ur les traces du petit atrimoine
de aint éger

 

"Sur les traces du petit patrimoine de Saint-Léger" est avant tout une brochure "papier". 

Vous pouvez la demander à l'administration d'Estaimpuis
Rue de Berne, 4 - 7730 Estaimpuis
Photographies, documentation et rédaction : Laure André
Participation : Annie Blomme - Jeanine Defoort
Editeur responsable : Daniel Senesael, Député-Bourgmestre -
Avec l'aide du Petit Patrimoine Populaire Wallon, du Ministère de la Région Wallonne - DGATPL - Division du Patrimoine

Valoriser le petit patrimoine populaire et y sensibiliser la population sont des objectifs repris dans le Contrat d'Avenir Pour Estaimpuis 2005-2015. Je me réjouis donc de cette nouvelle publication, fruit d'une collaboration entre le Ministère de la Région wallonne, l'ADL et l'Administration communale. L'intérêt va croissant pour ce petit patrimoine représenté à Saint-Léger notamment par le porche de la ferme du château Mauroy, l'entrée de la ferme Druart, la chapelle Dujardin, les tilleuls à grandes feuilles de la ferme du Temple. Ces éléments constituent pour la population d'indéniables facteurs d'identification, des repères affectifs, des instruments d'orientation qu'il est nécessaire de protéger.
Bonne lecture et surtout bonne promenade !

le Député-Bourgmestre, Daniel Senesael

Le village de Saint-Léger se composait autrefois de hameaux bien distincts : la Place, le Trieu Planquart, le Petit Preux, le Petit Voisinage, la Haute Planche, le Petit Lannoy, le Pas, le Trieu Thémise...
L'ancien curé de Saint-Léger, le "Père Léon", nous confiait récemment que lors de ses visites au Petit Lannoy par exemple, les habitants lui disaient : "Alors, Père Léon, quelles nouvelles au village (sous-entendu "à la place") ?"
En 1858, il existait plusieurs lieux-dits aux noms assez savoureux et évocateur : le chemin de la Fosse Grand-Mère {probablement une fosse d'extraction de l'argile à briques), le chemin du Bois du Temple, le chemin des Trois Tilleuls, le chemin de la Rouge-Croix, la ruelle du Cariotteux, le sentier Pélagie...
Le village se situait jadis à la frontière entre les pays flamand et français, ce qui lui valut d'être incendié, pillé, détruit à maintes reprises : 1566 par les Hurlus, 1658, 1693 par les guerres de Louis XIV, 1706 et jusqu'en 1914-18 où la ligne de front Ypres-Menin n'était qu'à une trentaine de km...
De toute cette histoire, il en sera question dans les pages qui suivent, à travers le Petit Patrimoine Populaire de Saint-Léger : chapelles, portails de fermes, croix, tombes, arbres remarquables, enseignes.

 

1. le cimetière

A Saint-Léger, les défunts reposent toujours autour de l'église paroissiale, comme le voulait la coutume depuis le Moyen-Age.

 

un site Internet sur le cimetière ici

 

1. monument aux morts

Inauguré le 28 septembre 1924, le monument aux morts de Saint-Léger annonce noir sur blanc : "Passant, souviens-toi !" Il porte, gravés dans la pierre, les noms des combattants et des déportés de 1914-18 et de 1940-45. Au sommet se profile l'effigie en bronze du docteur Charles FOULON, "tué d'un éclat d'obus au poste chirurgical d'Abeelenhof en secourant un blessé, ce en traversant en plein jour une zone battue par le feu de l'infanterie adverse. "(1)

(1) citation du colonel commandant le régiment, sur la plaque commémorative - Avant d'être soldat au 5e régiment de Ligne à Anvers (1889-1914), il jouait du tuba dans la fanfare catholique du village. En bas de la stèle est gravée une vasque de fleurs et de palmes, symbole du martyre.

Il faut noter que durant les années 1940 à 1944, Saint-Léger fut un centre important de Résistance (voir plus loin).

 

2. monument d'Adolphe LAEBENS

"Le samedi 12 septembre 1914, le soldat LAEBENS Adolphe, âgé de 25 ans, tombait mortellement blessé, sur le champ de bataille de Rotselaer-lez-Louvain, première victime de Saint-Léger pendant la guerre de 1914-1918." (extrait de l'invitation à la cérémonie du septantième anniversaire de sa mort)

 

3. monuments VANDEMAELE et DAUTREMONT

Ces monuments se distinguent par la présence d'un bas-relief figurant une piéta et un Christ aux liens.

