs du Btn CORNUT occupent les trois maisons au Sud de
l'Eglise, toute la rue Sud est évacuée par l'ennemi.
Devant le Btn MINGASSON, même situation que la veille, nos
postes avancés tirent sur tout ce qui se montre, et abattent
quelques hommes, en particulier un observateur perché dans un
arbre.
A 14h45, un ordre de la Brigade fait savoir que les Tirailleurs
algériens vont progresser dans Bailly. Ordre est donné
aux Btns CORNUT et MINGASSON de protéger leur droite,
offensivement au besoin. Le Cdt CORNUT tient une deuxième Cie
prête à se rendre à Bailly, les autres Cie
continuant à tenir la forêt. Notre artillerie de 95 tire
sur les tranchées à l'Est de la partie Nord de Bailly
et sur cette partie du village. La Cie de Tirailleurs
algériens chargée de progresser dans Bailly arrive
à 17h30 au carrefour de la rue N. et de la route
Bailly-Tracy-le-Val et s'y installe. L'artillerie allemande canonne
Bailly.
A 19h40, une attaque sans préparation d'artillerie se prononce
sur Nervaise et Tracy-le-Val et s'étend vers le bois
Saint-Mard sur tout le front de la 74e Brigade. A 18h55, elle atteint
également les tranchées de la route de Nervaise-Bailly.
Celle de gauche (S/Lieut. LEMERDY 6e Cie) arrête à 30
pas, tant qu'elle a des cartouches l'ennemi qui lance des
fusées éclairantes et des grenades à main ; elle
se replie ensuite, ainsi que la section du centre sur la corne N.E.
de la forêt qui est violemment canonnée, fusillée
et battue par des mitrailleuses à petite portée, mais
sans que l'ennemi essaie de l'aborder. La section de droite (5e Cie)
a l'ennemi à 10 pas, mais elle a dû cesser le feu
après avoir brûlé 70 cartouches par homme,
à cause de la violence du tir des défenseurs de
Nervaise dans son dos ; l'ennemi se replie sans l'avoir
abordée ; le Chef de Bataillon la fit rentrer sur la ligne
principale quand le feu fut moins violent.
A 20h30, la 8e Cie (GATEAU) du Btn MINGASSON, qui était en
réserve au carrefour d'Ollencourt, est rendue au Chef de Btn,
et la Cie de Tirailleurs algériens VINCENT, venue du carrefour
des Plainards, la remplace en réserve.
Au Btn CORNUT, dés le début de l'attaque, Bailly est
violemment canonné et, peu après, la fusillade et le
feu des mitrailleuses sont dirigés contre nos tranchées
de quelques centaines de pas seulement. Cette attaque est rapidement
enrayée et la 8e Cie du 2e Zouaves (cap ; MEYNOT) se porte
jusqu'à la route de Bailly-Tracy-le-Val où elle se
creuse des tranchées. Elle est remplacée dans Bailly
par la 7e Cie (lieut. DESCATS).
A gauche, dans la rue N. de Bailly, les Tirailleurs algériens
repoussent également une attaque. Le feu, avec quelques
périodes d'accalmie, continue jusqu'à 22h10 et cesse
alors. Le Btn MINGASSON envoie des postes d'écoute dans les
lignes d'arbres en avant du front.
La batterie de Nervaise a tiré pendant l'attaque 200 obus, sur
le bois de la Carbonnerie, les abords N. de Tracy-le-Val et la
lisière N. du bois Saint-Mard, elle continue à tirer
quelques coups isolés après la fin de l'attaque.
Btn MINGASSON : 4 blessés - Btn CORNUT : 6
blessés"
Zouaves patrouillant
en forêt de Laigue, en 1914 ou
1915
|
"11 oct : A 2h30,
notre batterie de 95 de Saint-Léger tire sur la partie N. de
Bailly où on signale des roulements de voitures, et sur les
tranchées à l'E, une salve coiffe les tranchées
voisines de la meule de paille d'où l'ennemi s'enfuit en
criant. Pendant la nuit, continuation des travaux. On commence des
tranchées à 150 m au Nord de celle de la route de
Bailly-Tracy-le-Val et un boyau pour s'y rendre. On continue le boyau
reliant ces tranchées à la partie S.E. de Bailly et
cette dernière position à la forêt. Mais la
tranchée avancée ne pourra être occupée
car elle n'est pas assez profonde.
Dans la journée, la canonnade ennemie est très peu
nourrie. Notre batterie de 95 tire l'après-midi sur Bailly N.
et sur les lisières de la forêt d'Ourscamp et de la
Carbonnerie où elle cherche l'artillerie ennemie. Les
Tirailleurs algériens progressent légèrement
dans la rue N. de Bailly et nettoient complètement les jardins
à l'O de cette rue où les patrouilles allemandes se
glissaient ; mais les allemands continuent à tenir les
boqueteaux entre cette lisière du village et l'Oise et leurs
coups de fusils sont très gênants.
De bons tireurs placés sur les toits de Bailly abattent
quelques Allemands circulant dans les tranchées à l'E.
de Bailly N."
"12 oct. : Dans
l'après-midi, notre batterie de Saint-Léger tire
successivement sur Bailly N., la Carbonnerie, et l'artillerie ennemie
qu'un avion a signalé dans la forêt d'Ourscamp. De son
côté, l'artillerie ennemie, principalement des obus,
canonne Bailly de 13 à 14 heures, puis de 15h30 à
17h30, causant des pertes au Btn CORNUT. Des obus tombent
également sur la lisière de la forêt et les
tranchées du Btn MINGASSON.
Une accalmie se produit jusqu'à 15h45. A ce moment, la
fusillade éclate devant la 74e Brigade, et la canonnade sur
tout le front. A 19 heures, le Btn MINGASSON est attaqué
à son tour : deux sections de la 6e Cie en réserve au
carrefour d'Ollencourt lui sont envoyées, et deux sections de
la Cie de Tirailleurs du carrefour des Plainards sont amenés
au carrefour d'Ollencourt. Dès 19h30, le Cdt MINGASSON
prévient que la fusillade diminue sur son front, et le Cdt
CORNUT fait savoir à 19h30 qu'il est seulement canonné
violemment.
Dès le début du combat, la batterie de Nervaise puis
celle du parc d'Offemont (2 batteries de 75), et sensiblement plus
tard la batterie de 95 de Saint-Léger, ont pris part à
l'action. Le tir de cette dernière a tout de suite ralenti le
tir de l'artillerie ennemie sur Bailly. La fusillade prend fin
à 20h20, les deux sections de travailleurs venues des
Plainards y sont renvoyées. Pertes : Btn CORNUT : 2
tués et 7 blessés par le canon dont le lieut. DAOULAS
de la S.M.
Btn MINGASSON : 2 blessés par le fusil dans l'attaque de nuit
"
"14 oct. : Un
projecteur ennemi éclairant les abords de Bailly gène
beaucoup depuis plusieurs jours les travaux. Pour diminuer les pertes
par le canon, dans le village ordre est donné au Btn CORNUT de
n'y laisser que 4 sections et Section mitrailleuse pendant le jour,
et de ramener le reste au repos et à l'abri dans la
forêt, mais pour la nuit les Cie complètes
réoccupent la position. A Bailly, les travaux ont
été très gênés dans la
journée par la canonnade. Au Btn MINGASSON, on a
amélioré les abris des hommes pour les protéger
de la pluie. A notre gauche, le Btn de Tirailleurs de VENEL
relève dans la rue N. de Bailly et à Flandre le Btn
JOULIAN."
"15 oct. : A partir
de 8h40, l'artillerie allemande (canon et obusier) bombarde Nervaise,
la forêt, Bailly et Saint-Léger-aux-Bois. Une forte
proportion d'obus n'éclate pas (2 sur 5 à peu
près) parce qu'ils s'enfoncent dans le sol marécageux.
