istoire
de mes grands-parents maternels, par Michel Guironnet |
Léger
VALENTIN, né le 8 décembre 1821, et sa femme Claudine
MARTINOT, née le 27 juillet 1819 à St Point,
mariés depuis le 29 octobre 1843, vivent de la culture et de
l'élevage. Marié à
presque 30 ans, le 23 janvier 1892 avec une fille de St Point,
Marie-Françoise BENAS, née le 19 avril 1865,
Antoine-Marie continue ses acquisitions de terres. Le 27 décembre
1892 un enfant est né au foyer VALENTIN-BENAS :
Claude-Marie. Marie-Françoise
Bénas filant la quenouille Isaure CHANDIOUX n'a
qu'un peu plus de 2 ans quand meurt sa mère, à Verdun
sur le Doubs, le 15 novembre 1890 : Rosine LENOBLE,
couturière, née à Santenay le 27 février
1849, s'était mariée le 24 octobre 1871 avec Gaspard
CHANDIOUX, tailleur de pierres natif de Bourbon-Lancy le 8 juin
1842. Ses frères et
surs, plus âgés (l'aînée a 20 ans,
les autres se suivent à 2 ans d'intervalle) sont recueillis
par un frère de Gaspard, Pierre, habitant à St Aubin
sur Loire. La visite du 10
septembre 1897 constate : "devenue bien gentille, intelligente,
développée, bien soignée". Dès 1906, elle
accompagne, en tant que domestique, Mme BONTOUX à
Châteaurenard, ville natale de sa patronne, non loin
d'Avignon. Arrive le jour
où, devant les difficultés financières,
Antoine-Marie VALENTIN doit aller chercher dans les fabriques de Lyon
l'argent que ne lui donne plus la terre ; surtout après la
naissance de son second fils, Joseph, le 16 janvier 1906. Marie-Françoise
BENAS, son épouse, a un frère, Jean-Marie, né le
22 mai 1874, établi à Lyon au 11 rue de Crimée
à la Croix Rousse, marié à Françoise
JULLIARD. Les terres sont
louées, et toute la famille VALENTIN, à l'exception de
Claude-Marie, quitte St Léger pour s'établir au rez de
chaussée du 7, rue de l'Alma, sur les pentes de la
Croix-Rousse. l'église de St Léger
sous la Bussière Le travail du
père aux "Aspirines du Rhône" plus les ménages de
Marie-Françoise chez Madame Fanelly CREVAT, "quinetilleuse"
(fabrication des fils torsadés de soie et d'or pour les galons
de rideaux) au 2 rue de Crimée, permettent de rembourser les
emprunts et de vivre modestement. Claude-Marie
travaille un an, novembre 1909 à novembre 1910, chez GAILLARD,
propriétaire à St Sorlin -aujourd'hui La Roche Vineuse-
puis chez le vigneron Joanny PETIT à La Bussière
à partir de janvier 1911. Claude-Marie, depuis
le 4 octobre 1911, travaille aux "Chantiers de La Buire " comme
manuvre. Au bureau de
recrutement "du Rhône Central", Claude-Marie VALENTIN porte le
matricule 413, il tire le n° 278 : le voilà "Bon pour le
service". A son retour, il
travaille aux Teintures Vulliod, Ancel & Cie du 4 février
au 17 juin 1914. La guerre
éclate : Claude-Marie est mobilisé. Redevenu civil
après 5 ans sous les drapeaux, il est embauché chez
Guillotte & Neveu. Tous les
étés, Isaure CHANDIOUX revient voir ceux qu'elle
considère comme ses parents adoptifs à la
Croix-Rousse. Le mariage est
célébré le 10 janvier 1920 à Lyon. Marie-Françoise
Bénas, L'appartement du rez
de chaussée au 7, rue de l'Alma est repris fin 1921 par les
jeunes mariés : une pièce avec alcôve, une
arrière-cuisine et une petite loggia en soupente, ce n'est pas
grand mais le couple est heureux ! Leurs ennuis
financiers s'atténuant, Antoine-Marie et sa femme
Marie-Françoise sont en effet retournés à St
Léger sous la Bussière
Michel
Guironnet,
Ils n'ont qu'un enfant : Antoine-Marie, né le 30 novembre
1863.
La famille s'agrandit, Antoine-Marie s'endette.
