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A la rentrée
de 1951, à Asnières sur Seine, je me demande ce que
j'ai fait de mal pour me retrouver, avec 60 autres condamnés,
dans une salle très vilaine, encadrés par quatre
gendarmes en cornettes (sans bâton blanc, mais quand même
un sifflet), plus la vieille aboyeuse vissée sur
l'estrade. A cette
époque, les caprices étaient vite éteints par la
détermination des adultes, et la mémoire des enfants
pas assez constituée. Donc, comme les autres, j'alignai
bâtons et taches violettes, en attendant la
récréation libératrice. Rentrée 1953.
Ste Geneviève me confie à St Joseph, aux soins des
frères maristes. Mes parents ont cru bien faire, en persistant
dans ce secteur privé, religieux et payant. Je ne m'en suis
pas mal tiré, et ne leur en veux pas, malgré les
erreurs qu'ils ne percevaient pas. Ces prières
nous gavaient tellement qu'avec deux copains, lors de la messe
hebdomadaire - car il fallait retourner le dimanche matin à
l'église adjacente au collège - nous avions
décidé de chanter Davy Crockett à la place du
Confiteor. C'est à cette occasion que j'ai pris conscience de
l'existence de mes sphincters vésicaux, sans savoir qu'ils
s'appelaient ainsi. Parmi les faits
marquants, l'année 1955 en classe de 8e. Colletage
sérieux avec l'Arithmétique, que l'on rebaptisait
Arrêtehermétique ! Le prof, civil, était un petit
teigneux râblé, plus rapide qu'un laser pour taper
à la règle sur le bout des doigts, et nous remonter les
pattes à la gomme. A la rentrée
1956, un nouveau voisin de pupitre : Robert, héritier d'un
déménageur important et aisé de la banlieue,
lascar qui n'avait froid nulle part, grand bagarreur, mais bon
fond. D'autres
curiosités sont venues égayer notre univers en noir et
gris cette année-là. D'abord le grand
Jean-François. Avec son mètre soixante-dix pour 15 ans,
il en imposait. La rumeur disait qu'il était "le cancre
étalon" et qu'il triplait chacune de ses étapes
scolaires. D'autres
élèves, ayant usé des enseignants dans d'autres
collèges, échurent parmi nous. Venons-en à
l'année 1957, celle de la sixième. Nous avions
été prévenus que cette classe allait nous
secouer, avec des cours plus ardus et l'arrivée d'un prof
d'anglais. Une fois tous assis,
il nous annonça d'une voix nette qu'après mûres
réflexions du directoire, notre classe serait confiée,
à titre expérimental, à Monsieur le Professeur
Maron, qui reprenait son activité après une longue
absence pour raison de santé. Et nous fîmes
tous une année scolaire d'exception. Même notre grand
"double-mètre-cancre" qui avait gagné sa sixième
d'un micron, en participant un minimum et largement aidé par
ses voisins souffleurs et pourvoyeurs d'anti-sèches. Un exploit
authentique, dont je n'ai plus vu d'équivalent jusqu'à
la fin de mes études. Son calme semblait naturel et
inattaquable. Pourtant il y eut des situations limites, qui auraient
pu faire tout basculer, telle que celle-ci. Deux autres
évènements importants valent la peine d'être
racontés. Le premier tient à ce caractère simple
et emprunt d'humour de notre bon professeur. Il savait ménager
des instants de détente, et au moment propice. Enfin, il faut
aborder le plus beau moment de cette année studieuse et
détendue. Un évènement hors du commun, qui reste
encore sans doute dans la mémoire collective. Notre professeur fit
d'abord se présenter les deux frères, puis
décida d'une dictée courte. Le résultat fut dur
pour les deux garçons, le nombre de fautes impressionnant. A la fin du dernier
trimestre, lors de la remise des Prix, nous eûmes une belle
surprise. Merci,
Jay
Le plus jeune frère de mon père, prêtre en
Charente, avait vivement recommandé pour ses neveux et
nièces les S2RL, c'est à dire Sté Religieuse
à Responsabilité Limitée.