Les canons tirant sur notre front semblent se trouver vers la
Kenotrie, et les obusiers dans la direction de Carlepont.
Dans l'après-midi, la batterie de Saint-Léger tire sur
Bailly N. et les abords, sur la lisière de la forêt
d'Ourscamp et de la Carbonnerie.
Pertes : Btn CORNUT : néant - Btn MINGASSON : un blessé
par éclat d'obus"
"16 oct. : Une embuscade
tendue en avant de la route Bailly-Nervaise par le Btn MINGASSON n'a
donné aucun résultat. Deux soldats de la 1re Cie d'un
Btn de dépôt du 75e Allemand en patrouille sont fait
prisonniers à 6 heures près de la tranchée de
droite de la route de Bailly-Tracy-leVal. Le brouillard
s'étant un moment dissipé, on les voit à petite
distance. Le Lt Colonel MIESSEL qui était présent, leur
crie en allemand de jeter leurs armes et de venir au pas de
gymnastique, ils obéissent aussitôt. Le bombardement
ennemi reprend.
Pertes : Btn CORNUT : 3 blessés dont 1 grièvement - Btn
MINGASSON : 1 blessé"
"17 oct. : A 11h35,
l'artillerie commence à tirer (canon de 77 de la Kenotrie,
obusier de 105 de la direction du N.. S'y joint l'action d'une
troisième batterie (obusier) tirant du N.O. Beaucoup d'obus
font fougasse.
A 11h55, l'infanterie ennemie ouvre le feu sur les Tirailleurs
algériens à notre gauche et contre les tranchées
de la route Bailly-Tracy-le-Val. Les sections maintenues en
réserve des deux Cie du 2e Zouaves (7 et 8e), qui occupent le
village, partent, ainsi que le Capt. GROSS, Cdt du Btn. A 12 heures,
la fusillade se calme mais le bombardement continue. La batterie de
95 de Saint-Léger tire sur Bailly, les tranchées
à l'Est et la Carbonnerie jusque vers 13 heures.
La canonnade ennemie avait pour but de préparer une attaque
débouchant du petit bois à l'Ouest de la partie N. de
Bailly contre le Moulin où s'appuie la gauche des Tirailleurs
algériens. Une première tentative à 11 heures
est repoussée par le feu. Après une nouvelle
préparation d'artillerie, à 14 heures, une seconde
attaque se déclenche du même point et des mitrailleuses
ennemies se portent en avant. Elle est brisée par une
contre-attaque dirigée par le Cdt. de VENEL et à
laquelle prend part 1 section envoyée par la 8e Cie du 2e
Zouaves qui y perd 5 tués et 10 blessés. Le front du 2e
Zouaves n'avait pas subi d'attaque directe. A la suite de la
contre-attaque, les Tirailleurs restent maîtres d'une
tranchée, à moitié route entre le moulin et le
petit bois tenu par l'ennemi. Une section de Tirailleurs occupe la
Ferme Saint-Marc pour épauler à gauche la
défense de Bailly.
A 17 heures, l'ennemi fait sauter une maison dans Bailly N. à
portée des premières maisons tenues par nos
Tirailleurs. Les pertes de l'ennemi dépassent 100 morts. Les
nôtres sont d'une vingtaine de tués aux Tirailleurs
algériens. Le Btn CORNUT a eu en tout 7 tués et 15
blessés, aucune perte au Btn MINGASSON."
"18 oct. : Les
Allemands restent tranquille devant nous toute la journée et
ne canonnent pas notre secteur. La batterie de 95 de
Saint-Léger tire à plusieurs reprises sur Bailly N. et
ses abords et plusieurs salves tombent dans le bois d'où avait
débouchée l'attaque d'hier, sur les tranchées
voisines de la meule de paille à l'E. du village, elle tire
également sur la lisière de la forêt d'Ourscamp.
La journée a été exceptionnellement calme, sans
doute à cause du dimanche."
"19 oct. : Un
détachement de renfort du 1er Zouaves, fort de 2 officiers de
réserve, 6 sous-officiers, 11 caporaux et 268 Zouaves tous
réservistes algériens, est arrivé dans
l'après-midi. Les deux bataillons arrivent à l'effectif
de 684 hommes chacun."
"21 oct. : A partir
de 7h45, bombardement ennemi qui devient plus violent dans
l'après-midi, en particulier contre la partie du village
occupée par les Tirailleurs algériens. La batterie de
Nervaise tire une quarantaine de coups à la lisière de
la forêt d'Ourscamp et sur les tranchées plus au Sud, de
nos postes avancés on y entend pousser des cris après
ce tir. Une batterie de 90 installée derrière
Saint-Léger commence à déterminer ses
éléments de tir. La Cie de réserve au carrefour
d'Ollencourt aménage des chemins d'accès et
éclaircit la forêt au Sud du carrefour pour
préparer des positions d'artillerie."
"25 oct. : Vers
1h45, une patrouille du 2e Zouaves, commandée par l'adjudant
COLONNA, essayait de reconnaître le poste ennemi de la meule de
paille à l'est de Bailly. A 2 heures, en arrivant près
de cette meule, elle était reçue à coups de
fusil. Sans hésiter, bien que l'ennemi fût
supérieur en nombre (25 à 30 hommes), l'adjudant se
jeta sur lui en criant : "En avant, à la
baïonnette !" Le poste ennemi s'enfuit sans attendre
le choc et fut poursuivi par un feu à
répétition, laissant plusieurs morts derrière
lui. Aussitôt, de toutes les tranchées allemandes partit
un feu vif de fusil et de mitrailleuses sur tout le front de Bailly,
et une mitrailleuse ouvrit également le feu en face de la
garnison du Btn du 1er Zouaves. Nos tranchées ne
répondirent pas à ce feu qui s'éteignit
complètement à 2h10, à peu près au moment
où notre batterie de 95 de Saint-Léger tirait deux
salves sur le petit bois à l'O. de Bailly. Nous n'avons eu
comme perte qu'un sous-officier blessé par une balle perdue au
Btn du 1er Zouaves. Journée calme comme tous les dimanches.
L'artillerie ennemie ne tire pas du tout. Notre batterie de
Saint-Léger tire à plusieurs reprises sur le N. de
Bailly et abords.
Les hommes ont repos, mais la Cie de réserve du 1er Zouaves
fournit cependant des travailleurs à la batterie de 90 qui
s'installe au sud du carrefour d'Ollencourt."
"26 oct. : Le Capt.
KREBS, guéri d'une blessure reçue le 16 septembre lors
des premiers combats meurtriers de la Brigade sur Carlepont, est
rentré au 2e Btn du 2e Zouaves et en prend le commandement.
Notre batterie de 95 tire à diverses reprises sur Bailly Nord
et ses abords et la Kenotrie."
"29 oct. : Une
patrouille du 2e Zouaves est allée lancer 9 grenades sur la
corne S.O. du bois de la Carbonnerie où l'on supposait un
petit poste allemand. Les postes d'écoute du 1er Zouaves
entendent à plusieurs reprises les " Wer da ? " des
sentinelles allemandes de ce côté, parfois suivi de
coups de fusil."
"30 oct. : La
batterie de 95 de Saint-Léger tire sur Carlepont et le secteur
des 2 routes au Sud."
Rôle du 2e Bataillon
Territorial de Chasseurs alpins pendant l'attaque du 12 novembre (4)
:
"La 2e Cie est laissée à la disposition du Bataillon
Clément, au carrefour d'Ollencourt. La 3e Cie est en
réserve aux Plainards. La 4e Cie conserve la mission de garde
des passages sur l'Oise et l'Aisne entre Montmacq et Choisy au Bac.