Aux bonnes saisons, le foyer arrive à régler les
intérêts, mais aux mauvaises l'argent commence à
manquer.
Bientôt les meilleures terres sont mises en location, puis
vendues.
La propriété devient alors trop petite pour nourrir
deux adultes et deux enfants : à Claude-Marie s'est joint une
petite orpheline de presque 6 ans : Isaure CHANDIOUX.
sur les marches de la maison des VALENTIN
à St Léger sous la Bussière, vers
1936
Elle n'a pas 4 ans à la mort de son père Gaspard le 21
avril 1892.
Dernière de 8 enfants, Isaure est née le 15 juillet
1888, à Verdun sur le Doubs, près de Beaune en Cote
d'Or et a été baptisée le 23 juillet par le
vicaire GIVRY.
Seule Isaure est placée.
Elle est admise à l'Hospice dépositaire de Mâcon
le 26 novembre 1892, sous le n° 4350.
Confiée d'abord à Marie CHEVALIER, femme de Claude
LOREAU, au Gros Chigy, à St André le Désert le
18 décembre, la visite de l'Assistance note le 17 avril 1893 :
"à déplacer immédiatement".
Effectivement, dès le 21 avril, Isaure est confiée
à Catherine MOREAU à Sailly.
Puis le 5 juin 1894 à "Madame VALENTIN",
Marie-Françoise BENAS, à St Léger sous la
Bussière.
Elle fait sa Première Communion à 11 ans, le 14 mai
1899.
A La Garde, à St Léger, Isaure garde les troupeaux et
se livre à de menus travaux domestiques.
A 13 ans, pour rester près de sa "mère adoptive",
l'Assistance publique la place à la ferme de Chaux à St
Léger.
A l'âge de 15 ans, le 10 décembre 1903, Isaure CHANDIOUX
est salariée chez Madame BONTOUX à St Bonnet de Joux.
Marie-Louise DELEUZE, née le 13 juin 1844, est veuve depuis le
7 décembre 1885 d'un docteur en médecine,
Denis-Ferdinand BONTOUX, né à Châteaurenard le 13
décembre 1838.
Ils se sont mariés le 2 juillet 1866. Trois enfants sont
nés de cette union : Louis, le 10 janvier 1876 ; Charles, le
26 septembre 1878 et Henri, le 11 juin 1883.
Entre 1906 et 1919, Isaure CHANDIOUX habite chez les BONTOUX, place
de la Concorde à Châteaurenard, une vaste demeure dans
le quartier ancien, au centre de la ville.
Vers 1910, il trouve du travail à son beau-frère et
c'est le départ.
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En août 1911, il rejoint ses parents à Lyon.
Il quitte ce poste début avril 1912 pour entrer à
l'usine Gillet et Fils, 9 quai Serin.
Il est manuvre teinturier pendant 9 mois.
Il va avoir 20 ans en fin d'année.
De janvier 1913 à février 1914, il effectue son service
militaire.
Il est au 44e d'Infanterie à Lons le Saunier de
décembre 1914 à 1916.
Arrivé au CVC, section A, à Clerval le 17 juin 1917, il
revient au 60e d'Infanterie en avril 1918.
En septembre 1918, Claude-Marie est au 158e d'Infanterie, puis passe
au 33e d'Infanterie du début 1919 au 28 août 1919, date
où il est enfin démobilisé.
Il reste ainsi militaire presque un an après l'Armistice !
Claude-Marie a 28 ans. Il ne manque pas de remarquer que la petite
fille compagne de ses jeux a bien grandi : elle porte beau ses 32 ans
!
Les époux habitent au 3e étage, sous les combles,
à la même adresse que les parents VALENTIN.
Quelques mois plus tard, Isaure est enceinte : Régine voit le
jour le 10 mars 1921 à l'hôpital de la Croix-Rousse.
Elle est baptisée à la chapelle de l'hôpital le
20 mars.
Son oncle Joseph VALENTIN est parrain, la marraine est sa
grand-mère Marie-Françoise BENAS.
née en 1865, sous Napoléon III,
ici à St Clair, dans les années 1950
La guerre a créé un boom sur l'agriculture, ils croient
pouvoir vivre de leurs terres mais en fait elles ne leur permettent
que de vivoter.
décembre 2000