Situé
à plus de 1 600 km au sud-est de Tahiti, l'archipel des
Gambier se compose de 14 petites îles montagneuses dont la plus
grande et la plus habitée est Mangareva.
Berceau du
catholicisme de la Polynésie au XVIIIe siècle, ce
groupe d'îles compte plus de 100 édifices en pierres
élevés dès cette époque : églises,
presbytères, couvents, établissements d'enseignement,
ateliers de tissage, fours à pain et tours de guet.
Le village principal, Rikitea, renferme l'imposante cathédrale
St Michel de 1848, dont le chef-d'oeuvre à voir est l'autel
décoré richement de perles et de nacres.
une île
des Gambier
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lagon de
Rikitea
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ferme
perlière
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Les lagons
mangaréviens étaient autrefois exploités pour
leurs nacres perlières abondantes. Cette activité se
prolonge encore de nos jours puisque les plus grandes et
célèbres fermes perlières y sont
présentes et fournissent la principale ressource de
l'archipel. Ses lagons sont réputés comme étant
les plus propices à fournir des perles de qualité.
vue
aérienne de l'île de Mangareva
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ancien
modèle de puits (années 1840)
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la
cathédrale St Michel de Mangareva
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Nom de la commune : Gambier (Iles
Tuamotu-Gambier)
Région : Territoires d'Outre-Mer
Département : Polynésie Française (987) - Code
postal : 98 755
Population : 1113 habitants - Superficie : 4597 hectares
Commune à l'extrême
sud-est de l'archipel des Tuamotu et de la Polynésie
française, composée du mini-archipel dit "îles
Gambier".
Ile principale de Mangareva : chef-lieu Rikitea.
Les premiers occupants connus remontent environ à l'an 1000,
excellents navigateurs venus de l'ouest qui envahirent
progressivement toute la Polynésie.
Découverte à la fin du 18e par le capitaine anglais
Wilson qui baptisa l'archipel du nom de son amiral, ce n'est que 30
ans plus tard que les Français s'y intéressèrent
avec la 1re mission catholique de la Polynésie. C'est
là que se place l'intermède du père Laval
qui entrepris la construction accélérée d'une
cathédrale gigantesque, d'une dizaine d'églises,
d'ouvrages fortifiés, d'un port et d'un palais pour le roi de
l'île : la moitié de la population périt à
la tâche.
A partir de 1881, l'archipel fut officiellement rattaché
à la France.
Dépendances : les îlots
satellites très proches d'Agakauitai, Akamaru (ce fut la 1re
île où débarqua le père Laval en
1834), Taravai (son chef-lieu Agonokao est pratiquement vidé
de ses habitants), Aukena (aujourd'hui désert). Au large,
îlot de Temoe à l'est. Banc Portland au sud-est. Au
large nord-est, récifs Bertero et de la Minerve.
Sources
:
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presbytère
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Jean-Paul
Delbos
LA
MISSION DU BOUT DU MONDE
la
fantastique aventure des bâtisseurs
de cathédrales dans l'archipel des
Gambier
Ce
livre raconte l'implantation de la
célèbre mission catholique
des Frères de Picpus à
Mangareva, de 1835 à 1863 ,
dirigée par le controversé
Père LAVAL qui fut la
première incursion de l'Eglise
catholique en Océanie, alors que
les Protestants anglais étaient
déjà présents depuis
1797 dans les îles des Mers du
Sud.
C'est la "traduction" des cahiers du
Frère bâtisseur Gilbert
Soulié qui fut le spectateur
privilégié et un acteur au
début du XVIIIe siècle
lorsque les religions chrétiennes
et les puissances européennes
colonisèrent l'Océanie.
C'est aussi l'histoire de ces
prêtres catholiques qui servit
à la France de prétexte pour
annexer Tahiti en 1842. C'est avec les
mots simples et honnêtes d'un homme
issu du terreau qu'il raconte non
seulement ces pages d'histoire, mais aussi
les labeurs, les privations, les joies
(notamment la visite de la flotte de
Dumont-d'Urville) et les luttes que ces
fanatiques de Dieu durent mener aux
îles Gambier pour construire,
ensuite voir s'effriter puis
disparaître avec eux, un royaume
théocratique dont la
cathédrale et les vestiges
d'églises et couvent laissent
pantois, aujourd'hui encore, les rares
voyageurs qui ont la chance de visiter le
lointain achipel des Gambier.
Source
: http://www.tahiti-pacifique.com/Tahiti-livres/livres-univ.html
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Extrait
de "Voyage au
Pôle Sud et dans l'Océanie sur les corvettes
Astrolabe et Zélée"
sous le commandement de M. Dumont d'Urville
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"Le
7 avril 1834, deux des missionnaires catholiques de la maison de
Picpus, à Paris, qui avaient quitté leur patrie pour
travailler à la conversion des peuples de l'Océanie,
MM. Laval et Caret, amenés des rives de
l'Amérique sur un navire anglais, abordèrent aux
îles Gambier ou Manga-Reva et, nonobstant la
réputation des habitants, ils se proposèrent d'y
commencer leur uvre de dévouement. Le canot qui les
portait tenta vainement d'aborder sur l'île Aka-Marou, à
cause des récifs qui la défendaient. Le hasard seul les
dirigea sur l'île voisine d'Ao-Kena. Les habitants les
reçurent froidement, mais ils n'en essuyèrent point de
mauvais traitements. Les nouvelles doctrines que prêchaient les
prêtres ne produisaient qu'un étonnement stérile
sur les insulaires qui pouvaient à peine les comprendre, tant
elles faisaient disparates avec leurs murs, leurs habitudes et
leurs croyances.