La 1re Cie au Puits d'Orléans forme la réserve de la
brigade concurremment avec une compagnie du 1er régiment de
Zouaves. Une section de la 1re Cie est envoyée à
Saint-Léger-aux-Bois et mise à la disposition du
lieutenant colonel VRENIÈRE Cdt le régiment de
Tirailleurs qui la garde auprès de lui, tant que dure
l'action. Les unités rentrent au bivouac à 16
heures.
Rien de particulier à signaler durant la nuit du 12 au 13.
Au Puits d'Orléans, le 13 novembre 1914 - Le Chef de
Corps"
Le 17 novembre, la batterie de 95 de
Saint-Léger tira avec l'ensemble de l'artillerie
présente sur les Allemands, qui attaquaient sur Tracy-le-Val.
Les Zouaves combattaient à la baïonnette. Les pertes
allemandes devaient être estimées à environ 550
morts.
la 37e Division
d'Infanterie sur Saint-Léger-aux-Bois en
novembre 1914
- 3e Brigade
marocaine, Colonel CHERRIER : lisière
Nord de la forêt de Laigue, poste de
commandement au Puits d'Orléans -
objectif : lisière Sud de la forêt
d'Ourscamp.
Lieutenant-Colonel VRENIÈRE, poste de
commandement,
Saint-Léger-aux-Bois
- Bataillon
CLEMENT GRANDCOURT (Tirailleurs)
- Bataillon GROSS
(Zouaves)
- Bataillon
JOULIA (Tirailleurs)
- Artillerie
:
- Saint-Léger
: batterie de 95 (Capt. STAULZ) - objectifs :
Dreslincourt, La Quenotterie
(Bailly)
- Château
de Nervaise : batterie de 75 (Capt. LAMPS) -
objectifs : Bailly, Tracy-le-Val
|
|
Le 9 décembre 1914, 14 h - Le
Colonel commandant la 3e Brigade du Maroc à M. le
Général commandant la 37e Division :
"J'ai l'honneur de vous rendre compte que le tir de l'artillerie
allemande de 105 dans la région de notre batterie de 95 est
certainement observé de la tour de Chiry (tour MENNECHET) : en
effet, un intervalle de 6 à 7 minutes existe entre chaque
salve, correspondant à la transmission des observations, et
les observations à l'Ouest de Saint-Léger ne peuvent
être faites que du sommet de la tour de Chiry, qui seule a des
vues dans cette direction.
J'ai l'honneur de vous signaler le danger que présente cette
tour qui domine toute la partie Ouest de mon secteur et qui sert
certainement à régler le tir des batteries ennemies
depuis Montmacq jusqu'à Ollencourt et Tracy-le-Val inclus.
Peut-être, si vous le jugez bon, une batterie de plus gros
calibre que le 95 pourrait la démolir et priver l'ennemi de ce
poste d'observation si gênant pour tout le secteur de
l'Oise."
Compte rendu de Noël 1914 (24
décembre), à Saint-Léger-aux-Bois :
"(...) Bailly Nord 6 heures 30 : incendie dans une tranchée
ennemie Est de Bailly (...) suivi d'une violente explosion dans la
tranchée (...) tiré sur Flandre et
Saint-Léger-aux-Bois.
Vers le petit bois N-O de Bailly, un Allemand a dit :
"Foutez-nous la paix pour Noël !", un autre
s'est adressé en arabe à un Tirailleur : "Le
sultan interdit que vous tiriez sur nous. Venez chez nous, vous serez
bien traité.". Le Tirailleur a répondu en
tirant : "Je n'
pour vous
"
1915 -
Saint-Léger-aux-Bois s'installe dans la guerre de
position
|
journal "La
Lanterne" du 4 février
1915
|
|
A partir de la fin de l'année
1914, les historiques des régiments présents sur
Saint-Léger-aux-Bois ne font plus état que des
Compagnies de réserve graduellement disposées au repos
au Puits d'Orléans, au camp des Maréchals situé
au carrefour des Plainards, ou alertées au carrefour
d'Ollencourt, avant de se jeter plus à l'Est dans la fournaise
des combats sur Carlepont, Tracy-le-Val et du bois Saint-Mard ainsi
que sur le plateau de Quennevières, l'Escafaut, le ravin de
Puisaleine, où les régiments de Zouaves devaient
s'illustrer au prix de pertes effroyables.
Les habitants, qui avaient dû
évacuer Saint-Léger en septembre 1914, étaient
de retour en 1915. Marcelle BONNART (5) écrit une carte
à sa jeune sur restée à Saint-Denis :
"Si tu étais ici, tu en verrais des soldats. Ils s'en vont
demain. Mon oncle Camille est revenu dans la nuit de jeudi à
vendredi. Mon oncle Elysée aussi, mais
temporairement."
Sur une autre carte, à propos du cimetière, elle
écrit : "(
) au cimetière, elle m'a dit que nos
tombes n'étaient pas touchées, tant mieux, ça
m'a tranquillisée. Mais qui peut répondre de l'avenir ?
Ollencourt est évacué. Le fils à notre cousin
Louis LEDUC est mort le 8 avril 1915, à l'hôpital de
Verdun. C'est bien triste pour eux, pour un fils qu'ils
avaient."
En réponse à des
prescriptions faites par le Général EBENER commandant
le 35e Corps d'Armée le 11 avril 1915, voici les travaux de
défense qui ont été réalisés sur
la rive droite de l'Oise devant Saint-Léger, ainsi qu'une
passerelle de communication depuis la rive gauche à hauteur de
Flandre.
Le
16 avril 1915, le Colonel MORDACQ, commandant le
Secteur Sud du 13e C.A., à M. le
Général commandant le 35e Corps
d'Armée :
"J'ai l'honneur de vous rendre compte que les
travaux suivants sont en cours d'exécution
dans la boucle de l'Oise (Secteur : Pont du
canal-La Verrue, occupée par des
éléments du Secteur Sud du 13e C.A.),
pour assurer la défense de cette partie du
front et la liaison avec les éléments
de la 6e armée occupant la ferme
Saint-Marc."
Le poste du Pont
du canal fait aménager un ouvrage à
l'extérieur des tas de bois de la rive Sud
du canal, en liaison avec l'ouvrage du bois C.
Ces travaux sont faits dans l'ordre d'urgence
suivant :
1° : tranchées a, b, a (gabiennages, en
raison du peu de profondeur à laquelle se
trouve l'eau)
2° : réseau de fil de fer, se reliant
à ceux de la 6e Armée au bois des
Tirailleurs
3° : boyaux de communication
Transmis, à titre de renseignements
à M le Colonel Cdt. la 74e Brigade, le 17
avril 1915
|
|
note sur une
passerelle pour l'infanterie, projetée sur
l'Oise,
à 1 km en aval du hameau de Flandre, au
lieu-dit La Tuilerie, à
Saint-Léger-aux-Bois
"Conformément
aux instructions verbales que vous avez bien voulu
me donner, j'ai fait étudier par le Service
du Génie la construction d'une passerelle
destinée à assurer des communications
faciles, de jour comme de nuit, entre nos troupes
qui occupent le terrain encerclé par la
boucle de l'Oise et nos réserves de Secteur
ou de Brigade, tenues sur la rive gauche de cette
rivière. J'ai l'honneur de vous adresser
ci-joint le projet établi par le
Génie.
J'estime que l'emplacement choisi est favorable. Il
est dissimulé aux vues de l'ennemi et pas
trop éloigné de la ferme de Flandre
(environ 1 km en aval), ferme occupée par
nous.
