Les
29 et 30 octobre, le marron sera roi à St-Léger. Cette
grande fête d'automne au succès grandissant verra le
bourg occupé par 130 exposants dont 30 producteurs de
marrons.
La foire aux marrons, c'est
maintenant une grande manifestation où l'on vient de
très loin. Pour les marrons bien sûr, mais aussi pour la
fête en général. Un plaisir pour les gourmets qui
trouveront et dégusteront les produits du terroir de toutes
les régions voisines.
Les forains installeront stands et manèges et un
hélicoptère survolera le plateau du Beuvray pour des
baptêmes de l'air. Une restauration de plein air en plus de
l'hostellerie du village complétera cette foire. Comme chaque
année, les bénévoles seront à l'ouvrage
pour que les visiteurs passent une agréable
journée.
Si aujourd'hui, c'est avant tout une
grande fête familiale, dans des temps plus anciens, le marron
faisait partie intégrante de l'alimentation de l'hiver et les
Morvandiaux venaient à la foire faire leurs provisions. «
Pas seulement du Morvan », souligne le maire André
Barret, enfant du pays qui connaît bien l'histoire des
châtaigniers. « Les gens arrivaient de Montceau et
même de Chagny. Ils faisaient leurs achats ou remplissaient
sacs et cabas en maraude. »
Les anciens ne se trompaient pas. Le
marron ou la châtaigne sont des fruits secs à
akène. Les deux sont issus du
châtaignier. Quand le bogue est cloisonné avec
plusieurs fruits, c'est une châtaigne. Dans le marron, il n'y a
pas de séparation, la coque renferme un fruit d'un seul
bloc.
Ces fruits ont une grande valeur énergétique. Ils sont
riches en fibres, contiennent de la vitamine C, du magnésium
et sont riches en potassium. Les deux tiers des lipides qu'ils
renferment sont des acides gras insaturés. On le surnommait
« l'arbre à pain ». Pas étonnant, qu'une
bonne soupe de châtaignes vous ragaillardissait un homme
après une dure journée d'hiver !
http://causses-cevennes.com/flore/chataignes/index.htm
Le châtaignier est un arbre
très ancien qui pousse à l'état naturel. Des
feuilles fossilisées ont été découvertes
en Ardèche et ont été datées aux environs
de 8,5 millions d'années. Les toutes premières
extensions de culture de châtaigniers remontent au XVIe
siècle et une forte poussée au XVIIIe. En ce qui
concerne les châtaigniers du plateau du Beuvray, ils sont
centralisés sur les communes de Saint Léger, Saint
Prix, La Grande-Verrière et la Comelle avec un point fort au
hameau de Montmoret où se situe la plus grande concentration.
Les anciens estiment que « le marron de Saint Léger et
surtout celui de Montmoret sont inégalables par sa
qualité exceptionnelle. »
Dans les années 1950, les
récoltants portaient leur production sur le marché
d'Autun en voiture à cheval. Les gens vivaient à
l'époque près de la nature et il n'était pas
rare le dimanche - quand les femmes étaient à la messe
- de voir les hommes, outils en main, greffer différents
arbres ou en planter, y compris les châtaigniers. Mais les
châtaigniers ont vieilli, les tempêtes ou les
sécheresses les ont décimés. C'est pourquoi en
1980 le syndicat des producteurs de marrons du Morvan, en partenariat
étroit avec le parc du Morvan représenté
à l'époque par Philippe Leroy et la municipalité
de Saint Léger se sont associés et ont engagé un
programme pour élaguer, planter, greffer et développer
la production. Un verger expérimental a été mis
en place.
La petite fille de M.
et Mme Pillet tient le « quart », instrument de mesure des
marrons.
Les marrons du Morvan sont une petite
production comparée aux grandes exploitations de
l'Ardèche. Face au rendement, c'est la qualité qui a
été privilégiée. Production locale
labellisée en 1993 sous l'étiquette de
châtaigneraie du Sud Morvan, elle se vend bien, pratiquement en
totalité, à la foire ou directement à la ferme.
