Les Ostensions du Dorat sont sous
l'invocation des saints Israël et Théobald dont
on expose les reliques. Pour honorer la mémoire de ces
deux hommes, on fonda des Ostensions septennales dont la
célébration régulière se
retrouve à partir du XVe siècle. On ne saurait être
étonné des règlements à peine
modifiés depuis et en usage dans la contrée
depuis l'ouverture jusqu'à la fin de la
cérémonie finale : choix dans les paroisses
des hommes de la compagnie, élection des chefs,
visite avec feux de salve aux notables de la commune,
libations, équipements, costumes de figurants et
sujets allégoriques, etc, enfin le
cérémonial particulier président
à tous les détails, Tout évoque encore,
atténué cependant, le souvenir d'une
époque qui n'a pas précisément
brillé par la lumière, où les esprits
transformés depuis dix siècles par le fer
n'avaient pas l'humeur paisible, les murs douces et
patriarcales des générations sceptiques et
gauloises. Ces fêtes auxquelles
président la foi, l'espérance et le respect du
passé, ne sauraient manquer d'être profitables,
puisqu'elles servent les diverses branches du commerce.
Dans les deux grandes Ostensions,
complétées au profit des habitants du Dorat et
des plus proches agglomérations par deux cavalcades,
si chaque commune eut désigné dix jeunes
filles pour faire la quête pendant le
défilé, sans en changer l'ordonnance, sous et
pièces blanches seraient tombés dans leur
escarcelle, destinés à apporter quelque
soulagement, un peu de soleil, aux malheureux vieillards,
cloués sur le seuil des portes, qui eux ne pouvaient
assister à cet inoubliable spectacle. Et que de
bénédictions, saints Israël et
Théobald ! Nulle fête ne saurait être
complète si elle ne contribuait à secourir
l'infortuné. L'ouverture de l'Ostension eut lieu au
Dorat le 10 avril, sous la présidence de Mgr Gilbert,
évêque in partilens d'Arsinoé,
avec le concours de dix paroisses. Dix-huit de plus devaient
figurer à la dernière fête, la plus
solennelle. C'est là qu'a lieu la
reconnaissance de chaque compagnie qui s'avance "portant
l'arme" ; c'est là que s'échangent
"militairement" les premiers saints entre le commandant et
le maire ou l'adjudant de la commune, marchant en tête
de leur colonne, et leurs collègues du Dorat,
placés sur le parvis de la porte latérale,
à gauche du choeur, par où
pénétreront les vingt-huit groupes masculins
et féminins de pèlerins. Nous pénétrons à
l'intérieur où n'accèdent que les seuls
fidèles prenant part au défilé, et que
distingue un insigne uniforme pour chaque paroisse. Tout au fond, sous le porche, veillent
des sapeurs géants et barbus, armés de la
hache, coiffés du gigantesque kolback poilu ou
plumeux, s'harmonisant fréquemment avec les figures,
les fidèles, étagés sur les marches en
pierre, assis, debout, déjà fatigués,
incommodés par l'immobilité et la chaleur ; au
bas des gradins, sur les bas-côtés, dans la
nef, d'autres sont obligés de se serrer au fur et
à mesure de l'arrivés des pèlerins. Les
conversations, le va et vient des "hardis", les ordres,
contre-ordres, les déplacements, entrées
ininterrompues, et, dominant le tout, le bruit des clairons
et des tambours inlassables, complètent un tableau
inoubliable, dont le fond, à onze heures et demie,
est animé par au moins sept mille personnes.
Le défilé commence
dès la fin de la messe. Il va ainsi, près de
trois heures durant, dérouler ses interminables
théories d'hommes "portant l'arme", de femmes en
blanc ou ceintes d'écharpes de gaze multicolores,
avec des attributs à la main, tout autour de la
ville. Et la tête du cortège sera de retour
à l'église que plusieurs communes n'auront pas
encore quitté la nef, tant sont parfois nombreux les
pèlerins de certaines paroisses. Cette dernière partie du
programme n'est pas la moins intéressante ; elle est
fort pittoresque et sera une autre occasion de pouvoir fixer
sur l'indiscrète gélatine des figures qu'on
n'aura plus jamais, ainsi costumées, sous l'objectif.
