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article de La
Nouvelle République du Centre (édition de la Vienne) en
date du dimanche 19 janvier 2014 après JC
L'histoire ne le dit pas, mais Jay est à droite sur la
photo.
Quel
goût a la cigarette du condamné ? Quel
goût a la première tétée
de bébé ? Jay
L'amertume du regret
Le sucré des bons souvenirs
Le salé des échecs
L'épicé des rêves
L'âcreté de la peur
Celui de l'amour
Mais s'en souvient-on ?
Au
Loto j'ai donné mon obole Avec
le Bingo Avec
le Millionnaire Dans
les Morpions Pour
le Tac-O-Tac Rien
à faire avec les jeux Enfin
à la loterie du bonheur Et
j'ai gagné la plus belle des
fleurs. Jay Jay
- 2014 Peut-on
rêver d'un meilleur monde Un monde
où le respect des vieux Où
l'imagination des enfants Où
le pouvoir serait aux femmes Où
l'on aimerait la foule Où
l'on taxerait sans pitié Où
l'on ne verrait pas de dette Où
les regards les plus lourds Où
il n'y aurait plus de maladie Où
les hommes auraient toujours Un monde
près des yeux, près du coeur Où
le temps changerait son thème
Pour gagner le pactole
Je suis devenu dingo
Mes poches avaient des courants
d'air
J'ai mis mes derniers pions
J'ai raclé le fond du sac
Je suis malchanceux
J'ai joué les numéros de mon
cur
Lieu de leur naissance
Les mots s'organisent
Offrant une friandise
Aux yeux curieux
Qui se penchent sur eux.
Bien différent du nôtre
Sans être pris à la ronde
Pour un pauvre apôtre ?
Se lirait en tendresse dans leurs yeux
Casserait le système de l'argent
Au lieu d'être aux armes
Pour partager la joie qui roule
Intolérance et
méchanceté
Au fond de son assiette
Seraient seulement chargés d'amour
Et un vaccin pour la jalousie
Tendresse et affection pour discours
Loin des coups, loin de la peur
Pour se compter en je t'aime.
Nous
sommes étonnés d'apprendre qu'un
oiseau retrouve le nid où il a éclos,
après avoir migré sur des milliers de
kilomètres. Que font les humains
après avoir voyagé ? Ils reviennent
sur leur terre natale. Que
font les publicitaires ? Ils vous montrent le
côté brillant, pour vous vendre le
côté échec et
mat. Jay
Après quatre
heures de route et un bon repas au restaurant local acheté par
le directeur du labo pour y recevoir ses représentants et
visiteurs, des médecins et pharmaciens, et y organiser des
séminaires de formation, je suis reçu par le
responsable des visiteurs médicaux. Quelques mois plus
tard, je m'installe en location dans une sous-préfecture parce
que c'est un point quasi central, m'évitant trop de
nuitées d'hôtels, et qui me rapproche du berceau
familial : la Charente. "Cela remonte au
début de mon installation, je reçois une patiente pour
une consultation de routine, et lui adresse un compliment : Interloqué, je
cherche une réponse adaptée, finalement je m'assois et
demande : Comme elle marque un
silence, et de plus en plus amusé, je me retiens de rire, et
demande : On a tort de ne pas
croire au hasard, mais ne racontez pas cette histoire à la
Française des Jeux, ils seraient capables de nous créer
un nouveau truc-chapeau à gratter
et ce serait nettement
moins agréable qu'en situation !" Cinq minutes que je
me réchauffe l'échine au radiateur, la porte
d'entrée s'ouvre brutalement sur deux hommes, l'un soutenant
l'autre. Je suis plus
étonné qu'un esquimau regardant pousser des
bambous. En attendant, le
praticien voulait parer à l'hémorragie. Explication : Au moment où
je tourne la poignée de la porte, elle s'ouvre sur une grande
dame à la cinquantaine élégante, qui, me voyant
les bras chargés, me prie d'entrer, et m'aide à
