l'bbé ectoux |
"C'est grâce
à la bonne entente qui règne entre la paroisse de
Vigny, la ville de Digoin et la commune de Saint Léger les
Paray que cette soirée a été organisée
avec la collaboration des comités des fêtes de ces deux
communes. C'est l'occasion de
faire revivre le patrimoine que nous ont laissé nos
ancêtres. Cette église, ce château, ces vieilles
photos ont une histoire : elles parlent. Nous voyons sur le
tympan de l'église des inscriptions gravées en latin,
et dans le clocher d'autres sont fondues dans la masse des cloches.
Ces inscriptions relatent bien l'histoire de Vigny et de Saint
Léger. En voici la traduction : Sur le tympan, nous
pouvons lire : "Cette maison de Dieu a été rendue au
Christ par le prêtre NECTOUX dans l'année 1811. Elle a
été agrandie alors que régnait le Pontife Pie IX
(1846-1878 ). Elle a été décorée sous
Léon XIII (1878-1904)." Sur la petite cloche
de Saint Léger, placée au clocher de Vigny le 20 mai
1812, nous pouvons lire : "Je dois mon existence à Monsieur
Claude NECTOUX, de Champ Jacob, prêtre, curé de Vigny.
Je chante les naissances, j'appelle les vivants, je pleure les
morts." Sur la grosse cloche
qui est plus récente : "Le soir et le matin et à
midi, je raconterai et j'annoncerai la parole de Dieu et il exaucera
ma voix. L'an 1875. Je dois mon existence à M. Adolphe VIAL
d'ALAIS, curé-archiprêtre de Paray le Monial et aux
habitants de Vigny les Paray et de Saint Léger les
Paray." L'Abbé NECTOUX
dont il est question a marqué son passage à Vigny en y
faisant revivre la paroisse. Né à Autun en 1761, il fut
ordonné prêtre en 1786 et nommé curé de
Sainte Radegonde en 1789. Ses parents possédaient une petite
seigneurie à Vigny, d'où le titre de "NECTOUX de CHAMP
JACOB". Pendant les
années troubles du Directoire, refusant de se soumettre et ne
pouvant exercer son ministère publiquement, il se fit marchand
forain en se faisant appeler Claude Jacob. Malgré cela, il fut
persécuté, et ce sont les gendarmes de Digoin qui sont
venus l'arrêter. Après avoir été conduit
à Mâcon, puis à Rochefort, il fut embarqué
à destination de la Guyane, le 1er août 1798. Son
séjour à Cayenne fut épouvantable au
début de l'année 1800. Bonaparte, étant 1er
consul, envoya une frégate pour rapatrier les victimes de la
tyrannie, mais ce n'est que le 27 février 1801 que
l'Abbé Nectoux arriva en France. Il débarqua en
Bretagne, à Morlaix. De là, il repartit à pied,
le 13 mars, et était de retour à Vigny le 25 mai. Ayant
fait le voeu que, s'il revenait de captivité, il se
consacrerait à la reconstruction de ce qui avait
été profané et détruit, dès son
retour à Vigny, il se mit au travail. Il entreprit en 1811
la reconstruction de l'église qui avait été en
partie démolie et mit tout en oeuvre pour le
rétablissement de la paroisse. Jusqu'à cette
époque, St Léger, qui avait connu le même sort
que les autres communes voisines pendant la Terreur, s'appelait Bon
Léger. L'église délabrée a
été vendue et la paroisse supprimée. Les
habitants étaient desservis par Paray et c'est en 1831, par
ordre du préfet, que St Léger fut rattaché pour
une petite partie à la paroisse de Volesvres et toute la
partie se trouvant à droite de l'Oudrache fut rattachée
à la paroisse de Vigny. L'Abbé Nectoux
mourut à l'âge de 87 ans, en 1848, en laissant à
la paroisse ses biens et une rente annuelle de 300 francs au profit
des prêtres successifs. C'est donc après sa mort que
l'agrandissement de cet édifice a été
réalisé et ses désirs exaucés,
grâce à la participation des habitants des deux communes
composant la paroisse de Vigny. Ce qui explique les inscriptions
mentionnées plus haut et aussi la présence, sur les
vitraux du choeur, de St Martin, patron de la paroisse, et de St
Léger, évêque d'Autun, patron de la commune.
Quant aux sculptures des colonnes de la nef, on peut penser qu'elles
ont été réalisées en l'honneur de
l'Abbé Nectoux, car elles représentent des fleurs de
lys. L'Abbé Nectoux avait reçu cette récompense
bien méritée en 1814, et cette très haute
distinction de l'époque lui avait été remise par
le roi Louis XVIII. l'église St
Martin de Vigny - http://www.paroisse-paray.fr Voilà pourquoi
Vigny-Digoin-St Léger se sont unis pour faire revivre ce
patrimoine qui reste le témoin des temps pour les
générations futures."
Le hameau de Vigny fait partie de la commune de Digoin.
L'habitat regroupé autour de l'église et du
château témoigne d'un passé de "village".