Il est difficile d'évaluer le total des châtaigniers sur
le périmètre du Beuvray, mais leur nombre
dépasserait le millier. Georges et Louis Pillet ont une
trentaine d'arbres dont la plupart, estiment-ils, ont plus de 300
ans. Depuis des générations, ils ont toujours produit
des marrons en supplément de la ferme. Ils ramassent les
marrons en famille sur une période d'environ 3 semaines et les
vendent dans les mêmes mesures que pour le blé : le
quart qui contient cinq litres et le double qui fait 20 litres. Pour
cette année, la production devrait être, selon les
prévisions, égale à celle de l'an passé
et de bonne qualité. Il y aura du beau marron sur la foire de
Saint Léger.
Source : Le
Journal de Saône et Loire
n
triple concours autour du marron...
toujours aussi disputé !
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1er novembre
2005
Comme chaque
année, la commune a organisé un concours dans trois
catégories distinctes : les stands des écoles, les plus
beaux étals et les plus beaux paniers de
marrons.
Toujours très
prisée, cette remise de prix récompense le travail,
l'ingéniosité et le savoir-faire. En ce qui concerne
les écoles, elles ont toutes été classées
ex-aequo. Le stand de Monthelon, celui de La Grande-Verrière
et celui de St-Léger St Prix et Glux se sont donc tous trois
vu remettre une coupe.
Pour les paniers de marrons, bien que l'année fût
plutôt sèche, la qualité était tout de
même au rendez-vous. Cette partie du concours étant
anonyme, vous saurez seulement que le lauréat a
remporté, en plus d'une coupe, un livre, une plaque de
producteur ainsi qu'un tour en hélicoptère offert par
la commune.
Le stand de Chantal
Berthier a remporté tous les suffrages.
Pour terminer, le
concours des étals a permis de découvrir des
présentations de toute beauté. La grande gagnante est
Chantal Berthier qui repart avec la traditionnelle coupe, un panier
garni et un livre. Christine Vieillard-Baron et sa fille se classent
2e. Et c'est Chantal Pacaud qui rafle la 3e place. A l'issue de cette
remise de prix, le désormais traditionnel vin d'honneur fit
salle comble.
xpo
et écouvertes
|
1er novembre
2005
En marge de la foire,
il était possible de pénétrer le monde
très secret du châtaignier. Grâce à la
très belle exposition proposée par le centre de
recherche de Dijon, on pouvait découvrir la naissance de nos
futurs châtaigniers.
La technique de
reproduction de variétés locales par microgreffage
herbacé était par exemple présentée. Avec
des panneaux explicatifs, des schémas et même des
pousses à différents stades, il était ainsi
donné à tous de comprendre comment ces futurs colosses
pouvaient naître d'un simple « brin d'herbe ». Une
exposition destinée à tous les âges et qui fut
très appréciée par l'ensemble de ses
visiteurs.
uelle
drôle de statue !
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1er novembre 2005
Une fête digne
de ce nom se doit d'avoir ses animations de rue. Cette statue un peu
étrange en a intrigué plus d'un et même dans
certains cas, en a effrayé d'autres.
Le comédien
ainsi costumé restait immobile durant de très longues
minutes avant de « changer aléatoirement » de
posture. Créant ainsi l'étonnement
général, beaucoup auraient aimé l'emporter avec
eux. Malheureusement, cette statue-là n'était
visiblement pas à vendre.
Selon certains témoins, on aurait même vu
apparaître un homme qui se vantait d'avoir déjà
transformé un couple en statue. Mais il paraît qu'il
aurait aussitôt disparu en s'écriant « C'est
insupportable, lui aussi j'entends son cur qui bat, qui bat,
qui bat ! », mais de cela nous ne sommes vraiment pas
sûrs.
ne
édition printanière
qui restera dans les mémoires
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1er novembre 2005
La
célèbre foire aux marrons de la commune a écrit
une nouvelle page de son histoire en offrant à des visiteurs
extrêmement nombreux un week-end absolument
inoubliable.