Aussi, amateurs et professionnels se prodiguent, ou
plutôt prodiguent leurs plaques avec la même
hâte qu'au moment de la bénédiction
épiscopale, laquelle, lente à souhait,
même pour des "poses", comble de joie les
photographes. Le défilé
terminé, la fête ne perdit rien, tout de suite,
de son charme étrange, et se prolongea, pour se
continuer encore jusqu'au moment où ces milliers de
pèlerins prirent place autour des tables, sur le
gazon, où ils durent trouver bon, et combien
agréable, de se reposer et se refaire. De pareilles fêtes sont
au-dessus de l'éloge ; disons l'impression produite
par l'imposant et pittoresque spectacle et combien
gracieuses, surtout, furent les figurantes. Mlle Luquet,
de Saint-Léger-Magnazeix, symbolisait dignement
la grande héroïne nationale, Jeanne d'Arc,
l'humble fille du peuple qui sauva la France. A. B |
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Ostensions
du Dorat 1911 |
Ostensions du Dorat 1911 - Paroisse de St Léger Magnazeix
Le Dorat fête deux de ses
enfants les plus illustres : saint Israël, chantre et
poète - à qui l'on attribue le
célèbre Mystère des Vierges sages et
des Vierges folles, maître à l'Ecole
épiscopale de Limoges, conseiller du roi Robert et
prévôt de Saint-Junien - et saint
Théobald, trésorier de l'église du
Dorat, qui rendit d'immenses services aux populations de la
contrée lors de la famine de 1050, tous les deux
canonisés. C'est en 1659 que commencèrent les
premières ostensions dorachonnes. Elles n'ont jamais
cessé d'être célébrées
avec plus grand éclat, sauf en 1799. Le jeudi de la Mi-Carême, on
procède à la bénédiction et
à la présentation du grand drapeau
ostentionnaire - vert et rouge, avec croix dorées,
armoiries de l'abbatiale du Dorat, se détachant
sur-le-champ - offert par la municipalité. Au son des
tambours et des fanfares, il est, après la messe
où il est béni, promené par toute la
ville par le personnel de l'église, conduit chez les
principaux notables qui baisent ses plis, puis sur le soir,
au son des cloches, il est hissé au faîte du
clocher. Ce qui fait l'originalité et la
beauté des fêtes du Dorat, c'est la part qu'y
prennent les paroisses environnantes. Les habitants de ces
dernières n'y viennent pas en curieux, mais par
cortèges. Ce ne sont pas seulement les ostensions du
Dorat, mais les ostensions de toute la contrée.
Ces fêtes comprennent deux
grandes solennités : l'ouverture qui autrefois se
faisait le mardi de Pâques, mais depuis longtemps est
reportée au dimanche de Quasimodo, et la
clôture, plus importante, qui a lieu le dimanche de la
Trinité. Le jour de Pâques, on
procède à une sorte de
répétition de la première
solennité du dimanche d'après. De la mairie,
part pour l'église un cortège composé
d'un tambour-major, superbement harnaché, de huit
sapeurs en tabliers blancs, bonnets à poils et hache
sur l'épaule, de trente hommes de la garde, arme sur
l'épaule et baïonnette au canon, vêtus
d'un uniforme vert et rouge, couleurs des saints, d'un
groupe de mousquetaires Henri II, à pied, ou de
cavaliers romains et d'un bataillon d'enfants
costumés en zouaves. Il entre dans le sanctuaire au
son des tambours et assiste à la messe, les sapeurs
face aux tombeaux des saints, les enfants dans le choeur,
les gardes sur les marches de l'autel. Dans le même
ordre, ce pittoresque cortège commence à
défiler dans les rues. La veille de l'ouverture des
ostensions, le dimanche de Quasimodo, on procède
à la vérification des reliquaires, en
présence des gardes d'honneur et du public, alors que
les cloches tintent et que le canon gronde. Le lendemain, un
immense cortège parcourt les rues du Dorat,
pavoisées et enguirlandées, au milieu d'une
affluence nombreuse de curieux. Non seulement les Dorachons,
le clergé, les confréries et
Sociétés y prennent part, mais aussi les
paroisses voisines. En 1911, on en compta quarante.
Celles-ci se rendent au Dorat avec des croix, des drapeaux
et des bannières ; des gardes d'honneur, en uniforme
et en armes ; des tambours, des clairons, des sapeurs
à tabliers blancs et bonnets à poils ; des
groupes d'enfants, vêtus en zouaves, en turcos, en
pages, en chevaliers, les autres figurant des saints, des
anges, des rois, des chefs de guerre. Les jeunes filles,
vêtues de blanc, parées de couronnes et de
fleurs, représentent de longues théories de
vierges et de martyres ; les symboles de l'Ancien et du
Nouveau-Testament ; des scènes de la Passion ; les
Mystères, etc. Toutes ces paroisses font assaut
d'émulation et d'ingéniosité pour se
distinguer, tant par l'éclat et la
variété des costumes que par
l'originalité des groupes mouvants et symboliques.
