la fête de la aint acques, en août 2006

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les traditions

Sont-elles toutes respectables, peuvent-elles évoluer au long des années, que représentent-elles ? Quel est leur fondement, leurs raisons ?
Toutes ces questions pourraient faire l'objet de dissertation philosophique et de longs débats.
Par ces quelques lignes, je voudrais simplement évoquer la fête de la Saint-Jacques.
Exemple d'une tradition perdue : la messe pour les morts de la commune le lundi matin.
Par contre, une instaurée, la cérémonie aux monuments aux morts devant l'église avec l'évocation de celles et ceux du village qui nous ont quittés dans l'année.
Une nouvelle tradition que nous voulions instaurer était le repas en commun du lundi soir de la fête avec les patates cuites au four par Jules, et les brochettes.
Jules nous ayant quitté trop tôt, la tradition n'a pu être établie, peut-être pourrait-elle revenir ?

Le 8 mai 1983, sur proposition du conseil municipal, sous forme d'association 1901, naît le comité des fêtes et d'animation de Saint-Léger.
Celui-ci, dans sa séance constitutive, décide de renouer avec la tradition de la tournée de la tarte, tournée qui avait disparu dans les années 70.
Vu le nombre élevé de maisons, le principe de "station" par quartier est arrêté.
1983 voit de nouveau la tournée de la tarte dont le sens profond n'est pas seulement de goûter un morceau de tarte chez toutes les ménagères, qui montrent ainsi leur hospitalité et leur savoir faire, mais c'est surtout que ce jour-là toutes les participantes et participants à la tournée oublient dans la joie et la convivialité leurs soucis, les querelles qui ont pu naître entre les uns et les autres au village.
La tournée de la tarte, c'est l'union du village, de ses habitants et de ses amis, alors si sur le plan pratique la tournée a évolué, son sens profond demeure.
On a vu apparaître à côté des tartes et du vin et de la tarte de blettes (celle de Marieè-Rose était fameuse), de la pissaladière, du saucisson, du jus de fruits, du café, du cake, des ganses, des petits oignons farcis et cette année, avec nos nouveaux aubergistes, des viandes rôties, et l'on termine sur la place de l'église avec l'apéritif offert par le comité des fêtes, le tout en musique et en chansons.

Notre ami Fernand Migliore, dans le deuxième numéro de la lettre de Saint-Léger en juin 1983, écrivait : "Pour nous, la fête c'est Saint-Jacques, un moment privilégié dans la vie de notre communauté, un symbole qui dépasse le divertissement, un village qui fête son patron est un village qui ne meurt pas. Mais la fête n'est pas toute l'animation. L'animation c'est la vie, l'âme, l'esprit.
C'est dans notre village faire prendre conscience à des individus différents, dispersés dans le temps, dans l'espace, dans leur croyance ou philosophie, qu'ils sont habitants d'un même lieu, unis par leur attachement à un même village, dépositaires, sinon héritiers, d'une même culture.
"

Bulletin municipal de novembre 2012

 

Vas-y, Josy, pointe !

 

 

l'auberge du Coustet, véritable complexe d'accueil

L'auberge communale du Coustet, classée Logis de France, propose une cuisine traditionnelle, possède 7 chambres confortables, un gîte d'étape de 24 lits en deux dortoirs pour les groupes et les randonneurs, et 4 appartements meublés louables à la semaine.
Si l'on en croit, Nicole Sprenberg, c'est mission réussie pour Jean-Louis Ambaud, gérant du complexe d'accueil : "Il est parvenu à recréer l'ambiance conviviale que j'ai connue dans mon enfance, à l'époque où ma famille était propriétaire des lieux." explique la petite-fille Coste.

Le lieu est également une vitrine de la haute technologie offrant aux personnes hébergées de profiter d'une communication Internet Haut Débit puisque le village s'est récemment équipé d'une liaison Wifi.

 

 

le dimanche matin, adorable réveil au son des Aubades

 

La petite troupe passe de maison en maison et joue des airs de fête.
L'on commence par porter l'aubade au maire, sur l'air de la Marseillaise, puis l'on va ailleurs sur un autre air...
Chacun verse son obole dans le panier et reçoit une jolie décoration.
C'est ainsi que vit le Comité des Fêtes !

 

Nous voici chez Jacques et Yvette, qui a délicieusement écrit sur notre rendez-vous suisse de mai

 

Yvonne a préparé des tartes pour les musiciens et tous les autres !