Avec un samedi
printanier et un dimanche quasi estival, la fréquentation fut
cette année très importante. Il est vrai qu'il est
beaucoup plus agréable de chiner lorsque le temps est de la
partie. Habituellement, en cette saison, les pulls et autres blousons
fleurissent à tous les coins de rue. Mais cette année,
la foire avait revêtu des allures de fête
d'été et c'est tant mieux ! Chacun avait donc le loisir
de flâner au gré de ses humeurs, de découvrir
plus attentivement tel ou tel artisan, ou bien encore de
déguster toutes sortes de produits présentés par
des producteurs ravis de faire connaître un peu mieux leur
travail.
Il faut dire que tout
était fait pour séduire le public. Côté
produits de bouche, il n'y avait que l'embarras du choix. Beaucoup de
producteurs, venus parfois de très loin, proposaient des
fruits ou des légumes de très grande qualité.
Outre les traditionnels marrons qui, soit dit en passant,
n'étaient pas ce que l'on remarquait le plus, il était
possible de se procurer sur place tous les produits de saison et
même plus. En effet, pour qui voulait se consacrer
exclusivement à manger, il y avait de quoi répondre
à toutes les envies. Avec les étals de charcuterie,
tous plus alléchants les uns que les autres, les fabricants de
confiserie, de viennoiserie et les producteurs de miel et autres
douceurs, il était difficile de ne pas succomber à la
tentation.
Mais si votre centre
d'intérêt n'était pas la nourriture, qu'à
cela ne tienne. Du mobilier aux vêtements en passant par la
décoration et les ustensiles de cuisine, absolument tout
était disponible sur place. Il était même
possible pour les plus jeunes de s'amuser à la fête
foraine installée au cur même de la place du
village. Enfin, pour les plus téméraires, un tour en
hélicoptère permettait de découvrir l'ensemble
de la manifestation vue du ciel.
Enfin, si la musique
était plus votre fort, le groupe « Le temps du
trad'», venu tout spécialement de Luzy, était
également présent pour offrir son interprétation
magistrale des airs traditionnels morvandiaux.
Côté
exposition, l'insolite était au rendez-vous. Tout d'abord, les
frères Pauchard présentaient grâce à leur
association des Vieilles Mécaniques Morvandelles, de vieux
tracteurs absolument magnifiques. Tous en parfait état de
marche, ils surent attirer à eux des curieux ravis de
découvrir ces engins d'un temps pourtant pas si
éloigné que ça. Et puis dans un autre registre,
une exposition passionnante sur les travaux du centre de recherche de
Dijon autour des châtaigniers vous permettait d'en apprendre
plus sur les nouvelles techniques de reproduction de
variétés locales.
Décidément,
cette édition 2005 de la Foire aux Marrons restera
certainement dans les annales comme étant absolument
exceptionnelle. Entre la visite d'un ministre samedi, la
présence du soleil tout le week-end et l'arrivée de
visiteurs en flot ininterrompu, nul doute que la renommée de
cette manifestation sera encore montée d'un cran.
Source : Le
Journal de Saône et Loire
Foire aux marrons de
Saint Léger sous Beuvray - octobre 2010
© benkamorvan - http://www.flickr.com
Foire aux marrons de
Saint Léger sous Beuvray - octobre 2010
© benkamorvan - http://www.flickr.com
Foire aux marrons de
Saint Léger sous Beuvray - octobre 2010
© benkamorvan - http://www.flickr.com
Foire aux marrons de
Saint Léger sous Beuvray - octobre 2010
© benkamorvan - http://www.flickr.com
Foire aux marrons de
Saint Léger sous Beuvray - octobre 2010
© benkamorvan - http://www.flickr.com
la hâtaigne,
une activité
en voie de perdition dans
le orvan
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16 novembre 2017
Aux
19e et 20e siècles, dans le Morvan, la châtaigne a
nourri et sauvé des générations lors des
disettes et des guerres. Le châtaignier était
larbre à pain. Le Morvan la-t-il
oublié ? Aujourdhui, la récolte est
quasi-confidentielle et la châtaigne intéresse peu le
monde agricole.
