A
Saint-Léger, les défunts reposent toujours autour de
l'église paroissiale, comme le voulait la coutume depuis le
Moyen-Age.
un site Internet sur le
cimetière ici
Inauguré le 28 septembre 1924,
le monument aux morts de Saint-Léger annonce noir sur blanc :
"Passant, souviens-toi !" Il porte, gravés dans la pierre, les
noms des combattants et des déportés de 1914-18 et de
1940-45. Au sommet se profile l'effigie en bronze du docteur Charles
FOULON, "tué d'un éclat d'obus au poste chirurgical
d'Abeelenhof en secourant un blessé, ce en traversant en plein
jour une zone battue par le feu de l'infanterie adverse.
"(1)
(1) citation du colonel commandant le
régiment, sur la plaque commémorative - Avant
d'être soldat au 5e régiment de Ligne à Anvers
(1889-1914), il jouait du tuba dans la fanfare catholique du village.
En bas de la stèle est gravée une vasque de fleurs et
de palmes, symbole du martyre.
Il faut noter que durant les
années 1940 à 1944, Saint-Léger fut un centre
important de Résistance (voir plus loin).
2. monument
d'Adolphe LAEBENS
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"Le samedi 12 septembre 1914, le
soldat LAEBENS Adolphe, âgé de 25 ans, tombait
mortellement blessé, sur le champ de bataille de
Rotselaer-lez-Louvain, première victime de Saint-Léger
pendant la guerre de 1914-1918." (extrait de l'invitation à la
cérémonie du septantième anniversaire de sa
mort)
3. monuments
VANDEMAELE et DAUTREMONT
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Ces monuments se distinguent par la
présence d'un bas-relief figurant une piéta et un
Christ aux liens.
Imposant et haut monument
funéraire, avec colonnettes à chapiteau, qui porte
l'inscription Resquiescat ln Pace "Qu'il repose en paix". Comme
l'indique une plaque offerte, M. VERHAMME travaillait dans les
entreprises Pierre MiCHAUX à Croix. Il habitait rue de Lille,
un peu au-dessus de la grange du Temple.
5. monument
VERMAUT-FRIQUET
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Le cimetière renvoie les
échos de la vie associative du village, avec notamment cette
plaque "la Fanfare Royale à leur regretté
Vice-Président". Henri VERMAUT présida un temps la
fanfare catholique "Les Amis Réunis" devenue par la suite "Les
Amis". Il fut bourgmestre de 1921 à 1926.
6. monument
HOCEDEZ-HUBAUT
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Agnès HOCEDEZ (1910-1987)
monta sur les planches dans la troupe "La
Saint-Légérienne" dans les années 30. Ensuite
elle fonda, en 1941, avec son mari Marcel HUBAUT une nouvelle troupe
de théâtre amateur, "les Bons Amis", très
active.
Le 3 décembre 1944, lors d'une
journée de la Libération organisée au profit de
la Brigade belge alors sur le front de Hollande, il y avait au
programme : "L'espion", drame militaire ; "Cas de réforme",
comédie militaire ; "T'as-t'y tous tes tickets, Titine ?",
comédie d'actualité (extrait du Courrier de l'Escaut).
"Le trésor d'un gueux", "Sang belge", "Moumou" sont encore
quelques-unes des pièces du répertoire de la troupe. Il
n'y a plus aujourd'hui de troupe de théâtre à
Saint-Léger.
7. tombes de
soldats du Commonwealth de 1914-18 et 1940-45
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Le cimetière anglais compte
six tombes de soldats tués sur place en octobre et novembre
1918, au cours des tirs d'artillerie de l'armée allemande lors
de l'avancée des troupes alliées : les soldais
"private" G.E. WESTON, A. POWIS, W. SUGDEN, R.J. COWEN, T. PATERSON,
le caporal J. CHARLSON.
Les douze combattants de mai 1940 furent grièvement
blessés à la bataille de l'Escaut et ramenés
à l'arrière du front, dans un hôpital de jour
dressé rue du Château d'eau. Ils ont succombé
à leurs blessures à Saint-Léger : le lieutenant
M.H. HOLME, le Major S.G. FORD DFC, le sergent C.B. BEDWORTH, , le
caporal A. STRUTT, les soldats S. HOWARD, WJ. HAMBLIN, D.A.
SAlNSBURY, D.T. BOWDEN, J. MlLBURN, H.T. COOKE, K. ANSELL, H. ELDER.
Les stèles du Commonwealth
sont toujours d'un même type : en pierre blanche,
légèrement cintrées vers le haut, elles portent
de haut en bas : le blason du régiment ou l'emblème
national ou du service, le grade, les nom et prénom,
l'unité, la date du décès, l'âge,
l'emblème de la religion, l'inscription choisie par la
famille.
8. monument
Jacques DEWEER
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De nombreuses plaques
commémoratives ornent la tombe de Jacques DEWEER, dit Bouboule
(1923-1986), chef d'actions dans la Résistance, organisateur
de multiples opérations de sabotage et de
récupération d'armes : celles de la plaque de la
Brigade PIRON, des groupes G du War Office, de la
Fédération Nationale des Combattants St-Léger,
également celle du personnel de "Courtrai Salaisons", une
entreprise grossiste en viandes dirigée par J. DEWEER en
personne et située rue de Lille.
9. monument
Gustave MINCKE (1895-1951)
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Encore un Résistant ! Avec sa
famille, il tenait le café "La Tranquillité" qui, en
1940-45, n'était autre que le siège clandestin de la
Résistance de Saint-Léger (voir plus loin).
