l'incroyable histoire de

l'bbé ectoux

 

Source : Bulletin Municipal de St Léger les Paray - 1998

 

"C'est grâce à la bonne entente qui règne entre la paroisse de Vigny, la ville de Digoin et la commune de Saint Léger les Paray que cette soirée a été organisée avec la collaboration des comités des fêtes de ces deux communes.

C'est l'occasion de faire revivre le patrimoine que nous ont laissé nos ancêtres. Cette église, ce château, ces vieilles photos ont une histoire : elles parlent.

Nous voyons sur le tympan de l'église des inscriptions gravées en latin, et dans le clocher d'autres sont fondues dans la masse des cloches. Ces inscriptions relatent bien l'histoire de Vigny et de Saint Léger. En voici la traduction :

Sur le tympan, nous pouvons lire : "Cette maison de Dieu a été rendue au Christ par le prêtre NECTOUX dans l'année 1811. Elle a été agrandie alors que régnait le Pontife Pie IX (1846-1878 ). Elle a été décorée sous Léon XIII (1878-1904)."

Sur la petite cloche de Saint Léger, placée au clocher de Vigny le 20 mai 1812, nous pouvons lire : "Je dois mon existence à Monsieur Claude NECTOUX, de Champ Jacob, prêtre, curé de Vigny. Je chante les naissances, j'appelle les vivants, je pleure les morts."

Sur la grosse cloche qui est plus récente : "Le soir et le matin et à midi, je raconterai et j'annoncerai la parole de Dieu et il exaucera ma voix. L'an 1875. Je dois mon existence à M. Adolphe VIAL d'ALAIS, curé-archiprêtre de Paray le Monial et aux habitants de Vigny les Paray et de Saint Léger les Paray."

L'Abbé NECTOUX dont il est question a marqué son passage à Vigny en y faisant revivre la paroisse. Né à Autun en 1761, il fut ordonné prêtre en 1786 et nommé curé de Sainte Radegonde en 1789. Ses parents possédaient une petite seigneurie à Vigny, d'où le titre de "NECTOUX de CHAMP JACOB".

Pendant les années troubles du Directoire, refusant de se soumettre et ne pouvant exercer son ministère publiquement, il se fit marchand forain en se faisant appeler Claude Jacob. Malgré cela, il fut persécuté, et ce sont les gendarmes de Digoin qui sont venus l'arrêter. Après avoir été conduit à Mâcon, puis à Rochefort, il fut embarqué à destination de la Guyane, le 1er août 1798. Son séjour à Cayenne fut épouvantable au début de l'année 1800. Bonaparte, étant 1er consul, envoya une frégate pour rapatrier les victimes de la tyrannie, mais ce n'est que le 27 février 1801 que l'Abbé Nectoux arriva en France. Il débarqua en Bretagne, à Morlaix. De là, il repartit à pied, le 13 mars, et était de retour à Vigny le 25 mai. Ayant fait le voeu que, s'il revenait de captivité, il se consacrerait à la reconstruction de ce qui avait été profané et détruit, dès son retour à Vigny, il se mit au travail.

Il entreprit en 1811 la reconstruction de l'église qui avait été en partie démolie et mit tout en oeuvre pour le rétablissement de la paroisse.

Jusqu'à cette époque, St Léger, qui avait connu le même sort que les autres communes voisines pendant la Terreur, s'appelait Bon Léger. L'église délabrée a été vendue et la paroisse supprimée. Les habitants étaient desservis par Paray et c'est en 1831, par ordre du préfet, que St Léger fut rattaché pour une petite partie à la paroisse de Volesvres et toute la partie se trouvant à droite de l'Oudrache fut rattachée à la paroisse de Vigny.

 

 

L'Abbé Nectoux mourut à l'âge de 87 ans, en 1848, en laissant à la paroisse ses biens et une rente annuelle de 300 francs au profit des prêtres successifs. C'est donc après sa mort que l'agrandissement de cet édifice a été réalisé et ses désirs exaucés, grâce à la participation des habitants des deux communes composant la paroisse de Vigny. Ce qui explique les inscriptions mentionnées plus haut et aussi la présence, sur les vitraux du choeur, de St Martin, patron de la paroisse, et de St Léger, évêque d'Autun, patron de la commune. Quant aux sculptures des colonnes de la nef, on peut penser qu'elles ont été réalisées en l'honneur de l'Abbé Nectoux, car elles représentent des fleurs de lys. L'Abbé Nectoux avait reçu cette récompense bien méritée en 1814, et cette très haute distinction de l'époque lui avait été remise par le roi Louis XVIII.

 

l'église St Martin de Vigny - http://www.paroisse-paray.fr
Le hameau de Vigny fait partie de la commune de Digoin.
L'habitat regroupé autour de l'église et du château témoigne d'un passé de "village".

 

Voilà pourquoi Vigny-Digoin-St Léger se sont unis pour faire revivre ce patrimoine qui reste le témoin des temps pour les générations futures."

 

l'écusson de l'ancienne église
sur le pont du Bation, on y passe, on y passe...

 

 

 

 

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