Il
s'agit d'un article publié le 11 février 2011 sur
http://news.lexcel.be
et titré "Jean-Claude Bouvy, vingt-cinq ans
déjà" :
"Jean-Claude Bouvy est un
redoutable manieur de ballons, qui couvre admirablement ses actions.
Jai de la peine à croire quAnderlecht ait pu
laisser partir un joueur de cette qualité." (Michel
Renquin, après Anderlecht-Gand, en 1981)
Jean-Claude Bouvy a joué pour
Saint-Léger (69-76), Virton (76-77), Anderlecht (77-81) et La
Gantoise (81-86). Au total, il a disputé 131 matches de
Division 1, inscrivant 17 buts.
Jean-Claude Bouvy
à St Léger - agrandissement et tous les noms ici
" Saint-Léger,
Virton, Anderlecht, Gand : Jean-Claude Bouvy a
connu une ascension fulgurante. Puis une fin
tragique.
Thomas Meunier, pas
encore 20 ans et bientôt au FC Bruges. La
remarquable éclosion de lattaquant
virtonais nest pas passée
inaperçue dans notre pays. Et même un
peu en dehors.
Plus de trois
décennies avant lui, un autre joueur
virtonais, Jean-Claude Bouvy, a connu une ascension
plus fulgurante encore, passant dès
lâge de 18 ans dans les rangs du
Sporting dAnderlecht, grand dEurope
à lépoque. Le Sporting des
Rensenbrink, Coeck, Vander Elst et autres Haan. Un
bond en avant exceptionnel pour ce gamin né
au Congo et arrivé en Belgique, patrie
dorigine de son père, à
lâge de neuf ans. Moins dune
décennie plus tard cependant, à
linstar de Laurent Verbiest avant lui ou Ludo
Coeck un peu plus tard, Jean- Claude Bouvy allait
connaître une fin tragique. Une
chaussée glissante à 12 km de son
domicile, à Gand, une sortie de route et
Jean-Claude Bouvy était emmené
à lhôpital dans un état
critique. Ça se passait le 25 janvier 1986.
Plongé dans le coma, Jean- Claude Bouvy
allait rendre son dernier souffle le 5
février. Vingt-cinq ans plus tard, son
souvenir demeure vivace en Gaume, parmi ceux qui
lont vu à loeuvre ou lont
affronté. Ce qui pour ces derniers se
réduisait souvent à accepter un
rôle de spectateur. Surtout en
catégories dâge. "Nous avions
le même âge, rappelle Michel
Georges, lactuel secrétaire de
lExcelsior Virton. Il était
exceptionnel. Je jouais à Virton
chez les jeunes et quand on affrontait
Saint-Léger, on prenait des casquettes. Des
12, 13 voire 15-0. Et Jean-Claude Bouvy
empilait les buts. Je lai aussi
fréquenté à
lécole puisquil était au
collège Saint-Joseph comme moi. Il jouait
tout le temps. Avec ces ballons en plastique
quon achetait à lépoque
chez le proviseur. Il lui arrivait de jouer dans le
fond de classe, en plein cours, en faisant rebondir
le ballon contre le mur."
Né à
Léopoldville le 19 mai 1959, de père
belge et de mère congolaise, Jean-Claude
Bouvy est venu habiter à Saint-Léger
à la fin des années 60. À
la rue du 5 septembre, juste à
côté du café Lebrun. "Moi,
jhabitais de lautre côté
du café, précise Jean-Pierre
Descamps, dirigeant historique du Gaumais
St-Léger, le club de football en salle.
Son père était de
Saint-Léger, il est parti en mission en
Congo, puis il est revenu en Belgique avec sa femme
et ses enfants, mais il na pas tardé
à repartir. Les enfants sont restés.
Ils ont été élevés par
leur tante Alice. Je me souviens très bien
du jour où je lai rencontré
pour la première fois. Il jouait au foot
avec son petit frère Robert sur le parvis de
léglise (NDLR : il avait aussi
deux soeurs, Yvonne et Patricia). Je les ai
rejoints. Je dois avouer que je nai
guère vu le ballon ce jour-là.
Jean-Claude na pas tardé à
saffilier au club de foot de la
localité. Il a joué avec les cadets
alors quil navait pas encore
lâge requis. Jétais dans
son équipe. Généralement,
cétait Bouvy et les autres. On a
été champion en scolaires. Cest
son oncle qui nous entraînait. Puis il a
rejoint léquipe première
dès quil a eu 16 ans. Et il est parti
à Virton lannée suivante. Un
gars super, gentil et fair-play." Les deux
hommes ne se sont pas perdus de vue, même
quand Jean-Claude Bouvy a rejoint Anderlecht,
où il a terminé ses humanités
en scientifique A, à
lathénée Bracops. "À
lépoque, je suivais des cours de
flamand, deux matinées par semaine à
Bruxelles, poursuit Jean- Pierre Descamps.
Laprès-midi, je passais le voir
à lentraînement au Parc Astrid.