 

l'Escolo

L'Ecomusée a été fondé en 1986 dans le village de Puget-Rostang par une bande d'amis soucieux de conserver le patrimoine culturel du Pays de la Roudoule, et réunit aujourd'hui sept villages, dont St Léger.

Au cœur du village, le musée de "l'Escolo" abrite une exposition gratuite permanente.
On peut y voir reconstituée une classe du début du XXe siècle, avec tous les objets utilisés à l'époque, depuis les pupitres jusqu'aux stylos plumes, en passant par les cahiers et les blouses d'écolier.
Ce matériel a été rapporté par des anciens élèves et instituteurs ayant fréquenté l'école communale du village, fermée en 1974.
En parallèle, une exposition pédagogique renseigne le visiteur sur l'histoire et la vie quotidienne dans notre village de montagne, exposant à ce titre de nombreux objets faisant référence au travail forestier et agricole, en particulier aux moutons.
Cette salle d'exposition donne sur la terrasse de l'auberge.

La commune a en archives les registres d'appel journalier des élèves.
Le plus ancien concerne l'année 1844-1845 : il y avait en hiver 20 élèves - au printemps et en été, le nombre des présents descend jusqu'à 9, les autres étaient aux champs.

On note, en observations sur le registre 1895-96 où 27 élèves sont scolarisés en avril :

en décembre 1895, du vendredi 6 au dimanche 8, "un ouragan a brisé et déraciné des arbres, renversé la barrière de l'école et arraché des tuiles sur presque tous les toits."

il existe des cours du soir pour les adultes. La formation permanente est déjà présente à St Léger !

le 6 juin 1896, le médecin cantonal constate à St Léger un cas de variole. Il prescrit la fermeture de l'école pour prévenir une épidémie et vaccine tous les enfants. Les adultes sont, eux aussi, vaccinés. L'école n'est réouverte qu'après les vacances d'été.

"Le profil vers lequel se dirige notre paysage dépend en fin de compte du regard que l'homme porte sur la nature, de la place qu'il y occupe, de l'espérance qu'il engage sur le territoire : il dépend du jardinage !" (Gilles Clément - Le jardin planétaire)

Ah bon ? C'était mieux avant ?
Cette exposition vous propose de ne pas rester simple observateur. Regarder, c'est aussi s'interroger, questionner. Peut-être que certains objets vous feront dire : "C'était mieux avant"... Soit ! Imaginez leur utilisation aujourd'hui. Vous verrez que l'évolution des techniques a du bon. Si les objets d'hier ne sont plus efficaces en tant qu'outils, ils demeurent les témoins de l'histoire, ils sont donc très utiles. Ils racontent l'évolution, la transformation, les mutations d'un Pays comme celui de la Roudoule.

Foutue montagne !
Vivre en montagne, ce n'est pas simple ! Pour commencer, comment aller d'un point à l'autre ? Pas de ligne droite dans la montagne...
Alors, l'homme a façonné la montagne, il a conquis des territoires en traçant des voies de communication et en exploitant les forêts.

L'homme qui plante des pierres
Il a domestiqué son environnement en construisant des terrasses agricoles et en se procurant des accès à l'eau. Et pour vous le raconter, on n'a pas trouvé mieux que les hommes et les femmes qui l'habitent, le transforment, y laissent leurs traces.

Terre de passage, terre de migration
Le "melting pot" n'est pas l'apanage de New York ! Il a toujours existé dans ce pays frontière aux passages multiples.
D'hier à aujourd'hui, le Pays de la Roudoule a toujours été et reste terre de passage : géographiquement isolé, mais connecté au monde à travers ses migrants. Les gens d'ici sont des gens de là-bas et des gens qui passent...

Le pissenlit se déguste en salade, bien sûr, avec de l'ail, de l'huile d'olive et du sel, plus quelques croûtons, mais aussi… en galettes : préparer une pâte à crêpe avec de la farine de blé et de sarrasin, ajouter les feuilles de pissenlit finement hachées, saler, faire cuire des petites galettes dans une poêle huilée et déguster avec un peu de beurre.

Le Pays de la Roudoule était et est toujours un pays en mutation, en mouvement, une terre de passage et de migration.