Il y eut des fuites à débit horaire mesurable, et je ne
connaissais pas le chatterton ! J'avais passé une partie de ma
prime enfance dans un presbytère charentais, pour
m'éviter les restrictions d'après guerre ; nourri et
choyé par ma grand-mère et mes deux oncles. Sous mes
mèches blondes, je pensais que le presbytère charentais
avait disparu, que ce petit paradis n'avait été qu'un
rêve. Le premier soir, en rentrant chez moi avec une mine qui
aurait fissuré une statue de Louis XI, j'ai demandé
où était ma mémé Maria.
Contrairement à ce que racontent les dictionnaires, la soupape
de sécurité n'a pas été inventée
par Denis Papin, mais par un collectif d'élèves, dont
les fesses n'en pouvaient plus de trop respirer de bois dur
vernis.
Au bout de deux ans de discipline non violente, j'arrive à
traduire Bob et Zette, et réciter proprement une
prière.
Un jour mes parents sont convoqués par mère sup. Ils
arrivent stressés, pour entendre l'histoire suivante :
- Votre fils ne comprend pas ce qu'est un pécheur ! Pour
lui, c'est un homme qui est à La Rochelle, qui va dans un
bateau chercher des poissons, et rien à faire pour lui
expliquer autre chose !
Ils n'ont pas informé mon oncle, pour ne pas saper sa
foi.
Ce collège de bonne réputation recueillait les cancres
et trublions de Paris et alentour, dont les autres collèges ne
voulaient plus. Avec un chèque bien rempli, les yeux du bon
frère directeur s'embuaient gravement.
C'est ainsi qu'entre la 10e de 1953, jusqu'à la 4e de 1959,
j'ai côtoyé des élèves pittoresques et
issus de bonnes familles. Leur évocation émaillera la
suite de cette histoire.
Pas drôles quand même ces premières années
chez les frangins. Un quart d'heure de prière avant le premier
cours, avec acte de foi et contrition, un Notre Père avant la
récré, un Je Vous Salue après, prière
apéritive et benedicite pour les malheureux qui restaient
à la cantine, prière digestive avant la grande
récré qui l'était davantage.
Et ce n'est pas fini, dernière salve à 18h, avant de
boucler les cartables, un quart d'heure comme le matin !
Après, éruption volcanique et tsunami dans la
rue.
Le fou rire avait infecté les rangées adjacentes,
heureusement, car le cerbère soutané, qui arpentait les
allées et possédait cependant une oreille musicale, n'a
jamais pu trouver les fauteurs, et ne pouvait punir collectivement
pendant l'office !
Reconnaissons-lui quand même ses mérites, il a
réussi à nous inculquer la pratique du calcul mental,
ainsi que des éléments de géométrie
pratique, dont j'ai pu me servir utilement plus tard.
Comme on s'emm
ait à massacrer les oeuvres classiques
auxquelles nous ne trouvions aucun intérêt, Robert avait
imaginé une façon d'enjoliver les alexandrins : il
suffisait d'ajouter à chaque fin de ligne, soit : à
poil, soit : en slip. Essayez de relire Racine ou Corneille de cette
façon, au bout du quatrième vers, vous commencerez
à lâcher prise !
Quinze jours après son arrivée, il n'en pouvait plus de
ne pas rentrer ses grandes jambes dans le pupitre prévu pour
deux plus petits, et nous fûmes tous soulagés lorsqu'il
hérita d'un vrai bureau et d'une chaise plus adaptés
à sa morphologie. Du coup, il faisait contrepoids à
l'autorité des profs, avec son meuble au fond de la classe. Il
ne fichait rien, mais le faisait en silence.