Cette passerelle, étant donné la
manière dont sa construction est
projetée, doit permettre le passage
d'animaux tenus en main. Par suite, le cas
échéant, on pourra faire franchir
l'Oise à une section de mitrailleuses.
Je vous serais très obligé de vouloir
bien me faire connaître si je puis faire
exécuter le travail projeté, dont
l'urgence me semble établie."
Q.G.,
le 29 mars 1915
Le Général DESHAYES DE BONNEVAL,
commandant la 37e Division
"Cette
passerelle, située à un coude de
l'Oise, où elle serait défilée
des vues de l'ennemi, rendrait les plus grands
services pour assurer la liaison avec le poste
occupant la ferme Saint-Marc. Ce poste ne dispose
actuellement que de la passerelle établie
sur ce qui reste du pont suspendu de Bailly,
laquelle, étant à petite distance des
postes d'infanterie ennemis, ne peut être
utilisée que la nuit ou par brouillard, et
d'un bac à va et vient en aval du hameau de
Flandre, dont la manuvre est assez lente.
Une reconnaissance faite par le lieutenant MARTINO,
de la Compagnie du Génie M/7, conclut
à la construction d'une passerelle sur
pilotis composée de 7 palées de 2
pilots et 2 contrefiches chacune, espacées
de 4 mètres.
Le tablier en planches aura 2 mètres de
largeur disponible. La profondeur maxima de l'eau
est de 3,80 m, la vitesse du courant de 1 m, le
fond est sableux, les pilots pourront être
enfoncés à la masse.
Un bois voisin les fournira, le reste du
matériel pourra être en partie
trouvé à Saint-Léger, le
complément est demandé à
l'arrière. La passerelle serait construite
par une équipe de 30 hommes fournis par le
régiment de zouaves et guidés par
quelques sapeurs fournis par la Cie M/7. Le travail
de mine important incombant à cette
Compagnie ne lui permet pas d'assurer à elle
seule la construction de la passerelle.
Le travail demanderait environ une
semaine."
29 mars
1915
Le Chef de Bataillon VAUPLAIRE, commandant le
Génie de la 37e Div.
|
|
compléments
sur cette passerelle militaire française,
sur l'Oise,
à 1 km en aval du hameau de Flandre,
à Saint-Léger-aux-Bois
Ces
passerelles construites par les Français
étaient hautement stratégiques car
elles autorisaient un passage là où
il n'y en avait pas ! Sur ce front de
première ligne entre Saint-Léger
(français) et Bailly (allemand), on comprend
bien son intérêt.
L'Oise coule au nord du village de
Saint-Léger. Un peu plus au Nord encore, au
hameau de Flandre, existait depuis fort longtemps
"un port" où a mouillé la barque du
" pescheur de poissons" de Saint-Léger
pendant plusieurs générations. Par
ailleurs, la rivière était à
cette époque un axe de communication
important pour le flottage du bois de la
forêt en direction des villes en aval, toutes
sortes de bois car nos ancêtres utilisaient
les troncs et les branches de différents
calibres.
Bailly - la
passerelle camouflée, sur l'Oise -
cliché du 8 septembre 1916
Voici des
images choc de cette passerelle, probablement
à la période où les Allemands
ont reculé et libéré le nord
de l'Oise (1916-1917) :
la
guerre au plus près
Guy
Friadt - juillet 2011
La passerelle
est ici en grande partie détruite.
La photo est ainsi légendée :
"passerelle détruite sur l'Oise à
gauche de St Léger - 3 août
1918".
.
|
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Le 17 avril 1915, le 2e
régiment de marche de Zouaves de la 3e Brigade du Maroc quitte
Saint-Léger-aux-Bois, le front de l'Oise et la 37e D.I., pour
passer à la 153e D.I. jusqu'à la fin de la
guerre.
tiré de "Le
Stéphanois" du 30 mai
1915
|
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1916 - l'année de
Verdun et de la Somme
|
Alors que les Allemands
étaient à l'offensive sur Verdun et les Anglais dans la
Somme, le secteur de Saint-Léger demeura plus calme, tout en
connaissant une rotation d'effectifs.
Le Francport (à la suite de
l'évacuation de Saint-Léger-aux-Bois), le 9 janvier
1916 :
"Le repos accordé à la 53e D.I. fut de très
courte durée, malgré l'état
général de l'infanterie (
) Le 205e RI quitte le
petit village de Chelles, dés le 24 janvier, au petit jour
(
)
Le 6e Bataillon doit se rendre au camp des Maréchals, dans la
forêt de Laigue, près d'Ollencourt, quitte le
régiment à Rethondes pour suivre la route qui
mène au Puits d'Orléans et à
Saint-Léger-aux-Bois. Il passe près de la ferme de
Belle-Assise qui est transformée en ambulance pour chevaux
blessés, puis au carrefour des Princesses et du Pont-d'Etoupe
pour aller cantonner dans les baraques Adrian qui sont
édifiées non loin du carrefour des Plainards, le long
de la route d'Ollencourt. Abritées par des chênes et des
hêtres de la forêt, elles ont échappé
jusqu'ici à la vue des avions ennemis et aux bombardements de
l'artillerie lourde. Il est défendu de faire du feu dans les
baraquements pendant le jour, car la fumée pourrait les faire
repérer par les observateurs boches, et alors, adieu Camp des
Maréchals (
)
Le mardi 25 janvier, dès 6 heures du matin, les compagnies du
205e commencent à relever le 318e RI dans le sous-secteur C.
Nord de Quennevières, dont les ruines se profilent à
travers la pâle clarté du jour naissant." (6)
1916 - carte-photo
simplement légendée "en souvenir de St
Léger aux Bois"
|
1916 - carte des
positions militaires autour de
Saint-Léger-aux-Bois
dressée et restituée par le Groupe de Canevas
de Tir le 25 mai 1916
Le rouge, ce sont les
lignes françaises, et le bleu les lignes
allemandes. Nous sommes bel et bien sur le front qui
s'est mis en place en 1914 et ne reculera que vers 1917 pour
revenir une dernière fois en 1918.
|
ici
des photos prises à St Léger en
août 1916 :
l'artillerie anglaise, un avion allemand, un
général
|
|
1917 - recul des
armées allemandes sur la ligne
Hindenburg
|
Le recul des soldats allemands sur la
ligne Hindenburg était justifié par la volonté
de réduire la longueur du front et de concentrer des troupes
pour de futures attaques. Les régions ainsi
libérées virent le retour de la population
évacuée. Dans Saint-Léger sorti de la zone des
combats, les villageois découvrirent de nombreuses maisons
ruinées, des champs impropres à la culture, les
bâtiments communaux et l'église dévastés.
Sur les murs de l'église, dans la partie haute, subsistent des
graffitis de soldats, notamment un profil de poilu.
janvier 1917 -
service des eaux au Puits d'Orléans - forêt de
Compiègne
|
vente de journaux
aux soldats au Puits d'Orléans, en forêt de
Compiègne - février 1917
|
"Après quelques jours de
repos sur Chantilly, dans la nuit du 18 au 19 mars 1917, le 236e RI
abandonne également ses cantonnements de repos. A 5h30, il
embarque en camions et, par Compiègne, arrive vers 11 heures
au sud de Saint-Léger-aux-Bois. Il gagne ensuite les
emplacements qui lui sont assignés, c'est à dire :
Colonel, Etat Major et 4e Bataillon à
Saint-Léger-aux-Bois
5e Bataillon, dans les abris de Bailly
6e Bataillon, dans les abris disponibles de Bailly, au hameau de
Flandre et à la Tuilerie.
A 15 heures, le 319e RI est rassemblé au Plessis-Brion et
cantonne dans ce village avec la Cie 3/13 du Génie.
