La
guerre de 1914-1918 fut le plus grand massacre qu'ait connu la
population masculine d'Europe en 300 ans.
Elle
a fait 8.5 millions de morts. 50% des 74 millions d'hommes
mobilisés ont été tués, blessés ou
fait prisonniers. La France a appelé près de 8 millions
d'hommes et l'Allemagne plus de 13 millions.
Le nombre total des victimes
françaises s'est élevé à 1 375 000 morts
et disparus, 4 266 000 blessés et 537 000 prisonniers. Le
nombre total des victimes allemandes a été de 2 033 700
morts et disparus ; il y a eu 4 216 058 blessés et 1 152 800
prisonniers. De leur côté, la Grande Bretagne et
l'Empire Britannique déplorèrent 908 371 morts et plus
de 2 millions de blessés, les Etats-Unis 114 000 morts et 234
000 blessés ; l'Autriche-Hongrie 1 100 000 morts et 362 000
blessés.
quelques jeunes du canton
convoqués au Conseil de révision à
Chomérac
Le Conseil de révision fut remplacé par la
journée d'appel : il s'agissait de déterminer
l'aptitude des appelés.
A
ce jour, la France ne compte plus, officiellement, de survivant de la
Première Guerre mondiale. Le dernier Poilu nous a
quittés le 12 mars 2008 à l'âge de 110 ans.
Lazare Ponticelli est parti rejoindre ses compagnons de combat.
Alors, pour la mémoire collective, il reste encore des objets
disparates dans les greniers ou les musées, les monuments aux
morts qui rappellent la douleur des familles dans les villages.
Lazare
Ponticelli
Sur
le monument aux morts de St Lager-Bressac, on peut lire les noms
suivants :
CLAUZEL Henri
1887-1914
|
FAURE Louis
1881-1914
|
la Croix de
l'Ardèche - décembre 1914
TERRASSE Léon
1886-1914
|
CHEYNET Emile
1886-1915
|
CLAIR Elie
1889-1915
|
LAFFONT Léon
1878-1915
|
NURY Henri
1893-1916
|
CHAMBERT Marius
1875-1917
|
DARDET Jude
1877-1918
|
ROBERT Gaston
1888-1918
|
VIDALOT Ferdinand
1878-1918
|
PIC Henri-Emile
1906-1927 (décédé en Allemagne
occupée)
|
On peut y lire également les
noms suivants :
BARON Stéphane
1890-1914
|
CHABAL Auguste
1897-1917
|
MATHIEU Emmanuel
1891-1914
|
LEMAIRE Aimé
1881-1917
|
MERLAND Camille
1884-1914
|
BOULON Louis
1892-1918
|
NURY Adrien
1890-1914
|
BOULON Marcel
1895-1918
|
BESSET Henri
1886-1915
|
CLARY Florentin
1874-1918
|
CLEMENT Marius
1891-1915
|
LAFONT Régis
1877-1918
|
BOUIX Fernand
1894-1916
|
FAURE Paul
1886-1919
|
Comme
témoignages, les descendants peuvent s'appuyer sur leurs
souvenirs ou sur ces échanges épistolaires que l'on
trouve au fond des tiroirs. Tous parlent de mort, de boue, de sang,
de solitude.
Jean-Marie BALME, petit-fils de
DARDET Jude : "Ma grand-mère me racontait qu'il
était resté dans les tranchées remplies d'eau,
de cadavres et d'excréments pendant plusieurs mois
C'était l'horreur. Rapatrié cadavérique, il est
mort à 33 ans de la tuberculose."
Henri SEVENIER : "Elie, Henri,
Paul et Albert SEVENIER, fils de Romain Casimir SEVENIER,
métayer au château de Granoux, ont tous
été mobilisés ensemble lors de la guerre de
14-18. Elie a été fait prisonnier en Allemagne, Paul a
été blessé mais tous sont revenus
vivants."
PONCET Jules 1892-1914 : instituteur
de St Lager-Bressac, il fut nommé en 1912 et tué au
champ de bataille le 15 septembre 1914, comme l'explique la plaque
commémorative dans l'entrée de
l'école.
CHEYNET Emile : Emile CHEYNET a
rencontré Léa Descours, de St Vincent de Barrès,
le Vignal, lors d'un pèlerinage à Lourdes. Ils se sont
épousés le 28 octobre 1911. En 1914, Emile est
mobilisé. Le 27 février 1915, il meurt des suites de
blessures de guerre à l'hôpital temporaire de
Pierrefitte-sur-Aire (Meuse). Léa a conservé toute la
correspondance que son époux lui a adressée durant la
guerre. Ces lettres étant écrites au crayon, afin de
les garder lisibles, elle a dû les recopier à l'encre,
sur un cahier. Tout au long de sa vie, elle a lu et relu ces lettres.
