Source
: "Croisilles et ses environs"
Monographies des villes et villages de France
par Benoit Caffin - Edition Res Universis - Paris
Cet ouvrage est une réédition du "Précis
statistique sur le canton de Croisilles", paru en 1847 et
tiré de "L'Annuaire administratif du Pas de Calais".
Les images qui l'accompagnent ont été prises en
août 2005.
eodegarii
Fanum
St.-Léger est bâti en
partie à mi-côte, la plus forte dans la
vallée.
La tradition est que St.-Léger a eu les yeux crevés en
cet endroit, sur une pierre que l'on conservait dans l'ancienne
église de St.-Vaast, à Arras.
L'église de St.-Léger a
possédé une relique de ce saint évêque et
martyr. Elle lui avait été donnée par l'abbaye
de St.-Vaast, qui était dépositaire de sa tête.
Elle était enchâssée dans un petit soleil en
argent. On l'exposait à la vénération des
fidèles, le 2 octobre et pendant l'octave de la fête de
St.-Léger.
reliquaire où
se trouvent le corps (corpus) de St Vindicien et le crâne
(caput) de saint Léger,
dans la cathédrale Saint Vaast d'Arras - Au-dessous est
indiqué :
"De noble famille
franque, Léger devint évêque d'Autun.
Martyrisé soit à St Léger les Croisilles, soit
à Sus St Léger, un 3 octobre vers 680.
Fête le 3 octobre"
NB : La St
Léger se fête en réalité le 2 octobre.
De plus, dans la même cathédrale est indiqué
ailleurs : "St Léger, évêque et martyr
évêque d'Autun, martyrisé en 680 à Sus St
Léger" (voir notre Fourre-Tout
n°21)
Anciennement, ce village s'appelait
St.-Légier, ce qui se vérifiait par l'épitaphe
suivante qu'on lisait dans l'église paroissiale : "Cy gist
Claude de Carnin, Seigneur de St.-Légier, Gommecourt, Cavrans,
Fontaine, Gomiécourt, Villers-la-Motte, Nam, et Marie de
Markais, sa femme, qui décéda le 5 octobre 1700." Les
deux époux furent enterrés dans le sanctuaire et le
marbre qui les couvrait indiquait les huit quartiers de leurs
alliances.
François-Adrien de Carnin,
Seigneur de St.-Léger, épousa Jeanne de
Berghes-St.-Vinoc, héritière d'une partie de la terre
d'Hollain. Le Seigneur qui leur succéda, en épousant
leur fille, fut un gentilhomme nommé de Letendart, à
celui-ci ce fut un autre gentilhomme nommé de La
Rosière, enfin, en 1739, ce fut M. d'Aoust qui épousa
Mlle de la Rosière, comme M. de la Rosière avait
épousé Mlle de Letendart.
Leur aïeule, Mme de Carnin de Markais, avait fondé
à perpétuité une messe et un obit qui se
célébraient les vendredis.
Il y eut autrefois à St.-Léger une confrérie de
Jésus et un pèlerinage.
L'église actuelle a
été construite en 1785. Elle fut vendue nationalement
et achetée par M. d'Aoust qui la laisse à la
disposition de la commune, pour le service du culte.
La tour qui donne sur l'ancienne
chaussée Brunehaut est un édifice carré, assez
spacieux, avec des jambes de forces. Elle fut bâtie en 1584.
Dans la guerre de 1655, elle fut en partie brûlée ;
l'église fut alors entièrement détruite.
|
l'église
actuelle de St Léger,
rebâtie après la guerre 14/18
|
Une chapelle en l'honneur de
Notre-Dame de la Foi avait été établie, en 1580,
sur un tertre élevé, contigu à la
chaussée Brunehaut, par les soins d'un curé de
Croisilles, nommé Philippe Dufour. Elle a été
démolie.
St.-Léger avait deux
juridictions, la justice du chapitre d'Arras et le bailliage de
Bapaume. La paroisse était du doyenné de
St.-Léger et la cure valait 1000 livres.
Lorsque les dégels se font
rapidement, les vallées, sur le territoire de Croisilles, sont
toujours inondées et les pentes
dégradées.
Il existe en cette commune un
souterrain dont l'entrée est dans le jardin du château.
Des personnes qui y sont descendues affirment y avoir vu des
simulacres de cheminées, des étables à moutons
et même, ce qui est assez difficile à croire, des
débris de râteliers. Ce souterrain peut avoir 1
kilomètre de long sur une largeur irrégulière de
6 à 10 mètres.
La fête communale a lieu le 2e
dimanche d'octobre.
Distances : de Croisilles, 4
kil.; d'Arras, 13 kil.; de St.-Omer, 89 kil.
