"Scolarisé en Charente en 1920, mon père me racontait qu'il était interdit de parler patois en classe.
A l'enfant qui oubliait, le maître donnait un petit bâton.
Si un autre élève fautait, il héritait de l'objet.
A la fin de la journée, le dernier à détenir le bâton était puni.
C'est le nom spécifique de ce bâton que j'ai oublié.
Il serait utile pour rédiger une anecdote à raconter aux jeunes dans une réunion de famille. Pouvez-vous m'aider ? Merci.
Bien cordialement - Jay Brunet - 86 000 Poitiers"

Si quelqu'un à la réponse à l'excellente question posée par Jay, merci de nous contacter. Nous ferons suivre :

En attendant, l'ami Jay nous offre cette jolie tranche de vie :

 

 

PECTACLE 
POUR LA EMISE DES RIX

 

 

 

"Involontairement, j'ai commencé à faire le pitre à six ans sur une scène de théâtre. Cette année-là, notre institutrice voulut que sa classe offre un divertissement au public.
Elle choisit le thème de la révolte des Chouans, et nous avions appris une chanson dont le refrain était : "T'es ben trop petit mon ami, t'es ben trop petit, Dame oui".

Nos parents avaient été sollicités pour nous habiller en conséquence. Une broutille pour mon tailleur de père, qui me fit le plus beau déguisement de la troupe et me dota d'une épée en bois finement taillée. Je vous dis que j'étais fier, na !

Sur la scène, le rideau s'ouvrit et, fidèles aux répétitions, tous les élèves de dixième se déployèrent en arc de cercle. Ma position était le dernier à gauche pour les spectateurs.
Notre prestation comportait six couplets que nous avons chantés bien ensemble et avec force, si bien que le public reprenait le refrain avec nous.

Au dernier, nous avons salué et reçu des applaudissements. Cela me fit tellement plaisir que, le presque silence revenu, j'ai salué à nouveau, ce qui entraîna les rires puis de nouveaux bravos.

 

 

Tout fier de moi, je me mis à rire aussi et saluait pour la troisième fois, déchaînant un nouveau flot de rires et d'applaudissements. C'est alors que, tournant la tête pour apercevoir l'institutrice, je constatai que la troupe avait disparu, et que j'étais seul sur scène. Un court instant de surprise passé, qui a été perçu par le public qui recommença à s'esclaffer, je me tournai vers le rideau en cherchant une ouverture.
Mais il était grand, ce mur de toile, lourd, épais, car constitué de plusieurs rideaux ! Et le public riait de plus en plus de mes efforts. Arrivé vers le milieu de la scène et ne trouvant toujours pas la sortie, je me heurtai au piano à queue. Nouvelle salve de rires.

Et l'idée vint brutalement. Passer sous le piano et soulever le rideau. Enfin à l'abri ! Car je sentais bien que je devenais ridicule. Derrière, l'institutrice riait aussi car elle avait un peu suivi en profitant de l'interstice à la jonction des rideaux.

 

 

Ma réaction fut de penser que j'allais être grondé, et je faillis pleurer. Mais l'institutrice eut un beau geste. Le brouhaha de la salle indiquait que mon sketch imprévu avait bien plu.
Elle me prit par la main, puis écartant le rideau, elle m'emporta à nouveau sur scène pour me présenter. Elle n'eut pas le temps de dire le premier mot que les spectateurs me firent une ovation.

C'est alors que je remarquai mes parents vers les six à huit premiers rangs. Ils avaient tellement ri et senti de confusion qu'ils étaient cramoisis !
Je leur fis de grands signes avec les bras, puis m'inclinait avec ostentation, provoquant une dernière vague d'hilarité, avant de disparaître."
 

 

Merci, Jay

 

 

 

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