L'artillerie, qui bivouaquait au nord-est de Lagny, reçoit
dans la nuit du 18 au 19, vers 22 heures, l'ordre du 35e CA de se
rassembler le 19 mars dans la région de
Saint-Léger-aux-Bois. Le départ des batteries est
fixé à 4 heures et la longue colonne reprend le chemin
de Plessier-de-Roy, et, par Elincourt-Sainte-Marguerite, Chevincourt
et Montmacq, vient stationner à Saint-Léger-aux-Bois
avec le 236e RI...
Le 22 mars, à midi, la division quitte ses cantonnements de la
vallée de l'Oise pour gagner la région de
Blérancourt (Aisne) - Brétigny (Oise).
Le 205e RI, rassemblé près du cimetière de
Montmacq, prend la route de Saint-Léger-Bailly. De ce dernier
village, dont le nom figura à plusieurs reprises dans les
communiqués officiels, il ne reste plus que des ruines
branlantes, au milieu du dédale des tranchées et des
boyaux que les Allemands viennent d'abandonner pour les
défenses de la fameuse ligne Hindenburg." (7)
1918 - la dernière
offensive allemande et la contre-offensive
alliée
|
L'armée allemande, confiante
dans sa supériorité et profitant de l'occasion unique
offerte par l'effondrement du front russe, devait lancer une attaque
décisive, avant la montée en puissance de
l'allié américain. Aussi déclencha-t-elle, le 21
mars, une offensive d'envergure en direction de la Marne depuis la
vallée de l'Aisne, puis simultanément en direction de
Compiègne depuis Saint-Quentin et dans les Flandres. L'Oise
est de nouveau un théâtre de la guerre, avec la bataille
du Matz, où devaient intervenir des unités de chars,
puis celle du Mont Renaud devant Noyon, qui permirent d'arrêter
la progression allemande à quelques kilomètres au nord
de Compiègne, avant de lancer l'ultime contre-offensive
alliée.
la Grand' Rue de
Saint-Léger, avant les bombardements de
1918
|
la Grand' Rue de
Saint-Léger, après les bombardements de
1918
|
la poussée ennemie sur
l'Oise et l'Aisne (mai-juin 1918) (8)
|
Combat de Puisaleine-Les Loges (31
mai 1918) : "Le 26 mai, le régiment est relevé.
Après avoir cantonné à Marquéglise,
Marest-sur-Matz où il reste les 28 et 29. C'est
l'époque de l'attaque allemande sur le Chemin des Dames.
L'ennemi avance rapidement entre l'Oise et l'Aisne. On fait encore
appel au 134e. Le régiment passe sur la rive gauche de l'Oise
et bivouaque pendant la nuit du 30 dans la forêt de Laigue
(à Montmacq et Saint-Léger-aux-Bois). A l'aube du 31,
il se met en marche vers l'Est. Les Allemands eux aussi ont
traversé l'Oise, bousculant les divisions qui en
défendaient les passages, et ils se trouvent à ce
moment dans la région Nampcel-Moulin-sous-Touvent, continuant
leur progression en direction de Compiègne. Le temps presse ;
sans arrêt, le régiment est poussé en avant, et
par Tracy-le-Mont il arrive dans le ravin de Puisaleine. La chaleur
est accablante et les hommes sont très fatigués. Il est
11 h 30. L'ordre parvient à ce moment de se porter
immédiatement à l'attaque. Le 134e, qui est à la
disposition de la 4e brigade du Maroc, et va opérer en liaison
à gauche avec le régiment d'infanterie colonial du
Maroc. Les unités, oubliant leur fatigue, se portent en avant
en direction de Nampcel."
historique du 4e Régiment
Mixte de Zouaves-Tirailleurs (9)
|
"Vers 11 heures, dans la
matinée du 30 mai, les Allemands commencent à bombarder
les rives de l'Oise. Leur intention de passer la rivière
devient manifeste (...) A la date du 9 Juin, nous tenons toujours
Caisnes, Laigle, le bois sud de la ferme Le Mériquin, et nous
avons dans la forêt d'Ourscamp une fenêtre sur l'Oise.
Pourtant, dès le 9 au matin, l'attaque prévue contre la
IIIe Armée s'est produite. Tout son effort a porté sur
la rive droite de l'Oise.
De Sempigny, en passant par Ourscamp, l'Oise tourne au Sud pour
joindre l'Aisne dans la région de Compiègne. Les
Allemands, ayant réussi à refouler les unités
qui, par-dessus l'Oise, continuent notre ligne de résistance,
s'avancent sur la rive droite et descendent au-delà de
Ribécourt-Béthancourt, jusque vers Montmacq. Nous avons
mission d'organiser une deuxième position de
sûreté avec des éléments où entrent
le 5e et le 3e Bataillons du 4e Zouaves. Le 4e Bataillon reste
à la disposition de la 76e Brigade. Le PC du régiment
se transporte, dans la nuit du 9 au 10, à Saint Léger
aux Bois (...) Au matin du 10, notre situation devient
périlleuse. Nous avons désormais à
protéger notre flanc gauche, insuffisamment couvert par le
fossé de l'Oise que l'ennemi peut traverser d'un instant
à l'autre. C'est pourquoi un mouvement de repli s'impose et,
en raison de la situation, le Général commandant
l'armée prescrit à la 38e Division de s'aligner sur le
front Bailly-Tracy-le-Val. Toutefois, nous ne partirons qu'à
notre heure, le 11, et jusque là, toutes les patrouilles
allemandes qui, entre Bailly et Ourscamp, tentent de passer l'Oise,
sont rejetées à l'eau. Nous partons même sans que
l'ennemi puisse se douter de notre repli. II continue pendant toute
la matinée du 11 à bombarder inutilement nos anciennes
premières lignes."
"Dès cette date du 11 juin,
le groupement de l'Oise, dont faisait partie la 38e Division, passe
à la Xe Armée qui bientôt, sous les ordres du
Général Mangin, ira brillamment contre-attaquer et
dégager peu à peu la rive droite. En attendant, nous
tenions de pied ferme, appuyés à la forêt de
Laigue, interdisant tout accès sur la rive gauche."
La position reste difficile. Nous avons l'Aisne derrière nous.
Mais une organisation rapide commence en forêt. Les anciennes
lignes de Bailly, qui dataient de 1917, époque de la retraite
allemande, sont remises en état. Après quelques jours,
le journal de marche pouvait écrire : "Secteur calme".
dommages subis par
la mairie-école de Saint-Léger, en
1918
|
"Sans répit, le 4e
régiment Mixte va poursuivre sa tâche. Relevé le
22 juillet par un corps anglais, il est dirigé sur la
région de Pierrefonds, Trosly-Breuil, où il incorpore
d'importants renforts de jeunes classes. Puis, sans avoir eu le temps
d'amalgamer ces nouvelles recrues, il remonte en ligne au Nord de la
forêt de Laigue, dans le secteur de
Saint-Léger-aux-Bois, en bordure de l'Oise, de Montmacq
jusqu'à l'Ouest de Bailly. La rivière forme là
une vaste boucle que l'ennemi occupe et que nous entourons.
Le 4e Mixte : Relève 226e RI, sous secteur de
Saint-Léger-aux-Bois : Btn BISSERIER à droite - Btn
PINEAU à gauche. Le Poste de Commandement du Régiment
était route de Saint-Léger-aux-Bois, au carrefour du
Puits d'Orléans. On refit connaissance avec la forêt de
Laigue. Mais ce n'est plus la défensive. Chaque jour, on
s'attend à repartir de l'avant et, dans le fond des
curs, il y a une satisfaction intime à la pensée
de reprendre bientôt en bloc le terrain qu'il a fallu
défendre pied à pied pendant dix semaines. A notre
gauche, la IIIe Armée, assumant l'uvre commencée
autrefois par la Xe, réalise des progrès sur la rive
droite de l'Oise.