Nous avions aussi perçu une chose : il était de loin le
plus costaud de tous, et il fallait l'avoir comme allié,
surtout lors des récrés.
Faire la partie de foot ou ballon-prisonnier dans son équipe
était le pari gagnant à tout coup. Il avait aussi une
bonne qualité, il détestait les disputes
velléitaires, et savait remettre de l'ordre sans violence,
simplement en soulevant un protagoniste à un mètre du
sol, et en lui montrant la paume de son autre main libre. De ce fait,
il était respecté même des profs, qui avaient
compris son rôle de médiateur-sans-le-savoir.
Au pupitre derrière moi s'installa un dandy habillé
luxe, fils ou neveu du directeur d'un grand laboratoire
pharmaceutique dont la réputation est encore actuelle.
Pourquoi m'avait-il pris en grippe ? Peut-être parce que je
bougeais beaucoup. Un jour, il commença à me planter sa
plume Sergent Major dans le cuir chevelu.
Après trois sommations d'arrêter, il persista, et
retrouva mon encrier répandu sur ses belles chaussures en
suédine grise. Je n'ai jamais eu à me plaindre de lui
ensuite.
La grande question du matin de cette rentrée : quel prof
principal allait nous être attribué ? Frère Louis
? Si tu es dans les trois premiers rangs, apporte un parapluie, et
qu'est ce qu'on va se faire ch
Le terrible Frère Joseph
? Matheux reconnu mais doté d'une ouïe, d'une vue et de
réflexes passant le mur du son sans détonation ! Qui
encore ? Le père Mathieu ? Le plus ancien, mais sur le
déclin.
Contre tous nos pronostics, le directeur lui-même vint en
tête de notre colonne et nous conduisit en classe.
Stupéfaction mêlée de joie, car il ne dirigeait
plus de classes depuis plusieurs années, s'occupant
plutôt de recevoir les parents fortunés, venus
négocier le maintien de leur cancrelat. Joie parce que ce
brave bonhomme bien rond n'inspirait aucune autorité, et nous
pensions déjà aux chahuts à
organiser.
- Veuillez vous lever.
Et comme au théâtre, la porte s'ouvrit en silence,
laissant passer un petit homme banal en blouse grise. Nous
crûmes d'abord à un nouvel appariteur venant
vérifier l'état du tableau noir et de la
présence d'accessoires tels que craies, chiffon, et
baguette.
L'instant de silence fut rompu par l'annonce :
- Voici M. Maron, votre professeur principal, je vous laisse avec
lui.
Calmement, il monta les deux marches de l'estrade et se tourna vers
nous. Nous n'avions jamais croisé cet homme, et l'impression
qu'il nous fit était grande. Pourtant, rien de tranchant dans
cet être, nous qui avions habitude de voir des
personnalités fortes.
Avec le recul, je pense que c'est ce contraste qui nous
anesthésia.
Nous avions devant nous l'antithèse du "prof" revêche,
autoritaire, distributeur de gifles et de punitions.
- Asseyez-vous, nous dit-il, en étendant ses bras d'une
manière qui m'apparut pleine de tendresse.
Il nous regardait et nous le regardions. Lui avec affection et
bonhomie, nous avec une curiosité teintée de ruse,
pensant que nous allions malaxer de la bonne pâte à
rire.
L'avenir confirmera qu'il y avait du vrai.
Sortant de son sommeil en position assise, il grimpa jusqu'à
la sixième place du classement au second trimestre !
Le plus étonnant était l'absence de chahut dans notre
classe. Cet individu modeste dans tous ses aspects, neutre dans sa
façon de s'habiller, uniformisé dans sa blouse grise,
avait su dès son arrivée forcer le respect de tous,
capter notre attention, et maintenir nos efforts au travail, avec des
moyens d'une simplicité à faire pleurer une enclume
!