Contenances : terres labourables, 693 hect. 88 ares
prés en coupe. 6 hect. 80 ares. 90 centiares
bois, 16 hect. 19 ares, 40 centiares
vergers et jardins, 8 hect. 13 ares, 60 centiares
terrains bâtis, 5 hect. 11 ares, 70 centiares
terrains non imposables. 16 hect. 49 ares. 18 centiares
(...) La surface labourable du
canton est de 16 861 hectares. Voici comme on peut
répartir annuellement son emploi dans les divers
ensemencements :
blé
|
6000
hectares
|
escourgeon
|
1540
hectares
|
seigle
|
720
hectares
|
avoine
|
1520
hectares
|
trèfle
|
1500
hectares
|
luzerne
|
100
hectares
|
oeillette
|
2800
hectares
|
colza
|
1400
hectares
|
pommes de terre
|
620
hectares
|
cultures diverses ou en
jachère
|
661
hectares
|
maison, à St
Léger les Croisilles
Le tableau suivant présente
l'état numérique de la population en 1816, 1841
et 1846. La population moyenne par commune est de 640 habitants
:
En 1816 à St.-Léger,
sur 116 maisons :
3 étaient couvertes en ardoises
5 en tuiles ou pannes
108 en chaume.
En 1846 à St.-Léger,
sur 146 maisons :
6 étaient couvertes en ardoises
42 en tuiles ou pannes
98 en chaume.
Sur le canton, entre 1816 et
1846, 763 maisons en plus
toits en ardoises : 80 en plus
toits en tuiles ou pannes : 844 en plus
toits en chaume : 61 en moins.
urs
- Instruction - Vaccine
Tous les enfants, quelques mois
après leur naissance, sont généralement
vaccinés. Cependant on a à regretter qu'à
Bucquoy quelques parents, dans leur aveugle opiniâtreté,
laissent encore les leurs exposés aux ravages du fléau
destructeur.
Le respect de la religion, la
déférence envers ses ministres, la soumission aux lois
et l'amour du travail distinguent les habitants. Dans quelques
communes où, malgré les remontrances paternelles et les
bons exemples qui n'ont jamais manqué, des habitudes
incompatibles avec l'ordre et l'économie ont longtemps
prévalu chez une certaine quantité d'individus, on
remarque une salutaire réaction qui amènera la
réforme de ces habitudes, si préjudiciables au
bien-être des familles.
Dans les fêtes communales ou
ducasses, les rixes sont plus rares et les scènes de pugilat
beaucoup moins fréquentes et acharnées. Cela est
dû aux règlements de police que publient MM. les maires
et à l'exécution desquels ils tiennent ponctuellement
la main. On doit aussi l'attribuer à la propagation de
l'instruction dont le but est d'adoucir les murs et d'inculquer
de bons principes. Ce sera aussi l'instruction qui achèvera de
faire sentir l'absurdité de ces traditions du moyen-âge
sur le pouvoir des esprits, sur l'efficacité de la
manière de guérir les entorses et d'autres maux par
le secret et sur les moyens de couper magiquement le feu. Car ces
traditions conservent encore beaucoup de force chez quelques hommes
de la classe inférieure.
la mairie de St
Léger les Croisilles
Dans un canton où le
blé est la principale récolte, un pain de bonne
qualité doit être nécessairement la base de la
nourriture. Elle se complète par l'usage du beurre et de la
viande salée de porc. Hormis les familles réduites
à une extrême misère, chacun tue annuellement le
sien et possède assez souvent une vache. Car le petit lait
sert à élever le porc et à mettre sur la voie de
l'engraissement.
Après l'eau, la boisson
générale est la bière. Il s'en fabrique
illicitement beaucoup au four.
Au lieu de donner crues aux porcs et
cuites aux vaches les pommes et les poires qui tombent des arbres
dans le mois d'août, on devrait les ramasser avec soin, les
couper par tranches et les faire sécher au soleil. La
dissécation se termine en mettant ces tranches au four,
dès qu'on en a retiré le pain. Et, comme après
la cueillette des fruits, il est nécessaire de séparer
les beaux d'avec ceux qui sont petits, meurtris ou qui portent les
indices d'une prompte détérioration, on coupe encore
ces derniers par tranches et on opère à leur
égard comme sur les premiers. On les serre après chaque
dissécation dans un endroit sec où ils peuvent se
conserver plusieurs années de suite, s'ils ont
été bien desséchés, sans éprouver
d'altération, n'était toutefois leur couleur qui prend
une teinte un peu noirâtre.
Lorsqu'on veut fabriquer la boisson,
on met dans un tonneau de 2 à 5 hectolitres, environ 50 kilog.
de ces divers fruits. Si on n'avait pas cette quantité de
fruits, le tonneau serait d'une capacité relative. On l'emplit
le tonneau d'eau et on laisse cuver pendant 4à 5 jours. On
soutire alors la liqueur fermentée pour la donner en boisson,
à mesure des besoins de la famille. Cette liqueur est fort
agréable au goût ; mise en bouteille, elle fermente
encore et fait sauter le bouchon, comme le Champagne mousseux. Ce
n'est pas tout, après qu'on a soutiré la liqueur
spiritueuse, on tire encore parti du marc qui reste dans le tonneau
et on en forme une bonne piquette. Il suffit pour cela
d'écraser ce marc et de remplir le tonneau d'eau tiède,
dans laquelle on aura préalablement délayé un
peu de levure. La fermentation s'établit en peu de temps et
elle est terminée en 5 ou 4 jours. Cependant il est une
précaution préliminaire indispensable à prendre,
c'est d'aromatiser la liqueur avec 2 kilogrammes environ de baies de
sureau. Ces fleurs la rendent plus saine et plus tonique.