Site sur l'île d'Ao-Kena - îles
Manga-Reva
dans "Voyage au Pôle Sud et dans l'Océanie sur le
corvettes Astrolabe et Zélée"
sous le commandement de Mr. Dumont d'Urville (1842)
Cependant les hommes du peuple et surtout les
femmes prêtèrent peu à peu plus favorablement
l'oreille à des dogmes qui rapprochaient toutes les conditions
et tendaient à abolir des prohibitions sévères
et injurieuses. En outre, on voyait des hommes désarmés
et inoffensifs attaquer de front les dieux du pays sans qu'ils en
fussent foudroyés, sans même qu'il leur arrivât
aucun mal ; enfin, mettant utilement à profit certaines
notions médicales, ils eurent le bonheur de guérir
quelques malades. Cette dernière considération acheva
de désarmer tout à fait la colère des
naturels.
Ceux-ci en vinrent à offrir
spontanément à leurs hôtes des vivres et une
cabane, puis ils les traitèrent avec amitié et respect,
enfin ils se laissèrent baptiser, et la majeure partie
d'Ao-Kena fut bientôt chrétienne.
Site dans l'île
Manga-Reva
Encouragés par un succès aussi
inespéré, les apôtres entreprirent d'aller
convertir les habitants des autres îles. Manga-Reva
étant la plus grande, la plus peuplée, et de plus la
résidence du chef dont le groupe entier reconnaissait les lois
et la souveraineté, c'était un point de la plus haute
importance pour la réussite de leurs projets. Les
missionnaires s'y rendirent sur une frêle embarcation ; mais
à peine y furent-ils débarqués que le peuple
excité par quelques fanatiques les reçut à coups
de pierres. Non content de cet outrage, on voulut les exterminer.
Poursuivis et traqués, les dignes missionnaires qui
étaient préparés au martyre, si telle
était la volonté du ciel, jugèrent cependant
avec raison qu'il serait plus utile pour le succès de leur
cause de chercher à sauver leur vie. Dans leur fuite, ils
purent gagner les hautes graminées qui couvrent les flancs du
mont Duff, et ils y trouvèrent un abri protecteur contre les
poursuites de leurs persécuteurs. Ceux-ci, dans la rage qui
les animait, mirent le feu aux roseaux, dans l'espoir que les blancs
ne pourraient pas échapper à ses atteintes. Mais le
vent, tout en excitant l'incendie, suscita aussi des tourbillons
d'une fumée épaisse qui déroba les fugitifs
à la vue des sauvages ; grâce à cette
circonstance favorable, ils purent s'élever dans la montagne,
et vers deux heures du matin ils parvinrent au sommet.
Ancien temple des Idoles à
Manga-Reva
De temps en temps, aux lueurs de l'incendie qui
couvrait les flancs de la montagne, ils purent distinguer les bandes
de sauvages en armes qui les cherchaient pour les égorger.
Mais ce n'était pas tout : exténués de fatigue
et de faim, ils étaient torturés par une soif ardente
sans voir la possibilité d'être soulagés.
S'armant de courage et de patience, ils se préparèrent
à passer la nuit parmi les ruines d'une méchante cabane
située près de la cime du mont lorsqu'un bruit soudain
vint ranimer leurs frayeurs. C'était sans doute l'ennemi qui
approchait, et cette fois, il ne leur restait plus qu'à
recommander leur âme à Dieu ; c'est ce qu'ils firent en
effet. Cependant, ils remarquèrent bientôt que le bruit
partait toujours du même endroit et ne se rapprochait point.
Ils prêtèrent l'oreille attentivement et reconnurent
enfin que c'était le murmure d'une petite cascade qui tombait
contre les rochers. Leurs craintes se changèrent en actions de
grâces à la providence qui leur envoyait
déjà un soulagement inattendu dans leur
détresse.
Les sauvages, ennuyés de
l'inutilité de leurs recherches, s'étaient
retirés chacun chez eux. Alors les missionnaires purent
réussir à sortir de leur retraite, et avec de grands
soins et beaucoup de prudence, ils purent retrouver leur canot qui
avait été échoué au rivage, et s'en
retournèrent à Ao-Kena.
Naturels de
Manga-Reva
Ils laissèrent ensuite s'écouler
un certain intervalle pendant lequel ils accrurent encore leur
renommée d'hommes utiles et chers à la divinité.
Une circonstance heureuse avança beaucoup leurs affaires. Le
fils d'un des principaux chefs de Manga-Reva étant allé
faire un tour à Ao-Kena, y tomba dangereusement malade, les
missionnaires lui prodiguèrent tous leurs soins et eurent le
bonheur de le sauver.
