L'église
Saint-Léger est l'une des 3 églises bâties sur la
commune de Monthermé, village des Ardennes, à une
dizaine de kilomètres de la frontière belge.
S'y sont développées les scieries, les forges et une
industrie textile en grande partie grâce aux transports
fluviaux et ferroviaires.
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Monthermé
(Ardennes) - l'église
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Le cours d'eau de la Meuse
n'étant pas encore réglé, c'est sans doute la
menace des inondations fréquentes dans le passé qui la
fit bâtir sur le versant d'une colline rappelant par son nom,
"MONTHERME", le souvenir de Saint Ermel, Evêque missionnaire du
« Pagus Arduennensis".
Dom Albert Noël, dans sa "Notice
historique sur le canton de MONTHERME", nous apprend que cette
région était au VIlle siècle dépendante
de l'abbaye de Prüm à la suite des
libéralités de Pépin le Bref et ses
successeurs.
Les éléments primitifs
de l'église actuellement subsistants (mur nord de la nef,
transept, arcs de la croisée, croisillon nord) datent du XIIe
siècle. Les guerres et les attaques de pillards mirent ce
bâtiment en tel état qu'il fallut le réparer
complètement, ce à quoi l'on s'attacha après
l'incursion des Ecorcheurs d'Evrard IV de la Marck en 1445, pendant
laquelle la ville est saccagée et brûlée.
Des éléments
décrits ci-dessus s'y ajoutèrent, le clocher, le
chur avec ses fenêtres donnant une ambiance très
lumineuse dans le goût des grandes églises de cette
époque en Belgique mosane, à l'imitation des grandes
cathédrales gothiques de France, leur modèle commun, et
l'on voûta tout l'édifice, l'épaisseur des murs
anciens le permettant.
C'est vraisemblablement
l'église sous cette forme que l'archevêque
Juvénal des Ursins vint consacrer en 1452, comme l'atteste une
plaque de pierre placée sous le porche. Pendant les guerres de
religion, l'église fut fortifiée, on ferma en partie
les fenêtres pour les transformer en meurtrières.
Des trous pratiqués dans le
mur reçoivent les poutres d'un plancher mobile où se
plaçaient les arquebusiers. Le calme revenu au XVIIe, on refit
charpentes et couvertures. La couverture fut d'abord à deux
nefs parallèles, puis combinées en pyramide.
Le mobilier actuel date des XVIIe et
XVIIIe. Le maître autel aurait été
exécuté en marbre par un artiste de
Charleville-Mézières, François Feuillat, en
1783. Le décor peint est un élément très
important de l'ambiance de cette église, et aussi un des plus
beaux ensembles décoratifs peints conservés dans le
Nord de la France actuellement connus.
Cette église est
dédiée à Saint-Léger (on y trouve une
statue du saint datant du 18e), sévère construction de
défense bâtie en 1453, pour servir de refuge aux
habitants pendant les périodes de brigandage, flanquée
d'une tourelle protégeant le portail nord, alors que le
portail sud troue ses murs de meurtrières.
Elle renferme :
le
baptistère
- un baptistère monolithe du
XIIe décoré de quatre figures humaines
- une chaire à
prêcher, admirable travail d'un artiste ardennais (Cury) en
1742
- des fresques : en 1925, sous un
badigeon qui s'écaille à cause de l'humidité,
on a découvert cinq fresques, qui ont été
restaurées de 1961 à 1967 et classées par
l'administration des Beaux-Arts qui les a
rénovées.
Autrefois, les habitants de Monthermé étaient un
peuple de pêcheurs, bateliers, ardoisiers ou forestiers.
Pour leur enseigner l'histoire de l'église, des dessins
remarquables ont été peints par des artistes de
qualité. Ils datent du 16e et ont beaucoup de
valeur.
- 2 représentations
différentes de la Trinité :
1) Le Trône de Grâce (transept sud) : le Père
porte le fils en croix sur lesquels plane l'Esprit Saint
2) La Trinité de la voûte du chur : Le
Père, le Fils et le Saint-Esprit couronnent la Vierge
Marie, figure de l'église humaine
- le Christ Pentocrator
la
descente de la croix
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la
Trinité
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- la descente de la
croix
- le martyre de Sainte Catherine
d'Alexandrie
- Ste Marthe (au-dessus de St
Nicolas)
- la Vierge entourée des
apôtres, sur le pilier central
- l'arbre de Jessé (le
père du roi David) : arbre à volutes encadrant le
vitrail, où sont peints dans les corolles 8 rois
d'Israël de l'Ancien Testament / à gauche : David,
Salomé, Robohan, Abia / à droite : Ezèchias,
Manassé, Achab, Johata.
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l'arbre de
Jessé (détail)
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Lu
dans L'Ardennais du 6 avril 2006 :
"Dimanche 9 avril,
à une semaine de Pâques,
l'église Saint-Léger de
Monthermé célèbrera à
10h30 tout simplement sa résurrection.
Tapie au fond du célèbre
méandre, elle était fermée
depuis cinq ans.
La municipalité et les Beaux-Arts ont
oeuvré durant tout ce temps pour redonner
à l'édifice tout son éclat
d'antan. Les célèbres fresques
murales du XVIe siècle, l'autel de gloire du
XVIIIe, les boiseries sont comme revenues au jour
premier de leur réalisation.
Monseigneur Joseph Boishu, évêque
auxiliaire du diocèse de Reims,
l'abbé Collignon, prêtre de la
paroisse, la chorale "Chante ma vallée", les
élus et la population de Monthermé
seront de la fête. Sans oublier les
architectes et tous les corps de métier qui
ont accompli une oeuvre remarquable.
Meilleur ouvrier de France, le sculpteur sur bois
Jérôme Watier a réalisé
le nouvel autel ainsi que l'ambon, ce pupitre
où le prêtre proclame la parole de
Dieu. Hâtez-vous d'aller admirer
l'église Saint-Léger des Baraquins
!
Yanny Hureaux"
2 coupures de
ce même journal ici
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Pour en savoir plus...
https://www.stleger.info