 

 

4. monument VERHAMME

Imposant et haut monument funéraire, avec colonnettes à chapiteau, qui porte l'inscription Resquiescat ln Pace "Qu'il repose en paix". Comme l'indique une plaque offerte, M. VERHAMME travaillait dans les entreprises Pierre MiCHAUX à Croix. Il habitait rue de Lille, un peu au-dessus de la grange du Temple.

 

5. monument VERMAUT-FRIQUET

Le cimetière renvoie les échos de la vie associative du village, avec notamment cette plaque "la Fanfare Royale à leur regretté Vice-Président". Henri VERMAUT présida un temps la fanfare catholique "Les Amis Réunis" devenue par la suite "Les Amis". Il fut bourgmestre de 1921 à 1926.

 

6. monument HOCEDEZ-HUBAUT

Agnès HOCEDEZ (1910-1987) monta sur les planches dans la troupe "La Saint-Légérienne" dans les années 30. Ensuite elle fonda, en 1941, avec son mari Marcel HUBAUT une nouvelle troupe de théâtre amateur, "les Bons Amis", très active.

Le 3 décembre 1944, lors d'une journée de la Libération organisée au profit de la Brigade belge alors sur le front de Hollande, il y avait au programme : "L'espion", drame militaire ; "Cas de réforme", comédie militaire ; "T'as-t'y tous tes tickets, Titine ?", comédie d'actualité (extrait du Courrier de l'Escaut). "Le trésor d'un gueux", "Sang belge", "Moumou" sont encore quelques-unes des pièces du répertoire de la troupe. Il n'y a plus aujourd'hui de troupe de théâtre à Saint-Léger.

 

7. tombes de soldats du Commonwealth de 1914-18 et 1940-45

Le cimetière anglais compte six tombes de soldats tués sur place en octobre et novembre 1918, au cours des tirs d'artillerie de l'armée allemande lors de l'avancée des troupes alliées : les soldais "private" G.E. WESTON, A. POWIS, W. SUGDEN, R.J. COWEN, T. PATERSON, le caporal J. CHARLSON.
Les douze combattants de mai 1940 furent grièvement blessés à la bataille de l'Escaut et ramenés à l'arrière du front, dans un hôpital de jour dressé rue du Château d'eau. Ils ont succombé à leurs blessures à Saint-Léger : le lieutenant M.H. HOLME, le Major S.G. FORD DFC, le sergent C.B. BEDWORTH, , le caporal A. STRUTT, les soldats S. HOWARD, WJ. HAMBLIN, D.A. SAlNSBURY, D.T. BOWDEN, J. MlLBURN, H.T. COOKE, K. ANSELL, H. ELDER.

Les stèles du Commonwealth sont toujours d'un même type : en pierre blanche, légèrement cintrées vers le haut, elles portent de haut en bas : le blason du régiment ou l'emblème national ou du service, le grade, les nom et prénom, l'unité, la date du décès, l'âge, l'emblème de la religion, l'inscription choisie par la famille.

 

8. monument Jacques DEWEER

De nombreuses plaques commémoratives ornent la tombe de Jacques DEWEER, dit Bouboule (1923-1986), chef d'actions dans la Résistance, organisateur de multiples opérations de sabotage et de récupération d'armes : celles de la plaque de la Brigade PIRON, des groupes G du War Office, de la Fédération Nationale des Combattants St-Léger, également celle du personnel de "Courtrai Salaisons", une entreprise grossiste en viandes dirigée par J. DEWEER en personne et située rue de Lille.

 

9. monument Gustave MINCKE (1895-1951)

Encore un Résistant ! Avec sa famille, il tenait le café "La Tranquillité" qui, en 1940-45, n'était autre que le siège clandestin de la Résistance de Saint-Léger (voir plus loin).

 

10. monument LAEBENS-HOUZE

Debout, une pleureuse en pierre, drapée à l'antique, s'appuie sur la stèle d'une famille de bergers : les LAEBENS-HOUZE.

 

11. croix du curé MULLE

Dans le mur du chœur de l'église, la croix de l'ancien curé MULLE (1769-1839), chanoine de la cathédrale de Tournai, est gravée d'un calice dans le haut ainsi que de l'inscription Deo Optimo Maximo "Au Dieu très grand et très bon ".

 

12. monument Maria CASAERT

Victime de guerre, elle fut mitraillée dans un train avec d'autres personnes (1923-1944).

 

13. monument LAMBERT

Une imposante croix en pierre, dont les bras se terminent en fleur de lys, prend appui sur un édicule à colonnes, avec imitation d'un toit de tuiles. Au centre, un calice sculpté signifie qu'un prêtre est enterré là. Les trois grappes de raisin et les épis de blé rappellent l'eucharistie "A la fin du repas, il prit le pain (...), à la fin du repas il prit la coupe."