Durant ses temps libres, on jouait au kicker
ensemble. Il mest arrivé plusieurs
fois de traverser les vestiaires en sa compagnie.
Quand il est passé à Gand, je
lai vu moins souvent. Sauf quand il revenait
à Saint-Léger. On jouait alors au
tennis ensemble. Il restait très
attaché au village de son enfance. Ce fut un
sacré choc quand on a annoncé son
accident. Et jai été lun
des premiers à apprendre son
décès. Je ne garde que
dexcellents souvenirs des moments quon
a passés ensemble."
Daniel
Jonette - http://www.lavenir.net
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Jean-Claude Bouvy na
joué quun an à Virton, avant de rejoindre ce
grand dEurope quétait alors le Sporting
dAnderlecht.
Quelques mois seulement en Promotion auront suffi à
Jean-Claude Bouvy pour attirer les recruteurs de lélite.
Sil a signé à Anderlecht, Charleroi était
aussi sur le coup et semblait même disposé à
mettre davantage sur la table. Mais le prestige du club bruxellois a
fait pencher la balance. Pour 500 000 francs, au
bénéfice de St-Léger qui lavait
prêté à Virton (plus un supplément de 50
000 par tranche de trois matches joués, avec un maximum de 12
rencontres). Cest Jean Thissen, alors inamovible back gauche du
Sporting et plus tard éphémère
entraîneur de lExcelsior qui a
repéré le prometteur ailier des Verts lors dun
Blegny-Virton (76-77). Peu après, Martin Lippens, adjoint de
Raymond Goethals, est venu le suivre lors dun match à
Dinant. Testé en fin de saison avec les juniors anderlechtois,
Bouvy fut sacré meilleur buteur et joueur du tournoi de Paris.
Il signa même un doublé en finale contre le PSG. Il
nen fallait évidemment pas plus pour convaincre les
dirigeants anderlechtois. Jean-Claude Bouvy allait demeurer quatre
ans au Parc Astrid, lié aux Mauves par un contrat de
stagiaire. Et sy contenter de 13 apparitions en championnat,
deux autres en coupe de Belgique et autant en coupe dEurope.
Avec un but à la clé, contre Sofia en septembre 77
(2-0), quatre jours après ses débuts en championnat
contre Lokeren. Certains jugeront ce bilan plutôt moyen, mais
faut-il rappeler que lAnderlecht de lépoque
dominait lEurope ? Et que la concurrence avait pour noms
Rensenbrink, Ressel, Vander Elst ou Geels.
3 mai 1978 - but de
Jean-Claude Bouvy en coupe d'Europe à Paris contre l'Austria
de Vienne
Anderlecht devient Champion d'Europe
Trop souvent barré à
son goût, et conseillé par Raymond Goethals, il mit le
cap vers Gand à laube de la saison 81-82, quelques
semaines après avoir fêté un titre de champion.
"Je malignais souvent crispé à Anderlecht,
mais cest là que jai tout appris, que je suis
devenu plus complet. Jai eu loccasion de me mettre en
évidence au milieu dune équipe constellée
détoiles et, si je ne me suis pas imposé,
cest que je nen avais pas les moyens", dira-t-il
quelques mois plus tard lorsque, régulièrement
titulaire alors, il revint au Parc Astrid pour défendre la
place de leader quoccupaient alors les Buffalos. Ce
soir-là, son adversaire direct était un certain Michel
Renquin. Qui déclarait ceci après la rencontre :
"Jean-Claude est un redoutable manieur de ballons, qui couvre
admirablement ses actions. Jai de la peine à croire
quAnderlecht ait pu laisser partir un joueur de cette
qualité." Deux ans plus tard, Bouvy inscrivit même
lunique but dun Gand-Anderlecht remporté par ses
troupes. Au total, il aura disputé 131 matches de Division 1
et inscrit 17 buts. Avant de disparaître tragiquement, à
27 ans à peine.
D. J. - http://www.lavenir.net
Originaire et fan dAnderlecht,
Marie Tibou, qui était lépouse de Jean-Claude
Bouvy, est venue vivre en Luxembourg.
Marie Tibou était lépouse de Jean-Claude Bouvy.
Dorigine bruxelloise, elle a toutefois élu domicile en
province de Luxembourg après le décès tragique
de son mari. Elle réside désormais à
Léglise. "Je ne voulais pas être trop
éloignée du cimetière, explique-t-elle (NDLR
: Jean-Claude a été inhumé à
Saint-Léger). Jean-Claude, cétait mon premier
amour. Nous nous sommes connus alors que nous navions pas
encore 18 ans." Ils étaient presque voisins à
lépoque. "Jhabitais en face du stade,
poursuit-elle. Sur la place De Linde. Jétais fan,
jallais voir les entraînements. Jean-Claude logeait avec
dautres jeunes du club." Ils se sont mariés le 9
août 1980 et de leur union est né un garçon,
Ludovic, qui a fêté ses 30 ans hier. "Il ne joue pas
au foot, mais il ressemble très fort à son papa,
poursuit-elle. Jean-Claude a été enterré le
jour où son fils fêtait son 5e anniversaire." Chez
elle, Marie conserve des tas de souvenirs de lépoque.
