1845 

 

AINT-ÉGER

C'est sur le territoire de cette commune que la tradition veut que se soit retiré Saint Léger (1) en 682. (Hist. litt. des Bénédict.)

"Saint Léger, disent les légendaires, se réfugia au-delà de la Loire, chez les Vascons." Léodégaire ou Saint Léger, né dans le Poitou, vers 616, était abbé de Saint Maixent vers 653. Bathilde, sur la renommée de ses vertus, le fit nommer évêque d'Autun, puis il fut appelé à être ministre de Childéric II ; il favorisa Ebroïn qui le poursuivit de sa haine. Découvert dans sa retraite, il fut égorgé le 2 octobre 678.

Dans une pancarte.de 1096, il est fait énumération des dons faits à l'abbaye de Saint Cyprien par Rainulfe, évêque de Saintes et les chanoines de l'église de Saint Léger et de celle de l'Isle, ainsi que par divers seigneurs d'héritages situés au village de Saint Sever, et in Ponto caslri juxt à flumen Sœnnœ, sans nul doute Pons, sur la Seugne.

Le castrum de Saint Léger était des plus fortifiés et appartenait à la maison de Corbon. (Cor-bon pour Cor-don, quasi coridunum, le château de Corus, le vent de N.O.)

Deux chapelles célèbres, dont il ne reste plus que des ruines, ont souvent été mentionnées dans les chartes du moyen-âge. L'une, sur la Seugne, est la Chapelle-de-l'Ile, et l'autre la Chapelle-de-Serizon. La première jouissait de la propriété de guérir la teigne et autres maladies des enfants, aussi la vénération qu'elle inspirait s'étendait-elle fort loin.

 

 

 

Fille d'un seigneur protestant, qui habitait Pons, Françoise d'Aubigné, marquise de Maintenon, née dans la prison de Niort le 28 novembre 1635, fut transportée à Saint Léger et nourrie dans cette paroisse. La veuve du cul-de-jatte Scarron, reine de France, est morte le 15 avril 1719. Intrigante, dissimulée, fanatique, cette femme a eu une influence funeste sur les destinées de la famille royale et de la France.

 

Thérèse d'Aubigné - à lire
https://fr.wikipedia.org/wiki/Madame_de_Maintenon

Pierre Scarron - quelle vie ! - à lire
https://fr.wikipedia.org/wiki/Paul_Scarron

 

L'église de Saint Léger est d'architecture romane byzantine ; quant à sa façade, elle date de la fin du onzième siècle. Cette façade a trois assises : la première présente trois portails en arc-de-triomphe; les deux latéraux sont petits et simulés et n'ont qu'une archivolte aplatie, avec tailloir, et deux colonnettes pour recevoir les retombées. Le vrai portail est grand, à cinq voussures sans sculptures. Une console soutenue par des modillons, ayant des figures grimaçantes, termine la première assise. La deuxième a une arcature simulée de plein-cintres avec de longues colonnettes aux angles. Toutes ces baies simulées sont bouchées, sans exception, et étroites par rapport à leur longueur. Une deuxième console, avec mascarons, sépare cette assise de la troisième; celle-ci est lisse avec quelques sculptures romanes à la frise qui est horizontale.

L'abside a été rasée ; cette partie de l'édifice s'élève aujourd'hui en un chevet droit, soutenu par deux larges contreforts, et est percé d'une fenêtre ogivale du quatorzième siècle. Le clocher, placé à droite, est bas, carré, presque informe, ou du moins, il n'a aucun caractère d'architecture saisissante ; un toit plat, à quatre égouts, le recouvre.

 

 

 

(1) Saint-Léger, évêque d'Autun, fut élevé par son oncle Didon, évêque de Poitiers. C'est grâce à l'influence de la reine Bathilde qu'il dut d'être nommé à l'évêché d'Autun. Appelé aussi Saint Léodgar, on a sa vie écrite par Ursin, abbé de Ligugé, et par un moine de Saint Symphorien d Autun, qui l'avait personnellement connu.

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Désolé pour M. Lesson, qui nous a fait la leçon en 1845.
Il apparaît que Françoise d'Aubigné - future Mme de Maintenon - a été en nourrice ailleurs, dans un autre "St Léger", tout proche de Niort

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