L'Ecomusée du Pays de la Roudoule propose :

  • des expositions :
    • à Puget-Rostang, la Maison de l'Écomusée : variation sur le thème " terre de passage, terre de migration
    • à St Léger, l'Escolo : l'agriculture et la forêt
    • à Rigaud, la Maison du Miel ainsi qu'un vieux moulin "à sang"
    • à la Croix, le Musée de la Mine de cuivre
  • des sentiers de découvertes :
    • à Puget Rostang : le sentier Ste Catherine et celui des senteurs
    • à St Léger : trois sentiers de découverte
  • des journées d'animations : tout au long de l'année, l'Écomusée vous fait partager les savoir-faire de la vallée : distillation de la lavande, cuisine du terroir (cochon, pain, miel), botanique...

contact : http://www.ecomusee-roudoule.fr

 

un chambis / un quoi ?

 

le rôle des sonnailles

Les sonnailles rythment la vie du troupeau. Les agneaux naissent au milieu des sonnailles. Elles font partie de leur environnement naturel et, toute leur vie, les sonnailles seront l'âme du troupeau.

L'agneau suivra sa mère au son de sa sonnaille. C'est pour cette raison que l'on ensonnaille surtout les brebis "bessouniero" (brebis qui ont deux agneaux).

Les sonnailles servent de ralliement pour les brebis. Une esgarado (brebis égarée) se dirigera à leur son pour rejoindre le troupeau.

Les sonnailles permettent de situer le troupeau à distance. Comme il y a toujours quelques sonnailles dominantes, cela fait partie des repères qui permettent au berger de savoir, à l'écoute, si l'ensemble de son troupeau est là.

Le tintement des sonnailles éloigne les vipères. Pour les grands déplacements des troupeaux, lors de la transhumance, les flouca (moutons châtrés) sont ensonnaillés avec les redoun (grosses sonnailles au ventre rebondi) afin de signaler leur passage avec un air de fête.

Pour beaucoup de bergers, les sonnailles sont leur fierté et celle de leur troupeau.

 

 

la fabrication des chambis

Le chambis, c'est cette pièce de bois tordu à chaud en U renversé, qui maintient la sonnaille au cou des brebis.
Charles Aillaud utilise principalement du bois de cytise aubour. Cet arbre à grandes grappes de fleurs jaunes peut atteindre une dizaine de mètres mais buissonne si le terrain est défavorable. Ses feuilles sont composées de trois folioles, velues et glauques en dessous.
On le coupe de préférence à la lune vieille, comme c'est la règle pour les feuillus, afin d'éviter que le bois "se mite".
Autrefois, les bois étaient débités en planches à la hachette avant de les reprendre à la plane. Charles Aillaud les débite maintenant à la scie.

Les planchettes de cytise sont mises alors à tremper dans un cuvier dont l'eau est à ébullition.
Elles y restent une vingtaine de minutes. Sous l'action conjuguée de l'eau et de la chaleur, le cytise se ramollit.
La forme en U évasé est donnée de manière très simple : Charles Aillaud plie la planchette sur son genou protégé par une vieille couverture de "mieja lana".
Au lieu de ligaturer la forme avec du fil de fer, il a conçu un système qui permet à la fois de cintrer le bois et de le maintenir en forme. Le U est mis en place. Au moyen d'une clef de fabrication artisanale, un homme recourbe les 2 extrémités de la planchette pour former les ailes. Un 3e homme plante deux taquets de fer pour conserver la forme définitive. Les chambis resteront ainsi figés une semaine.

La forme en U, plus facile à réaliser, était préférée par les anciens. Les ailes plus ostentatoires semblent avoir été introduites plus récemment par les bergers transhumant de Provence.

 

 

La Zibe, c'est le vent glacial, ici.

A Pierrot

Un matin de mai, si propice au bonheur
Du bateau de ce monde, tu larguais les amarres
Le regard calme et clair, posé sur un ailleurs
De cette vie, Pierrot, tu as lâché la barre

Pour tous ceux qui t'aiment, l'absence sera dure
Même si, bien sûr, la fin attend toute chose
Mais n'est-ce pas l'espoir qui murmure
"Ici-bas, rien ne meurt, tout se métamorphose"

Dans ce pays inconnu, n'aurais-tu pas rejoint
Tous ceux qui nous manquent, Roro, Fernand, Guy
Eloi, Zoé, Tony et d'autres voisins
Quelques proches parents, sûrement j'en oublie

Rue de la Zibe, ne serait-ce pas toi qui dis
Murmure inattendu dans le vent de l'été
"Amis, ce n'est pas moi qui suis parti
C'est vous qui n'êtes pas arrivés" !

Lili - Bulletin municipal de juillet 2006

 

 la uite

 

 

 

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