déposer les tubes. Elle me
précède dans l'escalier, me conduit jusqu'au salon et
me pousse quasiment dans une chaise. Puis, devant la
volubilité de la dame associée aux gorgées de
whisky se succédant plus vite que des volées de
flèches, j'ai commencé à réaliser la
délicate situation dans laquelle je me trouvais : la femme
d'un médecin, saoule, en train de me raconter ses malheurs
tout en me montrant involontairement ses cuisses et son
porte-jarretelles ! J'ai
écouté Madame et guetté le rythme de sa
logorrhée. Cela m'a permis d'intervenir d'une voix ferme au
moment précis où sa phrase déclinait en
même temps que son poignet se levait pour une nouvelle
lampée : Je dévale
l'escalier, trouve la sortie, pousse un soupir de soulagement dans la
voiture et me rends chez l'autre médecin de la
localité. Un coup d'oeil à la montre m'apprend que la
matinée est très entamée, mais il n'y a pas
foule dans la salle d'attente. Je dois encore
être perturbé, car le médecin me demande ce qui
ne va pas. Je décide de lui raconter l'aventure. Il se marre
et m'annonce : Dans la voiture, je
fais le point et me dis qu'il serait bon de retourner saluer le
premier médecin. J'attends dehors, il ne tarde pas à
raccompagner son client et me fait entrer. Un instant de stupeur
nous fige, puis nous nous baissons pour relever Madame. Ce faisant,
nos deux crânes se heurtent, manquant nous
déséquilibrer. Où il y a de
la gêne, il y a quand même un peu de plaisir ! Jay
Accueil avec sourire, signe encourageant :
- Depuis un an, le chiffre d'affaire de votre secteur a
évolué de 7%, vous restez dans la nouvelle
société, vous avez le choix entre 3 propositions pour
votre nouveau secteur.
Je choisis celui au plus près de mes origines : Vienne,
Haute Vienne, Indre.
Je fais bien sûr connaissance avec les 3
généralistes en exercice, et j'en choisis un comme
"traitant" et lui annonce qu'il sévira comme accoucheur dans 3
mois.
Comme il me demande si je souhaite un garçon en premier, et
que je lui confie que je n'ai pas de préférence, il me
raconte l'histoire suivante :
- Vous avez huit enfants, c'est très bien, mais le fait
qu'il s'agisse d'une alternance parfaite garçon-fille est un
extraordinaire cadeau du hasard.
- Ah, mais pas du tout, Docteur, c'est pas du tout le hasard, c'est
mon mari et moi qui l'avons voulu comme ça !
- Voulez vous m'expliquer comment vous avez réussi ?
- C'est simple, Docteur, il faut avoir un chapeau resté
longtemps dans la famille de mon mari.
- Vous allez me dire la suite.
- C'est un peu délicat, Docteur, je vais essayer de vous dire
sans vous gêner, et ça pourra servir à d'autres.
Voilà, il faut avoir des réflexes, car c'est au moment
où mon mari lâche la purée, il faut qu'il mette
le chapeau sur ma tête si on veut une fille, sur la sienne si
on veut un garçon. Et gare si le chapeau tombe, ça fait
le contraire !
Ce n'est déjà pas mal, vu les deux degrés
à peine positifs dehors, et les nuages qui ont du mal à
flotter au-dessus des toits.
La salle d'attente est pleine et l'ambiance à peine pire
qu'à l'intérieur d'une coquille d'escargot pendant une
nuit de janvier.
Le plus âgé, la cinquantaine râblée et
rougeaude sous l'effort, pousse le plus jeune, une petite trentaine,
pâle comme un suaire ayant servi de test à une colonie
d'enzymes gloutons. On pressent le drame. Une chaise se libère
et le blessé est posé sans ménagements sur le
siège .Le père se précipite et frappe à
la porte du cabinet.
Le médecin pointe le nez.
- Mou fi s'a fit encorna, qu'ou créti !