Trophées, photos, coupures de presse. "Dans un album que
Jean-Claude a lui-même réalisé. Même
sil est parti à Gand, je crois quil se sentait
mieux au Sporting, avoue-telle. Parce quon y trouvait
davantage de francophones. Il est arrivé fort jeune et
cétait un peu la mascotte de léquipe. Il
était très bien accepté. Son meilleur souvenir ?
Je crois que cest le jour où il a inscrit son premier
but pour les Mauves. Il était vraiment fier."
D.J. - http://www.lavenir.net
Jef Pirlot, avant-centre de
lExcelsior Virton dans les années 70 et 80 :
"À lépoque, nous étions quelques-uns
à attirer lattention à Virton. Jean-Claude bien
sûr, mais aussi Ahmed Kharoubi ou Bernard Wuidar. Jean-Claude
était encore jeune à lépoque, mais il
impressionnait par son abattage, sa technique, sa puissance. Mais
pour moi, le plus fort, cétait Kharoubi, techniquement
exceptionnel."
Dominique Pechon, équipier de
Bouvy à Saint-Léger : "Il était dix fois plus
fort que nous. Il courait partout et on ne savait pas lui prendre la
balle. Quand il sest affilié, je me souviens quil
a reçu de vieilles chaussures de foot. Pas ce quil y
avait de mieux, mais ça ne lempêchait pas de
sortir du lot. Il aurait joué pieds nus que ça
naurait rien changé. Quand il est parti à Virton
puis à Anderlecht, nous sommes restés de grands
copains. Il aimait revenir à St-Léger quand il avait un
peu de temps. On allait courir ensemble et je lui ai rendu visite
à Gand. Mon père était le parrain de son
épouse qui a dû être baptisée afin de
pouvoir se marier."
Stéphane Graczyk, ancien
délégué de Virton : "Je me suis occupé
du transfert de Jean-Claude vers Virton. Aidé par
labbé Hisette. Il sortait du lot, cest
évident. Kharoubi aussi, mais il était moins puissant ;
il faisait 50 km tout mouillé. Je me souviens que ce dernier a
tenté sa chance aux États-Unis à
lépoque du grand Cosmos. Pour en revenir à Bouvy,
quand il est décédé, on avait organisé un
benefit-match et comme jallais souvent à Anderlecht avec
Guy Dupont (NDLR : ancien président du ROC Meix), nous
connaissions bien Michel Verschueren et nous avions demandé
que le Sporting envoie un ou des joueurs pour cette rencontre. Les
Bruxellois nont pas répondu à notre demande et je
nai plus mis un pied au Parc Astrid depuis ce
jour-là."
Miguel Masvidal,
joueur-entraîneur de Virton lorsque Bouvy y a joué :
"Dabord, cétait un très gentil
garçon. Et un excellent joueur bien sûr. Il ne fallait
pas être grand devin pour se rendre compte quil avait un
bel avenir devant lui. Mais de là à ce quil
attire aussi lattention dAnderlecht
Dans les
années 60, le Sporting avait déjà fait ses
emplettes du côté de Virton, avec Konkwé, Cayuela
et moi-même. Cest peut être pour ça.
Jean-Claude était un ailier rapide, pas très grand
(NDLR : 1,72 m), mais costaud. Il nétait pas facile
de le déséquilibrer. Même sil navait
que 17 ans, jen ai directement fait un
titulaire."
Michel Verschueren, ancien
secrétaire général du Sporting dAnderlecht
: "Jean-Claude Bouvy ? Un très gentil garçon,
dun bon niveau, mais cétait un peu juste pour nous
à lépoque. Et comme beaucoup de jeunes qui sont
passés chez nous, il ne sest peut-être pas
montré assez patient. Si mes souvenirs sont bons, il est
décédé dans un accident à Gand. Ça
me fait penser à la mésaventure dont a
été victime récemment Christophe Lepoint. Les
jeunes, il faut les protéger, les entourer. Et pour ça,
faire confiance à des gens du club, pas à des
étrangers. Oui, cest aux managers que je songe, mais je
naime pas employer ce terme. Pour moi, un manager, cest
quelquun qui est au service dun club. Les autres, je les
appelle des marchandeurs. Il y en a toutefois qui font
bien leur boulot."
Ici une vidéo de TVlux pour
les 25 ans de la disparition de Jean-Claude Bouvy (2011)
http://www.dailymotion.com/video/xhf653_reportage-sur-jean-claude-bouvy-sur-tvlux_sport
Là un site en
mémoire de Jean-Claude Bouvy http://jean-claude-bouvy.jimdo.com
Michel
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Roger
Champenois
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https://www.stleger.info