Dans ce nouveau secteur, le régiment est soumis nuit et jour
à de violents bombardements par obus à ypérite,
dont les effets sont accrus par la présence des bois qui
retiennent près du sol les vapeurs
délétères. Aussi le nombre des
évacuations est-il considérable : près de 20 par
jour. Le moral du 4e Mixte n'en est point atteint cependant, les
hommes déclarent que c'est parce qu'il ne peut pas les
emporter, et pour tromper son attente le régiment entreprend
dans la boucle de l'Oise une série de reconnaissances
offensives dont l'exécution, dans des conditions
topographiques déplorables, avec une rivière à
dos, développera dans la troupe les qualités d'audace
et de décision qu'elle possède déjà
à un haut degré.
Ces petites opérations débutent le 11 août par
une reconnaissance du lieutenant SALVAT qui, avec 2 barques et 30
tirailleurs de la 2e Compagnie, pousse une pointe sur les fermes de
la Verrue et de Fernière et enlève un poste allemand de
4 hommes et une mitraillette. Elles se développent les 12 et
13 août par l'entrée en action sur la rive droite de
l'Oise de la Compagnie JACQUIER, renforcée d'une section de
mitrailleuses, chargée de nettoyer la boucle et de couvrir, le
cas échéant, le passage de la
rivière."
C'est dans ces circonstances que le
4e Mixte était appelé à prendre part à
des opérations de plus grande envergure qui se
préparaient dans le voisinage, et au cours desquelles il fit
une ample moisson de lauriers. Ces opérations, qui se
déroulèrent du 13 au 29 août, sont
résumées dans le rapport ci-après du Colonel
VERNOIS commandant le régiment :
"Le 4e Mixte était en secteur dans la région de
Saint-Léger-aux-Bois, le 13 août, il reçut
l'ordre de venir prendre position à la gauche de la 15e D.I.
à la lisière Nord du bois Saint-Mard : un bataillon en
première ligne, un bataillon en soutien (éperon ouest
de Cosne), un bataillon au repos (forêt de Laigue)."
situation des
bataillons au jour J, le 15 août 1918 - sous-secteur
de Bailly
|
"15 août - Dans la nuit, le
Btn de JUVIGNY du 4e Zouaves relève dans le sous-secteur de
Bailly le Btn SALBERT qui se porte entre le carrefour des Princes et
le carrefour du Plessis Brion. Le Btn MEFFREY du 4e Mixte
relève le Btn ROTHENFLUE qui se porte au rond-point BUISSON.
Le Btn LOYNET se porte dans la région du carrefour
d'Ollencourt (avec ½ Cie de mitrailleuse du 74e RI). Le colonel
du 4e Mixte prend le commandement du sous-secteur. Le Btn BISSERIER,
relevé par une C.M. de Territoriale, se porte dans la
soirée en soutien du 4e Mixte. La situation de l'ID sera la
suivante le 16 au matin : réception des ordres de la 38e D.I.
relatifs à l'emploi possible de la D.I. dans une action
offensive Of n°257 et annexes. Pertes : 4e Zouaves : Lt. PELTIER
blessé, 1 blessé, 4 intoxiqués - 4e Mixte : 1
blessé, 12 intoxiqués - 8e Tirailleurs : 2
blessés, 20 intoxiqués.
Le 16 août, 1 section de mitrailleuses du 6e Chasseurs
d'Afrique est mise à la disposition de l'ID pour le
remplacement de la C.M. Territoriale dans la boucle de l'Oise et de
la liaison avec la D.I. à gauche au pont de Rouillie. Pertes :
4e Zouaves : 4 intoxiqués - 4e Mixte : 9 intoxiqués -
8e Tirailleurs : 1 blessé, 3 intoxiqués."
"Le 18 août, une reconnaissance poussée
jusqu'à Pimprez constate que le village est
évacué. Devant Bailly, il n'en va pas tout à
fait de même. Nos patrouilles se heurtent à des
guetteurs vigilants. Mais sur la droite, la Xe Armée s'est
emparée des positions avancées de la défense
allemande."
l'église
Saint-Jean Baptiste, endommagée, en
1918
|
d'autres
photos de l'église
éventrée
|
|
La Bataille de Noyon paraît
pouvoir s'engager.
Le 19 août, le lieutenant-colonel commandant le 4e Zouaves
transporta son P.C. à Bailly. Les troupes quittèrent ce
secteur à partir du 21 août, occupant la rive droite de
l'Oise et progressant vers le nord en direction de Pont
l'Evêque.
Saint-Léger-aux-Bois fut définitivement
libéré le 25 août 1918, soit 4 années
après avoir subi les premiers combats.
Ainsi des soldats de très
nombreuses provenances et d'origines différentes sont venus,
au prix de leurs vies perdues, sur le territoire de
Saint-Léger-aux-Bois défendre la Nation et la
Patrie.
L'estimation de leur nombre est bien difficile à
établir mais au gré des consultations des historiques
de régiments et des références affichées
sur Internet, il est fréquent d'apprendre, par des indications
provenant de sites communaux, personnels ou en rapport avec
l'armée et la guerre 1914-1918, que tant d'hommes de
contrées si lointaines sont venus mêler leur sueur et
leur sang à la terre du village, avec les défenseurs
locaux et nationaux.
les hommes de
Saint-Léger dans la guerre
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Dès l'ordre de mobilisation
générale affiché, les jeunes hommes et les
réservistes de Saint-Léger-aux-Bois avaient rejoint
leurs régiments respectifs, animés de l'esprit de la
revanche qui leur était promise depuis la défaite de
1870 et la perte de l'Alsace et la Lorraine. Le samedi 1er août
1914, à 4 heures de l'après-midi, tous les clochers de
France faisaient entendre un sinistre tocsin. C'était la
mobilisation générale.
Le même jour, l'Allemagne, avec une longueur d'avance,
déclarait la guerre à la Russie.
Bon nombre de soldats de Saint-Léger furent mobilisés
dans les régiments à proximité, comme le 67e
Régiment d'Infanterie - 30e compagnie, appartenant au 4e Corps
d'Armée, stationné à Compiègne et
Soissons. Puis ils parcoururent le front d'Est en Ouest, au
gré d'incessants déplacements répondant au
besoin des stratégies militaires, et pour combler les pertes
d'effectifs considérables occasionnées ici et là
par des commandements peu soucieux de préserver la vie des
soldats.
La commune ne tarda pas à
être endeuillée une première fois, par la
disparition d'Arthur Jules DROUARD, 31 ans, né à
Nampcel le 9 juin 1883, Mort pour la France le 26 août
1914. Ce sont des hommes dans la force de l'âge que la guerre
allait emporter, laissant parfois des veuves et des orphelins qu'ils
n'avaient pas même connus. Parfois s'éteignit à
jamais avec eux la branche familiale. Ils laissèrent souvent
derrière eux des correspondances, jusqu'à leur ultime
envoi, où ils tentaient de rassurer leurs proches et
témoignaient de leur état d'esprit souvent emprunt du
devoir de servir et d'un fatalisme qui nous paraît aujourd'hui
invraisemblable : "Va où tu peux, meurs où tu dois
!" trouvait-on écrit sur certaines de leurs cartes
postales rédigées dans les tranchées.
Pour d'autres, plus chanceux, c'était "la bonne blessure" : la
baïonnette, la balle ou l'éclat d'obus qui vous
atteignait avec une gravité superficielle au bras ou à
la jambe, pour être admis au poste de secours puis
évacué à l'arrière dans un hôpital.