Dès le premier jour nous étions donc matés et
studieux, mais attendions toujours la récré avec
nervosité, pour aller tiquer aux billes, gagner des petits
soldats, faire une partie de quatre coins, de foot ou de mur aveugle.
Après la "défoulade" de seize heures, plus longue pour
nous permettre de "goûter", nous regagnions la classe en
ordre.
Monsieur Maron vint au bord de l'estrade, et sa voix tranquille
s'adressa à nous :
- Chers élèves, j'ai une faveur à vous
demander.
Pour nous, grosse surprise ! Jamais on ne nous avait parlé
ainsi.
- Je voudrais vous demander d'accueillir mon fils quelques
instants, dans cette classe qui est la vôtre, pour qu'il puisse
prendre son goûter comme vous venez de le faire dehors,
à la différence que mon garçon connaît une
difficulté qu'il serait trop long de développer ici. Il
le fera sans vous déranger à côté du
porte-manteau.
Et il ouvrit la porte. Il y eut un instant de flottement et nous
sentîmes une excitation palpable, entraînant un bruit de
fond inhabituel. Entra alors la photocopie du père en plus
fluet. Timide, souriant niaisement, tenant un pochon à deux
mains, le ridicule était visible. Lui aussi eut une
réaction complètement inattendue et qui neutralisa la
tension :
- Merci de votre gentillesse ! Et il se plaça
derrière le porte-manteau et sut se faire oublier. En partant,
il nous gratifia d'un salut de la main qui nous parut tout à
fait amical, voire presque viril. Et pratiquement tous les jours,
à la même heure, il vint prendre son en-cas avec la
même discrétion, et personne ne s'en formalisa.
Lorsqu'il sentait une tension ou un relâchement, le cours
s'arrêtait, et il s'asseyait sur le coin de son bureau, ou bien
descendait parmi nous et demandait à un élève de
lui prêter un coin de son bureau. Et là, il nous disait
:
- On a bien travaillé depuis tout à l'heure, hein,
les gars ?
Un grand OOOUUUAAAIIIS lui revenait en écho.
- Allez, on va souffler un peu. Qu'est ce que vous pensez des
nouvelles Citroën ?
Et là, c'était le bonheur ! Il n'y avait plus de prof
ni de potaches, mais une bande qui discutait ensemble, et qui
rigolait.
Et il savait faire rire :
- Ça ressemble à des grenouilles, ces bagnoles, non
?
Et il se redressait pour imiter l'animal. Après quelques
éclats de rire, il regagnait l'estrade, sortait son mouchoir,
l'agitait en lançant :
- A la prochaine, les gars, on remet la vapeur !
Le plus souvent c'était en fin de journée, juste
avant le quart d'heure des prières du soir. Il se mettait
debout au milieu de l'estrade et essayait de ressembler à
"Charlot" ou à "Laurel", car il était trop mini pour
prétendre être "Hardy".
Et en essayant de prendre un accent britannique qui nous amusait
beaucoup, il nous disait :
- Rangez vos affaires mes enfants, je vais vous raconter une
histoire !
Autre moment de bonheur, j'en ai presque la larme à l'il
de l'évoquer. Et il nous captivait avec une anecdote, un fait
d'actualité lu dans le journal, une blague, parfois il se
mettait à côté de l'un d'entre nous et essayait
d'imiter et caricaturer son défaut. Il avait un certain
talent, savait pas mal mimer, et le rire l'emportait toujours.
Dès l'annonce de l'histoire, nous quittions nos places pour
nous grouper près de lui, montant sur les pupitres,
envahissant l'estrade. Au lieu de nous réprimander, il en
tirait partie.
J'ai le souvenir d'une de ces fins d'après-midi où nos
éclats de rire, vingt minutes avant la fin des cours,
s'entendaient dans les classes voisines, au point qu'un professeur
fit irruption chez nous :
- Qu'est ce qui
.?