Leur clergé, leurs autorités les accompagnent;
d'aucunes portent les restes sacrés sur lesquels
elles veillent toute l'année. Dans un ordre parfait, une belle
ordonnance, elles entrent dans la ville. Une sentinelle
vigilante, placée aux anciennes portes de la ville,
les signale : On échange des saluts et
l'ordre de laisser passer est donné. Devant
l'église collégiale, le commandant de la garde
du Dorat engage un nouveau colloque : Et après l'inspection que fait
le commandant, le curé à son tour questionne
: Le curé bénit les
arrivants qui défilent alors au mot du commandant
d'armes : A la procession de la clôture,
prennent part toutes les paroisses du Dorat et des environs,
avec leurs gardes d'honneur, confréries et groupes.
Elle se déroule, magnifique, précédant
les reliques de saint Israël et de saint
Théobald que soutiennent sur leurs épaules les
membres des confréries de ces saints, suivis du
clergé en chasuble et en dalmatique, portant les
chefs vénérés dans des coupes et le
monumental reliquaire de la vraie Croix. Et au milieu de
l'allégresse générale, des cantiques et
des chants liturgiques, des sonneries de cloches et de
clairons, de la musique et du bruit des tambours, la pompe
se déploie, passant sous des arcs de triomphe, dont
le dernier, sur la grand'place, couronné d'un
dôme majestueux, retient les porteurs de reliques pour
la bénédiction finale. Suivons un moment le cortège
majestueux qui défile dans les rues, pavoisées
et enguirlandées, dont les façades des maisons
disparaissent sous la blancheur des linsols-paradours
(draps de lit de parade), au milieu desquels,
piquée, s'épanouit une fraîche fleur.
Voici Verneuil-Moustiers et Tersannes, avec leurs tambours
et clairons, leur garde d'honneur - en pantalon blanc avec
bande verte, veste noire, chapeau boër orné
d'une cocarde - entourant le drapeau, la
municipalité, la bannière de saint Marc
qu'escortent des pages ; les groupes des saints Innocents,
du Rosaire à trois couleurs, des Vierges en blanc
avec écharpe et couronne, réunies autour de la
Vierge-Marie et de sa bannière, que suivent d'autres
jeunes filles en blanc, écharpes et couronnes roses,
fleurs de lys dans les mains ; des femmes en noir avec
écharpe verte, la croix paroissiale, le
clergé, des fidèles ; voici la Bazeuge, qui
vit naître saint Théobald. Sa garde d'honneur,
avec tambours et clairons, est formée de lanciers et
de fusiliers qui escortent le reliquaire de leur patron,
porté par douze hommes en tunique blanche avec
ceinture bleue ; voici la brillante théorie de ceux
d'Azat-le-Riz avec la croix paroissiale, les tambours et
clairons, la municipalité que précède
un fanion rouge et vert ; les gardes d'honneur, en
béret blanc, avec pompon rouge, pantalon blanc
à bandes rouges ; le drapeau ; le suisse
légendaire ; des enfants avec couronnes rouges et
vertes, écharpes vertes et petits drapeaux aux mains
; Simon le Cyrénéen aidant Jésus
à porter sa croix ; la bannière de saint
Martial ; des jeunes vierges en robes blanches,
écharpe bleu-pâle, couronne de roses blanches
et fleurs de lys entre les doigts ; le Rosaire,
représenté par quinze jeunes filles en blanc ;
les cinq mystères joyeux, conduits par l'ange de
l'Annonciation, un lys à la main, ont une
écharpe blanche et or, une oriflamme de mêmes
couleurs, entourée d'un chapelet aux grains d'or,
portant l'inscription du mystère, couronnes paillon
argent ; les cinq mystères douloureux, conduits par
l'ange de l'Agonie, un calice à la main, ont une
écharpe rouge et or, une oriflamme de mêmes
couleurs, décorée comme les premières,
et une couronne paillon rouge ; enfin les cinq
mystères glorieux conduits par l'ange de la
Résurrection, portent sur une banderole l'inscription
: Alléluia. Ils ont des écharpes jaune
et argent, des oriflammes jaune et or, avec même
décoration que les précédentes et
couronnes paillon or ; sainte Cécile, en robe
blanche, manteau pourpre et or, portant sa harpe et une
palme, entourée de jeunes vierges en blanc ayant aux
doigts une palme, au front un cercle d'or ; les
confréries de la paroisse, avec écharpes jaune
d'or et leurs bannières ; des femmes en noir avec
scapulaires et oriflammes du Sacré-Coeur ; le
clergé. La garde d'honneur de Thiat porte des
écharpes tricolores ; celle de Darnac l'uniforme des
marins ; Saint-Léger-Magnazeix et Dompierre le
costume des chasseurs alpins ; Châteauponsac celui des
turcos. Voici Bussière-Poitevine dont on admire la
Légion thébéenne, vêtue et
armée à la Romaine, commandée par saint
Maurice, le saint Raphaël précédant
soixante jeunes filles en robes blanches et manteaux bleus
qui conduisent dans chaque rang, un ange à
l'écharpe d'or ; la sainte Hélène et
ses dames d'honneur portant la relique de la vraie Croix.