Certains soldats furent aussi victimes des terribles bombardements
d'artillerie, parfois chargés de gaz, et restèrent
handicapés ou durent subir une amputation.
la désolation dans le
village
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Comme de nombreux villages
situés à proximité du front,
Saint-Léger-aux-Bois subit de lourds dommages durant ces
quatre années de guerre et devait mettre des années
à se redresser. La population de la commune est ainsi
tombée de 463 habitants en 1911 à 293 en 1921, soit une
perte de près de 40% (10), et sans citer les deux
premières années suivant le départ des soldats,
où seulement quelques familles purent retrouver un toit.
De nombreuses maisons furent détruites partiellement ou
totalement. Furent aussi durement touchées la
mairie-école et l'église, laquelle avait
été classée monument historique juste avant le
début du conflit, par arrêté du 15 janvier 1914
(11).
Les champs étaient devenus indisponibles, en raison des
tranchées et des systèmes de défense qui
couraient partout, même à travers les jardins, au
cur du village. Des munitions et des armes jonchaient encore le
sol par endroits, représentant des dangers mortels.
Le 7 juillet 1919, le préfet de l'Oise estima à 80% en
moyenne le taux de destruction des maisons à
Saint-Léger. Les habitations endommagées ou
détruites ne pouvaient être aisément
relevées par des familles souvent endeuillées, qui
durent patienter des années, au prix de longues
démarches administratives accomplies dans le cadre de la
Société Coopérative de Reconstruction, une des
premières mises en place dans l'Oise, pour toucher des "
dommages de guerre " et pouvoir enfin rebâtir. D'autres encore
quittèrent le village, ayant perdu leur outil de travail,
leurs chevaux, et s'installèrent en ville.
Les fermes étaient exsangues,
les troupeaux disparus, les chevaux réquisitionnés par
l'armée. Les champs restèrent incultivables pendant
plusieurs années, ce qui entraîna la disparition de
plusieurs exploitations, dont les cultivateurs trop âgés
ou embauchés ailleurs quittèrent la terre et parfois
même la commune.
Dans un village où les conditions de l'agriculture avaient
toujours été difficiles, l'artisanat s'était
développé, notamment le travail à domicile pour
la brosserie de Tracy-le-Mont, aussi disparue dans la tourmente. On
trouvait également une fabrique de balles à jouer,
fondée en 1839 par DELAISSEMENT, reprise par la famille
BERNARD-RONDEL, qui fit construire en 1896 ses atelier et
entrepôt en pierres et briques, rue d'Enfer, aujourd'hui rue
des Etangs. Elle employait des "faiseuses de balles" à coudre
des enveloppes de cuir, ensuite bourrées de fougères ou
de sciure. Leur fils Aristide, dit Restide, BERNARD était
décédé en 1909. Ses deux fils employés
à la fabrique disparurent en 1915 dans les combats de
l'Argonne, et avec eux l'entreprise.
Saint-Léger était aussi
tourné vers l'exploitation forestière. Or la mitraille
et les éclats d'obus avaient rendu impropre le bois pour la
menuiserie, sans compter les dangers que représentaient les
quantités d'obus tombés sans exploser, sommeillant dans
l'humus, comme autant de pièges mortels. Encore aujourd'hui,
il n'est pas rare de découvrir des munitions, qu'il est
prudent de ne pas manipuler.
Tous ces facteurs ont
contribué au déclin du village après 1918 et
pesé encore bien longtemps, faute d'avoir su reprendre le
train du développement économique,
bénéficiant davantage aux communes plus proches des
axes de communication, du chemin de fer ou du canal de l'Oise.
La reconstruction commença par le débarras d'imposantes
quantités de décombres des habitations, de
réseaux de fils de fer barbelés et de toutes sortes de
constructions militaires ayant abrité sommairement les soldats
français. Puis on remblaya les tranchées et les boyaux
un peu partout dans le village et le long de la rive de l'Oise. Les
équipes de travailleurs et de prisonniers de guerre allemands
utilisèrent un petit chemin de fer Decauville à voie
étroite, qui avait pu servir pour l'armée pendant les
combats, et dont les rails couraient au long de la Grande Rue du
village.
Des agents techniques des Régions Libérées,
domiciliés à Saint-Léger pendant la
période de reconstruction, contribuèrent au
relèvement du village.
Toutes les maisons n'ont pas été refaites à
l'identique : celle de la famille BERNARD-BONNART, située
à l'angle de la Grande Rue et de la rue d'Enfer, au centre du
village, qu'un obus avait détruite, initialement placée
dans l'alignement de celles ayant subsisté, fut reconstruite
en retrait, avec un jardin sur le devant qui la mit en valeur et,
comble de modernisme, fut équipée d'un réseau
électrique, alors que l'électricité
n'était pas encore arrivée jusqu'à
Saint-Léger.
Le dimanche 30 mars 1924, Mgr. LE
SENNE, évêque de Beauvais, visita successivement quatre
églises du canton, pour une cérémonie d'action
de grâce marquant la renaissance des églises
dévastées. Dans l'après-midi, après
Montmacq, il fut accueilli à Saint-Léger par le maire
et le curé, dans une église restaurée, dont le
gros oeuvre avait heureusement peu souffert.
L'édifice fut refait à l'identique, sous la direction
d'André COLLIN, architecte en chef des monuments historiques
en charge du département, grâce à des
crédits de l'Etat, ainsi qu'une aide personnelle de Mme
LUCKMEYER, une Américaine fortunée qui, comme nombre de
ses compatriotes, apporta des secours aux villages
sinistrés.
mai 1921 - inauguration du Monument
aux Morts 1914-1918
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Les pertes subies par les
Armées étaient telles que toute la nation fut
saignée d'une grande partie de ses forces vives. Les soldats
revenus plus ou moins indemnes eurent du mal à
témoigner des situations proprement inimaginables qu'ils
avaient vécues et forgèrent entre eux des liens de
camaraderie exceptionnelle. Ils se retrouvèrent au sein des
associations d'anciens combattants et commémorèrent la
mémoire du sacrifice de leurs camarades disparus "Morts
pour la France". Dans chaque commune de France, un monument
perpétua le souvenir du sacrifice des hommes morts au Champ
d'Honneur.
L'inauguration du monument aux morts
de Saint-Léger-aux-Bois eut lieu le 16 mai 1921, sous la
présidence du comte de l'AIGLE, conseiller
général du canton, en présence de tout le
village rassemblé derrière les personnalités
locales, le conseil municipal, les Anciens Combattants et une garde
d'honneur militaire portant une gerbe avec le drapeau tricolore de
leur section, précédés du curé et des
enfants de choeur, afin de rendre hommage aux enfants de
Saint-Léger-aux-Bois tombés lors des combats (12).
Le monument de Saint-Léger, financé par la commune et
des dons, ainsi qu'une subvention de l'État proportionnelle au
nombre de combattants disparus (loi du 25 octobre 1919), était
un des plus modestes du canton.
le monument aux
morts de Saint-Léger-aux-Bois
|
Erigé à l'entrée
du cimetière, en lisière de la forêt de Laigue,
à proximité des premières tranchées et du
front stabilisé à Bailly, il a la forme d'un simple
obélisque de pierre, décoré de la croix de
guerre décernée à la commune. Sur le devant est
fixée une plaque de marbre blanc où sont inscrits par
ordre alphabétique, en lettres d'or, les noms des soldats de
la commune Morts pour la France : en tout 26 hommes, de 21
à 44 ans, avec une moyenne d'âge de 30 ans,
tombés sur les champs de bataille de l'Argonne, de la Somme,
du Nord, de l'Aisne et jusqu'en Serbie, à Monastir.
Ils seront complétés en 1945 par les noms des 4
victimes militaires et civile de la Seconde guerre
mondiale.
