Le
samedi matin 2 septembre 1944, les Hell on Weels de la 2e
Division blindée américaine entrent en Belgique
à Rumes. Le samedi soir, ils sont suivis par la 30e Division
d'infanterie américaine qui arrive à Tournai. Les
Britanniques les y rejoignent le dimanche matin 3 septembre 1944,
avant de foncer sur Bruxelles selon deux axes : un par Frasnes,
Lessines, Herne, avec la 5th Guards Armoured Brigade, et un
autre par Leuze, Ath, Enghien, Hal, avec la 32th Guards
Brigade. Sur son flanc gauche progresse la Ghent Force de
la 7th Armoured Division.
"Les jonquilles jaunes sont en
fleurs". C'est le signal donné aux Résistants de
passer à l'action armée, le matin du dimanche 3
septembre 1944, par Radio Londres.
2. combats de
Saint-Léger
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Le samedi 2 septembre 1944, les 25
résistants du W.O. (War Office, section du service
secret britannique S.O.E, Special Operations Executive) de la
rive gauche de l'Escaut décident de se regrouper à 20h
à Saint-Léger pour rejoindre le lendemain les
Britanniques à Leuze, afin de les aider dans le renseignement
militaire et le nettoyage des zones libérées. Mais
durant la nuit du samedi au dimanche, des Allemands s'installent dans
la ferme Duthoit, au n° 14 de la rue de Pecq. Les
Résistants, commandés par Marcel Delloye et Adrien
Bataille, décident de les attaquer pour faire main basse sur
leurs armes et passent à l'action le dimanche 3 septembre 1944
à 9h10.
L'affrontement dure une demi-heure.
L'équipe de Tournai fait trois prisonniers et celles de
Leers-Saint-Léger-Mouscron onze autres Allemands. Un Allemand
est blessé. Il n'y a pas de pertes chez les Résistants.
Trois mitraillettes et des pistolets sont saisis. Les
Résistants emmènent les prisonniers au Café de
la Tranquillité, le quartier général des
Résistants de Saint-Léger, en face du cimetière.
Les armes saisies sont distribuées.
Cependant, les Allemands,
alertés par la fusillade, viennent en renfort de la Pomme d'Or
à Warcoing et se dirigent vers la place de Saint-Léger
avec des autos et des motos. Les Résistants mettent un place
un dispositif pour les accueillir et à la rue de Pecq, ouvrent
le feu. Deux motocyclistes sont tués. Les Allemands tirent du
fossé de la route où ils se sont mis à couvert.
Le combat dure une vingtaine de minutes. Les Allemands se retirent
mais reviennent en force avec des renforts. Trois soldats allemands,
qui ont vraisemblablement progressé dans les jardins,
débouchent devant Léon Descamps qui fait le coup de feu
depuis l'angle de la maison au n°29 de la rue de Lille et
l'abattent à bout portant.
Une plaque commémorative
était apposée jusqu'il y a peu à l'endroit
où Léon Descamps a été abattu. En ces
années de commémoration, il serait utile que cette
plaque soit réparée et replacée à cet
endroit ou, du moins, qu'un témoignage visible à
Saint-Léger rappelle le sacrifice de Léon
Descamps.
Les Résistants tiennent bon.
Ils exfiltrent les prisonniers allemands à travers champs vers
Pecq. Deux résistants envoyés en éclaireurs dans
la rue de Pecq sont blessés grièvement par des
Allemands venant de Pecq.
Le bilan est finalement de 10 tués, 4 blessés et 14
prisonniers chez les Allemands dans les combats de Saint-Léger
et Dottignies, et 1 tué et 2 blessés chez les
Résistants.
Pendant ce temps, les Britanniques
traversent Néchin vers 10h en direction d'Estaimbourg. Ils
sont suivis vers 15h par des véhicules allemands tractant un
canon puis vers 15h30 par des chars Sherman britanniques du
11th Hussars, venant de Toufflers. Un Sherman traverse
Evregnies en direction de Dottignies. A 16h36, la Brigade Piron entre
en Belgique à Rongy.
La plaque
commémorative se trouvait sur le pignon de la première
maison sur la gauche
à l'endroit où se tenait Léon Descamps et
où il a été tué.
Le lendemain, lundi 4 septembre,
l'A.S. (Armée Secrète) de Dottignies se heurte, de la
"Chasse" à Kooigem jusqu'à la Pomme d'Or, à une
colonne blindée allemande composée de
semi-chenillés et de canons, venant de Courtrai. Un
résistant est tué ainsi qu'un voisin, A. Gillard. La
R.A.F est alertée et envoie quatre Typhoon
détruire la colonne.
Louis Bal, Résistant
d'Evregnies, est tué le 6 septembre 1944 lors du combat de
Moorslede et Jean Dolphens, Résistant de Saint-Léger, y
est blessé.
Sources :
- BACHY (P.), Saint-Léger
à l'ombre des Templiers, Pérulwez, 1988
- D'HONDT (M.), La
résistance dottignienne, Dottiniacas, 1997
- MICHIELS (P.), Evregnies au temps
passé, Evregnies, 2010
Philippe Michiels -
janvier 2015
prolongement :
le café "A la Tranquillité",
un café pas si tranquille que
cela
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