Ses dernières volontés précisaient que ce cahier
devait être déposé dans son cercueil. De son
vivant, tante Léa ne nous a jamais invités à
lire cette correspondance, elle a emporté dans sa tombe le
cahier, qui, tout au long des ans, a entretenu la
fidélité dans l'amour qu'elle avait gardé pour
"son cher Emile".
Emile
CHEYNET
|
Léa CHEYNET
devant la tombe de son époux à
Pierrefitte
|
Ma
chère épouse
Je viens continuer à
te donner de mes nouvelles qui vont toujours en progressant.
Je suis toujours au lit et probablement encore pour quelques
jours. Tu voudrais bien donner de mes nouvelles aux parents
car je n'ai écrit qu'à toi.
Nurna, qui est dans mon régiment, viendra me voir car
je lui écrirai pour qu'il se rende auprès de
moi quand il le pourra. Je resterai ici à Pierrefitte
plus longtemps que je ne croyais au début. Enfin, je
bois bien le vin blanc et l'estomac est toujours vaillant
donc ne te tourmente pas.
Je te tiendrai au courant de mes nouvelles tous les deux
jours environs. J'ai reçu aujourd'hui une carte de
Jules. Continue à m'écrire ici à
l'hôpital tant que je te le dirai.
L'opération que j'ai subie a très bien
réussi, mes blessures sont en voie de
guérison. Il ne me manque que d'être
auprès de toi. J'espère pouvoir te revoir ce
qui ne va pas tarder. Le bonjour à tous les parents,
et pour toi mes meilleurs baisers.
lettre de Emile
CHEYNET - 25 février 1915
|
Paul SEVENIER, le 1er à
gauche, en opération sur le champ de bataille dans la
région de VERDUN
soldat coiffé
du calot et la fourragère sur l'épaule,
distinction du régiment
d'infanterie
|
un soldat vêtu
de sa vareuse
et du béret de chasseur alpin
|
photo traditionnelle
avant le départ pour le front
d'un soldat du régiment de chasseur alpin
(le corps de chasse brodé sur la
manche)
|
soldats certainement
affectés
aux services auxiliaires
Firmin COMBE, à gauche
|
étiquette attachée
aux boutons des vêtements lors de l'évacuation des
blessés
"Mais,
parce qu'à l'époque il ne se doutait pas
à quel point lui et des centaines de milliers
d'hommes allaient vivre une épreuve inimaginable, il
avait écouté ses amis et était
resté à la caserne. Puis, comme tout le monde,
il s'était plié aux ordres, même les
plus stupides.
Discipliné, comme tous, il avait suivi le mouvement
qui, de Brive, avait d'abord conduit le 326e de ligne
jusqu'en Belgique, aux environs de Neuf-Château. Ils
étaient là le 22 août et la route de
Berlin semblait ouverte, toute l'Allemagne à genoux
et le Kaiser battu à plate couture. Mais tout avait
changé en quelques heures, puisque, dès le 23,
avait commencé la retraite. Une fuite fébrile
et désordonnée vers Carignan, Mouzon, Yoncq.
Un épuisant et dangereux recul devant une
armée allemande puissante et bien armée, dont
la cavalerie poussait des raids sanglants dans les troupes
françaises, dans cette masse en fuite, presque en
déroute, qui avait conduit le 326e -
déjà amputé de plusieurs hommes et de
trois officiers, tombés à Yoncq -
jusqu'à Châlons-sur-Marne.
Épuisés par les marches insensées
qu'ils avaient effectuées la peur au ventre et le dos
chargé des trente kilos de leur paquetage, sans
oublier les cent-vingt cartouches qui leur ceignaient le
ventre, c'est à Saint-Lumier-en-Champagne que les
hommes du 326e de ligne avaient appris qu'il fallait
maintenant faire demi-tour, faire face, remonter vers le
nord et tenir.
"Oui, tenir, déjà tenir", pensa-t-il en se
remémorant ces jours de septembre 1914 qui les
avaient vus revenir, lui et ses compagnons, dans des
villages en ruines, abandonnés quinze jours plus
tôt et qu'il fallait réoccuper.
"Folie que tout cela", se surprit-il à dire à
mi-voix."
extrait de "En
attendant minuit" de Claude Michelet
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Bulletin municipal de
Saint Lager Bressac mai 2009
les bistrots de St Lager
Bressac
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100 ans
d'école
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vues récentes du
village 1/2
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2013/2014 - les photos
d'Henri
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vues du village en
2023
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SINON,
MERCI DE FERMER L'AGRANDISSEMENT
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