Voici, comme on le voit, un moyen
facile de tirer un parti très profitable des fruits qui
tombent avant la maturité ou de ceux qui, étant
mûrs, menacent de se gâter. En le mettant en pratique, on
aurait l'agrément de se faire une boisson saine dont l'usage
garantirait les moissonneurs des maladies auxquelles les
prédisposent les travaux forcés pendant les grandes
chaleurs. De plus, ceux qui ont la malheureuse habitude de faire pour
la moisson leur bière au four ne seraient plus exposés
aux recherches de la régie, à payer des amendes, et ils
ne s'exposeraient plus à brûler leur maison et celles de
leurs voisins par le feu ardent qu'il faut entretenir pour faire
cette bière.
On estime qu'il existe dans le canton
plus de 1500 individus vivant aux dépens de la charité
publique.
Les soins que donne l'administration
à l'assainissement et à l'agrandissement des locaux
consacrés à l'instruction primaire portent leurs
fruits. Dans la plupart des communes, on trouve des écoles
vastes, aérées. Cependant beaucoup d'enfants ne
profitent pas des avantages qui leur sont offerts.
Nous prendrons encore la
liberté de rappeler ici qu'aussitôt le retour du
printemps, les écoles sont généralement presque
totalement abandonnées. En assurant aux instituteurs une
rétribution plus forte, rétribution que nous trouvons
juste et nécessaire, que nous provoquons de tous nos
vux, l'administration saura prendre des mesures pour que les
écoles soient désormais plus fréquentées
pendant l'été. Elle stimulera le zèle des
comités locaux et saura faire les dispositions que
l'expérience suggèrera. Il faut du temps pour
déraciner de vieilles habitudes. Ce ne fut qu'après
bien des années que la vaccine est passée dans les
usages de la médecine rurale.
(...) Professions et
métiers - Voici la liste numérique des principales
professions exercées dans le canton (total : 6008)
:
armurier
|
1
|
|
maçons
|
67
|
arpenteurs
|
20
|
|
manouvriers
|
1931
|
aubergistes
|
27
|
|
marchands de bas
|
3
|
bergers
|
96
|
|
" de chevaux
|
2
|
bouchers
|
6
|
|
" de draps
|
4
|
boulangers
|
4
|
|
" de fer
|
1
|
bourreliers
|
17
|
|
" de grains
|
2
|
brasseurs
|
12
|
|
" d'indiennes
|
12
|
briqueteurs
|
8
|
|
" de laines
|
1
|
bûcherons
|
50
|
|
" de pipes
|
2
|
cabaretiers
|
165
|
|
" de porcs
|
1
|
cantonniers
|
17
|
|
" de toiles
|
9
|
" au chemin de
fer
|
1
|
|
" de vins
|
2
|
chapeliers
|
3
|
|
maréchaux
|
55
|
charpentiers
|
82
|
|
mécanicien
|
1
|
charrons
|
39
|
|
médecins
|
11
|
ciriers
|
2
|
|
menuisiers
|
52
|
cloutiers
|
15
|
|
meuniers
|
50
|
coquetier
|
1
|
|
notaires
|
2
|
cordiers
|
7
|
|
pharmaciens
|
3
|
cordonniers
|
71
|
|
plafonneur
|
1
|
couturières
|
81
|
|
postillons
|
2
|
couvreurs
|
52
|
|
propriétaires
|
125
|
cultivateurs
|
576
|
|
sabotiers
|
15
|
dentellières
|
100
|
|
sages-femmes
|
6
|
directeurs de poste aux
lettres
|
3
|
|
serruriers
|
7
|
épiciers
|
114
|
|
tailleurs
d'habits
|
38
|
fabricants de bas
|
4
|
|
" de pierres
|
3
|
" de
flèches
|
1
|
|
tisserands
|
157
|
" de pipes
|
1
|
|
" en batiste
|
173
|
" de robinets
|
1
|
|
tisseurs en
coton
|
430
|
facteurs ruraux
|
11
|
|
tonneliers
|
5
|
fayenciers
|
3
|
|
valets de
charrue
|
333
|
fileuses de fils de
batiste
|
750
|
|
valets de ferme
|
93
|
gardes-barrières au
chemin de fer
|
2
|
|
vanniers
|
9
|
huissier
|
1
|
|
vétérinaire
|
1
|
instituteurs
|
32
|
|
voituriers
|
16
|
institutrices
|
6
|
|
vitrier
|
1
|
le monument aux
morts
|
|
les
cimetières anglais
|
|
les fusillés
de St Léger
|
|
l'ancienne voie de
chemin de fer
|
|
les combats
à St Léger en 1914
|
|
des cartes
allemandes - 1re guerre mondiale
|
|
cartes postales de
St Léger au sortir de la guerre
|
|
d'autres cartes
postales anciennes ici
|
|
la 2e guerre
mondiale à St Léger
|
|
Charles Marie
Payen
|
|
les
éoliennes de St Léger
|
|
|
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