Le médecin fait un saut jusqu'au blessé,
soulève la serpillière qu'il tenait plaquée sur
son aine, puis sans prévenir me fonce dessus. Surpris, je
m'écarte. Il attrape une clé à molette
placée sur le radiateur, et rapidement frappe trois coups sur
le tuyau qui monte vers l'étage, puis retourne au galop dans
son bureau.
Traduction :
- Mon fils s'est fait encorner, ce crétin !
Le médecin constate qu'un chirurgien doit intervenir.
Le seul poste téléphonique disponible était
à l'appartement au-dessus du cabinet - c'était courant
à l'époque - le meilleur moyen pour prévenir
Madame de réclamer une ambulance était de taper un code
(les trois coups) par le tuyau de chauffage central.
Retour à la salle d'attente. Le blessé, jusque
là silencieux, se met à crier sa souffrance.
La réaction du père est subite et imprévisible :
il applique à son fils une baffe à assommer un veau, le
regarde bien dans les yeux, et lui hurle :
- Benjamin, si tu coumminces à faire l'intéressant,
y t'en colle une autre !
La protection sociale était moins bonne que de nos jours,
notamment en milieu agricole.
Le père, esprit obtus mais logique, voyait deux choses qui
l'ont mis en colère : qui allait traire les vaches demain
à la place de son fils, et combien lui coûterait cet
accident ?"
- Avez-vous des échantillons de Lumirelax ?
Je sors deux tubes de pommade de ma sacoche.
- Pouvez-vous m'en donner davantage car je suis le médecin
d'une équipe sportive.
- Sans me démunir pour d'autres, je peux vous proposer 10
tubes.
- Avec plaisir, car cela nous rendra un bon service, et je vous en
remercie.
Aller-retour du coffre de la voiture au cabinet avec les 10
tubes.
- Prrrroduit pourrr sporrrtifff ? me dit-elle avec un bel
accent rrrrroulant.
- Oui madame, le Docteur ne m'a pas précisé le type
de sport.
- Comment ?? Mon marrri ne vous a rrrien dit !! Suivez-moi
!
Sans me demander mon avis, elle prend une bouteille de whisky et deux
verres dans le buffet et, tout en commençant à
parrrler, me verse une sérieuse rasade.
Je l'arrête de la main et de la voix, elle se sert une ration
quadruple de la mienne, trinque à casser les verres, s'en
enfile la moitié sans respirer, et se laisse choir dans le
fauteuil en face de moi.
En servant, elle avait commencé à m'informer que son
marrri s'occupait de l'Equipe de Frrrance Juniorrrr de Football, mais
elle avait vite dévié sur sa vie personnelle, et moi,
étonné par la forte personnalité,
j'écoutais !
On se sent de la couleur au visage et de la chaleur du
côté du tropique qui fait les cornes !
Comment s'en sortir ?
- Merci pour votre accueil, Madame, je viendrai voir votre mari
bientôt.
- Je vais t'éclairer. La femme de mon confrère est
d'origine polonaise. Sa famille et ses enfants du premier
mariage ont disparu dans la dernière guerre, elle n'en a
jamais eu de nouvelles, et quand c'est insupportable, elle boit un
coup de remontant. Mais par ailleurs c'est une grande dame dans notre
commune, conseillère municipale avisée, elle s'occupe
aussi d'uvres sociales avec intelligence, et tout le monde la
respecte avec son défaut.
- Merci pour vos échantillons, mes footballeurs
seront...
Nous sommes interrompus par un tonitruant "Qui est là
?" suivi par d'un bruit évoquant un sac de noix
dévalant un escalator.
C'est Madame qui a raté la première marche en haut de
l'escalier et nous arrive en désordre sur les pieds
!
Nous sommes tous les trois debout, Monsieur appelle Hortense à
l'aide, je prépare une parole d'excuse pour me défiler,
mais Madame nous attrape par le cou, elle rigole.