Après une messe dans
l'église, le cortège se forma pour se diriger vers le
cimetière à l'orée nord de la forêt de
Laigue, non loin des positions du front défendues par
l'Armée française pendant de si longues
années.
Il faisait chaud en cette fin mai, de nombreux participants avaient
ôté leur casquette ou leur képi. La participation
était forte. Le cortège, venu de l'église, passa
devant la mairie pour se rendre au cimetière. Le photographe
s'était placé dans la montée pour avoir une vue
d'ensemble.
inauguration du
monument aux morts de Saint-Léger-aux-Bois, le 16 mai
1921
|
Le personnage de grande taille, au
premier rang à gauche est le comte de l'Aigle, conseiller
général du canton. A sa droite, habillée en
noir, probablement Mme LUCKMEYER, une Américaine bienfaitrice
de la commune; sans doute aussi Louis-Auguste RICHARD, maire de la
commune, et des élus du canton.
Dans le cimetière reposent
plusieurs soldats dont la dépouille a pu être
ramenée dans le caveau familial. Une plaque, parfois
accompagnée d'une photographie du soldat, illustre son
souvenir. Deux tombes où reposent deux Zouaves inconnus
tombés à Saint-Léger constituent le carré
militaire, entretenu par l'association du Souvenir
Français.
D'autres portés disparus reposent dans des ossuaires
regroupés avec des milliers de semblables près des
champs de bataille en Champagne ou en Argonne, si ce n'est encore
dans la terre où la guerre les a fauchés.
juillet 1923 - Croix de guerre
à la commune de
Saint-Léger-aux-Bois
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Le dimanche 22 juillet 1923, Charles
REIBEL, Ministre des régions libérées, vint
remettre les croix de guerre aux communes martyres du canton de
Ribécourt puis du canton de Guiscard.
Il se déplaça en personne à Ribécourt
qui, pour l'occasion, s'était parée autant que possible
d'un air de fête, avec guirlandes et drapeaux parmi ses ruines.
Les communes du canton avaient été mises à
contribution pour financer cet accueil. Le Ministre, arrivé
dans la matinée à la gare de Compiègne, fut
rejoint par les élus locaux et le préfet de l'Oise, et
gagna Ribécourt en voiture, où il fut accueilli par le
comte de l'AIGLE, conseiller général, le baron de
LAVILLEON, conseiller d'arrondissement, et le maire, M.
PETTRÉ.
La société musicale de Tracy-le-Mont joua, rejointe par
les sapeurs-pompiers, les anciens combattants, les archers,
jusqu'à la place de l'église, où était
dressée une vaste estrade face aux ruines. On exécuta
la Marseillaise et le comte de l'AIGLE prit la parole: "(
)
Les 18 communes du canton de Ribécourt, citées à
l'ordre de l'Armée, sont heureuses de recevoir de vos mains la
croix de guerre (
) Elles ont le sentiment et la fierté
de les avoir bien méritées par leur
sacrifice."
Croix de guerre - 24
février 1921
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Cette médaille et
le diplôme correspondant
sont toujours exposés
dans la salle du conseil municipal
de Saint-Léger-aux-Bois.
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remise de la Croix
de Guerre
aux communes martyres
du canton de Ribécourt
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Après les discours, M. REIBEL
donna lecture des citations pour chacune des communes. Puis
défilèrent, deux par deux, les jeunes filles
endimanchées désignées pour les
représenter, qui s'approchèrent en portant le coussin
brodé au nom du village, sur lequel le ministre épingla
la croix de guerre, sous le regard du maire de
Saint-Léger-aux-Bois, Louis-Auguste RICHARD.
La grandiose cérémonie se poursuivit par un banquet
à Ribécourt alors que le ministre se dirigeait vers
Guiscard, puis dans l'après midi la société
musicale de Tracy-le-Mont donna un concert et la journée fut
clôturée par un grand bal public.
A partir de 1919 furent
organisés des pèlerinages dans les régions
dévastées, afin que les élèves des
écoles de France, fortement impressionnés par les
"crimes des Allemands" et la "barbarie teutonne" n'oublient jamais
Au départ de la gare de Compiègne, les jeunes
étaient conduits en camions automobiles vers les lieux de
leurs excursions. Ribécourt était le début de la
région vraiment dévastée ; des tas de moellons
marquaient l'emplacement des maisons détruites. A
Chiry-Ourscamp, on passait la ligne de front ; avant Noyon, devant le
Mont-Renaud, où la ferme et le château n'existaient
plus, on traversait des tranchées, des fortins et des abris
qui avaient fait de cette colline une véritable citadelle au
moment des combats pour la conquête de la ville. Le voyage se
poursuivait par Noyon, le retour se faisait par Carlepont,
Tracy-le-Val, Bailly et Saint-Léger-aux-Bois.
Des milliers d'enfants étaient ainsi sollicités, afin
d'édifier leur sens patriotique.
- (1) Registre d'Etat Civil de la
commune de Saint-Léger-aux-Bois, année
1914
- (2) "Journal de Marche et
d'Opérations", 37e Div. Infanterie, 6e Régiment de
Marche des Tirailleurs
- (3) "Journal de Marche et
d'Opérations" de la 37e D.I., 3e Brigade du Maroc, 26N330
Dossier 1, oct. & nov. 1914
- (4) Compte rendu de la nuit du 12
au 13 novembre 1914, n°339 - 2e B.Tal Chap.
- (5) Correspondance familiale
BONNARD-PROTIN
- (6) "La 53e DI dans l'Oise,
Souvenirs de la guerre de 1914-1918" Marcel Hémery,
rééd. Le Fouilleur, 2006
- (7) Idem
- (8) "Journal de Marche et
d'Opérations", 15e D.I., page 32
- (9) "Historique du 4e
Régiment Mixte de Zouaves-Tirailleurs", 76 Bi (1er janvier
1917 au 9 août 1918) puis 38 Di (10 août 1918 au 16
septembre 1919) et 75 Bi (reconstitué), carton 333 dossiers
5 et 6, cote 26 N333 - SHAT - Vincennes
- (10) "Paroisses et communes de
France, Oise" Robert Lemaire, Paris, EHESS, 1976, p.
707
- (11) Arrêté du 15
janvier 1914 de M. le Ministre de l'Instruction Publique et des
Beaux-Arts, "La Gazette de l'Oise" du 25 janvier 1914. Date de
protection par arrêté du 30 décembre 1913,
n° notice PA00114864
- (12) Article paru dans "La
Gazette de l'Oise", n° 26, mercredi 23 mai1921
- "Montmacq-sur-Oise - Un
siècle au fil de l'eau" Jean-Pierre LAMY, imprimerie FINET,
Compiègne, 2002
- "La Grande Guerre dans l'Oise"
Roland ANDRÉ, éditions Alan SUTTON,
Saint-Cyr-sur-Loire, 2002
- "La 53e DI dans l'Oise, Souvenirs
de la guerre de 1914-1918" Marcel Héméry,
rééd. Le Fouilleur, 2006
- "L'Oise dans la Grande Guerre"
Jean-Yves BONNARD, CDDP Oise, Beauvais, 2007
- Didier GUENAFF, Jean-Yves
BONNARD, association "Patrimoine de la Grande Guerre"
- Bruno JURKIEWICZ, association
"Mémoire des chars, juin 1918"
de
Saint-Léger-aux-Bois
à La
Chanvrière
(1789-1799)
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la
Grande Guerre, vue par
Maurice
Bonnart
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nos
soldats de la Grande
Guerre "Morts pour la
France"
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Saint-Léger-aux-Bois
à travers ses
monuments et ses
rues
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La
Seconde Guerre mondiale
et l'Occupation à
Saint-Léger
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Merci
de fermer l'agrandissement sinon.
https://www.stleger.info