Sur le sol morvandiau, aux accents
granitiques, toutes les conditions sont réunies pour que la
châtaigne sépanouisse : altitude, sol acide,
pluviométrie, demande des consommateurs. Pourtant, la
castanëiculture est une activité en voie de perdition. La
grande majorité des châtaigneraies est laissée
à labandon. Ils sont cependant quelques-uns à se
battre pour tenter un sauvetage. Avec lassociation des
producteurs quil préside, Michel Vieillard-Baron
entretient lespoir de relancer cette culture.
L'une des
difficultés, c'est qu'il n'y a pas de variété de
châtaigne spécifique au Morvan
photo Christophe Masson
c'était le
patrimoine du Morvan
|
"Depuis que le Morvan nen a
plus besoin pour manger", le Morvan se désintéresse
de la châtaigne. Amer constat de Michel Vieillard-Baron.
"Pourtant, cétait le patrimoine du Morvan !"
C'était une sorte de mère nourricière : farine,
rôties de châtaignes, soupes, crème,
gâteaux... Même le bois de châtaignier avait un
rôle pour le chauffage, les charpentes, le mobilier et les
palissades.
Aujourd'hui, faut-il ranger ce fruit dans les espèces
oubliées ? On pourra peut-être sauver la
châtaigne "sil y a une nouvelle vague de retour
à la nature. Je sens un regain dintérêt, un
besoin des gens de revenir à leurs racines..."
dépeuplement,
choix du sapin...
|
Sur d'autres terres comme
l'Ardèche (premier producteur de châtaignes en France),
ce fruit est porté par une dynamique. Alors pourquoi le Morvan
ne suit-il pas l'exemple ? Parce qu'il "sest beaucoup
dépeuplé !" À
Saint-Léger-sous-Beuvray, par exemple, seuls cinq-six
agriculteurs subsistent. Ils étaient trente dans les
années 1950, "sur des petites fermes de 40 hectares avec
des châtaigneraies qui, souvent, ont ensuite été
vendues lors des héritages" . Puis, sous l'effet de la
modernisation de lagriculture, il fallait de plus gandes
parcelles et les châtaigniers gênaient lors des
manuvres des engins.
Un autre changement a sonné le glas des châtaigneraies :
"Dans les années 1960, beaucoup ont été
replantées en sapins, économiquement plus
rentables..."
Aujourd'hui, dans le Sud Morvan
(autour du Mont-Beuvray : Glux-en-Glenne,
Saint-Léger-sous-Beuvray, Poil, Saint-Prix, La
Grande-Verrière...), la récolte de châtaignes ne
dépasse pas les deux tonnes. La plus grosse partie
s'écoule directement chez le récoltant ou à la
foire de Saint-Léger-sous-Beuvray (135 exposants) ; il s'y
vend 2,5 tonnes de châtaignes du Morvan et... 5 de
lArdèche ; alors que des tonnes de châtaignes du
Morvan pourrissent dans les châtaigneraies
abandonnées.
La difficulté, c'est qu'il n'y
a pas de variété de châtaigne spécifique
au Morvan. Donc aucune chance de bénéficier d'une
appellation. "On dit que la châtaigne dici est issue
de greffons dorigine italienne en partie. Donc on ne pourra
jamais avoir un label Châtaigne du Morvan car on ne
connaît pas la souche..."
recréer une
châtaigneraie
|
Michel Vieillard-Baron et son
équipe de producteurs ont bien tenté de créer
une variété de châtaignier propre au Morvan
"à partir darbres de cette terre,
sélectionnés et sains..." Mais ce fut un
échec. Ils ne baissent pas les bras. Désormais, ils
optent pour le greffage, en implantant sur des jeunes pousses de
châtaigniers des greffons de châtaigniers anciens, de la
même famille. Dans quel but ? "Recréer une
châtaigneraie". Michel Vieillard-Baron le dit haut et fort
: "Ce nest pas un combat perdu".
Source : Le
Journal du Centre
enquête
: Jean-François Perret
https://www.stleger.info