10. monument
LAEBENS-HOUZE
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Debout, une pleureuse en pierre,
drapée à l'antique, s'appuie sur la stèle d'une
famille de bergers : les LAEBENS-HOUZE.
Dans le mur du chur de
l'église, la croix de l'ancien curé MULLE (1769-1839),
chanoine de la cathédrale de Tournai, est gravée d'un
calice dans le haut ainsi que de l'inscription Deo Optimo Maximo "Au
Dieu très grand et très bon ".
12. monument
Maria CASAERT
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Victime de guerre, elle fut
mitraillée dans un train avec d'autres personnes (1923-1944).
Une imposante croix en pierre, dont
les bras se terminent en fleur de lys, prend appui sur un
édicule à colonnes, avec imitation d'un toit de tuiles.
Au centre, un calice sculpté signifie qu'un prêtre est
enterré là. Les trois grappes de raisin et les
épis de blé rappellent l'eucharistie "A la fin du
repas, il prit le pain (...), à la fin du repas il prit la
coupe."
Ce prêtre, c'était
Aimé LAMBERT, natif de Saint-Léger mais n'y ayant pas
"exercé", décédé en 1962. Il vécut
sa retraite dans sa maison natale de Saint-Léger, une
bâtisse blanche, ruelle du Temple.
Cette tombe, seule de ce type,
s'étire en longueur...
pour voir le plan de la
visite
2. porte à clous
dans l'église
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Jadis extérieure, cette porte
est plantée de clous, "anarchiquement", dans son revers. Ce
sont des clous de dévotion que l'on plantait le plus
près du chur de l'église, pour demander une
guérison (on frottait alors d'abord le clou contre la partie
malade) ou pour remercier d'une guérison.
3. les anneaux en fer
forgé dans le mur entre la place et le
cimetière
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Ces cinq anneaux scellés dans
une pierre bleue traversant complètement le mur servaient
à attacher les chevaux lors des haltes sur la
place. Certaines familles venaient en calèche aux
offices.
Remarquons qu'ils sont situés
plutôt côté café...
4. le porche de l'ancien
café "La Tranquillité"
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Cette maison, datée par ancres
de 1759, fut le théâtre de deux faits historiques.
Tout d'abord elle serait le berceau
du couvent Saint-Charles de Dottignies. Nous sommes en 1790-95.
Fuyant les persécutions des révolutionnaires
français, trois religieuses y trouvent abri. L'une d'elle y
décède, et on l'aurait enterrée dans la cour.
Ensuite les soeurs quitteront cette maison pour habiter dans celle du
curé LAMBERT, avant de s'installer à Dottignies.
Deuxième fait : pendant la
guerre 40, cette maison, devenue le "café de la
Tranquillité", est le siège d'un groupe très
actif de Résistants commandés directement par les
Anglais : le groupe G du War Office Région 3 section 24. Elle
sert de dépôt d'armes et de munitions, on y
procède aux essais de cordons Bickfort pour faire sauter des
charges de dynamite. On y tape aussi les stencils pour l'impression
des journaux clandestins : "Vers la Victoire", "Libération",
"Radio Moscou", "le Drapeau rouge". Bref, ce café n'avait de
tranquille que le nom...
Les tenanciers, MINCKE-BRIET (voir cimetière), risquaient gros
: la torture, le peloton d'exécution, le camp de
concentration. La jeune fille, Hélène, servait d'agent
de liaison. Il lui est arrivé de transporter deux
mitraillettes sur son vélo, de Saint-Léger à Ath
! "Un crack !" diront d'elle les Résistants.
Sur le côté de la
maison, un beau porche ancien, partie briques et partie pierres,
permettait aux chariots d'accéder à une cour
arrière. Au mur, une ancienne plaque de rue
émaillée bleu et blanc indique toujours "Rue de Lille"
; cet axe très ancien reliait autrefois Lille à
Audenarde.
5. plaque de rue
émaillée "Ruelle du
Temple"
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L'Ordre du Temple fut fondé en
1118 lors des Croisades, pour défendre les pèlerins
contre les "Infidèles" (musulmans) en Terre Sainte. Suite
à des dons, les Templiers acquirent de nombreux biens dans les
campagnes européennes, notamment ici à
Saint-Léger. Leur seigneurie contenait des prés, des
bois, des terres à labeur, un moulin à vent... Et
surtout une "maison à chapelle" et une grange (voir plus
loin). Cette plaque émaillée rappelle leur
présence dans le village.
Au bout de la ruelle du Temple, sur
un pignon en briques millésimé 1667, une niche
surmontée d'une croix contenait autrefois une vierge ou un
saint protecteur. Ces signes religieux avaient pour but de
protéger la ferme et ses occupants des mauvais coups du
sort.
7. tilleuls à
grandes feuilles à l'entrée de la
ferme du Temple
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Dans l'astrologie celtique, le
tilleul est doux et se laisse fléchir facilement.
On en plantait près des églises au Moyen-Age, et dans
nos villages, on en trouve couramment à l'entrée des
vieilles fermes, comme ici.
Gardiens de la ferme du Temple, ces deux tilleuls altiers veillent
sur le cur historique de Saint-Léger et forment un
subtil mariage avec la pierre. Ils constituent un repère
attrayant dans le paysage, ce qui leur valut d'être
classés "remarquables" par le Ministère de la
Région wallonne.
Le tilleul à grandes feuilles peut vivre 1000 ans.
suite de la visite
ici
https://www.stleger.info