Sa phrase inachevée, son air ahuri, relancèrent les
rires, et Monsieur Maron dut prendre sur lui pour se calmer, et dire
à son confrère qu'il irait le voir pour
s'expliquer.
Grâce à cela, nous apprîmes ce qu'était
vraiment la solidarité.
Jugez-en. Un matin, au début du second trimestre, notre
frère directeur et toujours en rondeur frappa à la
porte de notre classe et entra accompagné de deux
garçons, nous comprîmes immédiatement qu'ils
étaient jumeaux :
- Monsieur Maron, chers élèves, je vous
présente les frères Arozareina. Leur père vient
d'être nommé ambassadeur d'Espagne à Paris, et
doivent faire comme vous leur scolarité. Je vous les confie en
vous demandant d'être patients avec eux, car ils ne parlent pas
encore bien le français. Monsieur, voyez ce que vous pouvez
faire, je vous remercie tous.
Notre prof géra magnifiquement la situation. Il demanda
à la classe :
- Qui veut céder un peu de place à nos deux nouveaux
amis ?
La chose fut vite réglée, on aurait pu en loger dix de
plus. Puis notre maître s'assit sur le coin de son bureau et
nous interrogea :
- Qu'est ce que vous pensez de ça ?
Pas de réponse.
- Pas facile, hein ?
Puis petit à petit des doigts se levèrent, des
idées naquirent. Il serait long et peu fidèle de
vouloir rapporter ici tout ce qu'il s'ensuivit, je vous en livre un
résumé.
Mais son habileté fit encore merveille, voici comment :
- Mes chers enfants, aucun d'entre vous ne fait plus autant de
fautes, alors ? Va-t-on laisser Francesco et Federico à la
traîne ?
Nous répondîmes non, mais dubitativement :
- Voilà ce que je propose : des volontaires parmi vous, qui
prendrons quelques minutes sur leur récré pour aider
nos amis. Qui veut commencer ?
Il y eut trois volontaires les premiers jours, puis d'autres la
semaine suivante, et enfin tous, je dis bien tous, sans exception,
donnâmes de notre temps pour les jumeaux.
Et il n'y eut pas de défection, Monsieur Maron nous donna les
instructions pour faire progresser nos camarades, se faisant
remplacer pour la surveillance de la cour, et restant le soir avec
eux un quart d'heure supplémentaire.
Notre directeur prit le micro et demanda à notre classe de
bien vouloir venir le rejoindre sur l'estrade, avec notre
maître. Une fois en place, il demanda à tous les
professeurs de venir se mettre en rang devant cette estrade, face
à nous, puis à l'assistance de se lever. Enfin il
appela les parents des jumeaux qui se rangèrent avec les
enseignants :
- Mesdames et Messieurs, c'est inhabituel mais je vais vous
demander d'applaudir chaleureusement toute une classe, je vous
raconterai pourquoi ensuite.
Pas de doute que l'émotion nous gagna tous, et les larmes
coulèrent même chez ceux où on ne les attendait
pas. L'éloge qui suivit fut courte mais très explicite,
les applaudissements renouvelés et fournis. Monsieur Maron,
très ému, fut incapable de s'exprimer, et c'est un des
jumeaux qui demanda le micro.
De manière très sûre, il mentionna que,
grâce à tous, son frère et lui avaient presque
rattrapé le niveau de la classe, et avaient
présenté des notes qui leur permettaient de passer en
cinquième.
Pendant qu'il parlait, un mouvement naquit dans l'assistance,
plusieurs personnes chargées de paquets confluaient vers
l'estrade. L'ambassadeur et son épouse vinrent sur l'estrade
pour nous remercier, nous serrer la main, et nous faire passer les
cadeaux apportés. Il s'agissait d'un beau livre sur l'Espagne
et de friandises de même provenance.
La surprise avait été complète pour notre
professeur et notre classe, mais aussi pour l'assistance, qui fut
conviée aussi à un superbe goûter offert par
l'ambassadeur."