Voici encore Châteauponsac et les trois vertus
théologales, représentées par des anges
qu'entourent des jeunes filles portant une croix, une ancre
et un cur ; Jeanne d'Arc, à cheval, Saint-Louis
et des chevaliers croisés, sainte
Hélène et des dames de cour portant les
instruments de la Passion ; Blanzac, saint Martin ; Bessines
et Mézières-sur-Issoire ; la France, l'Alsace
et la Lorraine ; Darnac, saint Louis et son escorte,
précédés d'un trophée conquis
sur les Turcs et porté par un émir captif ;
Droux, sainte Valérie ; Peyrat de Bellac, la France
du XIIIe siècle, avec Saint-Louis, la France du XXe
et l'escorte des reliques de saint Martin ; Rançon,
Jeanne d'Arc et ses voix ; Saint Martial, la France
et l'Alsace-Lorraine ; Saint-Ouen et Mounismes, Jeanne d'Arc
et ses écuyers, sainte Elisabeth de Hongrie suivie
d'une croix de lys, fougères et azalées
rappelant le miracle des fleurs. Enfin voici Le Dorat et son
imposante représentation. Les élèves
des écoles libres, les membres des patronages et des
confréries dévotes forment de longues
théories blanches et noires, au milieu desquelles se
voient le Christ portant sa croix, que des anges
accompagnent ; saint Pierre, saint Martial, sainte
Radegonde, Jeanne d'Arc et ses conseillers célestes,
les Vertus théologales, sainte Germaine, avec, dans
son tablier, les fleurs du miracle ; sainte
Thérèse, etc. Puis ce sont les Enfants de
Marie, l'image de l'Immaculée-Conception, les
Tertiaires avec le crucifix sur la poitrine, un bataillon de
petits zouaves, la garde du Dorat avec ses cavaliers romains
(de l'Ecole de dressage), ses sapeurs, son tambour-major, sa
"clique", les Sociétés musicales, le
clergé, les bannières, les châsses que
portent les confrères revêtus de leur
écharpe rose et verte, les chefs-reliquaires et la
vraie Croix, les mutualistes, le tout encadré par les
gardes d'honneur en costumes variés, armes de fusils
et de sabres. A signaler encore les noëllistes, portant
une croix blanche et bleue avec étoile d'or, leurs
bannières, et l'Enfant-Jésus du Noël,
assis sur un trône et bénissant. Le lendemain de l'ouverture et de la
clôture des ostensions du Dorat, une cavalcade et des
divertissements profanes sont offerts à la population
et à ses hôtes étrangers. Puis les
membres de la confrérie des Saints remettent en place
les reliques, qu'on ne ressortira que dans sept
ans. Pierre
L'Escurol
- Halte-là ! Qui vive ?
- Telle paroisse.
- Halte-là ! Qui vive ?
- France !
- Quelle paroisse ?
- Telle paroisse.
- Vos armes sont-elles chargées ?
- Non.
- Que venez-vous faire ?
- Nous venons honorer saint Israël et saint
Théobald.
- Soyez les bienvenus.
- Quand il vous plaira.
Ostensions du Dorat 1932
Ostensions du Dorat 1932 - Paroisse de St Léger Magnazeix - Il pleut !
Ostensions du Dorat 1932 - Paroisse de St Léger Magnazeix
Ostensions du Dorat - 4 juin 1939 - Paroisse de St Léger Magnazeix
Ostensions du Dorat 1946 - Paroisse de St Léger Magnazeix
Depuis 1659, tous
les 7 ans, le Dorat organise un vaste rassemblement
religieux en l'honneur des saints Théobalt et
Israël, appelé Ostensions. La plupart des
paroisses participent au défilé. Il y en
eut 44 en 1848. Voici le programme des 51e Ostensions
:
vues
générales et écarts la
place les
châteaux l'église les
écoles les
ostensions
erci de fermer l'agrandissement sino