Ce prêtre, c'était Aimé LAMBERT, natif de Saint-Léger mais n'y ayant pas "exercé", décédé en 1962. Il vécut sa retraite dans sa maison natale de Saint-Léger, une bâtisse blanche, ruelle du Temple.

 

14. monument NYS-MEYRANT

Cette tombe, seule de ce type, s'étire en longueur...

pour voir le plan de la visite

 

2. porte à clous dans l'église

Jadis extérieure, cette porte est plantée de clous, "anarchiquement", dans son revers. Ce sont des clous de dévotion que l'on plantait le plus près du chœur de l'église, pour demander une guérison (on frottait alors d'abord le clou contre la partie malade) ou pour remercier d'une guérison.

 

3. les anneaux en fer forgé dans le mur entre la place et le cimetière

Ces cinq anneaux scellés dans une pierre bleue traversant complètement le mur servaient à attacher les chevaux lors des haltes sur la place. Certaines familles venaient en calèche aux offices.

Remarquons qu'ils sont situés plutôt côté café...

 

4. le porche de l'ancien café "La Tranquillité"

Cette maison, datée par ancres de 1759, fut le théâtre de deux faits historiques.

Tout d'abord elle serait le berceau du couvent Saint-Charles de Dottignies. Nous sommes en 1790-95. Fuyant les persécutions des révolutionnaires français, trois religieuses y trouvent abri. L'une d'elle y décède, et on l'aurait enterrée dans la cour. Ensuite les soeurs quitteront cette maison pour habiter dans celle du curé LAMBERT, avant de s'installer à Dottignies.

Deuxième fait : pendant la guerre 40, cette maison, devenue le "café de la Tranquillité", est le siège d'un groupe très actif de Résistants commandés directement par les Anglais : le groupe G du War Office Région 3 section 24. Elle sert de dépôt d'armes et de munitions, on y procède aux essais de cordons Bickfort pour faire sauter des charges de dynamite. On y tape aussi les stencils pour l'impression des journaux clandestins : "Vers la Victoire", "Libération", "Radio Moscou", "le Drapeau rouge". Bref, ce café n'avait de tranquille que le nom...
Les tenanciers, MINCKE-BRIET (voir cimetière), risquaient gros : la torture, le peloton d'exécution, le camp de concentration. La jeune fille, Hélène, servait d'agent de liaison. Il lui est arrivé de transporter deux mitraillettes sur son vélo, de Saint-Léger à Ath ! "Un crack !" diront d'elle les Résistants.

Sur le côté de la maison, un beau porche ancien, partie briques et partie pierres, permettait aux chariots d'accéder à une cour arrière. Au mur, une ancienne plaque de rue émaillée bleu et blanc indique toujours "Rue de Lille" ; cet axe très ancien reliait autrefois Lille à Audenarde.

 

5. plaque de rue émaillée "Ruelle du Temple"

L'Ordre du Temple fut fondé en 1118 lors des Croisades, pour défendre les pèlerins contre les "Infidèles" (musulmans) en Terre Sainte. Suite à des dons, les Templiers acquirent de nombreux biens dans les campagnes européennes, notamment ici à Saint-Léger. Leur seigneurie contenait des prés, des bois, des terres à labeur, un moulin à vent... Et surtout une "maison à chapelle" et une grange (voir plus loin). Cette plaque émaillée rappelle leur présence dans le village.

 

6. niche sur pignon

Au bout de la ruelle du Temple, sur un pignon en briques millésimé 1667, une niche surmontée d'une croix contenait autrefois une vierge ou un saint protecteur. Ces signes religieux avaient pour but de protéger la ferme et ses occupants des mauvais coups du sort.

 

7. tilleuls à grandes feuilles à l'entrée de la ferme du Temple

Dans l'astrologie celtique, le tilleul est doux et se laisse fléchir facilement.
On en plantait près des églises au Moyen-Age, et dans nos villages, on en trouve couramment à l'entrée des vieilles fermes, comme ici.
Gardiens de la ferme du Temple, ces deux tilleuls altiers veillent sur le cœur historique de Saint-Léger et forment un subtil mariage avec la pierre. Ils constituent un repère attrayant dans le paysage, ce qui leur valut d'être classés "remarquables" par le Ministère de la Région wallonne.
Le tilleul à grandes feuilles peut vivre 1000 ans.

 

suite de la visite ici

 

 

  

 

 

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