Le brut de ce succès miraculeux se
répandit à Maga-Reva, chacun en fut ému, et le
roi Mapouteoa désira lui-même les voir. On se doute bien
qu'ils se rendirent avec empressement à ses désirs, et
cette fois ils furent favorablement accueillis. Aussitôt, ils
se mirent à prêcher leur doctrine. Il est digne de
remarque que les hommes des classes supérieures furent les
premiers à comprendre et à goûter les
vérités qu'on leur annonçait. A leur tête
se distinguait Matoua, l'oncle du roi, grand-prêtre et
sacrificateur qui abandonna ses pratiques pour embrasser le
christianisme avec un empressement inouï. On ne peut douter que
son exemple n'en ait entraîné bon nombre d'autres,
particulièrement dans la classe du peuple. Les baptêmes
commencèrent à avoir lieu et se
succédèrent rapidement. Les habitants d'Aka-marou se
rangèrent bientôt à la foi nouvelle. Ceux de
Taravaï furent les plus tardifs et leur conversion ne datait
encore que de deux ans lors de notre passage.
Mapouteoa, roi - l'oncle du roi - Mabou
Kouike (îles Manga-Reva)
Au milieu de ces succès, les
missionnaires un moment arrêtés dans leur marche
triomphante par des persécutions imprévues, furent
obligés encore une fois de se retirer à Ao-Kena, dont
les naturels continuèrent de rester fidèles,
après avoir été les premiers à
écouter leurs prédications.
Ils attendaient donc une nouvelle circonstance
qui leur permit de recommencer leurs labeurs
évangéliques ; et elle ne tarda pas à se
présenter. L'équipage d'une goélette
américaine (sans doute celle de ce Bill dont il a
déjà été question) vint à
Manga-Reva pour la pêche des perles, et ne tarda pas à
maltraiter les naturels ; après avoir souffert quelque temps,
ceux-ci, poussés à bout, se réunirent pour
repousser les étrangers. Un engagement eut lieu, mais les
effets des armes à feu épouvantèrent tellement
Mapouteoa qu'il eut recours à l'intervention des
missionnaires, qui réussirent par leur zèle, leurs
prières et leurs remontrances à persuader au capitaine
du navire de se retirer. Les sauvages avaient pris dans le combat
deux matelots qu'ils se préparaient à massacrer. Mais
les missionnaires les réclamèrent et leur fournirent
durant la nuit les moyens de s'enfuir sur leur navire.
Eglise des Missionnaires à
Manga-Reva
Cette action eût pu leur attirer à
eux-mêmes la colère des indigènes ; mais ceux-ci
furent sans doute si satisfaits d'être délivrés
de leurs ennemis qu'ils ne s'en tinrent point offensés. Au
contraire, ils furent tellement sensibles au service important qu'ils
venaient de recevoir des missionnaires qu'ils les regardèrent
dès lors comme des êtres d'une nature réellement
supérieure. Dès ce moment, les deux prêtres
obtinrent une influence sans bornes dans ces îles, et peu
à peu tous les naturels se firent successivement
chrétiens catholiques..."
Messe célébrée par Mgr
l'Evêque de Nilopolis à
Manga-Reva
Textes et illustrations extraits
de "Voyage au Pôle Sud et dans l'Océanie
sur les corvettes Astrolabe et Zélée"
sous le commandement de M. Dumont d'Urville
Sources des illustrations :
http://www.photolib.noaa.gov/library/libind6.htm
Jules
Dumont dUrville naquit à
Condé-sur-Noireau, dans le Calvados, en 1790. Il
effectua trois tours du monde, de 1819 à 1840.
En 1819, il accomplit sa
première campagne de navigateur sur la Chevrette,
chargée des relevés côtiers en
Méditerranée orientale. Cest à
cette occasion quil fit faire à la France
lacquisition de la Vénus de Milo.
De 1822 à 1825 il participa à une
expédition dans lOcéan Pacifique
doù il ramena de belles collections de plantes
et danimaux. Lors de ce second voyage, il retrouva
à Vanokoro, dans une île de Tonga, les vestiges
de lexpédition de La Pérouse disparue
depuis 1788.
Lors de la 3e
expédition en Océanie avec lAstrolabe et
la Zélée, il planta le drapeau français
sur l'Antarctique Sud et donna le prénom de sa femme
Adélie à la terre nouvelle quil venait
de découvrir.
Il trouva la mort, avec sa
femme et son fils, dans le 1er accident de chemin de fer
survenu entre Paris et Versailles le 8 mai 1842.
Il a laissé plusieurs relations de ses voyages :
Voyage de découvertes autour du Monde (1830-1835),
Voyage pittoresque autour du globe (1833-1844) et Voyage au
Pôle sud et dans lOcéanie
(1841-1854).
Source
: http://www.ville-caen.fr/Memoire/figures/science.htm
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compléments
sur le père Laval
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les photos d'Henri
(2014)
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erci
de fermer l'agrandissement sinon.
https://www.stleger.info